Au cours des siècles, Troyes, désignée Ville d'art et d'histoire, a conservé un patrimoine architectural et urbain témoignant de son riche passé médiéval et renaissant. La cité, reconstruite après l’incendie de 1524, dispose de 42 édifices protégés au titre des monuments historiques, dont dix églises et une cathédrale d'architecture gothique, ainsi que d'une des plus grandes concentration de maisons à pans de bois du XVIe siècle. La ville comme son département dispose également d'une grande diversité de vitraux.
Les Tricasses, premier peuple ayant laissé des traces tangibles de leur présence, donnent leur nom à celle qui s'appelait Civitas Tricassium, puis Augustobona sous l'occupation romaine. Les Foires de Champagne, gérées par les comtes de Champagne, ont contribué au rayonnement économique et financier de Troyes à partir du XIe siècle, attirant nombre de marchands à travers toute l'Europe. Lors de la révolution industrielle, le textile, le cuir, mais également l’imprimerie, sont les atouts historique de l'économie troyenne. Berceau de grandes entreprises de prêt à porter telles que Lacoste ou Petit Bateau, Troyes, est considérée comme la capitale européenne des magasins d'usine et de négoce.
À vol d'oiseau, Paris est 141,5 km au nord-ouest de Troyes. En dehors de la capitale, les autres grandes villes les plus proches de Troyes sont Reims (106,9 km vers le nord) et Dijon (129,9 km vers le sud-est)[2]. En ce qui concerne la proximité, elle est distante[2] :
La superficie de la commune de Troyes est de 1 320 ha quand la superficie moyenne communale en France métropolitaine s'établit à 1 505,8 ha[5] ; son altitude varie de 100 m, au niveau de la Seine à la limite entre Troyes et Barberey-Saint-Sulpice, à 126 m au sud-ouest, à la limite du territoire communal de Saint-André-les-Vergers[6],[7].
Troyes se situe dans la partie sud-est du Bassin parisien, à proximité de la zone de transition entre les formations du Crétacé inférieur et celles du Crétacé supérieur. Cette zone a une activité très peu tectonique et les couches mésozoïques du bassin sont caractérisées par un très faible pendage (environ 0,15 %) en direction du nord-ouest. Le socle hercynien a été reconnu par forage à une profondeur d'environ 1 685 m. Le territoire de la commune se trouve intégralement dans la vallée de la Seine, constituée d'un emboîtement de trois terrasses alluviales (moyenne terrasse, basse terrasse et plaine alluviale), dont les épaisseurs peuvent atteindre jusqu'à plus de 10 m[8].
Le soubassement de la vallée de la Seine est une craie du Crétacé supérieur formée à partir de restes calcaires de micro-organismes planctoniques[9]. Cette craie poreuse et épaisse a permis la formation en Champagne-Ardenne d'une immense « nappe de la craie » souterraine qui alimente de nombreux cours d'eau[10]. Dans le cas de Troyes (et du pays d'Othe), il s'agit de craiesénonienne et turonienne[11],[12]. Cette formation crayeuse, entièrement recouverte par des alluvions modernes et anciennes sur le territoire de la commune[9], se retrouve à l'affleurement dans les communes limitrophes de Troyes à l'est, Saint-Parres-aux-Tertres et Pont-Sainte-Marie[8].
À Troyes, le réseau hydrographique, d'une longueur de 16 km sur la Seine[V 1] tient une place « historique et légitime » au cœur de la ville. Elle se divise en deux canaux principaux à Saint-Julien-les-Villas : d'un côté, la Vieille Seine n'arrose pas Troyes, de l'autre, la rivière Notre-Dame se divise en deux canaux plus petits et forme la tête du « bouchon de champagne » (vu du ciel, le centre historique de Troyes a la forme d'un bouchon de champagne[13]). Ce fleuve suit également la Chaussée du Vouldy et l'est du centre-ville et longe la digue de Fouchy dans le Nord.
Avant Troyes, la Seine reçoit notamment la Hurande et l'Hozain, après Troyes l'Ardusson, l'Aulne et l'Orvin sur la rive gauche, et historiquement sur la rive droite le Melda, ruisseau originaire de la Forêt-d'Orient et coulant sur des terrains plus ou moins tourbeux[14] qui rejoint le fleuve aujourd'hui en ville après la construction du canal d'Argentolle (fossé d'évacuation du marais de Belley), le Melda après Troyes étant devenu un des bras de la Seine avec l'Admée et l'Écorce. Trois autres rivières se jettent dans la Seine dans Troyes et sa banlieue : la Barse[15], le Triffoire[16] et la Vienne.
La commune est reliée au canal de la Haute-Seine qui relie Bar-sur-Seine à Marcilly-sur-Seine. Sa construction a débuté en 1805 à la demande de Napoléon Ier afin de rendre la Seine navigable jusqu'à la ville de Châtillon-sur-Seine[17]. L'activité du canal, inauguré le [18], dure jusqu'à l'année 1974, quand un arrêté de déclassement est pris[19]. L'avenue Chomedey-de-Maisonneuve, l'avenue Georges-Vanier et la pénétrante Nord sont construites sur son emprise.
Le climat de Troyes est le même que celui de l'Aube et de la Champagne-Ardenne. Il s'agit d'un climat « tempéré océanique humide » (Cfb d'après la classification de Köppen), qui se caractérise par une atmosphère douce et humide[20].
Les données climatiques du territoire viennent de la station météo de Barberey-Saint-Sulpice. Le record de chaleur est de 41,6 °C le lors de la canicule de l'été 2019[21], et le record de froid est de −25,2 °C le 17 janvier 1985[22]. L'importance des précipitations dans le département de l'Aube est tempérée par un fort accroissement du nord au sud. Ainsi, la Champagne crayeuse, dont fait partie la ville de Troyes, est une zone dont la pluviométrie est plus faible que celle de la Champagne humide[23].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (98,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (80,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (15,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,1 %), zones agricoles hétérogènes (1,1 %), terres arables (0,1 %)[27].
Le centre-ville, dont le cœur est en forme de bouchon de Champagne, conserve un patrimoine remarquable[28] (vus du ciel, les arbres et canaux dessinent ledit « bouchon » autour des 53 hectares du cœur historique).
On y trouve par exemple des maisons à colombage des XVIe et XVIIe siècles (notamment rue Passerat), en cours de restauration depuis le début des années 1990.
Mais on trouve aussi de nombreuses maisons à pans de bois datant du XVIe siècle, quasiment toutes de style Renaissance, ce qui les rend remarquables du point de vue architectural, ainsi que des immeubles en pierres et en briques, dont l'appareillage est appelé damier champenois. Certains logements ont été rebâtis à l'identique après l'incendie général de 1524, principalement dans le quartier Saint-Jean[29].
En 2010, Troyes comptait 33 867 logements, soit 1 957 de plus qu'au précédent recensement de 1999, et 7 256 de plus que quarante ans plus tôt (26 611 logements en 1968)[INSEE 2].
Parmi ces logements, 88,9 % étaient des résidences principales et 1,4 % des résidences secondaires. On dénombrait 3 288 logements vacants, représentant 9,7 % du parc de logements (stable depuis 1999). Ces logements étaient pour 21,3 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 77,6 % des appartements[INSEE 3]. Le nombre moyen de pièces par résidence principale était de 3,3[INSEE 4].
Le fait qu'il y ait plus d'appartements que de maisons individuelles expliquerait en partie le nombre plus élevé de locataires (66,6 %) par rapport aux propriétaires (32,0 %). La part de logements HLM loués vides était de 34,3 % en 2009 contre 37,1 % en 1999[INSEE 5], en baisse mais toujours supérieure au taux minimum de 20 % fixé par la Loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (loi SRU) de décembre 2000. On les trouve notamment au sein des quartiers prioritaires Chartreux et Jules Guesde[30].
La localité est desservie à 10 km par l'A5 en direction de la Bourgogne et de l'Île-de-France et permet de rejoindre le Sud de la France (viaDijon puis Lyon) ainsi que Parisvia les correspondances avec l'autoroute A6 puis la Francilienne ou par l’A4[31].
Hors autoroutes, la D 619 en direction de Provins et Paris permet les liaisons avec l'Île-de-France sans passer par les voies de circulation rapide. Les routes D 960 et R 77 ainsi que la D 444 permettent les liaisons avec le département de l’Yonne. La route D 671 (France) dessert Dijon et le département de la Côte-d'Or. Enfin, les routes D 960 et D 400 effectuent les liaisons vers Nancy et Saint-Dizier.
Les premiers transports publics ont vu le jour la fin du XIXe siècle. Le premier réseau est composé de 4 lignes de Car Ripert au départ de la place des Anciennes Boucheries, aujourd'hui place du maréchal Foch. Vient ensuite le tramway électrique à partir de 1899. Le réseau, mis en service par la Compagnie des Tramways de Troyes, possède une longueur de 12 km entre les communes de Troyes et de Sainte-Savine[33]. Le tramway disparait en 1950[34]. La Compagnie des tramways de Troyes est remplacé par la Régie municipale des transports en commun de l’agglomération troyenne (TCAT). Aujourd'hui, le réseau TCAT est constitué de 10 lignes régulières, 18 lignes scolaires, et 13 lignes de transport à la demande.
Par ailleurs, Troyes dispose depuis 2019 d'une gare routière totalement réaménagée et à proximité immédiate de la gare ferroviaire[35].
Cette gare se situe actuellement sur une ligne non électrifiée, mais la ligne Troyes-Paris bénéficie depuis 2007 de rames automotrices bimodes. De à , la grande halle métallique, couvrant une partie des voies et des quais de la gare, a été entièrement rénovée[38].
L'aéroport de Troyes - Barberey (code IATA : QYR • code OACI : LFQB) assure les liaisons aériennes. Il n'existe cependant pas de lignes régulières au départ de l'aéroport[39]. En revanche, l'aéroport Châlons-Vatry, situé dans le Sud du département de la Marne, à la limite de l'Aube, propose des vols réguliers en passagers et en fret.
