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Commune (Suisse)

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Carte des communes de Suisse au .

En Suisse, la commune est le plus bas niveau d'autorité au sein de l'organisation fédérale. Le pays en compte 2 131 au [1],[2]. Du point de vue juridique, une commune est une personne morale.

Leur nombre baisse constamment depuis plusieurs années, à la suite de fusions, en particulier dans les cantons de Vaud, de Fribourg, de Neuchâtel, du Valais et du Tessin mais aussi par la fusion des vingt-cinq communes du canton de Glaris pour n'en former plus que trois. Le nombre de communes était de 3 095 en 1960, 2 899 en 2000 et 2 596 en 2010.

Nommodifier le code

De façon générale, la commune est appelée Gemeinde en allemand (au pluriel : Gemeinden), comune en italien (au pluriel : comuni) et vischnanca en romanche (au pluriel : vischnancas)[3].

Certains cantons précisent le terme en « commune politique » (en allemand : politische Gemeinde). Certains cantons germanophones emploient le terme d'Einwohnergemeinde et le canton de Glaris, celui d'Ortsgemeinde. Le canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures désigne la commune de Bezirk (« district »).

La liste suivante recense les termes employés dans chaque canton :

Rôle et administrationmodifier le code

Types de communesmodifier le code

Certains cantons définissent en plus de la commune dite « politique » des communes spécifiques, situées sur le même territoire et disposant de compétences particulières :

  • la commune « bourgeoise », ou « bourgeoisie »[4], institution dans laquelle seules les personnes originaires de la commune ont le droit de vote, et non l'ensemble des habitants ;
  • la commune « ecclésiastique », division territoriale d'une Église disposant d'un statut de droit public, forme des paroisses[5] dans la plupart des cantons ;
  • la commune « scolaire » (Schulgemeinde), qui s'occupe des écoles sur un territoire donné (dans ce cas il s'agit souvent d'un groupement intercommunal sous la forme d'une corporation de droit public) ;
  • la commune « mixte », qui réunit la commune municipale et la commune bourgeoise dans les cantons du Jura et de Berne ; les bourgeois y conservent la compétence de décider en assemblée de la réception de nouveaux bourgeois et d'aliéner les biens de la commune bourgeoise (gérés par les autorités communales)[6] ;
  • la commune « civile » (Zivilgemeinde), essentiellement dans le canton de Zurich jusqu'en 2009, qui s'occupait des questions non politiques de la commune telles que la police, la voirie et les pompiers[7] ;
  • d'autres types de communes encore.

Compétencesmodifier le code

La commune politique dispose de certaines compétences générales. « Une commune est autonome dans les domaines que le droit cantonal ne règle pas de manière exhaustive et dans lesquels il lui laisse une liberté de décision importante, soit en lui attribuant la compétence d'édicter et d'appliquer ses propres prescriptions, soit en lui réservant une latitude équivalente dans l'application du droit cantonal ou fédéral »[8].

La commune politique prend en charge les tâches communales qui ne sont pas la responsabilité d'un autre type de commune (par exemple, la commune religieuse ou la commune scolaire). Par exemple, dans le canton de Berne, la « commune municipale remplit toutes les tâches communales qui ne sont pas accomplies par une autre collectivité de droit communal en vertu de dispositions particulières »[9], tandis que les communes bourgeoises, entre autres, « octroient le droit de cité communal » et « s'acquittent des tâches qui leur incombent de par la tradition »[9].

Le détail exact des compétences d'une commune politique dépend du canton ou de la commune. L'étendue de l'autonomie communale (et donc de ses compétences propres) dépend du canton. De façon générale, elle décroit en Suisse quand on se déplace d'Est en Ouest ; traditionnellement, elle est la plus forte dans le canton des Grisons, qui était une fédération de communes jusqu'au milieu du XIXe siècle.

Citoyennetémodifier le code

Chaque citoyen suisse est d'abord citoyen d'une commune (« droit de cité communal » ou « origine ») et d'un canton (« droit de cité cantonal » ou « indigénat »)[10],[11].

