Élections générales boliviennes de 1979

Les élections générales boliviennes de 1979 ont lieu le dimanche 1979 en Bolivie. Comme aucun candidat n'a obtenu plus de cinquante pour cent des voix, il revenait au Congrès national de choisir le président parmi les candidats ayant obtenu le plus de voix. Il s'est toutefois révélé incapable de se mettre en accord pour choisir un candidat, il a donc finalement choisi Wálter Guevara Arze comme président intérimaire pour la durée d'une année, en attente de réaliser de nouvelles élections. Pourtant, Guevara Arze est délogé plus tard par un coup d'État militaire conduit par le colonel Alberto Natusch Busch le .

Élections générales boliviennes de 1979
(vote populaire)
(vote du Congrès)
Type d’électionÉlections générales
Corps électoral et résultats
Population4 952 301
Inscrits1 876 920
Votants1 692 814
90,19 % en diminution 13,3
Votes exprimés1 468 958
Votes blancs54 896
Votes nuls168 960
Víctor Paz Estenssoro – Mouvement nationaliste révolutionnaire–Alliance
Voix au 1er tour527 184
35,87 %
Voix au 2e tour64
48,48 %
Hernán Siles Zuazo – Unité démocratique et populaire
Voix au 1er tour528 696
35,97 %
Voix au 2e tour46
34,85 %
Hugo Banzer Suárez – Action démocratique nationaliste
Voix au 1er tour218 857
14,89 %
Voix au 2e tour22
16,67 %
Parti arrivé en tête par département
Carte
Chambre des députés
Diagramme
Chambre des sénateurs
Diagramme2
Président de la Bolivie
SortantÉlu
David Padilla Arancibia
Militaire
Aucun
Wálter Guevara Arze
PRA (intérimaire)

Système électoral

En même temps d'annoncer la nouvelle date des élections, le général Padilla informe que la Constitution en vigueur pour ces élections serait celle de 1967. Les conditions requises pour aspirer à une charge élective y sont d'ailleurs énoncées à son article 61[1]:

  • Être bolivien d'origine et avoir accompli son devoir militaire.
  • Avoir vingt-cinq ans lors du jour de l'élection.
  • Être inscrit sur le registre civique.
  • Être candidat pour un parti politique ou pour un groupe civique représentatif des forces civiques du pays, avec une personnalité juridique reconnue, en formant un bloc ou un front avec les partis politiques.
  • Ne pas avoir été condamné à peine corporelle, sauf si une réhabilitation a été accordée par le Sénat; ni être l'objet d'un acte d'accusation ou d'une déclaration de culpabilité; ni être compris dans les cas d'exclusion et d'incompatibilité établis par la loi.

L'âge minimal pour être sénateur est de trente-cinq ans (art. 64). Les candidats à la vice-présidence et à la présidence devaient se conformer aux mêmes exigences que celles requises pour les sénateurs (art. 88). Le mandat est de quatre ans ne pouvant être prorogés[1].

Divisions électorales

Le décret 16095 du prescrit un minimum de cinq députés par département et un pour chaque 50 000 habitants (en excluant les capitales départementales) et il établit que chaque département doit élire trois sénateurs. Le décret 16331 du établit la quantité de sièges de députés et sénateurs à assigner pour chaque département[2]:

DépartementSénateursDéputés
Chuquisaca312
La Paz324
Cochabamba317
Oruro39
Potosí318
Tarija38
Santa Cruz315
Beni38
Pando36
Total27117

Campagne

Un total de 1378 candidats se s'ont présentés pour les 144 sièges du Congrès national[3]. Diverses alliances se sont formées pour ces élections[4]:

AlliancePartis
Unité démocratique et populaire (UDP)Parti communiste de Bolivie
Mouvement nationaliste révolutionnaire de gauche
Mouvement de la gauche nationale
Alliance de la gauche nationale
Mouvement populaire de libération nationale
Mouvement de gauche révolutionnaire
Parti révolutionnaire de la gauche nationaliste
Parti révolutionnaire des travailleurs de Bolivie
Parti socialiste–Atahuichi
Mouvement révolutionnaire Túpac Katari
Alliance populaire pour l'intégration

nationale (APIN)

Mouvement agraire révolutionnaire de la paysannerie bolivienne
Phalange socialiste bolivienne
Mouvement nationaliste révolutionnaire–

Alliance (MNR-A)

Parti révolutionnaire authentique
Parti démocrate-chrétien
Parti communiste de Bolivie (Marxiste-léniniste)
Mouvement nationaliste révolutionnaire
Mouvement révolutionnaire Túpac Katari–Chila