La commune est sujette à plusieurs risques naturels. L'un de ces risques, considéré comme « majeur », concerne les inondations de plaine[42],[43] et les inondations par remontée de nappe phréatique en raison de la présence de la Seine et de ses affluents, ce qui a mené à la création en 2001 d'un plan de prévention du risque inondation (PPRI)[43]. Depuis 1983, l'état de catastrophe naturelle dû aux inondations a été reconnu à six reprises[44].
Les crues les plus mémorables en termes de hauteur d’eau, de débit et de dégâts ont été les crues de 1910 et 1955. En 1910, l'eau a notamment recouvert la digue longeant le bras du Pétal, le quartier des Tanneries, la place de la Préfecture et les quais du canal de la Haute Seine, tandis que la « vieille Seine », également appelée la « bâtarde », a inondé la Basse Moline après avoir débordé en rive gauche[43]. Lors de la crue de 1955, plusieurs secteurs, notamment les Écrevolles (où le niveau a atteint jusqu'à 20 cm dans les endroits les moins creux) et les Blossières, sont restés inondés pendant plusieurs jours[43].
D'autre part, en raison de la nature du sol (argiles), des phénomènes de gonflement et de retrait du sol sont possibles, ce qui n'est pas sans risques pour les bâtiments (présence de fissures)[45]. Enfin, le Transport de matières dangereuses (TMD) à travers la ville présente un risque[44].
La ville est connue sous le nom d'Augustobona à l'époque gallo-romaine[48], nom parallèle à Juliobona, Lillebonne (Seine-Maritime). Du terme celtique bona, fondation urbaine, et du nom de l'empereur Augustus, Auguste, soit « fondation (dédiée à) Auguste ». L'élément bona se trouve également dans Vindobona « la ville blanche » (Vienne, Autriche) et Ratisbona (Ratisbonne, Allemagne)[50],[51].
Par un processus connu pour bien d'autres villes françaises, le nom actuel est dérivé du nom de la tribu des Tricasses, organisée au sein de la civitas Tricassium (IVe siècle). Le toponyme est attesté sous les formes Trecassis au VIIe siècle, Trecasadiens au IXe siècle et encore Treci en 890, Treche en 1218 et enfin sous la forme actuelle avec le passage de /e/ à /wa/ au XIIIe siècle Troies (cf. vieux français treis, moderne trois = 3)[52],[53].
Selon le linguiste autodidacte Xavier Delamarre, le nomTricasse, terme d'origine gauloise composé du préfixe « Tri- », qui signifie littéralement le chiffre « trois », associé à l'élément « -casse », désignant généralement le mot « chevelure », renvoie à la notion de ceux (le peuple) « qui ont Trois-Boucles », ou encore ceux qui possèdent « Trois-Tresses »[51].
La ville de Troyes, capitale historique des comtes de Champagne[54], et forte d'un grand passé historique et d'un riche patrimoine architectural et urbain, a été désignée Ville d’art et d’histoire le . La convention a été signée en février 2010[55].
Les premiers habitants ayant laissé des traces tangibles de leur présence sont les Tricasses, tribu de la Gaule lyonnaise mentionnée à partir du Ier siècle av. J.-C. dans les écrits de géographes grecs, même si quelques mégalithes témoignent d'un peuplement plus ancien[56]. La ville est mentionnée sous le nom de Augustobona notamment lors de la guerre des Gaules à partir de l’année 58 av. J.-C.[57], mais la dénomination dérivée du nom des Tricasses s'impose progressivement sous le Bas-Empire. Les Lingons, voisins de cette tribu, ont aussi habité dans la moitié sud-est de la ville[14]. À l'époque de sa fondation, au cours du Haut-Empire — fin du Ier siècle av. J.-C. et début Ier siècle apr. J.-C. — la cité, alors entourée de vastes étendues marécageuses sur ses franges méridionales et ses marges septentrionales, fait l'objet d'importantes opérations de drainage afin d'accueillir de nouvelles zones urbaines[58]. À partir de la seconde moitié du Ier siècle, le site d'Augustobona dispose de plusieurs infrastructures publiques à caractère édiliaires[58]. Ces édifices, notamment un aqueduc et possiblement un complexe thermal, mais dont les prospections archéologiques n'ont permis de retrouver seulement quelques vestiges, alternent avec des aires d'habitation[58]. À cette époque, l'ouvrage d'art hydraulique, par le biais d'une canalisation conçue au moyen de mœllons de petite taille, permet alors de distribuer en eau potable les différents lieux publics et privés de la cité champenoise[59],[60],[61]. Au cours de cette période, l'ensemble urbain de la ville de Troyes, sous forme antique, recouvre dès lors une superficie d'environ 80 ha, espace compris entre la porte de Chaillouet, au nord, et la place du Professeur-Langevin au sud ; ainsi qu'entre le faubourg Saint-Jacques, à l'ouest, et la rue Jeanne-d'Arc à l'est[58]. Postérieurement à ce développement urbain, au cours des années 120 apr. J.-C., l'empereur romain Hadrien séjourne dans la ville avec ses troupes[14]. Au début de l'Antiquité tardive, vers 380 apr. J.-C., la ville troyenne, qui est à cette époque rebaptisée sous le nom de Civitas Tricassium, est alors enserrée par un vaste mur d'enceintefortifié[58].
Le 20 juin, alors qu'Attila a été repoussé à Orléans par les Romains, Loup de Troyes, évêque de la cité, se rend à son camp et le supplie d'« épargner une ville sans défense, car elle n'avait ni murs ni soldats ». Attila lui aurait répondu : « Soit ! Mais tu viendras avec moi et tu verras le Rhin ; je te promets de te renvoyer alors »[65]. Les Huns sont encore arrêtés dans les plaines voisines de Troyes, appelées champs Catalauniques, par les Romains et par les Francs commandés par Mérovée ainsi que leurs alliés. Attila est défait. Le roi des Wisigoths, Théodoric, y est tué[66]. La bataille de Mauriac, ou Campus Mauriacus, autre terme historique utilisé pour faire mention du conflit des champs Catalauniques[67],[64],[63], chasse définitivement les Huns de la Gaule[68],[69].
En 486, Clovis s'empare de Troyes et de ses alentours qui seront appelés Champagne (campania) à cause des plaines crayeuses immenses. La Champagne est attribuée au royaume d'Austrasie, après le partage des possessions de Clovis en 511, sauf Troyes et sa région qui sont attribuées à Clodomir. Ce n’est qu'en 524, à la suite de la mort du roi d'Orléans qu’elle rejoint l'Austrasie jusqu'en 558, année où Clotaire Ier est proclamé roi des Francs. En 567, la cité de Troyes est placée dans le royaume de Bourgogne. Entre 592 et 613, elle rejoint à nouveau l'Austrasie. À la mort de Clotaire II en 629, la ville dépend de nouveau de la Bourgogne[70].
La ville est contrôlée et pillée par les Sarrasins d'Espagne en 720[71]. La Vita Sancti Fidoti, abbatis Trecensis, vie de Fidolin, captif libéré par Eventinus, un prêtre de Troyes, semble indiquer qu'à cette époque, on y pratique le commerce des esclaves[72].
En 888, la ville souffrit des incursions normandes puis, selon la Chronique de Réginon de Prüm, les Normands, en 889, s'emparent de la ville, la réduisent en cendres et pillent toute la contrée environnante[76]. En réponse à ces incursions, au début des années 890 (en 891 ou 892), un nouveau mur fortifié, dont l'assise et le parement ont été en grande partie constitués grâce au remploi des structures l'enceinte gallo-romaine, est alors érigé et déployé autour de la ville[77],[78],[79]. Ultérieurement, en 898, selon des écrits médiévistes, l'abbaye Saint-Loup et l'église Saint-Pierre auraient fait l'objet d'une destruction[79],[80]. Néanmoins, les prospections archéologiques effectuées au XIXe siècle ne permettent pas une telle exactitude chronologique[79],[80]. Troyes appartient au duché de Bourgogne à partir de la fin du IXe siècle[78],[81].
Au XIIe siècle, le comté de Troyes fusionne avec celui de Meaux pour donner naissance au comté de Champagne. Hugues Ier de Champagne est le premier à être proclamé à ce titre vers l'an 1102. En 1129, le second concile de Troyes, qui a lieu sur le site de l'actuelle cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, se déroule en la présencede nombreuses personnalités religieuses, de Hugues de Payns et du comte Thibaut IV de Blois. Ce concile entraînera la création d’une règle propre à l’ordre du Temple. En 1188, un grand incendie détruit une grande partie de la ville et ravage l'abbaye Notre-Dame-aux-Nonnains, la collégiale Saint-Étienne, le palais des comtes de Champagne et l'ancienne cathédrale de Troyes, partiellement ruinée. Cet incendie amène une reconstruction de ce dernier édifice en architecture gothique[86],[87]. Les premiers moulins à vent apparaissent au XIIe siècle. Appartenant à l'origine aux comtes de Champagne, ils sont légués au chapitre de la cathédrale afin de subvenir aux besoins de la reconstruction de la cathédrale[87]. Après le chapitre de la cathédrale, les autres congrégations religieuses de Troyes construisent à leur tour un moulin à vent afin de couvrir les investissements. Quinze moulins sont attestés à la fin XIIe siècle tel celui de Moline ou Pielle ; les molendini ad telas[88] et follones[89]. La ville se couvre également de monastères, d’églises et d’industries au service des religieux[90].
Le XIIIe siècle marque le début de la renommée des foires de Champagne, pour lesquelles des marchands viennent de tout l’Occident. Ces foires permettent le développement de nombreux métiers industriels comme le textile, la tannerie, la papeterie et la teinturerie. À Troyes, la célébration se tient durant la Saint-Jean et la Saint-Rémi dans les rues historiques du Bouchon de champagne telles que la rue Champeaux, la rue de la Pierre, ou la rue des Anciennes-Tanneries[95].
