Élections générales botswanaises de 2019

Élections générales botswanaises de 2019
63 sièges de l'Assemblée nationale
(majorité absolue : 32 sièges)
Président de la République
Type d’électionÉlections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits924 709
Votants778 181
84,15 % en diminution 0,6
Blancs et nuls5 973
Mokgweetsi Masisi – Parti démocratique du Botswana
Voix406 561
52,65 %
en augmentation 6,2
Sièges obtenus38en augmentation 1
Duma Boko – Coalition pour un changement démocratique
Voix277 121
35,89 %
en augmentation 5,9
Sièges obtenus15en diminution 3
Ndaba Gaolathe – Alliance pour les progressistes
Voix39 561
5,12 %
en augmentation 5,1
Sièges obtenus1en augmentation 1
Biggie Butale – Front patriotique du Botswana
Voix34,28
4,41 %
Sièges obtenus3en augmentation 3
Président du Botswana
SortantÉlu
Mokgweetsi Masisi
BDP
Mokgweetsi Masisi
BDP

Les élections législatives botswanaises de 2019 se tiennent le afin de renouveler les membres de l'Assemblée nationale du Botswana.

Le scrutin, très serré, est remarqué comme étant susceptible de donner lieu à la première alternance politique dans le pays depuis son indépendance en 1966. Les résultats donnent finalement vainqueur le Parti démocratique du Botswana, au pouvoir, permettant à son dirigeant Mokgweetsi Masisi de conserver la présidence du pays.

Contexte

Les élections législatives d'octobre 2014 voient la victoire du Parti démocratique du Botswana (BDP) qui conserve la majorité absolue au parlement. Le BDP est au pouvoir au Botswana depuis 1965, ayant conduit le pays à l'indépendance l'année suivante.

L'opposition est composée en 2014 de la Coalition pour un changement démocratique (UDC) - réunissant le Front national du Botswana (BNF), le Mouvement pour la démocratie au Botswana (BMD) et le Parti du peuple du Botswana (BPP) - ainsi que du Parti du Congrès botswanais (BCP). En , le BCP finit par intégrer l'UDC, amenant à l'unité de l'ensemble de l'opposition botswanaise[1]. Cette unité est cependant de courte durée, des membres dissidents du BMD se détachant de la coalition au mois d'octobre suivant pour former l'Alliance pour les progressistes (AP)[2]. Les tensions qui en résultent au sein de l'UDC amènent à l'expulsion du BMD de la coalition un an plus tard[3].

L'ex-président Ian Khama.

Le , le vice-président Mokgweetsi Masisi succède à Ian Khama au pouvoir depuis 2008, la constitution limitant depuis 1997 le temps passé à la présidence à un maximum de dix ans. Masisi doit ainsi terminer le mandat de son prédécesseur jusqu'à la tenue d'une nouvelle présidentielle peu après les législatives de 2019, le président botswanais étant élu pour cinq ans au scrutin indirect par les membres de l'Assemblée nationale. La rapide dégradation des relations entre les deux hommes amène Ian Khama à quitter le BDP en et à créer le Front patriotique du Botswana (BPF)[4], accusant son successeur de dérive autoritaire[5],[6].

La division du parti au pouvoir favorise la Coalition pour un changement démocratique, dirigée par Duma Boko. Ce dernier, optimiste quant aux chances de sa formation de l'emporter, est conforté par des pronostics jugeant le scrutin particulièrement serré, pouvant donner lieu à la première alternance politique dans le pays[7]. Le président sortant Mokgweetsi Masisi, critiqué notamment pour sa décision de revenir sur l'interdiction de la chasse aux éléphants, se dit pour sa part sûr de l'emporter, tout en promettant de respecter le résultat des urnes en cas d'alternance. Il déclare ainsi au cours de la campagne « Si l'inattendu se produit et que nous ne sommes pas vainqueurs, je ferai tranquillement mes bagages et je rentrerai chez moi. L’État de droit s’impose à tous au Botswana et j’y suis très attaché. »[5],[8]. À la tête d'un pays à l'économie en forte croissance mais parmi les plus inégalitaires au monde, très dépendante du secteur diamantifère et grevée par un taux de chômage de 18 %, Masisi est notamment reconnu pour ses mesures de lutte contre la corruption et de soutien aux petites entreprises[9].

Système électoral

Entrée de l'assemblée

L'Assemblée nationale est l'unique chambre du parlement monocaméral du Botswana. Elle est composée de 63 sièges dont 57 pourvus tous les cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscriptions électorales. Quatre autres députés sont élus au scrutin indirect par ceux du parti ou de la coalition majoritaire à l'assemblée après la tenue du scrutin national. Enfin, l'assemblée comporte deux membres dits ex officio : le président de l'Assemblée nationale ainsi que le président de la république, tous deux élus par les députés[10].

Le jour du scrutin ainsi que les deux jours suivants sont déclarés fériés à cette occasion[11].

Résultats

Résultats des élections législatives botswanaises de 2019[12],[13]
PartiVoix%+/-Sièges+/-
Parti démocratique du Botswana406 56152,65 6,2038 1
Coalition pour un changement démocratique277 12135,89 13,3015 3[a]
Alliance pour les progressistes39 5615,12Nv1 1
Front patriotique du Botswana34 0284,41Nv3 3
Mouvement pour la démocratie au Botswana2 0580,27-[b]0 2[c]
Parti de la vraie alternative1450,02Nv0
Indépendants12 7341,65 1,460
Membres cooptés ou ex officio6
Suffrages exprimés772 20899,23
Votes blancs et invalides5 9730,77
Total778 181100-63
Abstentions146 52815,85
Inscrits / participation924 70984,15

Conséquences

Mokgweetsi Masisi en 2018.

Le dépouillement des suffrages permet au Parti démocratique du Botswana de s'assurer dès le de l'obtention d'au moins 29 des 57 sièges directement élus, soit la majorité absolue. Le président de la haute cour de Justice botswanaise déclare par conséquent Mokgweetsi Masisi élu président de la République[14]. La victoire de son parti reposerait en partie sur sa capacité à s'attirer le soutien des syndicats, des jeunes et des chefs religieux au cours de la campagne. L'élection est cependant jugée frauduleuse par une partie de l'opposition, qui fait appel des résultats dans les 30 jours réglementaires, voit celui-ci rejeté pour manque de preuves et non respects des règles[9]. Le , cependant, la Cour suprême botswanaise juge valide l'appel, qui est entendu le suivant par la Cour[15],[16]. Cette dernière juge la requête comme étant hors de sa juridiction, et rejette l'appel[17].

Notes et références

Notes

Références

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