Intentions de vote

SondageDateSiles Zuazo

(UDP)

Paz Estenssoro

(MNR)

Banzer Suárez

(ADN)

Bernal

(APIN)

Quiroga

(PS-1)

El Diario[5]28,29%20,92%20,52%6,77%5,58%

Résultats

Le résultat du scrutin constitue un relatif match nul entre Hernán Siles Zuazo de la coalition Unité démocratique et populaire et Víctor Paz Estenssoro de la coalition Mouvement nationaliste révolutionnaire (dans laquelle l'autre acteur majeur était le Parti démocrate-chrétien (PDC)). Comme aucun des candidats n'a obtenu la majorité absolue des votes valides, le Congrès national aurait dû nommer le nouveau président de la République. Conformément à la Constitution en vigueur, les trois candidats ayant obtenu le plus de votes étaient susceptibles d'être nommés. Après diverses tours de scrutin entre les parlementaires, il a été impossible de parvenir à une majorité absolue. Le sénateur du Beni Guillermo Tineo de l'Action démocratique nationaliste, a proposé que le président de la Chambre des sénateurs occupe le poste de président par intérim durant un an et que celui-ci ait l'obligation de convoquer de nouvelles élections en 1980. De cette manière, Walter Guevara Arze est désigné président et commence son mandat le . Son intérim n'a pourtant duré moins de trois mois.

L'impossibilité du Congrès de déterminer un candidat présidentiel était davantage due au déploiement de stratégies politiques qu'à une réelle incapacité des politiciens ou à leur manque de vision sur un éventuel gouvernement de coalition. Pour les partis concernés, l'élection de Guevara Arze représentait un moindre mal par rapport à la victoire d'un opposant et signifiait un report des élections sans renoncer aux aspirations de pouvoir de chacun.

CandidatsPartiVotes%DéputésSénateurs
Hernán Siles Zuazo

Jaime Paz Zamora

Unité démocratique et populaire528 69635,99388
Víctor Paz Estenssoro

Luís Ossio Sanjinés

Mouvement nationaliste révolutionnaire–Alliance527 18435,894816
Hugo Banzer Suárez

Mario Rolón Anaya

Action démocratique nationaliste218 85714,88193
Marcelo Quiroga Santa Cruz

Jaime Taborga

Parti socialiste 170 7654,825
René Bernal Escalante

Mario Gutierréz Gutierréz

Alliance populaire pour l'intégration nationale60 2624,105
Luciano Tapia Quisbert

Eufronio Vélez Magne

Mouvement révolutionnaire Túpac Katari de libération28 3441,931
Walter Gonzáles Valda

Benjamín Saravia

Parti de l'Union bolivienne18 5601,261
Ricardo Catoira Marín

Filemón Escobar Escobar

Avant-garde ouvrière16 5601,13
Votes valides1 468 95878,26
Votes blancs54 8963,24
Votes nuls168 9609,98
Total des votes exprimés1 692 81490,1911727
Inscrits1 876 920100,00
Abstention184 1069,81
Source: Atlas électoral de Bolivie[2].

Confirmation par le Congrès (août 1979)

Candidat présidentielPartisSénateursDéputésTotal
Hernán Siles Zuazo (MNRI)UDP83846
Víctor Paz Estenssoro (MNR)MNR-A164864
Hugo Banzer Suárez (Indépendant)ADN31922
Ne vote pasPS-1, APIN, MITKA, PUB01212
Total27117144

Après six votes, aucun des candidats n'a obtenu la majorité requise. À la suite de cela, le Mouvement nationaliste révolutionnaire propose le , le président du Sénat, Walter Guevara Arze, comme président intérimaire durant un an. Proposition qui fut acceptée par tous les partis hormis le Parti socialiste 1 (PS-1) et le Mouvement révolutionnaire Túpac Katari (MITKA)[6],[7].

Répartition des sièges par département

Députés

PartiChuquisacaLa PazCochabambaOruroPotosíTarijaSanta CruzBeniPandoTotal
ADN14312123219
APIN0111001105
MITKA0100000001
MNR54549693348
PS-11120100005
PUB0010000001
UDP513536131138
Total12241791881586117
Source: Tribunal électoral[2].

Sénateurs

PartiChuquisacaLa PazCochabambaOruroPotosíTarijaSanta CruzBeniPandoTotal
ADN0000010113
MNR21122222216
UDP1221101008
Total33333333327
Source: Tribunal électoral[2].

Références