Élections législatives nauruanes de 2013

Des élections législatives se tiennent à Nauru le [1], la législature débutée en 2010 étant arrivée à son terme.

Élections législatives nauruanes de 2013
Baron Waqa – sans étiquette
Sièges obtenus13en augmentation 5
Roland Kun – sans étiquette
Sièges obtenus5
Président
SortantÉlu
Sprent DabwidoBaron Waqa

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Le Parlement sortant n'avait plus de majorité claire ; la nouvelle assemblée élit à la présidence de la république la principale figure de l'ancienne Opposition, Baron Waqa, avec une nette majorité[2].

Système électoral

Il n'y a pas de partis politiques à Nauru, les députés s'associant néanmoins pour former une majorité et une opposition. Le droit de vote est ouvert à tous les citoyens âgés d'au moins 20 ans. Voter est obligatoire - tout comme en Australie, l'ancienne puissance coloniale. La non-participation est punie en principe par une amende de 6 A$[3].

Le système électoral, communément appelé « système Dowdall », est un système de vote préférentiel. L'électeur doit indiquer un ordre de préférence pour tous les candidats dans sa circonscription. Son bulletin de vote n'est valide que s'il a assigné un ordre de préférence à chaque candidat. Le candidat qu'il classe premier reçoit une voix pleine ; celui qu'il classe second reçoit une demi-voix (0,5 voix) ; celui qu'il classe troisième reçoit un tiers de voix (0,33 voix), et ainsi de suite. Les circonscriptions étant plurinominales, plusieurs députés sont élus par circonscription[3].

Pour l'élection de 2013, le nombre de sièges au Parlement dans ce micro-État est porté à dix-neuf, contre dix-huit auparavant. Cette réforme électorale fait suite à l'instabilité générée autour des deux élections en 2010 ; le Parlement était alors scindé en deux camps composés de neuf députés chacun, empêchant la formation d'un gouvernement durable et paralysant la vie politique du pays. La mise en place d'un nombre de sièges impair a ainsi pour objectif d'éviter une égalité entre 'majorité' et 'opposition'[4]. Le siège supplémentaire est attribué à la circonscription de Meneng, qui a désormais trois députés[5].

Le nouveau Parlement devra élire un Président du Parlement parmi ses membres, puis un Président de la République, également parmi ses membres. Le Président de la République nommera alors des députés aux divers postes de ministres. Le Président de la République, à la fois chef de l'État et du gouvernement, conserve son siège de député ; il en va de même pour ses ministres[4].

Contexte

En , le gouvernement du président Sprent Dabwido est nettement affaibli par les démissions des ministres des Affaires étrangères Kieren Keke et des Finances Roland Kun, ainsi que par le limogeage du ministre du Commerce Marcus Stephen, pour des raisons non spécifiées. Cet éclatement du gouvernement serait dû à un désaccord autour du rétablissement d'un centre de détention australien sur l'île[6]. Dès lors, outre le président lui-même, le gouvernement n'est plus composé que des ministres de la Justice Dominic Tabuna et des Transports Riddell Akua. Le Parlement se trouve « divisé en trois factions ». Le gouvernement n'ayant plus de majorité parlementaire, il est question d'avancer les élections, prévues initialement pour la mi-2013[7].

Fin février, le Parlement est suspendu par son président Ludwig Scotty, malgré les protestations des députés d'opposition. Début mars, il est formellement dissous en vue d'élections le . L'opposition saisit la justice pour faire annuler la dissolution et la tenue d'élections anticipées[8]. Le , le président de la Cour suprême, Geoffrey Eames, statue que Scotty n'avait pas autorité pour annoncer une suspension indéfinie du Parlement, dont Eames ordonne la réouverture, annulant l'avancée des élections au [9].