Productrice de draps en lin et en chanvre, Troyes compte plusieurs moulins permettant de broyer les chiffons, molendini at telas ; les fabricants profitent ainsi de la présence de ces marchands de draps pour récupérer de la matière première de ce circuit de commercialisation[96]. Par la suite, les moulins de la Pielle (en 1348) et du Roy sont transformés en moulins à papier. Troyes devient ainsi, à partir du XIVe siècle, une « capitale » des fournisseurs de papier en Europe. Vers 1470, leurs acquéreurs viennent d’Angleterre — la présence de papier troyen à Canterbury est attestée — de la Hollande, ou encore d’Allemagne[97]. Pendant la guerre de Cent Ans, la ville de Troyes se prépare à accueillir les anglo-navarrais. En 1359, les Troyens, menés par leur évêque Henri de Poitiers libèrent les villes d'Aix-en-Othe, Beaufort et Nogent-sur-Seine[98].
En mai 1471, Louis XI confirme l'administration municipale par ses lettres patentes[102].
Quelques jours avant la Fête-Dieu1487, un incendie se déclare dans la boutique d'un apothicaire. Il dure plusieurs jours et détruit une grande partie de la ville[103]. Le fait qu'il démarre la nuit lui assure une certaine rapidité d'expansion, la nuit augmentant les peurs et entravant la lutte contre l'incendie. La ville de Troyes possédait néanmoins, pour lutter contre le feu, des seringues géantes qui permettaient d'arroser les foyers plus efficacement qu'avec des seaux[104]. La même année, les foires de Bourges sont déplacées à Troyes : en effet, une grande partie de la ville de Bourges, dont les marchés couverts, a été détruite par un gigantesque incendie et elle ne peut accueillir sa foire[105].
Le , un nouvel incendie éclate au cœur de la ville médiévale. Le principal quartier de la ville, une vingtaine de rues, des milliers de maisons et plusieurs monuments historiques et religieux sont détruits[106],[107]. L'incendie est favorisé par la présence de nombreuses cameræ, chambrettes aménagées en appentis dans les cours pour loger les pauvres parmi les pauvres, qui fournissent un matériau inflammable, réduisent les pare-feux que constituent les cours et gênent les secours contre les sinistres[108]. Cette catastrophe provoque un appauvrissement général de la population[109] mais conduit la municipalité à exiger des cheminées construites en matériaux ininflammables (on pouvait trouver des hottes en bois recouvert de plâtre) et des conduits de cheminée dépassant suffisamment du toit[110]. Les fortifications de la ville sont reconstruite dans la première moitié du XVIe siècle[111].
Vers le milieu des années 1580, alors que commencent à se dérouler les événements de la 8e guerre de Religion, Troyes, l'une des rares villes n'ayant pas encore été soumise au contrôle d'Henri de Guise, se présente comme un noyau de résistance royaliste au sein de la province champenoise[116]. Au sein de la cité troyenne, cette opposition au pouvoir de la « Sainte-Union »[117] se révèle notamment menée par les Dinteville et les Saint-Phalle[116].
Après la journée des Barricades, (jeudi )[117], qui voit l'occupation de la ville de Paris (), les Guise veulent prendre la ville[116]. Henri III, dans une lettre, adressée au conseil locale et datée du , enjoint aux Troyens de ne pas recevoir le cardinal de Guise[116]. Grâce à deux ligueurs, Yves le Tarlier et Jean de Hault, alors archidiacre de la collégiale Saint-Étienne, l'ecclésiastique fait cependant son entrée le [117],[116] par la porte de Croncels et se rend à l'évêché. Le cardinal, prenant de court une partie des autorités locales, demeurées favorables au courant royaliste, fait alors de la ville troyenne, au cours de son séjour (de juin jusqu'à septembre), « un second Paris »[117]. Le maire Jean Daubeterre le reçoit. Le lieutenant général du bailliage, Eustache de Mesgrigny, est chassé, avec d'autres, dont des chanoines restés fidèles au roi. Ils trouvent refuge à Châlons-en-Champagne, restée fidèle au roi, ville où se trouve Joachim de Dinteville. Le cardinal de Guise fait démissionner les conseillers de Troyes[116]. Le , le favori et trésorier du cardinal de Guise, Nicolas de Hault est choisi comme maire par l'assemblée générale[116] (il le reste jusqu'en 1592). Le , de nouveaux conseillers sont élus par une assemblée générale[116]. Le , la ville envoie deux délégués, Souin et Goujon de Boulzy, dans la capitale pour jurer fidélité à la Ligue[116]. En date du , à l'assemblée parlementaire de Rouen, un pacte de paix, induit par la journée des barricades, est signé entre les deux partis opposés[117]. Le , la ville s'engage à respecter l'Union qui vient d'être scellée entre le parti des Guise et Henri III. Au cours du mois de septembre, plusieurs députés troyens sont envoyés à Blois aux états généraux[116], dont, entre autres, Yves Tartier[Note 3], Philippe le Vert, avocat du bailliage de Troyes, et Jacques Angenoust[Note 4],[116].
Les foires de Troyes sont interdites durant le XVIIe siècle. En 1694, elles sont de nouveau autorisées. La ville a sa compagnie d'arquebuse royale et militaire dont le colonel est le gouverneur, le lieutenant-colonel est le lieutenant-général des provinces de Champagne et de Brie et le capitaine est le maire royal. Sa milice bourgeoise est divisée en quatre bataillons à quatre compagnies, Belfroy, Croncels, Comporté et Saint-Jacques[118].
La dominoterie était une industrie florissante à Troyes qui fabriquait surtout des cartes à jouer et occupait plus de quarante moulins aux environs de la ville. Elle déclina à la suite d'une taxe de Colbert[119].
Bien qu'il ait précédemment existé, au cours du XVIe siècle, une corporation — la « Communauté des maistres bonnetiers de la ville, fauxbourg et banlieue de Troyes » —, confectionnant, à cette époque, des bonnets au moyen d'une étoffe de laine, les premiers métiers de la bonneterie en coton et en soie font leur apparition à Troyes en 1745 grâce à l'arrivée du métier à tricoter les bas (inventé par William Lee en 1589) et la création des premières manufactures[120],[121]. Quoique la localité d'Arcis-sur-Aube, dès le début du XVIIIe siècle, ait été, auparavant, le cœur champenois d'une importante activité artisanale pour ce type de fabrication textile, en 1770, Troyes compte quarante bonnetiers et près de 1 500[Quoi ?] essentiellement concentrés au sein de son agglomération à partir de la fin des années 1780[121]. La ville devient alors la capitale de la bonneterie qui, malgré un fléchissement à partir des années 1930[121], reste une activité économique majeure jusqu'aux années 1960.
Le Parlement de Paris est transféré dans la ville en 1787. En 1789, alors que la ville se trouve au cœur de la Révolution française, le maire Claude Huez est assassiné après avoir été accusé à tort d'avoir voulu empoisonner le peuple[122].
Au sein de la commune champenoise, à l'instar de l'ensemble du territoire aubois, l'essor de l'industrie de la bonneterie débute, dans les années 1820 avec la fondation des premiers établissements spécialisés dans ce secteur économique[125]. À cette époque, ces structures destinées à la confection de textiles à maille sont, la plupart du temps, dirigés par des « marchands-fabricants »[125]. Les bases de ce domaine industriel se finalisent, au cours des années 1860, avec la naissance des premières usines pourvues d'équipements mécanisés[125]. En 1834, la ville occupe à elle seule environ 10 000 métiers de la bonneterie de coton et 12 000 ouvriers, pour un produit annuel de près de 7 000 000 francs[126].
La ville est reliée à la capitale par le chemin de fer en 1845, favorisant son développement. En 1849 a lieu à Troyes le premier festival chantant d'orphéons, organisé par Charles Delaporte. Il rassemble 200 orphéonistes[127].
Développé à partir des années 1840, Troyes, vers 1855-1860, devient un centre important de construction de métiers circulaires[125]. La réussite de l'industrie de la maille, au XIXe siècle, est due, majoritairement, aux inventions des mécaniciens champenois[128],[125]. La concurrence anglaise est bien présente ; les Anglais ayant utilisé plus hardiment la vapeur, le fabricant bonnetier doit donc créer des services commerciaux et d'exportation.
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Durant le second Empire, l'actualité principale à Troyes réside dans les progrès de l'industrie textile ; la mécanisation des métiers et l'implantation de nombreuses usines transforment le paysage économique et urbain de la ville. Il faut subvenir aux besoins des travailleurs. L'exposition de Troyes en 1860 est la vitrine de ces progrès[129]
Napoléon III prononce un discours à Troyes en 1868. Il déclarera que « Rien ne menace la paix de l'Europe »[130],[131].
L'épopée de Napoléon III se termine par l'occupation de Troyes par les Prussiens de novembre 1870 à août 1871.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le , l'armée allemande, après avoir pris Sens, Paris et une vaste partie du département de l’Aube entre dans Troyes. Face aux bombardements des nazis, les Troyens, paniqués, décident de fuir la ville. Après la capture, il ne restera qu'environ 4 000 Troyens dans la cité[133].
Le , l'armée allemande a commis à Buchères dans le Sud de l'agglomération de Troyes un massacre communément appelé « martyre de Buchères » : 68 civils furent exécutés, de nombreuses maisons furent incendiées[134]. Le lendemain, huit cents hommes s'emparent de la commune et son agglomération. Le début des combats pour la libération a fait environ 60 morts et 572 prisonniers[135]. Le jour d'après, la ville de Troyes est définitivement délivrée par les troupes du général Patton.
Bien que ce domaine industriel ait fait l'objet d'une diversification au niveau local entre 1950 et 1970, à partir de la seconde moitié des années 1960, la ville de Troyes est victime de la crise du textile[125]. En effet, les entreprises sont en concurrence avec d'autres pays, notamment en Asie du Sud-Est et en Extrême-Orient et on assiste à une désaffection des consommatrices pour le bas couture. Malgré tout, la commune et son agglomération comptent aujourd'hui près de 250 entreprises liées à la fabrication textile et des grands centres de magasin d'usines, ce qui en fait le premier centre de maille en France[142].