À sa naissance, un enfant acquiert le droit de cité de la commune d'origine du parent dont il porte le nom ou de son parent suisse (si le nom de l'enfant est celui du parent étranger), indépendamment de son lieu de naissance ou de résidence. Il est cependant possible d'acquérir le droit de cité d'une autre commune, moyennant une taxe qui diffère selon la commune (« naturalisation communale »).

Institutionsmodifier le code

Les grandes communes sont dotées d'un Parlement communal appelé dans les cantons romands tantôt Conseil général, Conseil communal ou encore Conseil municipal tandis que les plus petites communes ont une assemblée de tous les électeurs (assemblée communale).

L'organe exécutif est appelé selon les cantons conseil communal, Conseil administratif ou municipalité[12].

Ce sont les cantons qui règlent dans le droit cantonal la forme des institutions communales.

Coopérations intercommunalesmodifier le code

La plupart des communes suisses ont créé ou adhéré à des groupements intercommunaux pour remplir ensemble des tâches communes, en particulier dans la gestion des écoles, le traitement des déchets, l'épuration et le traitement des eaux usées, la gestion des forêts et des vignes, etc[13].

Certains de ces groupements sont de droit public (généralement des syndicats ou conventions intercommunales), d'autres de droit privé (associations intercommunales), d'autres encore informels sous forme d'accord ou d'entente intercommunale.

Statistiquesmodifier le code

Nombremodifier le code

Évolution du nombre de communes en Suisse.

Au , la Suisse compte 2 146 communes[14]. Ce nombre a décru fortement pendant les années 2000, près de 15 % des communes ayant disparu par fusion pendant cette période. Le tableau suivant montre le nombre de communes au 1er janvier de chaque année, sauf pour 2017 où le chiffre correspond au 2 avril[15] :

Année1960196519701975198019851990199119921993199419951996199719981999200020012002
Nombre3 0953 0853 0743 0503 0293 0223 0213 0183 0173 0153 0132 9752 9402 9292 9152 9032 8992 8802 865
Année2003200420052006200720082009201020112012201320142015201620172018201920202021202220232024
Nombre2 8422 8152 7632 7402 7212 7152 6362 5962 5512 4952 4082 3522 3242 2942 2402 2222 2122 2022 1722 1482 1362 131

La liste suivante donne le nombre de communes par canton, par ordre décroissant (au ) :

Populationmodifier le code

La population médiane des communes est de 1 060 habitants ; la population moyenne est de 2 850 habitants. Le tableau suivant résume la répartition de ces communes, au regard de la population :

ClasseCommunesPopulation% du total% de la pop. totale
Plus de 100 000 habitants61 033 2800,212,4
Entre 50 000 et 100 000 hab.4258 5410,23,7
Entre 10 000 et 50 000 hab.1292 005 1954,526,7
Entre 1 000 et 10 000 hab.1 2403 711 41847,049,4
Moins de 1 000 hab.1 268584 26648,17,8

Les trois communes les plus peuplées sont Zurich (427 721[16] habitants), Genève (203 840 habitants) et Bâle (173 552 habitants)[17].

Début 2020, les trois communes les moins peuplées sont Kammersrohr (29 habitants), Bister (41 habitants) et La Scheulte (39 habitants)[18].

162 communes sont statistiquement définies comme villes[19].

Superficiemodifier le code

La superficie médiane des communes est de 7,28 km2 ; la superficie moyenne est de 15,15 km2.

Les plus grandes communes sont Scuol (438,6 km2), Glaris Sud (430,0 km2), Zernez (344,0 km2), Surses (323,8 km2), Val de Bagnes (301,9 km2) et Davos (284,0 km2). Les plus petites sont Rivaz (0,3 km2), Gottlieben (0,3 km2), Meyriez (0,3 km2), Paudex (0,5 km2), Mauraz (0,5 km2), Muralto (0,6 km2) et Grancia (0,6 km2)[20],[21].

Notes et référencesmodifier le code

Voir aussimodifier le code

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Articles connexesmodifier le code

Liens externesmodifier le code

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