Histoire naturelle (Pline l'Ancien)

œuvre en prose de Pline l'Ancien
Histoire naturelle
Titre original
(la) Naturalis historiaVoir et modifier les données sur Wikidata
Langue
Auteur
Genre
Sujet
Date de création
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L’Histoire naturelle (en latin Naturalis historia) est une œuvre en prose de 37 livres de Pline l'Ancien, qui souhaitait compiler le plus grand nombre possible d’informations et de culture générale indispensables à l’homme romain cultivé. Publiée vers 77, du vivant de son ami l'empereur Vespasien, elle est dédiée à son camarade de camp Titus, Pline étant alors un officier de cavalerie[1].

Naturalis Historia, édition de 1669. Le titre latin apparaît au génitif : Naturalis historiæ.
Naturalis historia, édition vénitienne de 1525.

Pline avait conscience que la vie d’un homme était éphémère et pensait que le bonheur n’existait pas. Il considérait que l’homme devait donc utiliser le temps à bon escient afin de ne pas réduire sa capacité d’apprendre. Cette œuvre révèle que Pline est un stoïcien mêlé d’un sceptique. Elle reflète la vision romaine du monde et de la politique impériale de l'époque[2].

Cette monumentale encyclopédie, dans laquelle Pline a compilé le savoir de son époque, a longtemps été la référence en matière de connaissances scientifiques et techniques. Pline y a également recueilli des éléments merveilleux et des miracles, tout en gardant une distance par rapport aux faits rapportés[3]. Pour la réaliser, Pline dit avoir consulté 2 000 ouvrages dus à 500 auteurs différents (la plupart des traités originaux sont perdus). Il rapporte aussi des techniques expérimentées au cours de ses campagnes militaires, comme la meilleure façon pour un cavalier de lancer son javelot. Selon son neveu Pline le Jeune, sa méthode de travail consistait à prendre des notes tandis qu'un de ses esclaves lui lisait un livre à haute voix[4].

Histoire

Incipit de Naturalis historia traduit par Cristoforo Landino, en l'édition de 1489.

Bien que cette œuvre soit la plus complète parvenue de l’Antiquité latine, il n'en reste aucune copie sur papyrus, tout juste quelques fragments sur parchemin du Ve siècle et des extraits du VIIIe siècle. Il faut attendre le XIIe siècle avant de voir apparaître une version intégrale puis une première publication très peu connue en 1469 par Nicolas Jenson[5]. Une seconde publication est imprimée en 1470 par Sweynheym et Pannartz à partir de la publication de Giovanni Andrea Bussi, évêque d’Aléria. Cette version est considérée comme le point de départ de la tradition textuelle. Poussé par Jean Garnier, le jésuite Jean Hardouin prend en charge d'éditer l'œuvre de Pline pour la collection Ad usum Delphini du duc de Montausier, une tâche qu'il achève en cinq ans (Paris, 1685, puis 1723). Au XVIIe siècle, marqué par la révolution scientifique, les savants prennent de la distance vis-à-vis de cet ouvrage, mais au XVIIIe siècle, Buffon en fait son modèle pour son œuvre majeure, l’Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roy, ce qui lui vaut d'être qualifié de « Pline de Montbard »[6]. Aux XIXe et XXe siècles, l'œuvre de Pline a perdu son intérêt scientifique, mais est activement étudiée par des historiens et érudits, ce qui explique notamment les deux cents éditions produites à la fin du XIXe siècle[5].

Son intérêt perdure au XXIe siècle, comme l'atteste l'édition critique en Pléiade en 2013[7] ou encore sa réédition dans la traduction d’Émile Littré aux Belles Lettres en 2017[8].

Table des matières

La table des matières ci-dessous est un résumé reposant sur les noms modernes des principaux domaines étudiés dans ce traité universel fort de trente-sept livres.

VolumeLivresContenus
I1Préface, table des matières et index d'auteurs[9].
2Description mathématique et physique du monde
II3 - 6Géographie et ethnographie
7Anthropologie et physiologie humaine
III8 - 11Zoologie, incluant les mammifères, les serpents, les animaux marins, les oiseaux, les insectes
IV - VII12 - 27Botanique, incluant l'agriculture, l'horticulture, en particulier de la vigne et de l'olivier, médecine
VIII28 - 32Pharmacologie, magie, eau, vie aquatique
IX - X33 - 37Exploitation minière et minéralogie, en particulier appliqué à la vie et à l'art, le travail de l'or et de l'argent[10], les statuaires en bronze[11], l'art[12], la peinture et les couleurs[13], les sculptures en marbre[14], les pierres précieuses et gemmes[15]

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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