41e bataillon de chars de combat
Le 41e bataillon de chars de combat (41e BCC) est une unité de l'armée française créée fin 1939 ayant participé à la Seconde Guerre mondiale. Équipé de chars B1 bis, il combat pendant la bataille de France au sein de la 3e division cuirassée.
41e bataillon de chars de combat | |
Le B1 bis 311 Rhin, utilisé au 41e BCC en mai 1940 et repeint dans sa livrée d'origine par le Musée des Blindés de Saumur. | |
Création | août 1939 |
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Dissolution | juin 1940 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Bataillon de chars de combat |
Rôle | Combat blindé |
Fait partie de | 3e division cuirassée |
Équipement | Char B1 bis |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
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Historique
Le 41e bataillon de chars de combat est créé en [1].
Du 4 mars au 6 avril 1940, le 41e BCC est placé sous le contrôle de la 1re division cuirassée (1re DCR) puis rejoint la 3e division cuirassée dont il forme la demi-brigade lourde avec le 49e BCC[2].
Il combat dans la bataille de Stonne[3]. En particulier, le capitaine Billotte revendique la destruction de 13 chars allemands de la 10e Panzerdivision le 16 mai au matin avec son seul char (il se peut que le nombre soit surestimé à cause de la présence d'épaves chars allemands détruits la veille). L'attaque menée avec le 51e régiment d'infanterie et le 45e BCC parvient à reprendre le village[4].
Retiré des combats de Stonne, le bataillon est engagé le 18 dans une contre-attaque pour dégager l'ouvrage de la Ferté avec la 6e division d'infanterie depuis Olizy-sur-Chiers[5]. La contre-attaque échoue[6].
Le 7 juin, le 41e BCC reçoit les chars survivants du 49e BCC, redevenant un bataillon à pleine dotation[7]. Le 10 juin, il participe à une contre-attaque sur Perthes et Juniville face à la 1re Panzerdivision[8] avec le 16e BCP et le 45e BCC. Elle libère le flanc de la 14e division d'infanterie, au prix de sept chars détruits[7].
Le 11 juin, le bataillon est séparé en trois groupements, sous les ordres des capitaines Billotte, Gasc et Delepierre. Le premier, auquel s'adjoint le capitaine Cornet commandant le régiment, regroupe les chars en état de combattre, le second les chars devant être réparés et le troisième la compagnie d'échelon et l'état-major[7]. Le groupement Billotte est détruit intégralement sur le terrain de Mourmelon le 12 juin[9], les chars du capitaine Léopold Gasc combattent sur la Marne du 12 au 14 juin. Les chars qui ne sont pas perdus au combat sont sabordés faute de pouvoir être réparés. Le dernier char, le Villers-Marmery, est engagé le 15 juin à Montsuzain dans une dernière contre-attaque avec deux tracteurs de ravitaillement Renault 36R et est détruit. La colonne Delepierre est capturée le 16 juin au soir, encerclée près de Saint-Germain-de-Modéon[10].
Chefs de corps
- novembre 1939 - 28 mai 1940 : commandant Michel Malaguti[7]
- 28 mai - 12 juin 1940 : capitaine Cornet (tué au combat)[9]
- 12 - 16 juin 1940 : capitaine Delepierre (chef de l'état-major)[10]
Ordre de bataille et nom des chars
Au 13 mai 1940, le bataillon compte 31 chars, trois chars ayant été fournis à la 1re DCR[11]. Il est également en sous-effectif, avec 600 hommes pour un effectif théorique de 700[12]. Les numéros de série et noms de baptême des B1 bis sont les suivants[11] :
- Chef de bataillon (commandant Malagutti) : 366 Graves[C 1]
- Compagnie d'échelon : 333 Vienne[C 2], 342 Corton[C 3]
- 1re compagnie (capitaine Pierre Billotte)
- 2e compagnie (capitaine Léopold Gasc)
- 3e compagnie (capitaine Delepierre)
Au 10 juin 1940, le bataillon compte 35 chars. L'organisation est la suivante[7] :
- Chef de bataillon (capitaine Cornet) : 333 Vienne
- Sections de remplacement : 343 Pommard[C 32], 387 Beni-Snassen[C 33], 386 Aït-Souala[C 34], 397 Tavel[C 35], 378 Chambertin[C 36], 356 Ricquewihr[C 37]
- 1re compagnie (capitaine Billotte)
- 2e compagnie (capitaine Léopold Gasc)
- 3e compagnie (lieutenant Fajeau)
Marquage des chars
Le bataillon possède un système de marquages sur la tourelle qui indique initialement la section et la compagnie de chaque char[13]. Sur l'arrière de la tourelle est peinte une zone blanche entre deux zones plus sombres, probablement vertes à moins que les couleurs soient bleu-blanc-rouge[10]. Sur la zone blanche une lettre capitale donne la compagnie : A à la 1re, I à la 2e et O à la 3e. Une bande ondulée bleue peinte sur le flanc de la tourelle indique également la compagnie : la 1re a une bande aux ondulations plus resserrées, la 2e a une bordure blanche et la 3e n'a pas de bordure. Dans les deux zones sombres latérales sont placés des disques à la 1re section, des carrés à la 2e et des triangles à la 3e. Le nombre de ces symboles (de un à trois) indique l'ordre du char dans sa section[13].
Les réorganisations entre chars du bataillon puis l'arrivée des chars du 49e BCC rendent obsolètes ces marquages, qui restent cependant en place[13].
Personnalités ayant servi au bataillon
- Pierre Billotte, futur général, compagnon de la Libération, député et ministre de la Ve République, est capitaine au 41e BCC.
- Michel Malaguti, futur général, commande le 41e BCC jusqu'au 28 mai 1940.
- Émile Cantarel, futur général chef d'état-major de l'Armée de terre, est capitaine au 41e BCC.
- Léopold Gasc, futur général de brigade, capitaine de la 2° compagnie du 41° BCC.
Annexes
Bibliographie
- (en) Steven J. Zaloga, Panzer IV vs Char B1 bis: France 1940, Osprey Publishing, (ISBN 978-1-84908-379-9, lire en ligne).
- René Boly, Fallait-il sauver le char Bayard? : le 41e bataillon de chars de combat, Aubigny-sur-Nère, Ardennes, Champagne, Association Ardennes 1940 à ceux qui ont résisté, (ISBN 2-9515365-2-6 et 978-2-9515365-2-4, OCLC 469421010).
- Roger Bruge, Juin 1940, le mois maudit, Fayard, 1980, (ISBN 9782213008769).
Références
Historique des B1 bis
Liens externes
- « Journal de marche du 41e BCC », sur chars-francais.net.
- « Journal de marche de la 2e compagnie du 41e BCC », sur chars-francais.net.