Corbeau

oiseaux du genre Corvus
Corbeau
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
Les expressions « Corbeau » et « corbeaux » désignent en français plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
Silhouette de « corbeau »

Taxons concernés

Plusieurs espèces parmi le genre Corvus

Corbeau est un terme vernaculaire composant le nom normalisé de plusieurs espèces du genre Corvus qui comprend aussi les corneilles. Ce terme ambigu est aussi utilisé, par défaut, pour désigner diverses espèces de Corvidés à plumage noir de ce genre[1], voire aussi du genre Pyrrhocorax[2], bien que ces espèces possèdent des noms vernaculaires bien établis, comme les corneilles ou les choucas. Le petit du corbeau s’appelle le corbillat[3] et la progéniture de la corneille s'appelle le cornillat[4].

Dans la culture populaire, le grand, charognard et noir corbeau est chargé de symboles.

Étymologie et histoire du terme

Corbeau sur une branche, Maruyama Ôkyo (1733-1795)

Le terme corbeau procède de l'ancien français corp (anglo-normand corf) dérivé avec le suffixe diminutif -el (cf. encorbellement) devenu -eau en français moderne[5]. Corp est lui-même issu, par l'intermédiaire d'une variante non attestée *corbu, du latin corvus[6] lequel sert à désigner le genre. Une forme ancienne de ce terme, encore utilisée dans les parlers de l'ouest de la France, est corbiau.

À partir de la période des migrations à la fin du Ve siècle, la racine germanique hram (« corbeau ») participe à la formation, dans la société franque, de prénoms et de patronymes d'origine germanique (Bertrand « le célèbre corbeau », Gontran « le corbeau guerrier », Audran « le vieux corbeau », Enguerrand « le corbeau messager »…), probablement sous l'influence de Hugin et Munin corbeaux de la mythologie nordique qui accompagnent Odin et sont les symboles de la sagesse[7],[8].

Physiologie, comportement et écologie

Les caractéristiques générales des corbeaux sont celles du genre Corvus, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie.

Souvent considérés par les autorités comme des prédateurs nuisibles capables de menacer les populations de certaines espèces d'oiseaux sauvages ou domestiques, ils sont l'objet de campagnes d'élimination (par tirs, piégeage). Pourtant, l'effet de la prédation de ces corvidés sur leurs proies potentielles est globalement limité[9].

Il est à noter qu'une certaine espèce de corbeau, le corbeau calédonien, possède des capacités rarement observées dans le règne animal. Cette espèce est en effet capable de fabriquer et d'utiliser des outils[10].

La chasse au corbeau

Les tenants de leur chasse justifient la destruction des corbeaux par une nécessité. Ils évoquent soit la destruction du gibier ou des récoltes, soit la transmission de maladies, soit la compétition avec d’autres espèces. Dans leur milieu naturel, les corbeaux ont en réalité surtout un rôle de charognard et ils limitent de ce fait la transmission de nombreuses maladies.

Les sociétés humaines ont par contre souvent déstabilisé l’environnement des corbeaux en pratiquant la monoculture, l’élevage intensif, et les décharges à ciel ouvert.

La transmission des maladies transmissibles

En raison de son alimentation parfois peu saine, le corbeau peut être porteur de certains agents pathogènes entériques susceptibles de provoquer des maladies diarrhéiques chez l’homme. Il peut aussi, comme la plupart des oiseaux, être le vecteur de la psittacose.

Le matériel de chasse aux corvidés

Les appeaux à corbeaux

Il s'agit d'un sifflet qui imite le cri du corbeau.

affut cédraie

L'affût

Il s'agit du camouflage, il doit se fondre au mieux dans l'environnement pour ne pas se faire repérer par les corvidés[11].

Statut juridique et loi sur la chasse au corbeau

De nombreux versions de la législation[12] ont été abrogées depuis le . Le corbeau ne peut plus être tiré dans le nid, et la destruction du corbeau freux nécessite désormais un accord préfectoral[13].

Ancien décret no 88-940 du - art. 1 JORF  : « Après avoir pris l'avis du conseil général, le préfet d'un département où des ravages seraient occasionnés aux récoltes par des corbeaux ou des pies, aura le droit d'ordonner la destruction des nids de ces oiseaux nuisibles. »

Ancien décret no 88-940 du - art. 1 JORF  : « Cette destruction sera faite par tout propriétaire, fermier, locataire, métayer, usufruitier ou usager des terrains où sont les arbres portant les nids et suivant les conditions imposées par la loi du concernant la destruction des insectes, des cryptogames et autres végétaux nuisibles à l'agriculture[14]. »

Ancien décret no 88-940 du - art. 1 JORF  : « Dans chaque département, la destruction au fusil des pies et des corbeaux sera réglementée par le préfet, dans son arrêté sur la police de la chasse, après avis du conseil général[15]. »

Les corbeaux sont des alliés écologiques. En effet, en stockant les graines desquelles ils se nourrissent, les corbeaux favorisent naturellement le reboisement. Ils détruisent également bon nombre d’insectes et de rongeurs indésirables pour l'humain, car se nourrissant des récoltes, comme les campagnols et autres petits mammifères. Charognards, les corbeaux permettent de plus de limiter la propagation de maladies, en se débarrassant des carcasses d'animaux morts[16].

Noms français et noms scientifiques correspondants

Noms normalisés

Liste alphabétique des corvidés portant précisément ce terme dans leur nom normalisé d'après la Commission internationale des noms français des oiseaux (CINFO).

Divers

Liste alphabétique des noms vernaculaires ou noms normalisés obsolètes désignant aussi des corbeaux.

Dans la culture

Un nid de corbeau freux au sommet d'un grand arbre

Le corbeau est un oiseau réputé pour sa grande longévité (qui pourrait dépasser trente ans), son intelligence et son organisation sociale qui semblent très supérieures à la moyenne des oiseaux. Il n'a quasiment jamais été chassé, sauf dans les périodes de grande famine, sa chair étant considérée comme immangeable, sauf après une très longue cuisson.

Les corbeaux de la Tour de Londres

L'intelligence des corbeaux correspond à celle d'un enfant de deux à cinq ans. Ils sont capables de communiquer par signes et ont un intérêt pour les jeux. Ils sont également capables d’empathie pour les autres[17].

Du fait du comportement charognard de ces espèces, le corbeau a aujourd'hui mauvaise réputation en Occident. Ceci n'a pas toujours été le cas puisque Hugin et Munin, deux grands corbeaux dans les mythologies nordiques étaient les messagers du dieu Odin[18]. Dans la mythologie amérindienne, le Grand Corbeau est à l'origine de la création du monde et est le protecteur des humains[17]. En France, le corbeau est un surnom employé dans le jargon judiciaire et médiatique pour désigner l'auteur d’une lettre anonyme, appelé en langage spécialisé un anonymographe.

En architecture, le corbeau a donné son nom à l'élément de console, le « corbeau », ainsi que l'encorbellement, qui lui est associé, tous deux issus de l'ancien français corbel. Placés en couronnement d'un mur, ils rappellent le comportement de l'oiseau qui se percherait au-dessus d'un mur.[réf. nécessaire]

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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