Pantsir

système antiaérien russe courte à moyenne portée
(Redirigé depuis Pantsir S-1)

Le Pantsir (en russe : carapace, Code OTAN SA-22 Greyhound) est un véhicule antiaérien de courte à moyenne portée fabriqué par le complexe militaro-industriel de la Russie. Le premier prototype est construit en 1994.

Pantsir
Панцирь
Image illustrative de l’article Pantsir
Caractéristiques de service
TypeVéhicule antiaérien
système de défense antiaérienne rapprochée
ServiceDepuis 2008
ConflitsGuerre civile syrienne
Deuxième guerre civile libyenne
Guerre du Donbass
Invasion de l'Ukraine par la Russie
Production
ConcepteurKBP Instrument Design Bureau
Année de conception1990
ConstructeurUlyanovsk Mechanical Plant
Production200 en 2014
VariantesPantsir-S (prototype), Pantsir-S1, Pantsir-S1-O (oU Pantsir-S1E), Pantsir-S2
Caractéristiques générales
Équipage3
Longueur8.15 m
Largeur2.47 m
Armement
Armement principal95Ya6 séries (missile de base), 95YA6-2/M, 23Ya6 missile (Domestique) 57E6 (Export), 57E6-E (Exportation améliorée)
Armement secondaire2 canons jumelés 2A38M de 30mm
Mobilité
Moteurdiesel Ural-745.10
Puissance290 chevaux
Vitesse sur route90 km/h
Autonomie800 km

Développement

Le développement du Pantsir-S a commencé en 1990 en tant que successeur prévu du 2K22 Toungouska. Un prototype a été achevé en 1994 et présenté au MAKS-1995. Le programme s'est rapidement heurté à des difficultés qui ont entraîné l'arrêt du financement. Cependant, KBP a poursuivi le développement du programme en utilisant ses fonds propres. Cela a entraîné une refonte complète des systèmes de tourelle et de radar et la suppression de tout équipement plus ancien que le Toungouska[1].

Des essais de tirs réels ont eu lieu en juin 2006 au champ de tir de Kapoustine Iar (en), dans la région d'Astrakhan, en Russie. La dernière série de tests avant la livraison en mai 2007 à Kapustin Yar comprenait une marche forcée de 250 km vers une position de lancement non préparée simulant l'accomplissement d'une mission de défense aérienne typique.

Le système de missiles de défense aérienne Pantsir-S1 a été adopté pour le service avec les forces terrestres russes en novembre 2012. Le Pantsir-S2 modernisé est entré en service en 2015[2].

Les Pantsir sont en partie construits à Toula dans l'usine de la compagnie Shcheglovsky Val[3].

Présentation et caractéristiques

Le cœur du système est constitué de la tourelle qui porte le radar à antenne à balayage électronique, les canons antiaériens et les conteneurs lance-missiles. Il a d'abord été monté sur un châssis de BMP-2 et ne possédait pas de systèmes aussi évolués que la version actuelle montée sur un châssis à roues KamAZ-6560 8x8.

Le système comprend plusieurs éléments :

  • une cabine blindée destinée au contrôle ;
  • une case à équipements également blindée ;
  • la tourelle comportant deux canons indépendants de 30 mm, quatre blocs de 3 conteneurs à missiles ainsi que l'équipement radar et optronique également indépendants ;
  • une système d'imagerie thermique.

Le Pantsir peut faire feu en roulant à vitesse réduite, mais il est doté de vérins qui le stabilisent pour le tir aux canons. Ceux-ci sont des 2A42M de calibre 30 mm, qui équipent également le Toungouska. Les missiles sont des 57E6 d'un poids de 74,5 kg au lancement, la portée est de 20 km et l'altitude de 15 m à 15 000 m.

À l'aide d'un système de liaison de données numériques, jusqu'à six véhicules de combat Pantsir peuvent fonctionner dans différents modes :

  • opération de combat autonome : toute la séquence de combat, de la détection d'une cible à son engagement, est remplie par un seul véhicule de combat Pantsir-S1 sans utiliser d'autres ressources ;
  • fonctionnement au sein d'une batterie (« maître-esclave ») : un Pantsir fonctionne à la fois comme véhicule de combat et comme poste de commandement « maître » ; trois à cinq véhicules de combat Pantsir-S1 agissant comme « esclaves » reçoivent des données de désignation de cible du « maître » et remplissent ensuite toutes les étapes de l'opération de combat ;
  • opération au sein d'un poste de commandement : le poste de commandement envoie des désignations de cible aux véhicules de combat Pantsir-S1 qui exécutent ensuite l'ordre reçu ;
  • fonctionnement au sein d'une batterie avec poste de commandement et radar d'alerte précoce : le poste de commandement reçoit une image de la situation aérienne d'un radar d'alerte précoce connecté et envoie des désignations de cible aux véhicules de combat Pantsir-S1 qui exécutent ensuite l'ordre reçu.
Utilisation du Pantsir par les forces russes

Son but est la protection des cibles ponctuelles et de zones civile et militaire, l'accompagnement des troupes motorisées ou mécanisées jusqu'au niveau régimentaire ou comme atout défensif des systèmes de défense aérienne de rang supérieur comme le S-300/S-400. Le système a la capacité d'intercepter des missiles de croisière et balistiques.

