Claude Alphandéry

résistant, banquier et économiste français
Claude Alphandéry
Claude Alphandéry le 28 août 2016, lors d'un meeting.
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Claude Alphandéry, né le à Paris et mort le , est un résistant, banquier et économiste français.

Il est fondateur de France Active et président honoraire du Conseil national de l'insertion par l'activité économique, puis fondateur et président d'honneur du laboratoire de l'Économie sociale et solidaire.

Biographie

Origine

Claude Alphandéry est né à Paris le , de Marie-Blanche Alphandéry, née Deneux, médecin et présidente d'une société immobilière et de Claude Alphandéry, trésorier-payeur général[1].

Ses parents se séparent lorsqu'il a trois ans. Il n'a jamais vécu avec son père, mais fréquente ses grands-parents paternels, très engagés politiquement[2]. Sa grand-mère est très impliquée dans sa section de la Ligue des droits de l’homme[2]. Son grand-père, Georges Lévy-Alphandéry, est un radical-socialiste, député français et maire de Chaumont[2].

Un jeune résistant

En 1936, à l'âge de 13 ans, il participe à la campagne du Front populaire[2].

Claude Alphandéry s’engage dans des actions de résistance alors qu'il est étudiant en hypokhâgne au lycée du Parc à Lyon, en automne 1941. Il assure notamment le transport de documents et la distribution de tracts[2],[3].

Après la dénonciation de ses relations avec une réfugiée juive allemande, il entre dans la clandestinité pendant l’hiver 1942-1943[2]. Il devient lieutenant-colonel dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI), chef des Mouvements unis de la Résistance Drôme-Ardèche puis président du comité départemental de libération de la Drôme[1],[2].

Haut fonctionnaire et militant communiste

Il devient membre du Parti communiste français (PCF) en 1945[2]. Il milite au Mouvement de la paix et contribue à la revue Économie & Politique.

Après avoir été attaché d'ambassade à Moscou, Claude Alphandéry est élève de la 2e promotion de la nouvelle École nationale d'administration en 1946[2]. Il intègre la fonction publique au titre de haut fonctionnaire au ministère des Finances jusqu'en 1960[2].

Il devient expert économique auprès de l'Organisation des Nations unies à New York. Cette expérience nourrira sa réflexion sur la société de consommation, dont l'opulence cache de profondes inégalités de répartition des richesses, tant du point de vue des individus que des États-nations. Il écrit alors le livre L'Amérique est-elle trop riche ?[3].

Il quitte brutalement le PCF en 1956 à la suite du 20e congrès du Parti communiste soviétique et de la parution du rapport de Nikita Khrouchtchev sur le culte de la personnalité et les dérives du stalinisme[2].

Chef d'entreprise engagé à gauche

En 1960, Claude Alphandéry participe à la fondation de la Banque de construction et des travaux publics, dont il est le président de 1964 à 1980[2].

Il continue de participer au débat public, en tant qu'animateur d’un cercle de réflexion, le club Jean-Moulin (1959-1965), ou dans les années 1970 au sein du club Échanges et projets, fondé par Jacques Delors et animé par Jean-Baptiste de Foucauld. Avec deux autres chefs d’entreprises, Jean Riboud et Gilbert Trigano, il signe un appel en faveur du candidat socialiste pour l'élection présidentielle de 1974, François Mitterrand[3].

En 1976, il adhère au Parti socialiste, où il est proche de Michel Rocard. Il s'éloigne alors des positions économiques de François Mitterrand[3].

Initiateur de l’économie sociale et solidaire

Au début des années 1980, Claude Alphandéry est repéré parmi les salariés de la Caisse des dépôts et consignations pour conduire une mission sur le développement local et la lutte contre les exclusions. C’est ainsi qu’en 1988 il est amené à créer, présider et développer l’association France Active, qui soutient et finance les initiatives économiques créatrices d’emplois et génératrices de solidarité[3], et dont il est depuis le président d’honneur.

En 1991, il devient président du Conseil national de l’insertion par l'activité économique[2].

En 2006, avec Edmond Maire, ancien secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail, il est à l'origine d’un « manifeste pour une économie solidaire ».

Il est président de l'Association SOL, créée en [note 1], qui rassemble l'ensemble des acteurs de la monnaie complémentaire Sol.

Président de Communication et participation[Depuis quand ?], actionnaire du journal quotidien Libération, il en a été l'administrateur[Depuis quand ?].

Dernières années

Claude Alphandéry ouvrant le meeting de Benoît Hamon à Saint-Denis (2016).

Considéré comme le porte-flambeau de l’économie sociale et solidaire (ESS), à 89 ans, Claude Alphandéry continue d’initier de nombreuses actions pour promouvoir cette économie qui place l’être humain avant le profit. Il est président du Laboratoire de l'Économie sociale et solidaire, un think tank français de promotion de l'ESS au niveau national et européen, et anime l’organisation les États généraux de l'ESS, marqués par un grand rassemblement au palais Brongniart les 17, 18 et [3].

Il participe, en , à la constitution du Collectif Roosevelt qui plaide pour une relance de l'économie française, par des réformes économiques et sociales, dont certaines s'inspirent directement du New Deal de Franklin Delano Roosevelt.

Le , il participe avec une vingtaine de personnalités à la création du Conseil national de la nouvelle résistance[4] et en devient président d'honneur au côté d'Anne Beaumanoir[5].

Lors de l'élection présidentielle de 2022, il appelle à voter pour Jean-Luc Mélenchon[6].

Il meurt le à l'âge de 101 ans[1].

Vie privée

Claude Alphandéry épouse en 1950 Nicole Bernheim, psychanalyste (décédée en 2010 à 88 ans), avec laquelle il a deux enfants[7] : le sociologue du monde agricole Pierre Alphandéry, et l'expert en agriculture et alimentation durables Marc Alphandéry[1].

Décorations

Publications

Ouvrages collectifs

Préface

  • Nathalie Calmé, Économie fraternelle et finance éthique : l'expérience de la NEF, préfaces de Claude Alphandéry et de Jean-Marc de Boni, postface de Bernard Ginisty, Gap, Éditions Y. Michel, coll. « Économie », 2012, 300 p. (ISBN 978-2-36429-027-3).

Notes et références

Notes

Références

Voir aussi

Articles connexes

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Bibliographie

Liens externes

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