Agrégation d'italien

concours français pour le recrutement de professeurs d'italien

L'agrégation d'italien est, en France, un concours public du ministère de l'Éducation nationale.

Dante (peint ici par Andrea del Castagno en 1450), auteur de la Divine Comédie et considéré pour cette raison comme le père de la littérature italienne, est régulièrement mis au programme de l'agrégation d'italien.

Il est destiné à recruter des professeurs agrégés appelés à enseigner la langue, la littérature et la civilisation de l'Italie dans l'enseignement secondaire et supérieur français.

Histoire

La première session de l'agrégation d'italien se tint en 1900[1], sous l'impulsion de Charles Dejob[2]. Cette année-là, deux personnes furent reçues, sur une dizaine de candidats[3], chiffres appelés à demeurer constants tout au long de la première moitié du XXe siècle.

L'objectif de cette création était alors de renforcer la formation des professeurs d'italien des lycées, en la fondant sur l'étude de la littérature de langue italienne depuis les origines. La décision se place dans le contexte de création des premières chaires de littérature italienne dans les facultés françaises, au tournant des XIXe siècle et XXe siècle, et de naissance de l'italianisme français, marquée notamment par la figure de Julien Luchaire, fondateur de l'Institut français de Florence qui vit passer de nombreux étudiants à l'agrégation.

Les agrégations d'italien et d'espagnol furent longtemps liées en raison du caractère latin des deux langues. Néanmoins, les deux concours ont connu des évolutions assez divergentes au cours du XXe siècle : alors que des questions relatives à l'histoire de l'Espagne et de l'Amérique hispanophone ont été introduites au programme de l'agrégation d'espagnol, l'agrégation d'italien est demeurée fondée sur les seules œuvres littéraires.

L'académicien Dominique Fernandez, reçu en 1955 à l'agrégation d'italien.

Parmi les agrégés d'italien célèbres, on peut mentionner :

Épreuves

Il existe deux concours d'agrégation d’italien :

  • un concours externe, ouvert aux titulaires d'un master ou équivalent[6] ;
  • un concours interne, ouvert aux fonctionnaires et agents publics exerçant depuis au moins cinq ans, et pouvant justifier de la maîtrise ou d’un diplôme ou titre de niveau égal ou supérieur.

Épreuves du concours externe

Entrée du campus Sainte-Marthe de l'université d'Avignon, où se sont déroulées pendant plusieurs années les épreuves orales d'admission.

Depuis la réforme mise en application lors de la session 2018[7], les épreuves du concours externe d'agrégation d'italien sont les suivantes :

  • Épreuves écrites d’admissibilité
Nature de l'épreuveDuréeCoefficient
Liste des épreuves
1. Composition en langue italienne[8]7 h4
2. Thème et version[9]6 h6
3. Composition en langue française[10]7 h4
  • Épreuves orales d’admission
Nature de l'épreuvePréparationDurée maximaleNote
Liste des épreuves
1. Leçon en langue italienne[11]5 h45 min6
2. Leçon en langue française[12]5 h45 min6
3. Explication en langue française et traduction d'un texte ancien, suivie d'une interrogation de linguistique historique et d'une interrogation de latin[13]1 h 3045 min4
4. Explication en langue italienne d'un texte moderne ou contemporain[14]1 h 3045 min (30 min d'explication et 15 min d'entretien)4

À l'issue des épreuves orales d'admission, qui se déroulaient en 2018 à l'Université Jean-Moulin-Lyon-III, une note de maîtrise de la langue italienne et de la langue française (coefficient 3) est attribuée aux candidats[15].

En 2018, le jury était présidé par Pierre Girard, professeur des universités à l'Université Jean-Moulin-Lyon-III[16].

Épreuves du concours interne[17]

Nature de l'épreuveDuréeCoefficient
Liste des épreuves
1. Composition en langue italienne[18]7 h1
2. Traduction[19]6 h1
  • Épreuves orales d’admission
Nature de l'épreuvePréparationDurée maximaleNote
Liste des épreuves
1. Exposé de la préparation d'un cours suivi d'un entretien[20]3 h1 h (40 minutes d'exposé et 20 minutes d'entretien2
2. Explication de texte en langue italienne[21]3 h1 h (30 minutes d'exposé et 30 minutes d'entretien)2

En 2017, le jury était présidé par Davide Luglio, professeur des universités à l'Université Paris-Sorbonne. Les épreuves orales se déroulaient à Paris.

Préparation et programmes

Un certain nombre d'universités proposent une préparation à l'agrégation d'italien, parmi lesquelles l'Université d'Aix-Marseille[22], l'Université Grenoble-Alpes, l'Université Jean-Moulin-Lyon-III[23], l'Université de Lorraine[24] (Nancy), l'Université Sorbonne-Nouvelle[25] (Paris), Sorbonne Université (Paris)[26], l'Université de Poitiers[27], l'Université Rennes 2[28] et l'Université Toulouse-Jean-Jaurès[29]. Une préparation est également proposée par l'École Normale Supérieure de Lyon[30].

Questions au programme

Le programme de chacune des deux agrégations change tous les ans. Le programme de l'agrégation externe est renouvelé de moitié chaque année, chaque question reste donc deux ans au programme. Composé de quatre questions, il couvre généralement quatre grandes périodes de la littérature italienne : le Moyen Âge, la Renaissance, l'époque moderne (XVIIIe siècle et XIXe siècle) et le XXe siècle. Le programme de l'agrégation interne est composé de deux questions, qui correspondent habituellement à deux questions du programme de l'agrégation externe de la même session, une question sur le Moyen Âge ou la Renaissance, et une sur le XVIIIe siècle, le XIXe siècle ou le XXe siècle.

Agrégation externe

Le compositeur italien Giuseppe Verdi, dont l'œuvre est inscrite au programme des sessions 2018 et 2019 de l'agrégation externe d'italien.
  • Session 2014 : 1. Saint François et le franciscanisme dans l’art et la littérature des XIIIe et XIVe siècles ; 2. La nouvelle italienne au XVIe siècle ; 3. Le théâtre de Carlo Goldoni ; 4. L’œuvre poétique de Salvatore Quasimodo.

Agrégation interne

L'écrivain italien Boccace, dont l'œuvre est inscrite au programme des sessions 2018 et 2019 de l'agrégation interne d'italien.
  • Session 2010 : 1. La ville dans le Décaméron de Boccace ; 2. Écrivains au front. L’Italie dans la Grande Guerre.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sites officiels

Bibliographie

  • Jean-Pierre Mouchon, dans « Cent ans de vie du lycée Montgrand (1891-1892/1991-1992) » ( Marseille, Terra Beata, 1re édition, 1994, 400 pp., ill., 3e édition, 1998, 403 pp., ill., 4e édit. 2001), les pages 259-263 sont consacrées à l'historique des études italiennes en France sur tout le XXe siècle.
  • Jérémie Dubois, Enseigner l'Italie en France (1894-1940), thèse soutenue en 2010 à l'École pratique des hautes études (EPHE), sous la direction de Gilles Pécout, directeur d'études de la IVe section.
  • "Le panthéon de la Littérature italienne dans les programmes de l'Agrégation" (M. Lucarelli), dans : L'Italie vue d'ici - La traduction-migration (2), dir. A. Tosatti - J.-Ch. Vegliante, Paris, L'Harmattan, 2012, p. 243-60.

Notes et références