Manon Aubry

femme politique et humanitaire française

Manon Aubry
Illustration.
Manon Aubry en 2019.
Fonctions
Co-présidente du groupe confédéral GUE/NGL au Parlement européen
En fonction depuis le
(4 ans, 9 mois et 6 jours)
AvecMartin Schirdewan
PrédécesseurGabriele Zimmer
Députée européenne
En fonction depuis le
(4 ans, 9 mois et 22 jours)
Élection26 mai 2019
CirconscriptionFrance
Législature9e
Groupe politiqueGUE/NGL
Biographie
Date de naissance (34 ans)
Lieu de naissanceFréjus (France)
NationalitéFrançaise
Parti politiqueLFI (depuis 2018)
Diplômée deInstitut d'études politiques de Paris
ProfessionHumanitaire, enseignante

Manon Aubry, née le à Fréjus (Var), est une militante associative et femme politique française.

Elle est porte-parole de l'organisation non gouvernementale Oxfam France sur les questions de lutte contre l'évasion fiscale et les inégalités sociales, jusqu'en .

Aux élections européennes de 2019, elle est la tête de liste de La France insoumise (LFI), parti auquel elle adhère l'année précédente. LFI finit cinquième avec 6,3 % des voix et obtient alors six des 74 sièges français au Parlement européen. Elle est ensuite élue coprésidente du groupe de la Gauche au Parlement européen. Elle est à nouveau tête de liste LFI pour les élections européennes de 2024.

Situation personnelle

Famille

Manon Aubry est née le à Fréjus (Var)[1] des journalistes Bruno Aubry et Catherine Poggi-Aubry[2],[3],[4], d'origine corse. Son grand-père maternel, Modeste Poggi (1928-2018), est un militant de gauche à Bonifacio[5],[6].

Engagée au Parti de gauche depuis 2015, sa mère représente La France insoumise aux élections législatives de 2017 dans la cinquième circonscription du Var et figure en 59e position sur la liste insoumise de sa fille aux élections européennes de 2019[7].

Études et débuts militants

Elle étudie au lycée Saint-Exupéry de Saint-Raphaël (Var) en même temps que David Rachline, futur maire Front national de Fréjus, sa ville natale[2].

En 2005, elle milite pour le non au référendum sur le traité constitutionnel européen et s’oppose à la réforme Fillon dans l’Éducation nationale[8]. Elle participe en 2006 au mouvement contre le contrat première embauche (CPE), organise la contestation et le blocage de son lycée à Saint-Raphaël[9] et est élue en tant que lycéenne au Conseil supérieur de l'éducation[10].

Elle est diplômée en affaires internationales et droits de l’homme de Sciences Po Paris. Au cours de ses études, elle est visiting student à l'université Columbia. À Sciences Po, elle préside en 2009 la section locale de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF)[11], où milite également le futur Premier ministre Gabriel Attal[12], et assure la fonction de vice-présidente étudiante au conseil de direction de l'école[13].

Pratique sportive

Durant le lycée, elle pratique la natation en compétition[14],[15]. Puis, elle joue au water-polo à l'Association Montmartre Natation Sauvetage et son équipe remporte en 2019 le championnat régional[9].

Parcours professionnel

Une fois diplômée, elle travaille dans le secteur humanitaire à Médecins du monde au Liberia puis pendant près de deux ans en République démocratique du Congo, où elle intervient pour l’ONG The Carter Center travaillant notamment sur la violation des droits humains par les entreprises minières[16].

En 2014[15], Manon Aubry devient membre de l'association Oxfam France où elle est responsable du plaidoyer « justice fiscale et inégalités »[17],[18] jusqu'en [19]. Elle écrit plusieurs rapports sur l'évasion fiscale, les inégalités et le partage des richesses au sein des grandes entreprises[15].

Elle est enseignante à Sciences Po Paris en droits de l’homme[20] depuis 2014. Elle fait partie de l'équipe pédagogique de la clinique de droit Human Rights, Economic Development and Globalization de Sciences Po de 2017 à 2023[21][source secondaire souhaitée].

Parcours politique

Tête de liste LFI aux européennes de 2019

Le 8 , Manon Aubry est désignée par le comité électoral de La France insoumise (LFI) comme tête de liste du mouvement aux élections européennes de 2019[22]. À cette occasion, elle rejoint LFI[23].

Manon Aubry en conférence de presse au Parlement européen en décembre 2020.

Députée européenne

Le , elle est élue au Parlement européen. Sa liste recueille 6,3 % des suffrages exprimés[24] et obtient ainsi six des 74 sièges français. Elle arrive en cinquième position, derrière le Rassemblement national (23,3 %), la coalition La République en marche-MoDem-Agir (22,4 %), Europe Écologie Les Verts (13,5 %) et Les Républicains (8,5 %)[25].

Elle préside à partir du , avec l'Allemand Martin Schirdewan, le groupe confédéral GUE/NGL au Parlement européen, devenu « Groupe de la gauche » en 2020. Elle devient la plus jeune présidente de groupe de l'histoire du Parlement européen[26],[27]. Elle est la seule Française à siéger au sein de la conférence des présidents du Parlement européen[28]. Elle coordonne également le groupe de la Gauche dans la commission des affaires juridiques, et siège dans la commission du développement, la commission des affaires économiques et monétaires[27], et dans la sous-commission à l'évasion fiscale créée pendant la mandature[29].