Le débute l'affaire Patrick Henry à la suite du meurtre du jeune Philippe Bertrand, âgé de huit ans, à la sortie de son école. Le procès de Patrick Henry, mené par son avocat Robert Badinter est considéré comme l'un des plus célèbres de l'histoire judiciaire récente en France[143], est devenu celui de la peine de mort en France. En effet, le meurtrier avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité alors que l’entourage de la famille, des éditorialistes et des hommes politiques réclament la peine de mort pour ce crime[144].
La commune, et notamment le bouchon de Champagne, fait l'objet d'une réhabilitation continue depuis les années 2000. Au début des années 2010, une partie du canal recouverte dans les années 1970 a été rouverte. L'objectif affiché est de retrouver la place historique de l'eau sur le bouchon, tout en dynamisant les quais[145].
En 2015, les élus du Grand Troyes ont signé un protocole visant à réaménager le quartier de la gare[146]. Les travaux, entrepris sur une période de trois ans, débutent au cours du premier semestre 2017 et s'achèvent en 2019[147]. La ville, associée à la communauté urbaine Grand Troyes, la région Grand Est, l'État et la SNCF, ont investi un budget de 22 millions d’euros à l'occasion de ce projet[V 2],[146].
En décembre 2023, l'ancienne maison d'arrêt du centre ville est fermée ; elle est remplacée par le centre pénitentiaire de Troyes-Lavau situé à quatre kilomètres de là.
Lors des présidentielles de 2002, le président sortant Jacques Chirac arrive en tête avec 79,67 % des voix face a Jean-Marie Le Pen[148]. En 2007, Nicolas Sarkozy arrive en tête des suffrages troyens avec 56,12 % des suffrages contre 43,88 % des voix pour Ségolène Royal[149]. En 2012, le président sortant arrive en tête du premier tour, avec 28,99 % des suffrages, suivi de près par François Hollande (28,40 %). Le parti socialiste réalise ainsi son meilleur score depuis 1995. Marine Le Pen arrive en troisième position avec 19,54 % des voix. Au second tour, 171 voix différencient Nicolas Sarkozy, en tête des votes troyens, à François Hollande[150]. En 2017, au deuxième tour des élections présidentielles, Emmanuel Macron (En marche !), élu, a recueilli 66,29 % des suffrages et Marine Le Pen (FN), 33,71 %. Le taux de participation, pour cette élection s'est élevé à 72,23 % sur la totalité des 29 628 habitants de Troyes inscrits sur les listes électorales[151].
Lors des municipales, François Baroin est depuis 2001 élu dès le premier tour de l’élection. En 2014, il totalise 62,56 % des suffrages, contre 17,96 % pour le socialiste Dimitri Sydor, 15,83 % pour le candidat Front national Bruno Subtil et 3,63 % pour le candidat Lutte ouvrière Pierre Bissey[152].
Aux élections régionales 2010, la liste de droite contrôlée par Jean-Luc Warsmann arrive en tête avec 31,57 % au premier tour, mais est devancée de 2,15 % par la liste de Jean-Paul Bachy et soutenue par le PS et le PCF. Lors du second tour, la gauche devance la liste de droite avec 46,08 % des suffrages contre 38,25 %[153]. En 2015, lors des premières régionales depuis l'adoption de la réforme territoriale, c'est Florian Philippot (FN) qui arrive en tête avec 30,63 %, suivi de Philippe Richert (Liste d'union de la droite) avec 29,71 %. Ce dernier récoltera finalement 50,66 % des suffrages exprimés par les Troyens au second tour, contre 30,79 % pour Philippot[154].
Aux élections départementales de 2015, les listes de droites totalisent au premier tour 44,37 % des voix sur l'ensemble du département, contre 34,78 % pour l'extrême droite et 20,83 % pour les listes de gauche. Sur les cinq nouveaux cantons troyen, le candidat UMP ou UDI arrive en ballottage avec le candidat Front national. Ce premier sort systématiquement vainqueur au second tour avec des scores allant de 63,19 à 72,17 % des suffrages[155].
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La population de la commune étant comprise entre 60 000 à 79 999 habitants, le conseil municipal se compose de 49 membres[160]. François Baroin, maire de Troyes depuis 1995, est accompagné de 14 adjoints. Le premier adjoint est Marc Sebeyran. Le reste du conseil municipal se compose de 27 membres de la majorité municipale, 4 élus socialistes d'opposition et 4 élus frontistes d'opposition[V 3].
L'hôtel de ville est aménagé dans le centre-ville dans l'ancien emplacement de l’hôtel de Mesgrigny, acheté par le conseil en 1495 pour y établir la maison de ville. Le bâtiment fut reconstruit au début du XVIIe siècle sous la direction de l’architecte Louis Noblet[V 4].
La commune est dotée de quatre conseils municipaux d’enfants, élus pour un mandat d’un an, renouvelable une fois. Ces jeunes sont issus des classes de CM1 et de CM2[V 5].
Troyes est le siège de Troyes Champagne Métropole, communauté d'agglomération créée le . Jusqu'à cette date, elle était le siège de la Communauté d'agglomération troyenne, appelée le Grand Troyes depuis le . Cette unité urbaine (agglomération au sens de l'INSEE) regroupent 19 communes soit 130 194 habitants au 1er janvier 2012, sur une superficie de 153,34 km2[Note 6],[INSEE 6].
La communauté d'agglomération de Troyes a signé en 2015 la convention « Territoire à énergie positive pour la croissance verte » afin de bénéficier d'une aide de 500 000 € répartie entre la Ville de Troyes, le Grand Troyes, et le parc naturel régional de la forêt d’Orient. Les objectifs affichés sont de « baisser la consommation d’énergie sur les territoires concernés, ainsi qu’à développer la production d’énergie renouvelable et la mobilisation citoyenne »[165].
La ville de Troyes s'est engagé à réduire sa consommation électrique. Ce plan d'action a été lancé en 2008 et prend diverses formes : utilisation d'horloges astronomiques pour abaisser la tension d’alimentation entre 22 h et 6 h, extinction nocturne des bâtiments publics, remplacement des lampes fluorescentes par des lampes à vapeur de sodium haute pression, etc. Entre 2012 et 2014, le coût de la consommation d'électricité a baissé de 22 %. La performance énergétique totalise une amélioration de 40 %[166].
En matière de traitement des déchets, le tri des emballages ménagers recyclables a été progressivement instauré sur l’ensemble du territoire de 1998 jusqu'en 2000[V 6]. Un incinérateur est mis en service depuis 2021 sur la commune voisine de La Chapelle-Saint-Luc. Mais le projet, tout comme sa mise en service, fait l'objet d'une controverse. Les opposants remettent en cause la performance énergétique ainsi que des dépassements de rejets polluants de l’équipement[167].
Le tableau ci-dessous présente l'évolution de la capacité d'autofinancement, un des indicateurs des finances locales de Troyes, sur une période de dix ans[168] :
Capacité d'autofinancement (CAF) à Troyes de 2012 à 2021 Résultats exprimés en €/habitant. Strate : communes de 50 000 à 100 000 habitants appartenant à un groupement fiscalisé.
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L'eau potable qui permet l’approvisionnent de la localité provient des deux sites de captages d'eau souterraine situés près de la commune de Bar-sur-Seine. Un pompage depuis la nappe alluviale de la Seine permet également cet approvisionnement d'eau. Depuis le , la municipalité de Troyes détient ce réseau de distribution[V 8]. La production est assurée par Veolia Eau.
La ville abrite également un consulat honoraire de Lituanie, au 42B, boulevard du 14-Juillet[174], et un consulat honoraire de Pologne[175], au 6, rue Vauluisant[176].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[177],[Note 7].
En 2021, la commune comptait 62 782 habitants[Note 8], en augmentation de 3,04 % par rapport à 2015 (Aube : +0,74 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 1793, la population de la commune est de 26 751 habitants. Jusqu'en 1846, cela reste à peu près stable avec la moyenne de 25 445 habitants. Dès 1846, la population part à la hausse, + 2,16 fois en 65 ans avec 55 486 habitants en 1911. Les Première et Seconde Guerres mondiales n'ont pas fait diminuer la population. Entre 1911 et 2014, la population a progressé d'un taux égal à + 9,5 %[INSEE 7].
Enfin, en 2012, Troyes compte 30 784 ménages. Ils se composaient pour 50,2 % d'entre eux d'une seule personne, pour 19,4 % d'un couple sans enfant, pour 16,0 % d'un couple avec enfant(s), et pour 11,8 % d'une famille monoparentale[INSEE 8].
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 42,6 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (35,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 23,3 % la même année, alors qu'il est de 27,7 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 29 411 hommes pour 32 585 femmes, soit un taux de 52,56 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,41 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[179]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,7
90 ou +
2,2
5,3
75-89 ans
9,4
13,0
60-74 ans
15,7
16,9
45-59 ans
16,4
18,4
30-44 ans
16,6
26,8
15-29 ans
23,9
19,0
0-14 ans
15,8
Pyramide des âges du département de l'Aube en 2020 en pourcentage[180]
Entre 2007 à 2012, le taux de natalité atteint 14,0 %, soit une stagnation par rapport à la période 1999-2007 mais en forte baisse comparée à la période 1968 à 1975, où le rapport entre le nombre annuel de naissances et la population totale moyenne atteint 19.7 %. Quant au taux de mortalité, celle-ci baisse également depuis 1968, où il passe de 11,0 % à 9,4 %[INSEE 9].
Troyes est située dans l'Académie de Reims, sous la direction des services départementaux de l'Éducation nationale (DSDEN) de l'Aube, et est le centre de la circonscription de Troyes[181].
