Mythologie lettone

La mythologie lettone est la mythologie du peuple letton avant sa christianisation au XIIIe siècle. Elle contient un panthéon composé de dieux, déesses, démons, mais aussi de « mères ». Les deux divinités principales sont Dievs et Laima. La mythologie lettone est abondamment évoquée par les chansons traditionnelles, les dainas.

Célébration de la fête de Meteni en 2020

Saisons et fêtes principales

Les Lettons divisaient leurs années en huit saisons. Le passage d'une saison à la suivante était marqué par une fête.


Calendrier mythologique letton
Saison moderneÉquivalent lettonFêtes : de début - de fin
HiverTemps de la froidure (« Ziemas laiks »)Ziemassvētki – Meteņi
HiverTemps de la glace (« Sērsnu laiks »)Meteņi – Lieldienas
PrintempsTemps du renouveau (« Pavasara laiks »)Lieldienas – Jurģi
PrintempsTemps des semailles (« Sējas laiks »)Jurģi – Jāņi
ÉtéTemps du battage (« Siena laiks »)Jāņi – Māras
ÉtéTemps de l'automne (« Rudens laiks »)Māras – Miķeļi
AutomneTemps des esprits (« Veļu laiks »)Miķeļi – Mārtiņi
AutomneTemps des frimas (« Ledus laiks »)Mārtiņi – Ziemassvētki