Elle est vice-présidente de l’intergroupe Green New Deal et de celui sur l’économie sociale et solidaire au Parlement européen[30].

En septembre 2019, elle dénonce l'opacité de la procédure de contrôle des conflits d'intérêts des candidats aux postes de commissaires européens [31]. Elle défend par la suite la création d’une autorité éthique indépendante chargée du contrôle des conflits d’intérêt[32] et la proposition est inscrite dans la lettre de mission de la commissaire aux valeurs et à la transparence[33] en décembre 2019.

En octobre 2019, elle lance une initiative intitulée « 1 000 bornes dans une Europe en berne » : un périple à vélo dont l’objectif est d’aller à la rencontre de citoyens et de citoyennes engagés, pour combler la déconnexion entre les institutions européennes et la réalité[34]. La première série d’étapes se déroule dans le sud de la France entre Marseille et Nice à la rencontre de militants politiques, syndicalistes, associatifs et activistes, d’associations paysannes ou de secteurs mobilisés sur les questions environnementales[34]. Elle se voit refuser l’accès pour inspection des locaux de la Police aux frontières de Menton où se trouvait détenus des dizaines de migrants[35].

Le , elle reçoit un blâme de la part de David Sassoli, président du Parlement européen, pour avoir, dans une vidéo diffusée sur son compte Twitter, incité les membres d'Extinction Rebellion à occuper le Parlement européen[36]. Elle défend à cette occasion les actions de désobéissance civile comme indispensables pour pousser les élus à agir face à l’urgence climatique[37].

Le , elle est verbalisée à Calais aux côtés d’autres députés nationaux (Mathilde Panot, Ugo Bernalicis) lors d’une distribution alimentaire qui dénonçait un arrêté préfectoral interdisant les actions de solidarité auprès des migrants. Elle reçoit une amende de 132  pour cette infraction et dépose un recours en justice aux côtés des autres élus présents pour dénoncer l’introduction de ce « délit de solidarité »[38].

En novembre 2020, durant un débat télévisé avec Florence Portelli durant lequel elle s'emporte contre le racisme pratiqué aujourd'hui contre les personnes de couleur, elle crée la polémique en affirmant que traiter une personne d'origine italienne de « sale macaroni » ne relevait pas du racisme. Elle revient ensuite sur ses propos dans la nuit même[39].

Elle prend position au Parlement européen contre l’évasion fiscale des multinationales et le rôle joué par les paradis fiscaux européens en particulier[40]. Le 22 octobre 2019, pour le départ de Jean-Claude Juncker à la tête de la commission européenne, elle lui offre un cadeau symbolique rempli de faux billets de 500  pour symboliser son rôle joué dans le scandale d’évasion fiscale Luxleaks et fustiger un mandat axé sur les grandes entreprises et émaillé de scandales d’évasion fiscale[41]. À l’occasion des négociations sur la directive européenne sur la transparence fiscale, elle est l'une des nombreuses personnalités politiques à réagir au communiqué du CCFD-Terre Solidaire, d'Oxfam France et de Transparency International France affirmant que le document précisant la position française a été « rédigé en partie par le MEDEF »[42].

L’eurodeputée en 2020.

Le 8 mars 2020, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, elle arbore la tenue de Rosie la riveteuse (image de la pop culture américaine utilisée par les militantes féministes)[42]. Le 25 novembre 2020, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, elle déroule dans l'hémicycle une banderole recensant les victimes de féminicides en France au cours de l’année 2020 et prononce tous les noms de ces 132 femmes[43].

Elle est à l’initiative d’une proposition de directive européenne sur le devoir de vigilance européen dans l’objectif de rendre juridiquement responsables les multinationales qui commettent des violations des droits humains ou détruisent l’environnement dans leurs chaînes d'approvisionnement[44].

En février 2021, elle réclame davantage de transparence lorsque des contrats relatifs aux vaccins contre le covid-19 sont rendus publiques aux députés européens[45]. Le 19 mai 2021, Manon Aubry et le groupe de la Gauche obtiennent le vote au Parlement européen d’un amendement en faveur de la levée des brevets sur les vaccins contre le COVID[46].

En avril 2023, elle interpelle le Premier ministre du Luxembourg au Parlement européen qu’elle accuse d’être à la tête d’ « un paradis fiscal qui organise au cœur de l’Europe un vol en bande organisée »[47].

En janvier 2024, elle est à nouveau désignée tête de liste LFI pour les élections européennes de 2024[48].

Prises de position

Invasion de l'Ukraine par la Russie

En 2024, elle défend une issue diplomatique à la guerre d'invasion de la Russie sur l'Ukraine, appelant à négocier avec Vladimir Poutine, et envisageant un référendum sur les territoires occupés par la Russie[49].

Résultats électoraux

Élections européennes

Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où elle est tête de liste.

AnnéePartiCirconscriptionVoix%RangSièges
2019FIFrance entière1 428 5486,315e
6  /  79

Publications

Filmographie

Elle fait une brève apparition dans la série télévisée franco-germano-belge (saison 3) Parlement (2023), où elle interprète son propre rôle de députée européenne.

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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