La mairie de Troyes gère dix-huit écoles maternelles publiques[V 9] et dix-sept écoles élémentaires publiques[V 10]. Troyes compte en tout près de 4 500 élèves du primaire à l'occasion de l'année scolaire 2015-2016[182].
Le département gère quatre collèges : le collège des Jacobins, situé au cœur du bouchon de Champagne, est le plus proche du centre-ville. Le collège Marie-Curie couvre le quartier des Chartreux tandis que le collège Pierre-et-François-Pithou se situe dans le quartier Saint-Martin, et le collège Beurnonville à proximité du quartier Jules-Guesde[183].
La région dispose de trois lycées d'enseignement général (Camille-Claudel, Marie-de-Champagne, Chrétien-de-Troyes) et d'un lycée polyvalent : Les Lombards[183] avec des taux de réussite respectifs de 92 %, 89 %, 88 % et 89 % au baccalauréat 2014[184]. Le groupe scolaire Marie-de-Champagne dispose également d'un lycée professionnel, auquel s'ajoute le lycée professionnel Gabriel-Voisin[183].
Les établissements d'enseignement catholique dépendent du diocèse de Troyes : ils sont au nombre de cinq collèges privés (Marguerite-Bourgeoys, Saint-Bernard, Saint-Dominique-Savio, Saint-François-de-Sales et Saint-Pierre-en-l'Isle), deux lycées d'enseignement général (Saint-Bernard et Saint-François-de-Sales), un lycée général et technologique (La Salle) et deux lycées professionnels (Jeanne-Mance et Léonie-Aviat)[185].
À la rentrée 2013, Troyes compte 9 100 étudiants, en progression de 80 jeunes par rapport à l’année précédente[186]. Depuis 2009, la municipalité a ouvert une maison réservée aux étudiants afin de les accompagner dans leur travail et leur proposer des services liés à la vie quotidienne. Des manifestations sont également organisées comme les « Clés de Troyes »[V 11].
Dans le domaine privé, le Groupe ESC Troyes, ouvert en 1992, compte en 2014 1 737 étudiants dont 29 % de boursiers[190]. Les diplômes de l'École supérieure de design, de l'École supérieure de tourisme sont reconnus par l'État. L'EPF est à Troyes l'une des écoles habilitées à délivrer un diplôme d'ingénieur. L'école supérieure privée d'informatique Supinfo y a également implanté un établissement depuis 2005[191]. L'école d'ingénieur privée de génie civil École spéciale des travaux publics s'installe également dès la rentrée 2017[192].
Le premier centre hospitalier à Troyes a été créé au XIIe siècle. À l'époque, c'est l'Hôtel-Dieu-le-Comte qui servait d'établissement de soins. En plus de l’hôpital, la commune gérait également une maternité, un orphelinat, l'Hospice Saint-Nicolas et un foyer de femmes à l'abbaye Saint-Martin-ès-Aires. L'ensemble de ces services sont transférés dans le site des Haut-Clos à partir de 1959 et inauguré en 1961 par Bernard Chenot[V 12]. Sa construction a débuté durant les années 1930. Le service des urgences et le SAMU sont créés à la fin des années 1970, et la maternité fut construite entre 1978 et 1982[193].
En 1988, la résidence du Comte-Henri ouvre ses portes. Puis à partir de 1997, c'est le domaine de Nazareth, à Pont-Sainte-Marie, qui sert d'EHPAD.
Depuis le 6 octobre 2014, un nouveau bâtiment d'hospitalisation a ouvert ses portes. D'une surface totale de 27 000 m2, elle accueille 430 lits destinés notamment aux unités d'hospitalisation de médecine et de chirurgie. Son coup total est de 82 000 000 €[V 12].
Dans le domaine privé, il existe deux cliniques de médecine polyvalente et chirurgie, à savoir la Clinique de Champagne détenue en partie par l’Hôpital de Troyes et formant un GCS avec ce dernier, et le Polyclinique Montier-la-Celle à Saint André les vergers étant le plus gros établissement en termes d’activité chirurgicale dans l’aube avec un bloc opératoire disposant de onze salles d’opération (contre dix pour le centre hospitalier de Troyes). La clinique des Ursulines qui était située au centre-ville de Troyes fût fermée en 2019 pour des raisons économiques. Son activité est rapatriée à la Polyclinique Montier-la-Celle, appartenant au groupe ELSAN.
Un challenge organisé par le quotidien sportif L'Équipe a désigné la ville de Troyes « Ville la plus sportive de France » en 1981 et en 2005 dans la catégorie des villes de 20 000 à 100 000 habitants[194]. De nombreuses manifestations sportives sont organisées dans la ville. Les principales étant les randonnées nocturnes à rollers ou à vélo dans le centre-ville de Troyes, le semi-marathon de Troyes (tous les mi-mai), qui réunit chaque année un millier de coureurs, la course cyclisteParis - Troyes à la mi-mars ou encore la Corrida de Noël[V 13].
Lors du Tour de France 2017, Troyes est ville arrivée le 6 juillet et ville départ le 7 juillet.
L'Office des sports et des loisirs recense un total de 124 équipements sportifs à Troyes et dans son agglomération[196]. Parmi eux, l'un des plus populaires est le complexe sportif Henri-Terré, qui organise depuis une dizaine d'années la Fête du sport et des loisirs, au mois de septembre[197]. Troyes possède également une grande salle omnisports, de quatre COSEC et de six gymnases[198]. Quant aux équipements de plein air, la commune dispose de quatre stades publics et d'un bowl[199].
Deux piscines sont à disposition des Troyens : la piscine des Chartreux et la piscine municipale Lucien-Zins, qui a fêté en 2015 son 80e anniversaire[200]. Enfin, le domaine « des 3 Seine » se compose d'une patinoire et d'un bowling.
L’office municipal des sports (OMS) de Troyes, créé en 1965[201], compte au 1er janvier 2016 352 clubs sportifs[202]. À Troyes, l'union nationale du sport scolaire (UNSS) compte au total 3 518 adhérents, tandis que les clubs footballistiques totalisent 1 271 adhérents, et les sports universitaires 665 adhérents.
Le SUMA Troyes, club de moto-ball évoluant en élite depuis 1939, est l'un des plus titrés de France, avec plus d'une quinzaine de titre en coupe de France à l'époque de Jean-Michel Barret de 1982 à 2007[206]. L'AS Sainte-Maure -Troyes, club de handball féminin, évolue actuellement en national 1[207]. Troyes dispose également de clubs amateurs en football américain (Pygargues de Troyes : club évoluant en division 2), volley (P.L.A.V.B.), ou encore en hockey sur glace (Troyes Hockey Club). Le baseball est présent aussi avec les espadons (et possédant un terrain de baseball).
Une chaîne de télévision locale, Canal 32, émet depuis le . Basée à Saint-André les Vergers, qui jouxte Troyes, elle diffuse quotidiennement des magazines et des rendez-vous d'informations sur l'agglomération Troyenne et le département de l'Aube ainsi que certains événements locaux[212].
Quatre radios émettent localement à Troyes, et des radios régionales ou nationales y font des décrochages locaux. Toutes émettent en modulation de fréquence, et depuis 2023 trois d'entre elles diffusent leur programme en radiodiffusion numérique[214] :
Radio Campus 3, radio musicale orientée rock et parfois rap, elle émet sur 88,70 MHz et en DAB+[215] ;
Thème Radio, une radio associative diffusant de la musique, des rendez-vous locaux et d'information ainsi que divers événements organisés dans la ville, elle émet sur 90,30 MHz et en DAB+[216] ;
Troyes Aube Radio, radio locale créée en janvier 2021 par des anciens bénévoles et salariés de RCF Aube-Haute Marne, et qui émet uniquement en FM sur 94,40 MHz.
Les radios régionales Champagne FM (97,50 MHz / DAB+) et Radio Star à Montbéliard (105,10 MHz / DAB+), ainsi que les radios généralistes Chérie FM (99,70 MHz / DAB+) et NRJ (100,20 MHz / DAB+) diffusent respectivement des programmes locaux.
L’évêché de Troyes est fondée durant le IVe siècle. Le premier évêque à être historiquement attesté se nomme Optatien, en 344[217]. Mais c'est Saint Loup de Troyes qui contribue à la grandeur du diocèse de Troyes[218].
Il n'y a plus de lieu fixe pour le culte orthodoxe sur le territoire de la commune de Troyes, la vaste chapelle en bois qui a existé sur le terrain de la teinturerie Clément Marot, rue de Châteaudun, ayant été détruite par un bombardement en août 1940[223]. Fondée en 1932, la paroisse Saint-Nicolas dépendant de l'archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale (longtemps un exarchat du patriarcat œcuménique puis, depuis 2019, sous la juridiction du patriarcat de Moscou), organise cependant des célébrations en langue française et en slavon[224], différents lieux ayant été prêtés par les protestants et les catholiques au cours du temps (depuis 2000, la chapelle Saint-Jean-Baptiste au 31, rue des Cumines). Des vêpres sont actuellement célébrées un samedi par mois, suivies de la liturgie dominicale. Des vêpres pascales sont également célébrées en la cathédrale de Troyes[225]. Réhabilitée en 2019[226], une ancienne grange champenoise typique, de la fin du XVIIIe siècle[227], située au sein de l'espace diocésain Saint-Frobert, à Saint-André-les-Vergers, permet après son aménagement à la paroisse Saint-Nicolas de disposer enfin à nouveau d'un lieu de culte permanent.
En 1558, la célébration du culte protestant n'était autorisé que dans la commune de Saint-Mards-en-Othe. Ce n'est qu'en 1840 qu'une ordonnance royale permet la construction d'un lieu de culte destiné à l'Église réformée de Troyes. Le temple protestant de Troyes, situé quai des Comtes-de-Champagne, est inauguré en 1859. En 2001, il rassemblait 50 % des protestants du département, soit 0,15 % de la population totale[228]. La paroisse est membre de l'Église protestante unie de France.
