Le Petit-duc scops (Otus scops) est une espèce d'oiseaux appartenant à la famille des Strigidae. Il est aussi appelé Hibou petit-duc. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un tout petit hibou de la taille d'un merle ; cela en fait l'un des plus petits strigidés d'Europe, avec la Chevêchette d'Europe. Il s'agit de l'unique représentant des petits-ducs en France.
Le petit-duc scops mesure entre 16 et 20 cm, pour une envergure de 53 à 64 cm et un poids de 60 à 135 g[2],[3]. Il en existe deux morphotypes, l'un gris-brun et l'autre roux-brun (moins fréquent)[2]. Ses yeux jaunes se trouvent à la base extérieure d'un grand V formé par un bec noir, des sourcils blanchâtres et des aigrettes assez courtes qui ne sont pas toujours visibles s'il les aplatit. Son disque facial est gris et plus sombre autour des yeux. Son plumage cryptique, dont la couleur varie entre les deux morphotypes et est parsemé de lignes et de barres, ressemble fortement à l'écorce, ce qui le rend difficile à repérer. Sa nuque est parsemée de taches claires. Ses ailes sont assez longues tandis que la queue est courte. Les pattes possèdent des plumes blanches et ses serres sont grises[2].
Les juvéniles sont semblables aux adultes, avec un plumage plus uniforme[2].
La longévité est de 6 ans dans la nature et jusqu'à 12 ans en captivité[réf. nécessaire].
Le Petit-duc est légèrement plus petit et plus svelte que la Chevêche d'Athéna, avec laquelle il peut être confondu de loin[2].
Le chant du mâle est constituée d'une courte note grave flutée, répétée continuellement toutes les 2 à 3 secondes (voisin du chant du crapaud accoucheur)[4],[3]. La femelle émet un chant similaire, mais plus aigu et étalé, et changeant lorsqu'elle a trouvé un partenaire[3].
Le Petit-duc niche du Sud-Est de l'Europe jusqu'à l'Asie centrale. C'est un migrateur qui passe ses hivers dans les zones les plus au sud de l'Europe ou dans les régions sub-sahariennes.
La population européenne représente 57% de la population mondiale de l'espèce et les données officielles estiment que sa présence sur le continent se chiffre entre 232 000 et 393 000 couples reproducteurs (BirdLife International, 2015[5]), pour un total de 463 000 à 785 000 oiseaux adultes[6].
En France on le rencontre essentiellement en région méditerranéenne et il se raréfie de plus en plus en allant vers le nord. Depuis plusieurs années, il est régulièrement présent et entendu dans le nord du département de la Vienne.
Le petit-duc scops vit dans des zones ouvertes ou semi-ouverts, comportant quelques feuillus. Il s'adapte bien aux zones modifiées par l'être humain, comme les parcs, les vergers ou les jardins. Dans certaines régions, il peut vivre dans des forêts de conifères ou des arbres plus petits comme le genévrier[2]. On le trouve plutôt à basse altitude, généralement en dessous de 1 500 m[7], bien qu'il puisse monter plus haut dans certaines régions (3 000 m au Pakistan)[2].
Le petit-duc scops nichent généralement dans un arbre creux ou un trou de mur. Cependant, il a également été observé nichant dans des nids abandonnés de pies[9] ou dans des balais de sorcière[10].
Ils n'effectuent habituellement qu'une seule couvée par an. La ponte a lieu de mi-mai à mi-juin et comporte de trois à cinq œufs (intervalle de ponte : deux jours[réf. nécessaire]) que la femelle commence à couver dès le 3e pour une durée de 24 à 25 jours[11]. Les œufs sont blancs, de forme arrondie et ont une taille de 30 x 27 mm pour un poids de 13 g.
Les jeunes restent au nid durant un peu plus de trois semaines ; ils volent correctement à trente jours, mais les parents continuent de les nourrir encore de quatre à six semaines. Les petits-ducs peuvent ensuite se reproduire dès l'âge de dix mois.
Une étude parue en 2010 dans Biology Letters portant sur le petit-duc scops montre que la cire de leurs plumes reflète les UV dès le plus jeune âge, mais de manière différente selon leur masse corporelle. Appelé « réflectance », ce phénomène influencerait le comportement de nourrissage des parents les poussant à nourrir les oisillons les moins lourds[12].
Le petit-duc scops a été décrit pour la première fois par le naturaliste Carl von Linné en 1758, sous l'appelation Strix scops[13]. On en compte aujourd'hui 5 sous-espèces[2] :
Otus scops scops (Linnaeus, 1758) : La sous-espèce nominale. Vit de la France et les îles méditerranéennes à la Volga, limitée au sud par le nord de la Turquie et la Transcaucasie.
Otus scops cycladum (Tschusi, 1904) : Vit dans le sud de la Grèce (incluant l'archipel des Cyclades) et au Proche-Orient, migrateur partiel.
On comptait également anciennement une sixième sous-espèce sous le nom Otus scops cyprius ; celle-ci, endémique de Chypre, forme maintenant une espèce à part, le Petit-duc de Chypre[14]. Cette séparation est aujourd'hui acceptée par la plupart des autorités ornithologiques[15].
Le petit-duc scops est classé comme "préoccupation mineure" par l'UICN[16]. Cependant, l'espèce est en déclin en Europe et est généralement considérée comme l'un des strigidés les plus en déclin. Cette diminution est notamment causée par le changement des pratiques agricoles[17], notamment en raison de la diminution de la biodiversité qu'ils peuvent causer[18]. La prédation par la Chouette hulotte est aussi un des facteurs de la régression des populations de petit-ducs[19].
Il bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter[20].