Offensive sur Rafah
L'offensive sur Rafah est une offensive lancée par Israël dans la ville de Rafah, la zone la plus méridionale de la bande de Gaza, dans le cadre de l'offensive terrestre israélienne faisant suite à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023. À la suite d'une attaque au mortier du Hamas à Kerem Shalom, qui a tué trois soldats israéliens[6], Tsahal entre dans la ville le [7], prenant le contrôle du poste-frontière de Rafah[8].
Date | Depuis le |
---|---|
Lieu | Rafah, Bande de Gaza |
Issue | En cours |
Israël | Hamas Jihad islamique palestinien FPLP[1] |
Mohammed Shabana (he) |
Tsahal 3 000 à 5 000 soldats[2] | Chambre des opérations conjointes de la résistance palestinienne |
> 180 tués (selon Israël)[5] |
Civils :
Au moins 171 tués[3]
Environ 1 million de déplacés internes[4]
Guerre Israël-Hamas de 2023-2024
Batailles
Chronologie
Attaques et massacres
- Festival de musique de Réïm
- Netiv HaAsara
- Alumim
- Be'eri
- Ein Hashlosha
- Holit
- Kfar Aza
- Kissoufim
- Nahal Oz
- Nir Oz
- Nirim
- Nir Yitzhak
- Jabaliya
- Al-Shati
- Tour Hajji
- Évacuations de Gaza
- Poste de frontière d'Erez
- Hôpital Al-Ahli Arabi
- École de l'UNRWA
- Église Saint-Porphyre
- Convoi médical d'Al-Shifa
- Camp de réfugiés de Maghazi
- École Al-Buraq
- Convoi humanitaire d'Al-Rashid
Voir aussi
Contexte
En , le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé son intention d'envahir la ville de Rafah où s'entassent 1,4 million de réfugiés palestiniens et a intensifié ses frappes aériennes en conséquence[9].
Israël affirme que pour atteindre son objectif de destruction du Hamas, il faut anéantir les derniers bataillons encore présents dans la ville[10].
Le , Israël ordonne l'évacuation des Palestiniens de quartiers de Rafah « vers la zone humanitaire élargie d'al-Mawasi »[11]. L'ordre est donné à la suite d'une attaque au mortier du Hamas à Kerem Shalom, qui a tué trois soldats israéliens[6].
Opération
Le , avant et pendant l'offensive, l'aviation israélienne frappe Rafah à au moins 50 reprises[12]. Le footballeur Mahmoud Osama Al-Jazzar est tué lors d'un de ses bombardements[13]. Dans la journée, lors d'une invasion limitée, Tsahal entre dans la banlieue de Rafah et s'approche du poste-frontière de Rafah et de la frontière égyptienne[7],[14]. Selon l'armée israélienne, 20 hommes armés du Hamas sont tués au cours de l'opération et trois tunnels importants sont découverts au cours de l'opération, en plus de la destruction d'une véhicule chargé d'explosifs[15],[16]. Le matin du , Israël s'empare du poste-frontière[17]. Le Hamas bombarde le poste-frontière de Kerem Shalom depuis Rafah[15]. Selon le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, l’opération ne s’arrêtera que si le Hamas est éliminé ou les otages libérés[18]. La brigade Guivati s'empare séparément de la partie de la route Salah ad-Din, à l'est de Rafah, au cours d'une opération nocturne[19].
Selon Haaretz, le contrôle du passage sera confié à une entreprise privée et l'opération limitée est destinée à exercer une pression sur le Hamas[20]. John Kirby, coordinateur des communications stratégiques du Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche, confirme l'opération mesurée d'Israël et affirme qu'elle vise à empêcher la contrebande d'armes et d'argent dans la bande de Gaza, tout en permettant la reprise des négociations pour la libération des otages et la mise en place d'un cessez-le-feu[21].
Le , le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, déclare : « Jusqu'à présent, nous avons tué plus de 180 terroristes dans la ville »[5].
Le , l'aviation israélienne bombarde le bunker souterrain du commandant de la brigade de Rafah, Mohammed Shabana (he), sans être sûr d'être parvenu à le tuer[22].
Réactions internationales
La communauté internationale met en garde contre une crise humanitaire encore plus grande en cas d'offensive sur Rafah[23].
Le , l'Afrique du Sud dépose une nouvelle requête devant la Cour internationale de justice (CIJ), pointant que l'offensive israélienne prévue à Rafah « constituerait une violation grave et irréparable de la Convention sur le génocide »[24],[25].
L'Égypte, préoccupée par une éventuelle crise des réfugiés, renforce la sécurité à sa frontière et entame la construction d'une zone fortifiée dans le Sinaï pour accueillir un éventuel afflux de déplacés[26].
Le , la France rappelle « sa ferme opposition à une offensive israélienne sur Rafah », rappelant que « le déplacement forcé d’une population civile constitue un crime de guerre au sens du droit international »[27].
Dans le même temps, les États-Unis réaffiement qu'une invasion de Rafah serait une « erreur » sans un « plan humanitaire crédible et applicable » pour protéger les civils qui s'y abritent[28].
Le , un arrêt de la CIJ ordonne à Israël de mettre fin à l'offensive militaire sur Rafah[29]. Cependant, d'après deux des juges l'ayant voté et les deux juges s'y étant opposés, cet arrêt n'empêche pas Israël de poursuivre ses opérations militaires à Rafah « du moment qu'il remplit ses obligations vis-à-vis de la Convention sur le génocide » et qu'il n'amène pas « des conditions de vie susceptibles d'entraîner [la] destruction physique de tout ou partie » des Palestiniens de Gaza[30],[31].