Deux temples évangéliques de l'Église de Dieu en France sont situés rue des Bas-Trévois et rue des Frères-Bureau[229]. L'Église évangélique luthérienne du Saint Sauveur dispose aussi d'une mission à Troyes[230]. Une église évangélique des Assemblées de Dieu est également présente depuis les années 1960 dans l'agglomération[231].
Le culte israélite est célébré dans synagogue Rachi de Troyes, nommé en hommage au rabbin Salomon Ben Isaac, dit Rachi, exégète célèbre du Talmud. Les locaux actuels ont été construits à l'emplacement d'une ancienne abbaye du XVIe siècle et en remplacement de la synagogue détruite pendant la Seconde Guerre mondiale[232],[233]. Le bâtiment est de style Renaissance et fut restauré au XXe siècle. Elle est composée d'une maison à pans de bois du XVIe siècle et une autre maison datant elle du XVIIIe siècle (style Louis XV)[234]. Un centre culturel a également vu le jour[235].
De récents travaux ont été entrepris pour rénover la synagogue, dans le but de restituer l'esprit de l'époque de Rachi de Troyes. L'inauguration a lieu le 4 septembre 2016, en présence de Haim Korsia, Grand Rabin de France[236].
Depuis la fin des années 1980, il existe une association culturelle pour la pratique du bouddhisme dans la commune. Des reliques du Bouddha y sont présentes depuis 2009[238].
En 2008, le revenu fiscal médian par ménage est de 14 956 €, ce qui plaçait Troyes au 26 576e rang parmi les 30 714 communes de plus de 50 ménages en métropole[INSEE 10].
L'imposition des ménages et des entreprises à Troyes en 2009[240]
Les deux tableaux suivants révèlent les chiffres-clés de l'emploi à Troyes et leur évolution de 2008 à 2013[INSEE 11],[INSEE 12] :
Structure de la population active de Troyes (10) entre 2008 et 2013.
Troyes 2008
Troyes 2013
Évolution
Population de 15 à 64 ans
41 128
39 008
- 5,15 %
Actifs (en %)
69,2
68,6
- 0,6 %
dont :
Actifs ayant un emploi (en %)
56,4
53,6
- 2,8 %
Chômeurs (en %)
12,8
15,0
+ 2,2 %
Évolution de l'emploi à Troyes (10) en 2008 et 2013.
Troyes 2008
Troyes 2013
Évolution
Nombre d'emplois dans la zone
34 870
31 661
- 9,20 %
Indicateur de concentration d'emploi
148,9
149,7
+ 0,53 %
Sur la période allant de 2008 à 2013, bien que le taux d'actifs de la ville demeure approximativement stable, la population en âge de travailler se révèle, quant à elle, marquée d'une nette diminution. Pour la période observée, le taux de chômage s'est faiblement accru. En outre, le nombre d'emplois disponibles au sein de la ville marque une nette baisse et le pourcentage d'actifs résidant dans la commune diminue sensiblement, tandis que l'indicateur de concentration d'emploi reste relativement stable[INSEE 11],[INSEE 12].
En 2014, 43,3 % des actifs résidant à Troyes sont employés à l'extérieur du territoire communal[INSEE 13].
Le tableau suivant récapitule le nombre d'entreprises implantées en 2014 à Troyes selon leur secteur d'activité et le nombre de leurs salariés[Insee 1] :
Établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2014.
Concernant l'année 2015, hors activités agricoles, 390 établissements marchands nouveaux ont été créés, dont environ 92 % dans le seul secteur tertiaire, soit un peu plus de 37,95 % dans les domaines des commerces, transport, hébergement et restauration et 53,85 % pour les branches des services aux entreprises et aux particuliers[INSEE 14]. En outre, la plus grande part des postes salariés des entreprises implantées au sein du territoire communal se révèlent appartenir à la « sphère présentielle » (activités de proximité), soit environ 67 % des emplois proposés par les entreprises implantées au sein du territoire communal, contre 33 % pour la sphère dite productive[Insee 2].
En 2000, la commune compte 291 hectares de superficie agricole utilisée dont 244 ha pour les grandes cultures, 36 ha pour les fruits et légumes et 9 ha pour les agricultures en provenance d'autres animaux[INSEE 15].
Selon l'INSEE, la part du commerce, des transports, et des services divers, en pourcentage d'établissements actifs, s'élève à 72,3 %, pour 41,4 % de personnes actives ayant un emploi. Parmi ces 13 210 employés, 54,7 % sont de femmes[INSEE 15].
La ville dispose de plusieurs marchés. Le marché central des Halles — ou marché Saint-Rémy — est édifié à l'emplacement du collège Pithou — démoli au cours de l'année 1862. Le bâtiment est finalisé en 1867. Il s'inspire alors des Halles de Paris dues à Victor Baltard. Edmond Bailly poursuivra les travaux en 1870 durant quatre années. Les Halles ont finalement été inaugurées le 1er mars 1874 et rénovées entre 1985 et 1987[244]. Aujourd'hui, le marché des Halles se compose de 35 commerçants.
D'après les statistiques des équipements et services en 2014, le nombre d'établissements commerciaux est de 394. Outre les magasins de vêtements, représentant une boutique sur quatre sur le territoire, les Troyens disposent d'une quarantaine de boulangeries, une vingtaine de boucheries et de librairies / journaux, ou encore de deux poissonneries. Tous les types de commerces spécialisés y sont présents à l'exception de magasin de revêtement de sol et de bricolage[INSEE 16]. Enfin, elle est desservie par quatre hypermarchés dans les communes limitrophes de la ville.
Selon l'INSEE, la part de l'industrie, en pourcentage d'établissements actifs, s'élève à 3,7 %, pour 12,9 % de personnes actives ayant un emploi. Parmi ces 4 123 employés, 46,5 % sont de femmes[INSEE 15].
L’économie troyenne est marquée principalement par le succès historique de la bonneterie. En effet, de l’apparition des premières fabriques de bonneterie en 1820 jusqu’au milieu du XXe siècle, la ville de Troyes a été la principale ville productrice de mailles grâce à son nombre important d'ouvriers et d’entreprises[245]. C’est ainsi que la ville a vu la création de nombreuses entreprises du textile telles que Devanlay, Vitos, Dim, Petit Bateau, Poron ou encore Lacoste.
Aujourd'hui, la plupart de ces grandes entreprises ont été restructurées, fusionnant parfois avec d'autres ou ont disparu. Parmi les grands noms de l'industrie troyenne, seuls Lacoste et Petit Bateau continuent de fabriquer une partie de leurs produits à Troyes. En 2011, les célèbres polos de la marque au crocodile en « piqué maille » sont toujours produits sur le site troyen, racheté depuis par Devanlay, et qui emploie un millier de salariés. Il en est de même dans l'usine historique de Petit Bateau. De même, Tismail est aujourd'hui le dernier fabricant de chaussettes dans l'Aube[246].
En dehors du textile, le secteur automobile reste relativement présent avec l'installation d'une usine de production Michelin (anciennement Kléber) de pneu agricole comptant 839 salariés[247] ainsi que de Mefro Roues qui fabrique des jantes de roue en acier pour les véhicules légers et les poids lourds.
Sa proximité avec les établissements d'enseignement supérieur aubois vise à favoriser le transfert de technologie avec les élèves ingénieurs de l'EPF, et les élèves managers du Groupe ESC Troyes, auquel elle est liée à travers la chaire Innovation and Entrepreneurial Management. La Technopole est dirigée par Francis Bécard, par ailleurs directeur de l'école de management troyenne. La Technopole de l'Aube en Champagne organise deux fois par an les journées Plug and Start, séminaires consacrés à la création d'entreprise et visant à attirer des entrepreneurs dans l'Aube[248].
Troyes compte 41 édifices comportant au moins une protection au titre des monuments historiques, soit 10 % des monuments historiques du département de l'Aube. Troyes est ainsi la 75e ville française comptant le plus de monuments historiques[249]. 35 sont regroupés sur le « Bouchon de Champagne » et 21 monuments sont classés, soit le plus haut niveau de protection[V 1].
L'hôtel de ville de Troyes date du XVIIe siècle et a été construit de 1624 à 1672. Classé depuis 1932 à l'inventaire des monuments historiques[250]. Il est, avec sa statue de « Minerve casquée » sur la façade, l'un des rares à avoir conservé au-dessus de l'entrée la devise révolutionnaire dans sa forme initiale : Unité Indivisibilité de la République - Liberté, égalité, fraternité, ou la mort.
Le Lion noir est un hôtel décoré de la façade typique de la 2erenaissance. Escalier en colimaçon en bois très rare. La plupart de ce type est fait en pierre à cette époque. Il a appartenu à la famille Huez. Située rue Émile-Zola, elle est inscrite sur la seconde liste de patrimoine mondial (XVIe siècle).
L'Hôtel-Dieu-le-Comte est fondé par le comte Henri Ier de Champagne et fut dirigé par les religieuses de l'ordre de Saint-Augustin jusqu'à la Révolution française. Depuis 1992, il est le centre universitaire de Troyes[251]. Depuis le 29 juin 2013, la grange restaurée de cet hôtel accueille un conservatoire du vitrail appelé la « Cité du vitrail », le département de l'Aube revendiquant le titre de « capitale européenne du vitrail » avec un des plus importants patrimoines de vitraux classés avec près de 9 000 m2 de verrières du XIIe et XXIe siècles av. J.-C.[252] réparties dans près de 200 églises et monuments[253].
La basilique Saint-Urbain est une église gothique construite du XIIIe siècle jusqu'au XXe siècle par le pape Urbain IV, sur des terrains où se trouvait l'échoppe de son père. Elle est gothique du XIIIe siècle avec une toiture en tuiles vernissées. Déclarée basilique en 1964, elle est classée monument historique en 1840[257].