Historique opérationnel

L'armée israélienne aurait détruit un système Pantsir des forces armées syriennes en 2018[4].

Cabine du Panstir

En Syrie, des drones turcs ont détruit des systèmes Pantsir appartenant aux forces d'Assad pendant la guerre civile syrienne début 2020, lors de l’offensive de Maarat al-Nouman et Saraqeb. Ces destructions ont été pour la plupart filmées[5].

Au moins neuf systèmes Pantsir[6], livrés par les Émirats arabes unis aux forces de Haftar, ont été détruits durant le premier semestre 2020 en Libye par des drones turcs fournis par la Turquie au gouvernement el-Sarraj durant la deuxième guerre civile libyenne. D'autres ont encore été capturés avec leur manuel d'utilisation[7],[8].

Selon les forces turques, un total de huit sont détruits en Syrie et quinze en Libye début [9].

En , un système de défense Pantsir-S1 a été récupéré intact par les forces gouvernementales libyennes et remis aux forces américaines qui l'ont ensuite transporté par avion cargo en Turquie afin de l'étudier conjointement[10],[11]. Les Russes essayent de minimiser cet événement en expliquant qu'il s'agissait d'une version d'exportation qui serait dépourvue de certains composants confidentiels, et notamment d'une base de données d'identification ami ou ennemi[12].

Une batterie est déployée début 2022 par les forces russes en Biélorussie[13].

Le Pantsir est déployé en Ukraine par les forces russes, au moins 13 sont perdus, détruits ou abandonnés. Les Russes publient une vidéo de son utilisation ou l'on voit via l'imagerie thermique du Pantsir un missile tiré par ce dernier abattre une cible aérienne. Selon les russes cette cible serait un missile AGM-88 HARM[14].

En service

  • Algérie : 38 Pantsir-S1 en 2023[15].
  • Birmanie : un nombre inconnu de systèmes, commandés en 2021[16].
  • Émirats arabes unis : 50 Pantsir-S1 livrés dont 42 opérationnels en 2022 après les livraisons aux Libyens[17]. Le contrat a été signé en 2009 pour une valeur de 734 millions de $ et comprenait la livraison de 1 000 missiles, les livraisons ont pris fin en 2013[18]. Des discussions seraient en cours pour la modernisation ou l'acquisition de systèmes supplémentaires[19].
  • Éthiopie : Nombre inconnu de systèmes, dévoilé en 2019[20]. Estimation de 6 véhicules opérationnels en 2022[21]
  • Guinée équatoriale : Au moins 2 systèmes commandés à la Russie en 2017[22].
  • Iran : plus de 10 systèmes en 2012[23].
  • Irak : 48 systèmes commandés en 2012, livraison à partir d'. 24 systèmes opérationnels en 2023[24].
  • Jordanie[25] :
  • Libye : Transférés par les EAU aux forces du maréchal Haftar, plusieurs ont été détruits, un système a été capturé. Les Pantsir Libyens ont détruit 2 drones MQ-9 reaper[26],[27]. Au moins 4 systèmes opérationnels en 2022.
  • Oman : 12 véhicules en 2012[28].
  • Russie : 110 Pantsir-S1 et S2 unités en service en [29]. 24 systèmes ont été livrés dans le dernier quart de 2017[30], avec 6 de plus au début 2018[31].
  • Serbie : en 2020, de 2 à 6 systèmes devraient être livrés, le premier l'étant en [32], la Serbie est le premier pays européen à recevoir un tel équipement[33].
  • Syrie : 36 à 50 en commande, contrat signé en 2006 dans le cadre d'un contrat global d'une valeur d'environ 1 milliard de US$. Les livraisons ont commencé en . "Jane's Defence Weekly" a indiqué en que 50 systèmes ont été commandés par Damas, et qu'au moins 10 de ces Pantsir-S1 seront envoyés en Iran à la fin de 2008. Selon "Jane's Defence Weekly", l'Iran serait le principal bailleur de fonds de cette commande, et paierait la Syrie pour son rôle d'intermédiaire. Ces livraisons ont été niées catégoriquement par de nombreux officiels russes de haut rang, y compris le vice-premier ministre Sergei Ivanov.

Variantes

Système Pantsir sur un châssis blindé à chenilles

Pantsir-S1 - Version de base

Pantsir-S1M - Version améliorée et version à l'export

Pantsir-M/EM - version navale

Pantsir-S2/S2E - Version améliorée

Pantsir-SM - Version longue portée.

Pantsir-SA - Version arctique

Voir aussi

Galerie Photos

Un Vityaz DT-30PM russe porteur de Pantsir S-1 en camouflage arctique en 2017.
Système Pantsir sur un camion KamAZ-6560
Détail de la tourelle.
Missile 57E6 tiré par le Pantsir.

Notes et références

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