Étables-sur-Mer

ancienne commune française du département des Côtes-d'Armor

Étables-sur-Mer [etabl syʁ mɛʁ] est une ancienne commune française située dans la baie de Saint-Brieuc dans le département des Côtes-d'Armor en région Bretagne. Depuis le elle est une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Binic-Étables-sur-Mer et fait part du pays historique du Goëlo.

Étables-sur-Mer
Étables-sur-Mer
Le port de Binic-Étables-sur-Mer.
Blason de Étables-sur-Mer
Blason
Étables-sur-Mer
Administration
PaysDrapeau de la France France
RégionBretagne
DépartementCôtes-d'Armor
ArrondissementSaint-Brieuc
IntercommunalitéSaint-Brieuc Armor Agglomération
StatutCommune déléguée
Maire délégué
Mandat
Gilbert Bertrand
2020-2026
Code postal22680
Code commune22055
Démographie
GentiléTagarin, Tagarine
Population3 032 hab. (2014)
Densité323 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 37′ 38″ nord, 2° 50′ 02″ ouest
Altitude80 m
Min. 0 m
Max. 82 m
Superficie9,38 km2
Élections
DépartementalesPlouha
Historique
Fusion2016
Commune(s) d'intégrationBinic - Etables-sur-Mer
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Étables-sur-Mer
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Étables-sur-Mer
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Voir sur la carte topographique des Côtes-d'Armor
Étables-sur-Mer
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Voir sur la carte administrative des Côtes-d'Armor
Étables-sur-Mer

Géographie

Étables-sur-Mer fait partie du littoral de la Côte du Goëlo, entre Binic et Saint-Quay-Portrieux.Une localisation plus générale situe Étables-sur-Mer entre Saint-Brieuc et Paimpol. La commune fait partie de Saint Brieuc Armor Agglomération.

Toponymie

Le nom de la localité et attesté sous les formes Stabulis et Establa en 1202; Francisation du breton Staol[1], Estableen 1206, de Stabulis en 1232, 1260, 1296 et en 1307, Estable en 1420, 1486, en 1490 et au XVIIIe siècle, Estables en 1717 et Etables dès 1725[2].

Étables-sur-Mer s'appelait autrefois Étables-les-Grottes, en référence aux diverses grottes que l'on peut trouver dans le granit en bord de mer[3].
Le nom est devenu Etables-sur-Mer par décret du [2].

Le nom en breton de la commune est Staol, il vient du latin stabulum qui signifie « hôtellerie »[2].

Histoire

Moyen Âge

Étables-sur-Mer existe comme paroisse depuis 1202[3]. Elle dépend de l'abbaye de Beauport entre 1202 et la Révolution française[3].

Révolution française

Étables devient une municipalité en 1790[3].

Époque contemporaine

Naissance de la station balnéaire

En 1891 la population d'Étables est de 2431 habitants répartie dans de nombreux villages. Bien qu'elle compte plusieurs marins seul 13 habitants vivent près de la mer, à La Grêve. Si le tourisme en Bretagne commence à se développer depuis quelques décennies, entre St-Brieuc et St-Quay, il faut attendre 1890 et le "Grand train" Paris-St-Brieuc. Les débuts de la station balnéaire sont à associer à un riche industriel versaillais, Oscar Legris, qui a fait fortune grâce à ses sachets de teinture pour textile "La Kabiline". En 1897 Oscar Legris rencontre Jean-Marie Heurtel, le nouveau maire d'Étables, et un projet de station balnéaire à la plage de Godelin prend forme. En 1905, malgré l'opposition de nombreux propriétaires et cultivateurs l'aménagement de la plage et des accès sont réalisés et Oscar Legris fait construire : - sa villa "La Persévéranza" (aujourd'hui château Legris); - dix-sept villas mises en location (avenue Victoria, prénom de son épouse); - un quai au Van Burel pour les canots à moteur et sur la plage de Godelin. Il fonde également une société de bain de mer dotée d'un ensemble de bains chauds (eau de mer chauffée au bois) et de 91 cabines (reprise par la commune en 1961).

Guerres du XXe siècle

Le monument aux Morts porte les noms de 136 soldats morts pour la Patrie[4] :

30 marins d'Étables auront péri en mer lors des deux conflits mondiaux.

Le les instituteurs André Lefebvre et Marcel Leroy, qui se dirigeaient à bicyclette vers Lanloup pour une mission de résistance furent tués par les Allemands, le premier à Plouézec, le second à l'Épine-Halle en Étables, après avoir été torturés[5].

Né en 1925 à Étables-sur-Mer, Pierre Le Cornec était étudiant au lycée Anatole Le Braz. Avec trois autres camarades du lycée (Georges Geffroy, Pierre Jouany et Yves Salaün), il tenta de dérober par la force à un soldat allemand une sacoche contenant des documents. L'affaire tourna mal et il fut contraint de l'abattre. Après dénonciation, les quatre lycéens furent arrêtés et affreusement torturés[6]. Ils furent fusillés le 21 février 1944 au Mont-Valérien. Pierre Le Cornec avait 19 ans.

XXIe siècle

Le , les conseils municipaux des communes d'Étables-sur-Mer et de Binic votent la fusion des deux communes[7],[8]. Par un arrêté préfectoral du , elle devient effective le 2016[9].

Héraldique

Blasonnement :
Gironné d'argent et de gueules.