Construite au XVIe siècle, l'église Saint-Nizier doit son nom aux reliques de saint Nizier déposées au VIe siècle. De style gothique, elle possède de nombreux vitraux remarquables qui représentent le Christ, la vie des saints, la légende des trois Marie, Notre-Dame des Douleurs ou le Jugement dernier[258] ainsi que trois sculptures datant du XVIe siècle[259]. Elle est classée monument historique en 1840[257].
La plus ancienne église de Troyes est l'église Sainte-Madeleine (construite entre le XIIIe siècle et le XVIe siècle). Elle est sculptée par Jean Guailde, avec une statue de Sainte-Marthe, et le remarquable vitrail de la Création (quartier Saint-Jean). Elle est classée monument historique en 1840[257]. Elle possède une remarquable collection de vitraux qui ne dépareraient pas une cathédrale[260].
Caractérisée comme la rue la plus étroite de la ville, la ruelle des Chats donne une idée des rues médiévales se rétrécissant en hauteur. Les étages des maisons débordaient sur la rue pour augmenter leur surface. L'impôt était calculé sur la surface au sol. Cette ruelle devrait son nom au fait qu'un chat pourrait passer d'un côté à l'autre de la rue, les maisons se touchant au niveau des toits[261].
La rue Émile-Zola (autrefois rue Notre-Dame) est, depuis le Moyen Âge, la rue commerçante la plus importante de Troyes. Elle a été rénovée de 2003 à 2004.
Dans le quartier dit du « Le Bouchon de Champagne », aire urbaine et historique recouvrant la quasi-totalité du centre-bourg de Troyes et faisant l'objet d'un PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur), plusieurs maisons d'habitation à colombage (ou « à pan de bois ») ont été ainsi maintenues dans leur état d'origine. Ces logis, qui ont été, pour la plupart, construits au cours du XVIe siècle, sont, entre autres, visibles au sein de la rue Simart[264]. En outre, « Le Bouchon de Champagne », comporte également d'autres structures d'architecture remarquable, tels que des bâtiments du XVIe siècle, façonnés au moyen de pierres et de briques — dont certains sont munis d'une façade ayant un parementappareillé« en damier » de style champenois — ; ainsi que d'anciens hôtels particuliers maçonnés de pierre, attribués aux XVIIe et XVIIIe siècles[264]. Enfin, disposés en pourtour de plusieurs places à vocation marchande, des immeubles, également constitués en pierre et élevés au cours des XIXe et XXe siècles, viennent compléter l'inventaire du patrimoine bâti appartenant à ce quartier historique[264].
Dans la rue Ambrois-Cottet, un immeuble, édifié en 1935, est pourvu d'ornement à motif géométrique, de garde-corps en fer forgé de type art déco encadrant les huisseries, ainsi que de 3 frontons venant surmonter la façade externe[265]. En raison de ses éléments architecturaux, ce bâtiment, doté de trois niveaux, a bénéficié d'un label « patrimoine du XXe siècle » en date du [265].
Situé en pourtour de la place Audiffred, l'ancien hôtel Camusat, édifice où est actuellement installé le siège de la chambre du commerce et de l'industrie départementale, est constitué d'un bâtiment central encadré par deux ailes latérales et disposées en retour d'équerre[266]. Son escalier central, dont le palier est recouvert de dalles disposées en cabochons, est muni d'une rampe ornée de décors aux formes cintrées[266]. De nombreux éléments, tels que des boiseries, des glaces entourées par des trumeauxlambrissés, un parquet de type « Versailles » (semblable à ceux du château versaillais), mais également une cheminée ouvragée en marbre de couleur grise, composent entre autres l'architecture d'intérieur du monument[266]. Cette construction, érigée au début du XVIIIe siècle et ayant fait l'objet de remaniements ultérieurs, a fait l'objet d'une première inscription sur la liste des monuments historiques le — notamment pour sa toiture et sa façade —, puis d'une deuxième inscription — pour son escalier, l'un de ses salons, certaines de ses salles et sa décoration d'intérieur — le [266].
La ville de Troyes compte neuf musées dont quatre municipaux afin d'abriter le patrimoine riche et historique de la ville (pièces archéologiques, objets d'art, peintures, sculptures…)[V 15] dont :
Quai de Dampierre, au carrefour de celui-ci avec les rues Passerat et Hennequin, au-dessus d'une courte section recouverte du canal et non loin de la cathédrale et de la préfecture, Troyes s'est doté d'une œuvre de Michèle et Thierry Kayo-Houël : un Cœur monumental. L'emplacement a été choisi afin que cette sculpture soit placée entre la tête et la base du bouchon : « en plein cœur de Troyes ». « C'est le cœur et l'histoire de la ville, la rencontre de deux quartiers, celui de l'hôtel de ville et celui de la cathédrale sur les quais des Comtes de Champagne, origines de la ville » raconte Michèle Kayo-Houël. Ajouré pour ne pas couper la perspective du canal, monumental et léger — deux cents morceaux d'acier inoxydable de 40 cm × 40 cm assemblés entre eux[268] ; au total 1,3 tonne d'inox transformée en fines dentelles de 6 mm d'épaisseur, inox microbillé finalement pour rendre mates ses surfaces, ceci afin d'éviter les reflets et de fixer ainsi la lumière[269]. Une caméra à l'approche, et à trois distances différentes correspond une intensité lumineuse qui permet de faire battre le cœur plus vite[270],[271]. Avec Le Cœur de Troyes, la ville de Troyes a gagné en notoriété en Asie[272].
La Feuille, nouvelle œuvre des époux Kayo-Houël est installée avec la requalification du parvis des Halles [273] ; après la rénovation de la Halle [274]. Il s'agit d'une sculpture monumentale en 4 dimensions (lumières). La nuit, un éclairage coloré donne à découvrir la sculpture sous un nouveau jour (La lumière évolue au fil des saisons : orangée à l'automne, bleue en hiver, verte au printemps, et rouge l'été. Aux saisons donc, et à l'automne, le parvis des Halles est inauguré le [275]. L'ensemble est complété par des potelets de sécurité et par deux bancs designés selon le motif principal.
La commune champenoise dispose de 11 sites archéologiques, fouillés, inventoriés et répertoriés[264],[59]. L'essentiel de ces lieux de prospections sont localisés au sein du centre-bourg ainsi que dans la zone urbaine l'avoisinant[264],[59]. Par ailleurs la totalité de ces sites font ou ont fait l'objet d'investigations archéologique dites « préventives »[264],[59]. Le tableau ci-dessous a pour objectif de récapituler l'ensemble des sites archéologiques de la ville de Troyes[264],[59] :
Troyes dispose de deux grandes salles pour l’accueil des manifestations publiques. Considéré comme la plus grande salle du département, l'espace Argence est situé au cœur même de la ville ancienne. Il dispose d'une capacité maximale de 3 000 places[277]. En complément de cet espace, la municipalité a ouvert en Le Cube, situé dans le parc des expositions de Troyes, qui peut accueillir jusqu'à 6 500 personnes debout[278]. Chaque année, de nombreux événements sont organisés dans ces lieux, notamment le festival des Nuits de Champagne et le salon du livre pour la jeunesse.Les théâtres sont gérés par la municipalité dans le cadre du plan visant à améliorer la culture de la ville. Les deux grands théâtres de Troyes sont le théâtre de Champagne, avec une capacité de 1 100 places (ce dernier a remplacé le cirque de Troyes, détruit par un incendie), et le Théâtre de la Madeleine, avec une capacité de 600 places[V 19]. Ces théâtres accueillent chaque année l’Orchestre symphonique de l'Aube.
Ouverte en 2002 près de l’espace Argence, la médiathèque Jacques-Chirac rassemble près de mille ans d'histoire du livre. Anciennement fermée à la suite d'un incendie survenu le [279], elle a rouvert ses portes depuis le [280]. Avec plus de 400 000 documents, 50 000 ouvrages dont 1 700 manuscrits du Moyen Âge, cette médiathèque est l’une des plus riches de France[281]. La ville compte également deux autres médiathèques localisées dans le quartier des Chartreux et des Marots.
Le CGR Troyes, anciennement le Ciné City est le principal multiplexe du département. Il diffuse chaque semaine une quinzaine de films dans plus de dix salles équipées[282] et possède une capacité de 2 040 places (dont 54 pour handicapés). Avant la création du Ciné City, Troyes comptait trois complexes cinématographiques : l'Alhambra (quatre salles), l'Alpha (trois salles) et le Paris (deux salles)[283].
Créé en 1975, La Maison du Boulanger gère la politique culturelle et festivalière de Troyes[284].
Si les traditionnelles foires de Champagne existent toujours, il n'existe aujourd'hui qu'une seule manifestation commerciale d'exposants, se tenant chaque année au Cube Troyes Champagne Expo. Elles entament cependant leur mutation après avoir été annulées depuis 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 (et de la transformation jusqu'en 2022 du complexe en centre de vaccination). Selon Marc Sebeyran, les foires généralistes « n’étaient plus porteuses de succès tant au niveau du public que commercial ». Le président de la Maison du Boulanger souhaite « un concept moderne avec des références aux foires médiévales. ». Ce nouveau concept des foires de Champagne pourrait succéder au salon de la gastronomie qui se tient depuis 1997[285].
Le festival « Nuits de Champagne » est le principal festival culturel du département de l’Aube. Il fut créé sous sa première forme en 1988 et se tient pendant la première semaine des vacances de la Toussaint. Depuis 1993, un ou plusieurs compositeurs sont les invités d'honneur, devenant l'emblème du festival.
Les Foires de Mars se tiennent lieu tous les ans durant les mois de février et de mars sur l’esplanade de Belgique, et fait partie des évènements qui ouvrent chaque année la saison des fêtes foraines en France. En 2023, la foire compte 173 manèges, jeux, stands de restauration et autres métiers, répartis sur 30 000 m2[286].
