Congrès national d'initiative démocratique

parti politique malien

Le Congrès national d'initiative démocratique (Cnid, « Faso yiriwa ton » en bambara) est un parti politique malien fondé en 1990 et dirigé par Mountaga Tall. Son sigle est le soleil levant.

Congrès national d’initiative démocratique
Histoire
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Histoire

1990-1991 le Cnid, association politique opposée à Moussa Traoré

Le l’association baptisée Comité national d'initiative démocratique est créée à Bamako par Mountaga Tall et Demba Diallo[1]. Cette association est la première organisation à agir à visage découvert pour demander l’instauration du multipartisme au Mali et lutter contre le régime autoritaire de Moussa Traoré. Elle est bientôt rejointe par l’Association pour la démocratie au Mali (Adema) créée une semaine plus tard.

Très rapidement, elle tente de mobiliser la population. Ainsi, elle organise une manifestation pacifique qui réunit 10 000 personnes à Bamako le [2] et coorganise la manifestation unitaire du qui rassemble de 30 000 à 50 000 personnes dans les rues de Bamako[3],[4]. D’autres manifestations vont se dérouler, malgré l’interdiction prononcée par les autorités, le à Bamako et le à Ségou. Mountaga Tall est blessé par un tir de grenade lacrymogène lors de la manifestation bamakoise[2].

Le pouvoir interdit les activités du Cnid à partir de [3].

Le , une nouvelle marche est organisée par les deux associations rejointes par l’Association pour la justice, la démocratie et le progrès (AJDP) et la Jeunesse libre et démocratique (JLD). Le , l’Adema, le Cnid et l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) organisent une marche silencieuse en souvenir de Cabral, leader étudiant assassiné le [2].

Le , le Comité de coordination des associations et des organisations démocratiques, communément appelé Mouvement démocratique est créé. Le Cnid en fait partie avec l’Adema, l’AJDP, le JLD, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), l’Association malienne des droits de l'homme (AMDH), l’AEEM et le barreau[2].

Le , alors que des manifestations violemment réprimées se succèdent, le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré arrête Moussa Traoré[2].

Le Cnid participe à la concertation nationale en vue d’établir une nouvelle constitution.

1992-2002 le Cnid, un parti dans l’opposition

Après la chute de Moussa Traoré le , un congrès constitutif transforme le Cnid en parti politique[3], qui devient le 25e parti politique déclaré le [5].

En 1992, aux premières élections législatives, le Cnid n’obtient que 9 députés sur 116 et à l’élection présidentielle son candidat Mountaga Tall obtient 11,41 % des voix et arrive en troisième position. L’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice et son candidat Alpha Oumar Konaré remportent ces élections. Le Cnid se positionne dans l’opposition.

En 1995, des militants conduits par Tiébilé Dramé quitte le CNID pour fonder le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) [6].

En , le Cnid rejoint la coalition de partis d’opposition le Rassemblement des forces patriotiques (RFP)[7].

Les élections législatives organisées le se déroulent dans la confusion, en raison notamment de l’absence de listes électorales fiables[8]. Le Cnid demande avec les autres partis de l’opposition l’annulation du scrutin (accordée par la Cour constitutionnelle et la suspension du processus électoral. Le Cnid boycotte l’élection présidentielle et les élections législatives qui suivent.

Le , lors d’un meeting organisé à Bamako par l’opposition, un policier est lynché à mort. Dix responsables de l’opposition dont Me Mountaga Tall, président du CNID et Fanta Diarra, présidente des femmes du CNID sont alors arrêtés et inculpés de violence et voies de fait ayant entraîné la mort d'une personne"[9].

Depuis 2002, un soutien au président Amadou Toumani Touré

En 2002, à l’élection présidentielle, Mountaga Tall a obtenu 3,77 % des voix au premier tour. Au second tour, le Cnid soutien Amadou Toumani Touré[10].

Aux élections législatives du mois d’août, il fait alliance avec le Rassemblement pour le Mali et le Mouvement patriotique pour le renouveau au sein de la coalition « Espoir 2002 » et obtient 13 députés[11].

Le Cnid est représenté au sein du Gouvernement d'Ahmed Mohamed ag Hamani du 16 octobre 2002 par son secrétaire général N’Diaye Bah[12], ministre de l’Artisanat et du Tourisme, reconduit au même poste dans le Gouvernement d'Ousmane Issoufi Maïga du 2 mai 2004[13].

Pour l’élection présidentielle de 2007, le Cnid apporte son soutien au président sortant Amadou Toumani Touré dès le premier tour[14].

Aux élections législatives, le Cnid obtient 7 députés[15].

N’Diaye Bah est nommé ministre de l’Artisanat et du Tourisme dans le Gouvernement de Modibo Sidibé du 3 octobre 2007[16] et reconduit à ce poste dans le Gouvernement de Modibo Sidibé du [17].

Résultats électoraux

Le Cnid au cours des élections depuis 1992
AnnéeÉlectionScores et observations
1992 Élections municipales97 conseillers (sur 749)
Élections législatives9 députés sur 116
Élection présidentielle1er tour : Mountaga Tall 11,41 %
1997 Élection présidentiellea boycotté l’élection
Élections législativesa boycotté les élections
1998 Élections communales
1999 Élections communales
2002 Élection présidentiellePremier tour : Mountaga Tall 3,77 %
Élections législatives13 députés, au sein de la coalition Espoir 2002
2004 Élections communales5 maires (sur 703)
2007Élection des conseillers nationaux4 (sur 75)
Élection présidentielleMembre de l’Alliance pour la démocratie et le progrès qui a soutenu la candidature d’Amadou Toumani Touré
Élections législatives7 (sur 147)
2009 Élections communales529 conseillers

Notes et références