L'Aveu

film sorti en 1970
L'Aveu

RéalisationCosta-Gavras
ScénarioJorge Semprún
MusiqueGiovanni Fusco
Acteurs principaux
Sociétés de productionFilms Pomereu
Pays de productionDrapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
GenreDrame
Film politique
Thriller
Durée140 minutes (2 h 20)
Sortie1970

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'Aveu est un film franco-italien réalisé par Costa-Gavras, sorti en 1970.

Il est adapté du livre du même nom d'Artur London.

Adaptation

Le film est une adaptation du livre éponyme d'Artur et Lise London, paru en France en novembre 1969[1]. L’arrivée au pouvoir d’Alexandre Dubcek en Tchécoslovaquie et le début du Printemps de Prague en 1968 les décidèrent à se lancer dans sa rédaction[1], qui prit seulement cinq mois[1], grâce à des documents ramenés de Prague par Lise London [1]. Un premier jet circula confidentiellement à quelques milliers exemplaires à partir d’avril 1969[1], puis la sortie en novembre 1968 en France, aux Editions Gallimard "constitua un événement éditorial et remporta un énorme succès"[1], déclenchant "une véritable « affaire London »" dans "le contexte de la « normalisation » imposée en Tchécoslovaquie par Leonid Brejnev ", selon l'historien et biographe d'Artur London Marc Giovaninetti[1].

Synopsis

En à Prague, Artur London, dit Gérard, un haut responsable du régime communiste tchécoslovaque, se retrouve accusé d'espionnage au profit des États-Unis. Tout est fait pour lui extorquer des aveux de crimes qu'il n'a pas commis.

Brisé par la torture et les privations — on l'empêche de dormir, de manger et on l'oblige à marcher sans arrêt lors de son interrogatoire —, il finit par avouer au tribunal des crimes qu'il n'a pas commis, récitant un texte d'aveux que ses geôliers lui ont fait apprendre par cœur. On veut notamment l'obliger à se dire partisan de Tito, dirigeant communiste yougoslave ou de Trotski, tous deux étant des ennemis notoires de Staline.

Après sa réhabilitation en 1956, Gérard émigre en France et, s'il condamne le stalinisme, reste fidèle à l'idéal communiste de sa jeunesse. Mais il se rend compte que, même après la mort de Staline, l'URSS et les démocraties populaires ne sont pas aussi libres qu'il l'imaginait et qu'il le voulait. Revenant en Tchécoslovaquie à l'occasion du Printemps de Prague, il assiste le jour même de son arrivée à l'invasion du pays par les forces du pacte de Varsovie.

Fiche technique

Distribution

Production

Genèse et développement

C'est lors du montage du film Z, au cours du dîner de Noël, que Claude Lanzmann parle à Costa-Gavras de Lise et d'Artur London, ancien vice-ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie, un des trois rescapés des procès de Prague[3]. Ces procès, dont l'un des accusés est Rudolf Slánský, ancien secrétaire général (cs) du Comité central (cs) du Parti communiste tchécoslovaque, s'étaient tenus en .

Beaucoup d'intellectuels de sa génération s'étaient enthousiasmés pour le communisme parce qu'il leur semblait ouvrir des perspectives formidables, jusqu'à ce que, peu à peu, il y ait une prise de conscience de l'envers du décor[réf. nécessaire].

Yves Montand, ancien compagnon de route du parti communiste, adhère aussi au projet et les financements se débloquent grâce au succès de Z[réf. nécessaire].

Accueil

En France

Avec ce film, Costa-Gavras est accusé d'attaquer la gauche, après avoir été accusé d'attaquer la droite avec le film Z. Costa-Gavras répond qu'il ne voulait que dénoncer les totalitarismes. Par la suite, certaines personnes[Qui ?]une partie du public ne lui pardonne pas d'avoir levé le voile sur le stalinisme et l'évite ostensiblement.[réf. souhaitée]

Le Parti communiste français (PCF), récemment arrivé en tête des élections cantonales, l'accuse d'avoir fait « d'un livre communiste [...] un film anticommuniste ». Néanmoins, L'Aveu, sorti en , connaît un succès considérable et devient un véritable phénomène politique et culturel, bouleversant son époque. Le film réunit en effet en France plus de deux millions de spectateurs[3],[4]. En , Jean Kanapa, théoricien de la prise de distance du PCF avec Moscou, déclare après une projection du film que celui-ci « aurait dû être financé par le Parti » et plaide l'ignorance. Yves Montand ne le croit pas et a plusieurs mots durs à son égard, tandis que Simone Signoret et Chris Marker (auteur d'un documentaire sur le tournage de L'Aveu) veulent voir dans ses propos un signe de changement de la part du PCF[3],[4],[5]. Ils se trompent. En 1977, Georges Marchais, secrétaire général du PCF, persiste et signe : « L'Aveu est un film anticommuniste »[3],[5].

Ailleurs dans le monde

Vincent Canby du New York Times considère que L'Aveu n'est pas un meilleur film que Z. Cependant, il le considère comme « beaucoup plus complexe, beaucoup plus humain » et donc « beaucoup plus intéressant ». Il le qualifie de « film poignant d'angoisse intellectuelle et émotionnelle, dramatisé par les dispositifs haletants du mélodrame »[6]. Roger Ebert écrit quant à lui : « Ce n'est pas un thriller comme Z, et ça ne pouvait pas l'être, parce qu'il n’y a pas de justice qui émerge à la fin et pas de scélérats à démasquer »[7].Concernant l'orientation idéologique du film, il précise que « Costa-Gavras a tenu à mettre un point d'honneur sur le fait que le film est anti-stalinien, pas anti-communiste ». Pauline Kael du New Yorker voit pour sa part dans le film une « démonstration réfléchie, intelligente de la façon dont les hommes forts et idéalistes de caractère sont transformés en pions de l’histoire »[8].

Distinctions

Le film reçoit notamment en 1971 une nomination pour le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère. Il est également nommé aux United Nations Awards lors des British Academy Film Awards 1971[9].

À noter

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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