Fin avril, la crise politique se poursuit. Le Parlement ne peut siéger faute de quorum. Les séances parlementaires sont en effet boycottées par les députés du gouvernement, qui considèrent que le Parlement est dissous[10]. Le , le Parlement tente une énième fois de siéger, toujours sans quorum, et le président du Parlement, Godfrey Thoma, accepte finalement de dissoudre l'assemblée sur demande du président de la République. Cette dissolution enclenche des élections, qui doivent se tenir autour du [11]. Quatre jours plus tard, dans un discours à la nation, le président Sprent Dabwido annonce que l'élection devra avoir lieu plus tôt, le , car il est urgent de voter le budget, en raison des délais engendrés par la paralysie du Parlement[1].

Il y a 68 candidats pour les dix-neuf sièges[12].

Campagne électorale

Fin mai, le Président Dabwido décrète l'état d'urgence, indiquant lors d'une allocution à la population que l'état des finances du pays nécessite qu'un nouveau budget soit adopté par le Parlement au plus vite. Bénéficiant ainsi de pouvoirs élargis, il ordonne aux médias du pays de ne pas traiter de politique durant la campagne électorale, et de n'accorder aucune interview de nature politique. Roland Kun, son ministre des Finances qui vient de démissionner, se serait ainsi vu interdire l'accès aux médias, où il souhaitait porter la contradiction au président concernant l'état des finances du pays[13]. Lorsque cette information est rendue publique, Sprent Dabwido précise que les personnalités politiques peuvent intervenir dans les médias, mais uniquement avec son accord préalable, et qu'il se réserve un droit de regard sur le contenu de leur intervention, pour éviter que les candidats ne « fassent leur auto-promotion » et ne dénigrent leurs adversaires. Il précise qu'il interdit « aux hommes politiques d'utiliser les médias pour quelque raison politique que ce soit »[14]. L'organisme régional de défense des libertés, le Pacific Freedom Forum, dénonce cet interdit, rappelant que les citoyens doivent pouvoir s'informer avant de voter[15].

Baron Waqa, représentant l'un des mouvements d'opposition, critique une proposition du gouvernement qui permettrait aux détenus du camp australien -où sont maintenus, sur l'île, des demandeurs d'asile arrivés en Australie par bateau clandestin- de circuler librement de jour à travers Nauru[16]. (Cette critique est formulée avant les restrictions faites aux médias.)

Résultats

La plupart des candidats sortants conservent leur siège, mais il y a plusieurs nouveaux députés. Parmi ces derniers, une femme, Charmaine Scotty. Elle n'est que la deuxième femme députée dans l'histoire du pays, après Ruby Thoma dans les années 1980 et 1990[17],[18]. Le président du Parlement sortant, Godfrey Thoma, est battu[17]. Frederick Pitcher, un temps président de la république durant la législature sortante, est également battu[19].

Résultats complets par circonscription

Les résultats sont les suivants[20] :

Yaren[21]

Bulletins : 474. Dont suffrages exprimés : 468.

CandidatVoixRésultatRemarques
Charmaine Scotty303,067élueancienne secrétaire d'État
Kieren Keke211,167rééluancien ministre
Dominic Tabuna187,467battudéputé depuis 2004
John Julius170,333battu
Omeri Agigo142,667battu
Brian Amwano131,900battu

Boe[22]

Bulletins : 484. Dont suffrages exprimés : 474.

CandidatVoixRésultatRemarques
Mathew Batsiua279,619rééluancien ministre
Baron Waqa224,467rééluancien ministre de l'Éducation ;
député depuis 2003
Abraham Aremwa194,35battu
Bryan Star172,1battu
Lidira Ephraim152,167battue
Kinza Clodumar138,6battuancien président de la république

Ewa/Anetan[23]

Bulletins : 630. Dont suffrages exprimés : 610.

CandidatVoixRésultatRemarques
Cyril Buraman321,819éluancien député
Marcus Stephen299,493rééluancien président de la république
Landon Deireragea264,029battudéputé depuis 2008
Aloysius Namaduk185,562battu
Begg Adire177,245battu
Haseldon Buraman168,4battu
Paul Ika164,095battu

Aiwo[24]

Bulletins : 699. Dont suffrages exprimés : 682.

