Philippe (roi des Belges)

septième roi des Belges

Philippe
Illustration.
Philippe de Belgique en 2021.
Titre
Roi des Belges
En fonction depuis le
(10 ans, 9 mois et 5 jours)
Premier ministreElio Di Rupo
Charles Michel
Sophie Wilmès
Alexander De Croo
PrédécesseurAlbert II
Prince héritier de Belgique

(19 ans, 11 mois et 12 jours)
MonarqueAlbert II
PrédécesseurAlbert, prince de Liège
SuccesseurÉlisabeth, duchesse de Brabant
Biographie
Titre completVoir Titulature
DynastieMaison de Belgique
Nom de naissancePhilippe Léopold Louis Marie de Belgique
Date de naissance (64 ans)
Lieu de naissanceLaeken (Belgique)
NationalitéBelge
PèreAlbert II
MèrePaola Ruffo di Calabria
ConjointMathilde d'Udekem d'Acoz
EnfantsÉlisabeth de Belgique, duchesse de Brabant
Gabriel de Belgique
Emmanuel de Belgique
Éléonore de Belgique
HéritierÉlisabeth (depuis 2013)
ReligionÉglise catholique
RésidenceChâteau de Laeken (Belgique)

Signature de Philippe

Philippe (roi des Belges)
Rois des Belges

Philippe (en néerlandais : Filip ; en allemand : Philippe), né le au château du Belvédère à Bruxelles, est, depuis le , le septième roi des Belges.

Fils aîné du roi Albert II et de la reine Paola, il devient roi en prêtant serment devant les chambres réunies, en néerlandais, français et allemand, après l'abdication de son père selon l'annonce faite par ce dernier le .

Jeunes années

Naissance et famille

Né le au château du Belvédère, le prince Philippe est baptisé un mois plus tard, le en l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg de Bruxelles[1]. Son parrain est son grand-père paternel le roi Léopold III, sa marraine est sa grand-mère maternelle, la princesse italienne Luisa Ruffo di Calabria[2]. Son prénom rend hommage à son trisaïeul, Philippe de Belgique, comte de Flandre, frère du roi Léopold II[3].

Scolarité et études

Le prince Philippe effectue en français ses études primaires et ses trois premières années secondaires au collège Saint-Michel d'Etterbeek. Il est ensuite interne pendant ses trois dernières années d'humanités en néerlandais à l'abbaye de Zevenkerken à Sint-Andries, Bruges[4].

Formation militaire

De 1978 à 1981, le prince Philippe suit des cours à l'école royale militaire de Bruxelles avec la 118e Promotion Toutes Armes[5]. Nommé sous-lieutenant en 1980, le prince reçoit ses ailes de pilote de chasse des mains du roi Baudouin le [5]. Après la force aérienne, il rejoint la force terrestre à l'École du régiment Para-Commando[5].

Études en sciences politiques

Après sa formation militaire, il séjourne deux mois au Trinity College de l'université d'Oxford et poursuit ses études à partir de à la Graduate School de l'université Stanford en Californie. Le , il y obtient le diplôme de master of Arts en sciences politiques[6]. À partir de , il reçoit une dotation publique pour pouvoir s'entourer de ses propres conseillers en plus de ceux de son père ou de son oncle. Elle s'élève à 14 millions de francs belges par an[7].

Il est promu lieutenant-général et vice-amiral, en 2010[8].

Prince héritier de Belgique

Mort du roi Baudouin

Le prince Philippe, en 2008.

À la suite du décès du roi Baudouin le et de l'accession au trône de son père le suivant, Philippe devient prince héritier et reçoit le titre de duc de Brabant[9]. Il succède à son père à la présidence d'honneur de l'office belge du commerce extérieur (OBCE). À la suite de la régionalisation partielle du commerce extérieur et la disparition de l'OBCE, le prince Philippe est nommé président d'honneur de la nouvelle agence pour le commerce extérieur, le [10].

Sénateur de droit

Comme le veut la coutume, le prince héritier prête serment le comme sénateur de droit[6] et y est rejoint quelques années plus tard par sa sœur, la princesse Astrid et son frère, le prince Laurent. Chaque année, il préside plusieurs missions économiques de plusieurs jours à l'étranger. La présence du fils du roi à la tête d'une délégation facilite la signature de contrats et donne une couverture médiatique plus importante pour les entreprises belges, en premier lieu dans les pays visités[11]. En Belgique même, il visite des usines ou des sociétés, rencontre des patrons et s'intéresse aux projets économiques du gouvernement.

Engagements officiels

D' à , le prince Philippe assume la présidence du Conseil national du développement durable, qui avait vu le jour à la suite de la conférence de Rio. Lorsqu'en 1997, cette institution s'est transformée en conseil fédéral du développement durable, il en accepta la présidence d'honneur[12]. En , il présida avec le premier ministre Guy Verhofstadt la délégation belge au sommet des Nations unies sur le développement durable à Johannesbourg en Afrique du Sud[12].

