Astéroïde Atira

groupe d'astéroïdes
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Astéroïde apohele • Objet intérieur à l'orbite terrestre

En astronomie, un astéroïde Atira, parfois aussi appelé astéroïde apohele ou encore objet interne à l'orbite terrestre[1] (de l'anglais inner Earth object[1], abrégé en IEO[1]), est un astéroïde dont l'orbite est entièrement située à l'intérieur de celle de la Terre.

Caractéristiques

Classiquement, un astéroïde est dit apohele, ou Atira, lorsque sa distance à l'aphélie (notée Q) est inférieure au périhélie de la Terre, soit 0,983 ua[2],[3].

Cependant, une définition plus récente et plus stricte restreint le groupe des Atira aux astéroïdes dont l'aphélie est situé entre le périhélie de Vénus et celui de la Terre : qVénus (0,718 ua) < Q < qTerre (0,983 ua). Cette définition restreinte exclut donc les astéroïdes Vatira (entièrement intérieurs à l'orbite de Vénus, mais pas entièrement — voire par du tout — intérieurs à l'orbite de Mercure) et les vulcanoïdes (intérieurs à l'orbite de Mercure).

Historique

1998 DK36 est peut-être le premier astéroïde de ce type à avoir été découvert. Il a observé pour la première fois le [4], peu avant h 48 min 30 s (TU)[4], par l'astronome américain David J. Tholen à l'observatoires du Mauna Kea[4] sur île d'Hawaï. Mais il n'a été observé que trois autres fois[4] — la dernière le [4], peu avant h 48 min 39 s (TU)[4] — et son découvreur a confirmé qu'il a été perdu[5],[6].

Observé pour la première fois le à 11 h 26 min 4 s 55 (TU) par le LINEAR à Socorro[7], (163693) Atira est considéré comme le premier astéroïde de ce type à avoir été découvert[8].

On connaît actuellement (octobre 2018) 18 astéroïdes apoheles[9] dont six sont numérotés et un seul nommé.

Ces seize astéroïdes sont également cythérocroiseurs, c'est-à-dire qu'ils croisent l'orbite de Vénus, et sept d'entre eux sont même herméocroiseurs, croisant celle de Mercure.

Nom

Ces astéroïdes sont plus souvent désignés par l'acronyme IEO (au pluriel, IEOs) qui est le sigle de l'anglais interior to Earth’'s orbit (« intérieur à l'orbite de la Terre »), proposé par Patrick Michel et al.[10], ou inner Earth object[1] (« objet interne à l'orbite de la Terre »).

L'adjectif anglais apohele est un néologisme emprunté à l'hawaïen apo hele[11],[12] qui signifie « orbite »[11],[12]. Il a été proposé par l'astronome américain David J. Tholen[13], de l'Institut d'astronomie de l'Université de Hawaï, en raison de sa consonance avec « apoapside » et « helios »[14] (qui, ensemble, forment « aphélie »), mais aussi avec les noms des groupes voisins Aton, Apollon et Amor[15].

Ce nom a fait l'objet de débats, étant donné que la plupart des sous-classes d'astéroïdes sont nommées d'après les membres importants de ce groupe (par exemple, les Aton tirent leur nom de (2062) Aton, le premier de ce type qui fut découvert) et qu'il n'y a pas d'astéroïde nommé « Apohele »[réf. nécessaire].

Les astéroïdes apoheles sont dits astéroïdes Atira d'après (163693) Atira.

Liste

La liste suivante regroupe les apoheles connus au 14 mars 2020, classés par défaut par aphélie croissant[16].