Autres fêtes mineures

  1. "Barbes Diena" ou "Barbanas Diena" - 1er décembre : Célébration de la fertilité des agneaux et des brebis. L'usage d'aiguilles ou d'autres objets pointus était interdit ce jour-là. On mangeait des boulettes. Différents rituels visaient à garantir la santé et la fertilité des moutons.
  2. "Zvaigznes diena" (Jour de l'étoile) ou "Pagānu Svētdiena" (Dimanche païen)- 6 janvier
  3. "Teņa diena"(Jour des messieurs) ou "Zirgu Diena" (Jour des chevaux ) - célébré le 17 janvier[1] encore nommé : "Tuņņa diena" ou "Tanis diena" ou "Tenīša diena" ou "Cūkaušu diena" ou "Kunga diena" était un jour sacré, en l'honneur des cochons. Le christianisme a récupéré cette fête sous couvert de la Saint-Antoine. Une tête de cochon était placée sur un rocher pour protéger les hommes du tonnerre et de la foudre. Au déjeuner, on mangeait de la tête et des pieds de cochon ; les restes étaient brûlés à l'endroit où les cochons seraient élevés l'année suivante. Pendant la journée, les citadins chantaient la fertilité du cochon. Semer et se livrer aux travaux d'aiguille était interdit, ainsi que boire chez soi. Un jour brumeux était réputé annoncer des inondations, alors qu'un jour ensoleillé annonçait de bonnes moissons et un jour sec annonçait la sécheresse.
  4. "Vēja diena" (Jour du vent) dit aussi selon les régions "Sveču diena"[2], "Svecaine", "Grabenīca", "Groninica", "Govju diena", "Murkšķu diena", "Ziemas Māras diena"- 2 février : aucune festivité n'était prévue, mais les rituels étaient destinés à calmer les ardeurs du vent lors de l'été à venir. Il est déconseillé aux femmes de se peigner les cheveux, de faire cuire du chou et de manipuler les aiguilles. Celui qui veut passer une année heureuse doit manger beaucoup et beaucoup rire[3].
  5. "Biezputras Diena" (Jour du gruau) - 4 février : Célébré le dimanche avant Meteni. Le gruau non consommé était amené dans les collines pour nourrir les bergers pendant tout l'été. Le gruau est en fait remplacé par de l'eau. Un nouveau berger est initié en transportant la jarre d'eau dans les collines, puis il est trempé dans l'eau.
  6. "Agatas diena" (Jour d'Agathe) - 5 février. On ne devait pas travailler de ses mains. On bénissait le pain, l'eau et le sel. On accrochait sous le toit un sac de sel béni pour protéger la maison de l'incendie. On croyait qu'avec du pain bénit le jour d'Agathe on pouvait étendre l’incendie, en faisant trois fois le tour de la maison et en jetant le morceau de pain dans les flammes[4].
  7. "Pelnu diena" ou "pelnu trešdiena" (Jour de cendres) - (entre le et le ) septième mercredi avant les Pâques. Ce jour est lié aux déménagements. Quand le jeune couple part s'installer ailleurs, ils emportent avec eux les cendres de la cheminée de la maison de leurs parents. Dans le sens plus prosaïque, on saupoudrait de cendres les animaux de la ferme pour éloigner les parasites.
  8. "Jurģu Diena" (Jour de Grégoire), fête mineure célébrée le 12 mars, équivalente au Jour de la marmotte. Si un renard émergeait de son terrier, cela indiquait le début du printemps, sinon il fallait attendre deux semaines de plus.
  9. "Kustoņu diena" (Jour des alouettes) était célébré le 17 mars. Afin de se préserver des insectes et des reptiles, cette journée devait être exempte d'activités liées aux plantations. Le moulin à farine devait tourner neuf fois dans la matinée, pendant que les alouettes étaient amenées depuis les maisons afin de se prémunir contre les insectes pendant l'été. Étendre les toiles était interdit car cela était censé attirer les loups. Broder ou coudre était aussi interdit, car sinon les vers pouvaient infester les moissons et les taupes creuser leurs trous. Cette célébration portait d'autres noms, dont tardivement "Ģertrūdes diena" (Jour de Gertrude).
  10. "Bindus Diena" (Jour des créatures), fête mineure célébrée le 18 mars, Elle fut ultérieurement renommée "Binduļa diena", en l'honneur du saint Benoît de Nursie. Cette fête fut d'abord associée aux insectes, dans le prolongement du "Kustoņu diena" (Jour des alouettes) célébré la veille. Puis elle se singularisa : Tout le monde devait être éveillé avant le lever du soleil; l'eau ne devait pas être versée dans les granges. Le dos des vaches et les caves devaient être lavés. Les ours sont censés se réveiller ce jour-là puis se rendormir. Entrer le bois ce jour-là amène les serpents dans la maison. Les averses, les brindilles et la paille attireront aussi les serpents. Les pommes de terre et les choux ne doivent pas être plantées ce jour-là. Les autres noms de cette fête sont Binduļa diena, Benedikta diena, Bimbuļu diena.
  11. "Pavasara māra" - 25 mars
  12. "Urbanas diena" était une fête qui se tenait le 25 mai, le jour le plus propice pour semer l'avoine, l'orge, le lin et les concombres. Les pommes de terre, cependant, n'étaient pas plantées ce jour-là. Un jour ensoleillé signifiait une récolte saine, selon la croyance locale.
  1. "Septiņu gulētāju diena" (Jour des sept dormeurs) - 27 juin S'il pleut, il pleuvra encore sept jours d'affilée. Si sept jours plus tard il n'arrête pas de pleuvoir, la pluie va s'enchaîner sur sept semaines encore[5].
  2. "Pētera diena" ou "Lapu diena", "Pērkona diena", "Zibens diena" - 29 juin S'il pleut, il va pleuvoir jusqu'au jour de Anna 26 juillet. Mais si le coucou arrête de chanter avant ce jour, l'automne sera ensoleillé.
  3. "Septiņu brāļu diena" (Jour des Sept frères) - 10 juillet. S'il pleut, il pleuvra sept semaines d'affilée[6].
  4. "Labrenča diena" (?), le 10 août.
  5. "Bērtuļa Diena" célébré le 24 août, servait à commémorer l’ensemencement du seigle et le premier jour de la saison des champignons. Ce jour-là, il portait malheur de verser de l'eau à l'intérieur des granges, et la pluie démarrerait des incendies[réf. souhaitée].

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Lien externe

Bibliographie

  • Michel Jonval, Les chansons mythologiques lettones, Riga, 1929, et Librairie Picart, Paris, 1929
  • Philippe Jouet, Religion et mythologie des Baltes, Paris, 1989
  • Nissendorf, Légendes mythologiques lataviennes, 1892-1893
  • (en anglais) Calin, Didier. "Indo-European Poetics and the Latvian Folk Songs" - https://www.academia.edu/48970984/Indo_European_Poetics_and_the_Latvian_Folk_Songs
🔥 Top keywords: