Le territoire communal de Wolfenbüttel s'étend dans la plaine d'Allemagne du Nord, entre le massif du Harz au sud et la lande de Lunebourg au nord. Le centre-ville se trouve sur la rivière Oker, à 12 km au sud de Brunswick et à 60 km au sud-est de Hanovre, capitale du Land de Basse-Saxe. Au sud-est de la ville s'élèvent les collines de l'Asse.
On ne sait pas exactement quand Wolfenbüttel a été fondée, mais un premier établissement s'est probablement développé au Xe siècle près d'un gué traversant l'Oker. W(u)lferesbutle est mentionnée pour la première fois dans un acte de l'an 1118. Les premières habitations étaient probablement limitées à un îlot minuscule sur la rivière. Une forteresse construite par les nobles saxons doit offrir un certain niveau de protection aux passagers. Les citoyens se sont longtemps brouillés avec les souverains de la maison de Brunswick (Welf) ; le fort fut détruit par les forces de Henri le Lion en 1191 et à nouveau par le duc Albert Ier en 1255. Après que les troupes des Welf s'en furent emparés, le duc Henri Ier de Brunswick a commencé la construction d'un château résidentiel en 1283.
La cour ducale est par la suite retournée à Brunswick, vers 1753, et Wolfenbüttel a peu à peu perdu de son importance. À l'été 1764, l'aventurier vénitien Giacomo Casanova a passé quelques jours à la bibliothèque de Wolfenbüttel afin de rassembler de la documentation pour son Iliade ; l'un de ses moments les plus heureux, comme il l'a décrit dans ses mémoires Histoire de ma vie.
Le palais baroque (Schloss) : aujourd'hui une partie du bâtiment sert d'école, et les anciens appartements d'État sont ouverts au public comme musée.
Entrée de la bibliothèque HAB.
La Herzog August Bibliothek (HAB) : il s'agit de la bibliothèque ducale, qui renferme l'une des plus grandes et plus célèbres collections de livres anciens au monde. Avec environ 10 000 manuscrits, elle est particulièrement riche en ouvrages médiévaux, en incunables (imprimés remontant à l'époque de l'invention de l'imprimerie, au XVe siècle), et en livres datant de la période de la Réforme luthérienne du XVIe siècle. La bibliothèque a été créée en 1572 et reconstruite en face du château en 1723 dans le style du Panthéon. Le bâtiment actuel de la bibliothèque a été construit en 1886. Gottfried Wilhelm Leibniz et Gotthold Ephraim Lessing y ont travaillé comme bibliothécaires.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la prison de Wolfenbüttel[1] reçoit des résistants belges (tel que Raoul Rothé) et français. C'était l'un de ces lieux où le régime nazi fait exécuter ses victimes condamnés à mort, détenus allemands de droit commun coupables de peccadilles, résistants français et belges qui sont guillotinés, tels que Louis Toussaint et Louis Renard ainsi que tous les autres membres du réseau Renard, Marguerite Bervoets, Louis Cartan et Théodore Lefebvre. La ville comprend également un camp de travail forcé dont les détenus (minorités ethniques, suspects raflés dans les pays occupés, prisonniers de guerre soviétiques) sont traités en dépit des droits humains. Ainsi, les évadés seront exécutés s'ils sont repris.
Résidence de Gotthold Ephraim Lessing lorsqu'il était bibliothécaire à la HAB.Ancien arsenal de Wolfenbüttel qui héberge aujourd'hui une partie de la bibliothèque HAB.
Aujourd'hui Wolfenbüttel, bien que plus petite que les villes voisines de Brunswick, Salzgitter, et Wolfsbourg, a conservé 600 anciennes maisons à colombage car elle a été pour sa part en grande partie épargnée par la guerre. Elle a ainsi conservé son caractère historique.
Wolfenbüttel abrite plusieurs départements de l'université des sciences appliquées de Brunswick/Wolfenbüttel et de l'Académie de Lessing, une organisation pour l'étude des travaux de Lessing.