NomPérihélie
(ua)
Demi-grand axe
(ua)
Aphélie
(ua)
ExcentricitéInclinaison
(°)
Remarque
(594913) ꞌAylóꞌchaxnim0,45710,55540,65380,177115,87Atira au sens large, mais pas au sens strict, car c'est un Vatira (le premier connu, et le seul connu au 14 mars 2020).
2019 AQ30,4040,58870,77370,314347,22
2021 PH27[17]0,13310,46170,79030,711731,93
2019 LF60,3170,55540,79390,429329,51
2020 OV10,4790,6370,7960,2533,5
(418265) 2008 EA320,4280,61590,80380,305028,26
2018 JB30,4850,68320,88160,290540,39
2013 TQ50,6540,77390,89420,155416,38
(164294) 2004 XZ1300,3370,61760,89820,45452,95
2006 WE40,6410,78470,92820,183124,77
(413563) 2005 TG450,4280,68150,93520,372323,33
2006 KZ39 (2013 JX28)0,2620,60080,93980,564110,76
2017 YH0,3280,48250,94040,564119,83
2010 XB110,2880,61800,94800,533829,88
2014 FO470,5490,75240,95620,270819,19
(481817) 2008 UL900,4310,69490,95900,380224,31
2012 VE460,4550,71280,97050,36156,68
(434326) 2004 JG60,2980,63510,97260,531318,95
2017 XA10,64630,80950,97280,201717,18
(163693) Atira0,5020,74100,97980,322125,62
1998 DK360,4040,69230,980,41602,02
2015 DR2150,35220,66650,98090,47164,08
2015 ME1310,64280,81620,98960,212433,64

Articles connexes

Notes et références

  • (en)List of apohele asteroids generated by the JPL Small-Body Database Search Engine Consulté le 20 octobre 2018
  • (en) Patrick Michel et al., « Estimated abundance of Atens and asteroids evolving on orbits between Earth and Sun » [« Abondance estimée des Aton et des astéroïdes évoluant sur des orbites entre la Terre et le Soleil »], Icarus, vol. 143, no 2,‎ , p. 421-424 (DOI 10.1006/icar.1999.6282, Bibcode 2000Icar..143..421M, résumé, lire en ligne [PDF], consulté le ).
    Les coauteurs de l'article sont, outre Patrick Michel : Vincenzo Zappalà, Alberto Cellino et Paolo Tanga.
  • a et b (haw + en) Entrée « orbit », dans Mary Kawena Pukui et Samuel H. Elbert, Hawaiian dictionary: hawaiian-english, english-hawaiian [« Dictionnaire hawaïen : hawaïen-anglais, anglais-hawaïen »], Honolulu, University of Hawaii Press, [éd. revue et enrichie] (1re éd. ), XXVI-572 p., 25 cm (ISBN 0-8248-0703-0 et 978-0-8248-0703-0, OCLC 826708644, BNF 42520059, présentation en ligne), p. 493 [lire en ligne (page consultée le 19 décembre 2015)].
  • a et b (haw + en) Entrée « apo », dans Kahikāhealani Wight, Illustrated hawaiian dictionary [« Dictionnaire hawaïen illustré »], Honolulu, Bess Press (en), coll. « Pocket », [éd. poche] (1re éd. ), 448 p., 18 cm (ISBN 1-57306-239-1 et 978-1-57306-239-8, OCLC 62472944, présentation en ligne), p. 15, apo hele [lire en ligne (page consultée le 19 décembre 2015)].
  • (en) Entrée « apohele » [html], dans David J. Darling, Encyclopedia of science (online) [« Encyclopédie des sciences (en ligne) »], 1999-2015 (lire en ligne [html]) (consulté le 19 décembre 2015).
  • (en) Tholen, David J., « What's in a name : Apohele = Apoapsis & Helios », Cambridge Conference Correspondence (consulté le )
  • (en) Tholen, David J., « Objects interior to Earth's orbit part of NEO-problem », Cambridge Conference Correspondence (consulté le )
  • (en) « The MPC Orbit (MPCORB) Database », Minor Planet Center, (consulté le )
  • Laurent Sacco, « Découverte de l’astéroïde en orbite le plus rapide connu du Système solaire », Futura,‎ (lire en ligne)
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