Le , il lance le fonds prince Philippe, qui a pour mission de contribuer à entretenir un dialogue permanent entre les trois communautés de Belgique. Il vise à favoriser des échanges, des rencontres et un dialogue entre des groupes de citoyens (principalement des écoles), afin de stimuler une plus grande reconnaissance mutuelle dans le respect de la spécificité et de la culture de chacun[13]. Le fonds Prince Philippe connaît beaucoup de succès.

Depuis 2000, le prince Philippe accorde son haut patronage à l'ONG Plan International Belgique. En 2002, il reçoit le titre de docteur honoris causa de la Katholieke Universiteit Leuven. Le prince est aussi le président d'honneur de la Fondation polaire internationale, de l'Amicale nationale Para-Commando et de Bio, une société belge d'investissement pour les pays en voie de développement.

En 2004, Philippe (âgé de 44 ans) réussit ses examens pratiques de pilote d'hélicoptère à la base aérienne de Brustem à bord de son propre appareil, un Robinson R44 rouge immatriculé OO-PFB. Parmi ses autres passions : l'astronomie, les sciences et la philosophie[réf. nécessaire].

Roi des Belges

Abdication du roi Albert

Le couple royal lors de l'avènement du roi Philippe, le 21 juillet 2013.

Des rumeurs couraient régulièrement sur l'éventuelle abdication du roi Albert II et l'accession du prince Philippe au trône de Belgique. Dans son édition du , le journal Le Soir évoque même une abdication le , et par la même occasion l'accession au trône du duc de Brabant.

Le , lors d'une allocution radiotélévisée[14],[15], le roi Albert II s'adresse à la population et annonce sa décision d'abdiquer le , à la suite de quoi Philippe lui succédera comme roi des Belges en prêtant serment devant les Chambres réunies.

Accession au trône

Le , Albert II abdique et Philippe devient le septième roi des Belges.

Évolution de popularité

Un sondage réalisé un mois après son arrivée sur le trône annonce que deux Belges sur trois ont une perception positive du nouveau souverain, avec une popularité en forte hausse, y compris en Flandre[16],[17]. Après cinq années de règne, un peu moins de la moitié des Belges trouve que le couple royal aurait « modernisé la monarchie »[18].

Pandémie de Covid-19

Lors de la pandémie de Covid-19 en Belgique, le roi et sa famille montrent leur soutien au peuple en offrant des masques à la population, en apportant des fleurs et des gâteaux aux personnes âgées, en les soutenant par des messages écrits, via Skype ou par des discours[19],[20],[21],[22],[23]. Au début de la pandémie et dans un contexte de pénurie de masques, il intervient personnellement auprès de l'homme d'affaires chinois Jack Ma qui offre 500 000 masques aux Belges[24].

Relations belgo-congolaises

Le , à l'occasion des soixante ans de l'indépendance de la République démocratique du Congo, le Roi adresse une lettre au président congolais Félix Tshisekedi à travers laquelle il exprime ses « plus profonds regrets » concernant l'époque coloniale (Congo belge et avant lui État indépendant du Congo)[25]. Il s'agit de la première fois que les plus hautes instances politiques belges font un pas vers une reconnaissance des erreurs et atrocités durant cette période. Ce geste est salué par les autorités politiques belges et congolaises[26],[27].

Le 8 juin 2022, le roi Philippe réitère ses « plus profonds regrets pour les blessures » infligées à l'ex-Congo belge durant la période coloniale lors d'un discours prononcé à Kinshasa, sur l'esplanade du Parlement. Lors de ce deuxième voyage, le roi s'est rendu au Musée national de la République démocratique du Congo (MNRDC), où il aborde la question de la restitution d'objets d'art emportés durant l'époque coloniale estimé à environ 84 000[28]. À cette occasion, le souverain prête pour une durée illimitée au musée un masque géant appelé kakuungu, qui était utilisé pour des rites d'initiation et de guérison de l'ethnie Suku, exposé préalablement au Musée royal de l'Afrique centrale de Belgique[29]. Dans un contexte de tension dans l'est du pays de la RD du Congo avec son pays voisin, le Rwanda, le roi Philippe évoque « l'intégrité territoriale du Congo (…) et l'instabilité à l'est où règnent trop souvent une violence inhumaine et l'impunité »[30].

Voyages à l'étranger et relations internationales

À l'instar de son père, le roi Philippe effectue, après six visites officielles dans les pays limitrophes en 2013 et 2014, plusieurs visites d'État à partir de 2015. Les visites d'État, ainsi que le souligne l'historien Vincent Dujardin, présentent un caractère solennel qui n'advient qu'une fois par règne[31]. En retour, le roi reçoit également en Belgique la visite de chefs d'État étrangers[32].

Mariage et descendance

Mathilde d'Udekem d'Acoz.

Philippe de Belgique épouse civilement à l'hôtel de ville de Bruxelles le Mathilde d'Udekem d'Acoz, née le à Uccle, fille ainée du comte Patrick d'Udekem d'Acoz (1936-2008) et de la comtesse Anne Komorowska (née en 1946). Le mariage religieux est célébré le même jour dans la cathédrale Sainte-Gudule par le cardinal Danneels.