Parmi les autres évènements manifestations et festivités culturels phares de la ville, citons le festival Ville en musiques se tenant chaque été, le salon régional du livre pour la jeunesse, le salon de l'habitat de la décoration, les concerts de l’Orchestre symphonique de l’Aube, etc.
toujours à la gare de Troyes, Un étrange voyage de Alain Cavalier (1981) raconte l'histoire de Pierre (Jean Rochefort) dont la mère a disparu alors qu'il devait arriver par le train de la ligne Paris – Troyes. Le corps de la femme sera retrouvé au terme de leurs recherches ;
En 2023, le film « Ici et là-bas » (pas encore sorti au cinéma) du réalisateur Ludovic Bernard a été filmé dans plusieurs endroits de la ville, notamment devant la cathédrale de Troyes avec Ahmed Sylla et Hakim Jemili[294].
Le champagne, principalement (le vignoble touche presque Troyes), et le cidre de l'excentré pays d'Othe appartiennent au patrimoine gastronomique troyen et aubois. La production du champagne se répartit sur trois zones situées dans la Côte des Bar et sur les terroirs de Montgueux et Villenauxe-la-Grande. En tout, le vignoble aubois représente 7 132 ha soit 22 % de toute l'aire d'AOC, ce qui permet à Troyes et son département d'être au deuxième rang des plus grands producteurs de cette boisson[295]. Une AOC réputée mais de faible étendue produit, à côté du champagne, un vin « tranquille » : le rosé des Riceys classé, selon les viticulteurs locaux, parmi les meilleurs de France[296]. Ce rosé est relativement coûteux, le raisin étant le même que celui servant à élaborer le champagne.
Le cidre du pays d'Othe, encore de forte réputation locale grâce à quelques producteurs artisanaux et à l'assez importante cidrerie Bellot, est élaboré depuis le XVIe siècle à partir de la production des vergers importants qui s'étendent aussi sur le territoire du département de l'Yonne : sa production annuelle approche des cent mille bouteilles[297]. Le Cacibel est une boisson faite de cidre, de cassis et de miel.[réf. nécessaire]
La prunelle de Troyes est une liqueur à 40° élaborée à base de noyaux de prunelle par un producteur installé devant la cathédrale dans une demeure historique (le Caveau Saint-Pierre).
L'andouillette de Troyes, telle qu'elle est connue depuis des décennies et maintenant répertoriée par le Code des usages de la charcuterie, est composée exclusivement de chaudins complets (gros intestin de porc) et d’estomacs de porc, découpés en lanières à cru ou après pochage, embossés à la main ou non, plus rarement "tirés à la ficelle", mais il n'en alla pas toujours ainsi. Pierre-Brice Lebrun, dans son ouvrage L'andouillette de Troyes[298], en affirme la présence et la renommée dès le XVIe siècle, mais il y a confusion avec un produit mal identifié dénommé andouille (le terme fut pour le moins générique autrefois). Un industriel de la charcuterie installé en périphérie immédiate de Troyes, entreprise depuis début 2019 intégrée au groupe Popy (qui a également acquis les marques élaborées à Jully-sur-Sarce, dans le département), un artisan charcutier de Sainte-Savine, limitrophe de Troyes, ont obtenu et vu renouveler le diplôme de l'AAAAA, dite aussi "5A" (Association amicale des amateurs d'andouillette authentique).
Réputée de longue date, et devant un peu de sa notoriété au chapitre Andouillette à un poème de Charles Monselet souvent cité, la charcuterie troyenne se vantait plus spécialement de sa hure de porc et de ses andouilles au XIXe siècle.
La gastronomie troyenne revendique la choucroute du Briennois, les produits de la chocolaterie Jacquot (groupe Cémoi), les pâtisseries de Pascal Caffet, l’huile de chanvre, peu adéquate pour la cuisson, et l'agneau de l'Aube (une marque).
De nombreuses personnalités ont influencé la ville de Troyes. Parmi eux, saint Loup, évêque de Troyes, qui réussit à préserver sa ville d'Attila et des Huns.
Considéré par les Juifs comme le Parshandata, Rabbi Chlomo ben Itzhak HaTzarfati dit Rachi, est l'une des figures les plus influentes du judaïsme. À Troyes, il fonde une école talmudique qui attire rapidement des élèves de toute l'Europe. La ville devient ainsi le centre occidental de la pensée juive[300]. En 1990, Elie Wiesel inaugure le monument dédié à Rachi, œuvre de Raymond Moretti, situé à l'approche de l'ancien cimetière juif médiéval[301].
Henri Ier de Champagne a notamment participé aux côtés de Louis VII à la deuxième croisade et favoriser le développement économique de la Champagne. À Troyes, il fonda la collégiale Saint-Étienne de Troyes, future nécropole des comtes. Son corps déposé dans le chœur de cette église à sa mort, le 16 mars 1181[302]. D'une manière générale, les comte de Champagne marqueront et ont fortement influencé la ville de Troyes, à l’instar de Thibaud IV le Chansonnier, roi de Navarre et également auteur de compositions lyriques variées — qui sera par ailleurs confronté au problème de l'hérésie cathare sur ses propres terres[303] —, ou encore Saint-Thibaut. Durant cette période des comtes de Champagne, la ville de Troyes est le centre d'une importante vie culturelle[304] dans lequel on retrouve la poétesse Marie de France, le maréchal Geoffroy de Villehardouin mais surtout Chrétien de Troyes, né vers 1130 et mort entre 1180 et 1190, qui est considéré comme le premier grand romancier français du XIIe siècle et l'un des grands personnages de la littérature du Moyen Âge grâce à ses nombreux ouvrages[305]. La Bibliothèque bleue, une première forme de littérature dite « populaire », est inventée et imprimée à Troyes dès 1602 par les frères Oudot, notamment Nicolas Oudot dont l'enseigne est le Chapon d'or couronné[306].
Etienne Noël, originaire de Troyes, fut en 1540 un des premiers prédicants installés dans les paroisses rurales du comté de Montbéliard. Il serait le "vieil pasteur d'Angrongne » à qui Agrippa d'Aubigné rend hommage dans son Epître aux Lecteurs qui précède son grand poème, Les Tragiques.
Au XVIIe siècle, les peintures de Nicolas et de Pierre Mignard marqueront respectivement les monuments baroque[307] et classiques français, tandis que sainteMarguerite Bourgeoys, née le , devient la fondatrice de l'enseignement du français à Montréal. Nicolas Siret, compositeur, organiste, claveciniste est né à Troyes en 1663 et décédé dans la même ville en 1754 (à 91 ans).
Historien local, conservateur du musée Saint-Loup, membre de la Société académique de l'Aube et président du Tribunal civil de Troyes, Antoine-Henri-François Corrard de Bréban a été un citoyen très actif dans l'étude et la valorisation de la ville de Troyes.
D'azur à la bande d'argent côtoyée de deux doubles cotices potencées d'or de treize pièces, au chef aussi d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or.
Il s'agit du blason des comtes de Champagne auquel un chef de « bonne ville » (portant les trois fleurs de lys de France) a été octroyé.
D'azur à la bande d'argent côtoyée de quatre cotices d'or, deux à dextre, deux à senestre potencées l'une en l'autre, le tout surmonté d'un comble d'azur chargé de trois châteaux flanqués de deux tours crénelées, sommées chacune d'un drapeau, le tout d'or, au franc-quartier des villes de seconde classe qui est à dextre d'azur à un N d'or, surmonté d'une étoile rayonnante du même[310].
Il s'agit des armoiries de Troyes (ville de seconde classe), concédées par lettres patentes du 2 août 1811.
Tiercé en fasce : au 1er, des bonnes villes, au 2e d'azur à trois châteaux flanqués de deux tours crénelées, sommées chacune d'un drapeau, le tout d'or, au 3e d'azur à la bande d'argent côtoyée de quatre cotices d'or, deux à dextre, deux à senestre, potencées de l'une à l'autre[310].
La ville de Troyes fut la seule ville de France à passer de Seconde classe à Bonne ville de l'Empire.
Logo actuel de Troyes : ce logotype est constitué d'un symbole qui apparait sous la forme de 3 flammes faisant écho aux « oriflammes traditionnelles des grands marchés et des fêtes médiévales de Troyes » et du lettrage du nom de la ville, le tout placé au centre d'un fond blanc. Les 3 flammes, composées de bleu et de jaune, renvoie aux armoiries des comtes de Champagne. Le lettrage, au style simple et dénué d'un quelconque empattement, se révèle de type « résolument contemporain[V 20],[311],[312] ».
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Abel Moreau, Troyes et ses trésors, La Vie en Champagne, , 30 p.
Amédée Aufauvre, Troyes et ses environs : guide historique et topographique, Bouquot Éditeurs, , 264 p. (lire en ligne).
Cahiers de doléances des paroisses du Bailliage de Troyes pour les États-Généraux de 1614, présentation et des notes par Yves Durand, Travaux du Centre de recherches sur la civilisation de l'Europe moderne, P.U.F, 1966.
Antoine-Henri-François Corrard de Bréban, « Topographie troyenne. - Mémoire sur les diverses enceintes et sur les fortifications de la ville de Troyes », Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de l'Aube, 2e série, t. 5, , p. 163-206 (lire en ligne)
Jean-Pierre Leguay, Les catastrophes au Moyen Âge, Paris, J.-P. Gisserot, coll. « Les classiques Gisserot de l'histoire », , 224 p. (ISBN2-87747-792-4, lire en ligne).
Lucien Morel-Payen, Troyes et Provins, vol. 1, H. Laurens, , 156 p. (lire en ligne).
Lucien Morel-Payen, Troyes et l'Aube, imprimerie. J.L. Paton, 1929, 327 p. Ill.
Théophile Boutiot, Histoire de la ville de Troyes et de la Champagne méridionale, vol. 1, Dufey-Robert, (lire en ligne).
Gilles Rossignol, Le guide de la Champagne, Lyon, La Manufacture, , 385 p. (ISBN2-7377-0130-9).
Gustave Carré, Histoire populaire de Troyes et du département de l'Aube, Léopold Lacroix, . Réédition Les Éditions du Bastion, 1983, 482 p. et une carte.