Orange du Cambodge

L'Orange du Cambodge, en vietnamien Cam sành est un tangor, une grosse orange verte hybride entre mandarine et orange douce[1]. Elle est originaire du Viêt-Nam et appartient au groupe des mandarines King (Citrus nobilis Loureiro = Citrus reticulata Swingle) créé par Webber en 1948.

Dénomination

Elle est d'abord connue sous le nom de Cam Sang, en 1816 le Dictionnaire d'histoire naturelle écrit « CAM-SANG. Espèce d'orange qui croît dans le Tonquin, et qu'on regarde comme une des meilleures qui soient connues »[2]. Le nom d'orange du Cambodge est mentionné en 1895 par le Bulletin du Muséum dans une étude de Guillaumin : Mandarine, King of Siam, Orange du Cambodge[3]. En 1899, Le Dictionnaire annamite-français, article Cam Oranger, orange, cite : « Cam sành : le nom d'une grosse orange verte et rugueuse dite orange du Cambodge »[4]. Le terme Sành, « terre cuite », pourrait provenir du fait que de la pulpe est souvent sanguine, couleur de terre cuite.

Trois types d'oranges douces Trai cam sont mentionnées au Viet-nam : cam sành, orange du Cambodge ; cam hong mât, orange rouge sucrée ; cam tàu, orange de Chine[5]. Paul Hubert (1912) la classe dans les Citrus nobilis connus en Annam sous le nom de cam sanh et la mandarine ordinaire sous celui de cam kuit ; la variété deliciosa est dite kuit-tau. Il indique qu'on la rencontre aussi en Cochinchine, qu'elle est non aplatie et plus grosse que la mandarine ordinaire[6].

Le tangor Kunenbo est parfois donné comme synonyme, il s'agit d'un fruit proche[7] mais issu de C. maxima.

Taxonomie

L'espèce C. nobilis a été discutée, un taxon orange-mandarine (C. nobilis deliciosa[8]) a été proposé[9]. Auguste Chevallier (1921, qui a travaillé avec Merrill) note à son sujet « C'est bien l'espèce décrite par Loureiro sous le nom de Citrus nobilis qui existe au Tonkin. Les fruits dépassent facilement huit centimètres de diamètre. L'embryon est blanc, non vert : aussi pensons-nous que des confusions ont eu lieu, quand on a vu dans cette orange une mandarine »[10]. Tanaka le classe comme C. nobilis[11]. De nos jours les citrus x nobilis sont synonymes de Citrus reticulata[12] et on trouve aussi King considéré comme C. x aurantium[13].

Swingle considère King comme un tangor[11]. Ce groupe d'hybrides qui a donné des cultivars appréciés et utilisés par les obtenteurs : orange Temple, Umatilla, Kiyomi (très utilisé au Japon), le Setomi (Yoshiura ponkan x Kiyomi), Ortanique, Murcott, Iyokan, Miyauchi, Othani iyo et le King of Siam[14].

Orange du Cambodge - Cam sanh

King

King of Siam est un cultivar (variété SRA 166) obtenu par semis suite à l'importation de graines d'un fruit envoyé de Saïgon en Californie (1880[15]) par H.S. Magee[16]. Eugène Poilane qui donne une description des oranges vietnamiennes indique que « Reine du Siam » est synonyme de Cam sành[17], d'où le nom en anglais, souvent réduit à King, mandarine King. Deux accessions sont référencées King Tangor CRC 303[18] et CRC 3845 dans la collection de Riverside[19].

King a été utilisée dans les croisements en vue de l'obtention de variétés nouvelles : Siamelo (King x C. paradisi)[20] et aux USA les célèbres mandarine Encore (King x Willowleaf), mandarine Honey (King x Willowleaf)[21], Kinnow et mandarine Wilking (King x Willowleaf).

Description

Sur un marché

L'arbre est de taille moyenne, inerme, avec des grandes feuilles. Il est productif et moyennement résistant au froid (moins que de nombreuses mandarines)[18].

Le fruit est gros (150 à 250 g), 5 pépins ou davantage, avec une peau épaisse pour une mandarine, de couleur orange, rugueuse à parfois verruqueuse[22] moins facile à peler que les mandarines habituelles. La pulpe est savoureuse. L'orange du Cambodge a besoin de chaleur pour que les fruits arrivent à maturité avec de bonnes qualités gustatives[23] (en 1993, King of Siam avait donné un très bon résultat dans une étude de culture de mandarines en climat tropical, à Njombé)[24].

Culture in vitro

Do Tien Phat et al. ont obtenus d'excellents résultats dans la régénération par induction multi-pousses in vitro (2007)[25].

Utilisation

Outre la consommation en frais qui est promue (création d'une marque[26], stratégie de culture durable[27]), on en fait au Viêt-Nam un cidre d'orange par fermentation du jus[28], en 2021 une sélection de levures visant à obtenir un cidre de bonne qualité a été publiée[29].

Notes et références

Articles connexes

Voir aussi

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