Politique et administration

Tendances politiques et résultats

Liste des maires

Liste des maires successifs
PériodeIdentitéÉtiquetteQualité
Les données manquantes sont à compléter.
18821883Jean-Marie Heurtel
(1852-1932)
RépublicainNégociant en vin
Les données manquantes sont à compléter.
1892septembre 1932
(décès)
Jean-Marie Heurtel
(1852-1932)
Républicain
puis RG
Négociant en vin
Conseiller général d'Étables-sur-Mer (1913 → 1931)
Conseiller d'arrondissement (1892 → 1904 et 1910 → 1928)
1932mars 1959Jérôme Camard Entrepreneur du bâtiment
mars 1959mars 1971Marcel Nectar Électricien
mars 19713 mai 1973
(décès)
Jean de Kersaint-Gilly Directeur de sociétés commerciales
1973mars 1977Émile Geffroy Restaurateur, maire honoraire
mars 197722 mars 2001Marcel Ollitrault[10]
(1937-2021)
UDF-CDSIngénieur agricole retraité, maire honoraire
Conseiller général d'Étables-sur-Mer (1977 → 1998)
Président du District du Sud Goëlo
22 mars 2001[11]21 mars 2008Pierre Le CornouxDVD[12]Général retraité
21 mars 2008[13]5 octobre 2011[14]
(démission)
Marcel PinceminDVGIngénieur commercial export retraité
25 novembre 2011[15]29 février 2016Gérard LosqDVGIngénieur, ancien premier adjoint
Liste des maires délégués successifs
PériodeIdentitéÉtiquetteQualité
[16]Gérard LosqDVGIngénieur
[17]En coursGilbert Bertrand Ingénieur

Démographie

           Évolution de la population  [modifier]
179318001806182118311836184118461851
4 0174 0833 9634 1043 0042 9863 0883 0752 852
185618611866187218761881188618911896
2 9202 9722 9612 2052 5112 2212 3792 4312 123
190119061911192119261931193619461954
2 1272 1462 1591 9721 9961 9892 0772 3852 193
196219681975198219901999200720122014
1 9801 9542 0412 0392 1212 5142 9203 0093 032
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

Édifices religieux

Bâtiments civils

Manoirs

  • Manoir du Bigneau ou Bignot : situé au 49, rue du Jugnot à Étables-sur-Mer. Construction du XVIIIe siècle, logis de plan rectangulaire en moellons de granite et schiste dans une cour fermée, l'ancienne élévation orientée sud/sud-ouest. Bâtisse à 5 travées de baies régulières, couvertes d'un linteau à intrados en segment. Il comprend en son centre une tour, demi hors d'oeuvre de plan carré abritant un escalier desservant les pièces de l'étage sous un toit en pavillon et un comble abrité sous un long toit à pans, avec pignons découverts à crossettes, ouvert à l'avant de trois lucarnes à croupes débordantes. À l'arrière se trouve un corps de bâtiment rapporté recouvert d'un toit brisé à croupes, percés de lucarnes à fronton. Pignon triangulaire et sommé de deux épis de faîtage en zinc.
  • Manoir des Noës.
  • Manoir de la Ville-Durand : dit parfois « Saint-Michel », construction des XIIIe siècle-XIVe siècle, sur la route de Landujan au 1, rue Favigo. Le premier propriétaire connu est François Lestic, anobli en 1548, par Henri II. Avant 1514, ce manoir est la propriété de Roland de Beaulieu. Mais en 1513, il appartient à la famille Callouel[20]. On accède au domaine par une grande porte cochère dont la porte piétonne du XIIIe siècle, ouvre sur une grande allée menant au logis dont les baies sont vitrées à petits carreaux. La tour d'escalier circulaire est en demi hors d'œuvre sur l'angle anterieur gauche. Tours d'angle, jardins clos[21]. Louis Marie Faudacq, peintre douanier en a réalisé un dessin à la plume et Henri Frotier de La Messelière en a fait un croquis date du .
  • Manoir de Sieurnes : logis en moellons de granite et schiste daté du XVIe siècle, avec une tour d'escalier en demi hors d'œuvre sur élévation postérieure coiffée d'un toit en pavillon et d'un corps de bâtiment en retour d'équerre à droite, qui présente également une tour d'escalier circulaire sur l'angle droit et coiffée d'un toit conique. À l'entrée de la cour trône le colombier du domaine, coiffé d'un toit conique. Ce fief relevait de la seigneurie de la Roche-Suhart. Henri Frotier de La Messelière nous donne le nom de quelques propriétaires : au XVIe siècle à la famille James ; puis aux Le Veneur de Kerempat ; au XVIIe siècle à la famille de Carluer de Rumèdon ; aux Sieurnes par acquisition en 1700. À partir du XIXe siècle, aux Kersaint-Gilly de la Ville-Colvé (vicomte de Kersaintgilly)[22].

Les villas Legris

Entre 1897 et 1905, Oscar Legris, un industriel versaillais, fait construire à proximité de la plage des Godelins 17 villas qui portent toutes un prénom féminin : Amélie, Béatrix, Charlotte, Denise (aujourd'hui Saint-Denis), Élisabeth, Flore, Germaine (Henri), Henriette, Isabelle, Jeanne, (Ker Odon), Lucie, Madeleine (la Korrigane), Noémi, Olga, Praxède, Radegonde et Solange[23].

Autres villas

Sites naturels

Plages

  • la plage des Godelins :Oscar Legris monte les premières cabines de bain sur la plage des Godelins à partir de 1897. Il finance ensuite l'aménagement d'un quai[25],[23] ;
  • la plage du Moulin ;
  • la plage du Vau Chaperon ;
  • la plage du corps de garde.

Personnalités liées à la commune

Notes et références

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Marie-Françoise Holley, Étables-sur-Mer, Saint-Thonan : Édition Cloître, 2000.
  • Étables-sur-Mer, Histoire d'une station balnéaire, Étables entre Terre et Mer, Association locale, (ISBN 978-2-36851-016-2)

Articles connexes

Liens externes