Coronapiste

Le surnom de « coronapiste » a été donné aux aménagements cyclables provisoires créés lors de la pandémie de Covid-19 en 2020 dans le but de fluidifier la circulation urbaine, décongestionner les transports publics, favoriser le respect des distances de sécurité et encourager un mode de transport décarboné.

Coronapiste à Berlin

Durant la crise, ces aménagements sont promus notamment par des instances nationales ou internationales, telles que l'Organisation mondiale de la santé (OMS)[1] ou les gouvernements français et britannique.

Alors que certaines villes font le choix de les effacer rapidement, d'autres comme Paris ou Boston manifestent leur envie de les pérenniser[2]. D'autres encore comme Tokyo ou Londres annoncent la création d'aménagements pour répondre à la forte croissance du nombre de cyclistes depuis le début de la pandémie[3],[1].

Coronapiste en Pologne

Les villes qui ont créé de nouveaux aménagements à l'occasion de la pandémie ont vu le nombre de déplacements à vélo augmenter très significativement[4].

En Europe

Durant la pandémie, les gouvernements et municipalités européennes ont promis d'installer un total de 2 315 km de coronapistes. Début juillet, plus de 1 000 km d'installations avaient été effectivement créés et maintenus[1].

Une étude publiée en août 2020 a montré que la pérennisation des coronapistes en Europe permettrait d'économiser l'équivalent de 3 milliards de dollars américains chaque année en dépense de santé. De plus, il ressort de cette étude que chaque kilomètre de piste temporaire créé a permis de faire augmenter de 0,6 % la pratique du vélo dans la ville en question[1].

En Belgique

Durant l'été 2020, la Région bruxelloise trace 40 km de coronapistes, avec pour conséquences une diminution de 7 à 10 % du trafic automobile et une augmentation de 65 % du nombre de vélos[précision nécessaire][5].

En France

Coronapiste avenue de Saint-Ouen à Paris

Entre décembre 2019 et janvier 2020 (avant la pandémie de Covid-19), pendant une longue grève contre le projet de réforme des retraites qui a vidé les transports en commun de leurs voyageurs (offre réduite ou interruption de trafic), le trafic vélo a déjà augmenté[6].

En France, la plupart des grandes villes (comme Paris[7], Lyon[8], Nantes[9], Bordeaux[10], Nice[11], Montpellier et Toulouse[12]) ont créé de tels aménagements, pour un total de 500 nouveaux km de pistes[13], et beaucoup ont manifesté leur envie de les pérenniser à l'issue du confinement.

Alors que le gouvernement appelle les collectivités à pérenniser ces pistes, certaines villes (Besançon, Saint-Étienne, Argenteuil, Quimper, Marseille ou Aix-en-Provence) font le choix de les effacer[14].

Un sondage Ifop réalisé en septembre 2020 révèle que les habitants de Paris, Lyon et Marseille souhaitent à 62 %, 75 % et 88 % respectivement la pérennisation de tous les aménagements cyclables provisoires[15],[13].

En Île-de-France, elles rencontrent un fort succès, en particulier en banlieue où elles sont plébiscitées par 64% des habitants. Selon Stein van Oosteren, porte-parole du Collectif Vélo Île-de-France, ce n'est pas à Paris qu'a eu lieu la « dernière révolution du vélo » mais en banlieue. Ainsi, le Val-de-Marne a été le premier à réaliser un important réseau de 40 kilomètres de coronapistes, et les Hauts-de-Seine ont suivi quelque temps plus tard. La Seine-Saint-Denis a eu plus de mal a imposer un réseau cyclable malgré la volonté de son président Stéphane Troussel, en raison de nombreux véhicules stationnés dessus en permanence. Les départements de la grande couronne n'ont pas participé à la construction du réseau cyclable régional, où ce sont plutôt les agglomérations (comme Évry-Courcouronnes, Cergy-Pontoise ou Paris-Saclay) qui ont agi[16]. Leur pérennisation est soutenue par le plan « France Relance »[17].

Au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, Londres et Leicester notamment ont installé des coronapistes. Celles de Londres ont rapidement été rendues semi-permanentes[1].

Références

Bibliographie

Études

  • Jérôme Denis et Nolwenn Garnier, « Une expérimentation urbaine en temps de pandémie : les coronapistes à Paris », dans Hervé Dumez, Benjamin Loveluck, et Alexandre Mallard (dir.), Innover en temps de crise. Réactions et adaptations à la crise du Covid-19, Paris, Presses des Mines, (lire en ligne), p. 165-174
  • (en) Sebastian Kraus et Nicolas Koch, « Provisional COVID-19 infrastructure induces large, rapid increases in cycling », Proceedings of the National Academy of Sciences, National Academy of Sciences, vol. 118,‎ (DOI 10.1073/pnas.2024399118)
  • (en) Sebastian Kraus et Nicolas Koch, « Effect of pop-up bike lanes on cycling in European cities », Physics and Society, Cornell University,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

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