CandidatVoixRésultatRemarques
Milton Dube310,45rééludéputé depuis 2010
Aaron Cook251,017éluPrésident de la Fédération
d'Haltérophilie de Nauru
(depuis )
Dantes Tsitsi228,433battuancien député
Godfrey Thoma205,8battuprésident du parlement sortant ;
ancien ministre
Pamela Scriven170,95battue
Lance Agir136,567battu
Preston Thoma134,633battu
Tazio Gideon119,383battu

Buada[25]

Bulletins : 525. Dont suffrages exprimés : 512.

CandidatVoixRésultatRemarques
Roland Kun235,308rééluancien ministre
Shadlog Bernicke233,032rééluministre de l'Éducation sortant ;
député depuis 2007
Bingham Agir203,975battu
Sean Halstead154,451battu
Vinson Detenamo153,155battuPrésident du Comité olympique de Nauru
de 1991 à 2009
Arrow Depaune140,592battu
Ace Capelle139,042battu
Ishmael Fritz131,968

Anabar/Ijuw/Anibare[26]

Bulletins : 510. Dont suffrages exprimés : 495.

CandidatVoixRésultatRemarques
Ludwig Scotty255rééluancien Président de la République
Riddell Akua242rééluministre des Transports et des Télécommunications sortant ;
député depuis 2003
Tyrone Deiye208battu
Jaden Adun204battu
Melissa Ika165battueproviseure du Nauru College
(enseignement secondaire)
Paul Doguape136battu

Meneng[27]

Cette circonscription élit désormais trois députés.
Bulletins : 941. Dont suffrages exprimés : 904.

CandidatVoixRésultatRemarques
Sprent Dabwido374,758rééluprésident de la république sortant
Lyn-Wannan Kam356,112élu
Squire Jeremiah303,37élu
Lionel Aingimea272,512battu
Rykers Solomon253,298battudéputé depuis 2007
Elvin Brechtefeld237,266battu
Doneke Kepae228,71battu
Clint Deidenang191,806battu
Sambruce Akibwib188,619battu
Jerielyn Teleni186,341battuesecrétaire générale de la Commission nationale
nauruane pour l'UNESCO
Nemo Agadio185,627battu
John Agadio172,25battu
Nickos Simon166,315battu

Ubenide[19]

Bulletins : 1 265. Dont suffrages exprimés : 1 204.

CandidatVoixRésultatRemarques
David Adeang427,680rééluancien ministre
Valdon Dowiyogo388,999rééludéputé depuis 2004
Russ Kun373,357élu
Ranin Akua357,949élu
Aloysius Amwano309,684battuministre de la Santé sortant ;
député de 1998 à 2001,
et depuis 2008
Julian Itsimaera309,271battu
Frederick Pitcher282,819battuancien président de la république
Samuel Adumur267,771battu
George Gioura252,633battu
Vyko Adeang207,965battu
Renos Agege194,381battu
Arde Bam189,442battu
David Dowiyogo180,847battuprésident de la Fédération nauruane de Football australien
depuis 1999
Darnard Dongobir172,084battu

Élection du président de la République

Les députés se réunissent le et élisent Ludwig Scotty à la présidence du Parlement. Ils doivent ensuite élire parmi eux le président de la République, qui continuera à siéger comme député. Bien qu'ayant conservé son siège au Parlement, Sprent Dabwido ne sollicite pas un nouveau mandat. Les candidats sont Roland Kun, ancien ministre des Finances, et Baron Waqa, principale figure de l'opposition sortante. Baron Waqa est élu président de la République par treize voix contre cinq[2],[28].

PartiCandidatVoix+/-[29]
Aucun ; députés indépendants
formant la nouvelle majorité
Baron Waqa13+5
Aucun ; députés indépendants
formant la nouvelle opposition
Roland Kun5-
Total18-

Références

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