Après leur mariage, le duc et la duchesse de Brabant respectent la tradition des Joyeuses Entrées dans les chefs-lieux des provinces du pays.

Le couple vit au château de Laeken et a quatre enfants[6] :

Noms d'emprunt

Lors de ses déplacements privés avec sa famille, le roi utilise régulièrement des noms d'emprunt. Des tables ont été réservées, en 2010, dans un restaurant en Belgique au nom de « Philippe Dermulle »[37]. En 2013, à l'aéroport de Charleroi, le roi était en possession d'un passeport au nom de « Philippe Legrand »[38]. Le même nom figure sur le permis de bâtir, contesté, accordé par le conseil municipal de l'île d'Yeu en , pour la construction d'une annexe à la résidence de la famille royale[39]. Les « faux » passeports de ces noms d'emprunt sont émis par les Affaires étrangères[40].

Maison du roi

Le roi dispose du droit absolu de choisir librement ses proches collaborateurs pour sa Maison, attachée à la Cour belge[N 1].

Se sont succédé comme chefs de cabinet du roi Philippe :

Et comme chefs de la Maison militaire :

Armoiries royales

Les armoiries du roi sont les suivantes : "de sable, au lion d'or, armé et lampassé de gueules, chargé sur l'épaule d'un écusson burelé d'or et de sable de dix pièces, au crancelin de sinople, brochant en bande sur le tout. L'écu est entouré du collier de l'Ordre de Léopold, placé sur un sceptre au lion de l'écu et une main de justice passés en sautoir d'or et sommé d'un heaume, taré de front, ouvert et sans grilles, d'or, doublé de sable, aux lambrequins d'or doublés de sable. Cimier : la couronne royale.

Les supports sont deux léopards lionnés au naturel, accompagnés chacun d'une bannière d'or, frangée de même, tiercée en pal de sable, d'or et de gueules.

Devise : eendracht maakt macht - l'union fait la force - einigkeit macht stark, en lettres d'or, sur un listel de gueules, bordé de sable.

Le tout est placé sur un manteau de pourpre, doublé d'hermine, frangé, cordonné et houppé d'or et surmonté de la couronne royale"[43].

Alors qu'elles n'avaient plus été revues depuis l'arrêté royal du 17 juin 1910, les armoiries royales ont fait l'objet d'une modification par l'arrêté royal du (Moniteur belge du [43]). La modification principale consiste en l'ajout, sur l'épaule du lion d'or, d'un écusson burelé d'or et de sable de dix pièces, au crancelin de sinople, brochant en bande sur le tout. Cet écusson saxon, qui avait été adopté en 1425 par les Wettin comme symbole de leur dignité électorale, figurait dans le blason royal de Belgique jusqu'après la Première Guerre mondiale. À l'issue de la Première Guerre mondiale, le roi Albert Ier avait renoncé à maintenir sur ses armoiries l'écusson saxon pour s'éloigner de tout ce qui rappelait les origines allemandes de la famille[44]. Aucun texte n'avait expressément confirmé cet abandon de l'écusson saxon qui ne figurait plus depuis lors dans les armoiries royales. L'arrêté royal du rétablit ainsi une longue tradition en rétablissant l'écusson saxon dans les armoiries royales.

De plus, la devise du royaume L'union fait la force y figure désormais dans les trois langues nationales.

Par ailleurs, le même arrêté royal prévoit que le roi ou la reine qui a abdiqué porte ces mêmes armes mais chargées d'un lambel à trois pendants de gueules.

Titulature

Philippe, roi des Belges
Formules de politesse
Indirecte Sa Majesté
Directe Votre Majesté
Alternative Sire
  • -  : Son Altesse Royale Philippe, prince de Belgique (naissance) ;
  • -  : Son Altesse Royale le duc de Brabant[N 2], prince de Belgique ;
  • depuis le  : Sa Majesté le Roi des Belges.

Fonctions officielles

  • Chef des Forces armées belges. À cette fin, il est promu au grade de général et d'amiral par arrêté royal du 14 juillet 2013[45].
  • Depuis 1993 : président d’honneur de l'Agence pour le commerce extérieur (avant le  : Office belge du commerce extérieur)
  • Du au  : sénateur de droit
  • Depuis 1997 : président d’honneur du Conseil fédéral du développement durable
  • En 1998 : création du Fonds Prince Philippe, au sein de la Fondation Roi Baudouin
  • Depuis 2003 : président d'honneur de la Société belge d'Investissement pour les pays en développement (BIO)
  • En 2004 : président d'honneur du Chapitre européen, Club de Rome et président d'honneur de l'International Polar Foundation

Décorations et distinctions

Honneurs belges

Honneurs étrangers

Autres

Autres distinctions

Ascendance

Iconographie

Les portraits officiels des souverains ont été réalisés par Marie-Jo Lafontaine et Marina Cox et dévoilés dès le . Ils sont destinés aux bâtiments officiels[52].

Notes et références

Notes

Références

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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