Plan-relief d'Arras

Le plan-relief de la ville d'Arras est une maquette de la ville et de la cité d'Arras réalisée par l'ingénieur du roi Ladevèze entre 1716 et 1718. Élaboré pour répondre au besoin de défense des places-fortes de Vauban après l'expansion du Royaume de France sous Louis XIV, le plan-relief représente la ville, ses fortifications, ainsi que sa campagne environnante. La maquette étant sévèrement endommagée pendant la Première Guerre mondiale, les panneaux restants furent restaurés par Honoré Bernard dans les années 1960 et sont aujourd'hui exposés au musée des Beaux-Arts d'Arras.

Plan-relief d'Arras
Vue du plan-relief de la ville au musée des Beaux-Arts d'Arras.
Artiste
Ladevèze
Date
1717
Commanditaire
Type
Dimensions (L × l)
475 × 510 cm
Propriétaire
Ville d'Arras
Localisation
Coordonnées
Localisation sur la carte de France
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Localisation sur la carte des Hauts-de-France
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Localisation sur la carte du Pas-de-Calais
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Historique

Le plan-relief comme outil militaire (1717-1893)

Datation

La datation exacte du plan-relief de la ville a longtemps été inconnue des historiens de la ville. Les travaux de restauration de la maquette par Honoré Bernard dans les années 60 ont permis une réflexion quant à cette datation. La date traditionnellement attribuée au plan-relief est celle de 1716, présente sur le cartel de l'œuvre encore aujourd'hui, du fait de deux brouillons de lettres de Ladevèze retrouvées dans les archives du musée des Plans-reliefs[1]. Grâce à l'étude des monuments visibles sur le plan-relief, Honoré Bernard confirme que le plan-relief a bien été conçu dans une fourchette comprise entre 1712 et 1724[2]. L'étude récente des comptes de la ville a permis de retrouver la période durant laquelle Ladevèze fut logé dans la ville pour concevoir le plan, sur une période comprise entre les deniers mois de 1716 et janvier 1718[3]. La date de 1717 semble ainsi aujourd'hui la plus probable pour la conception complète du plan.

Les restaurations successives

Le plan-relief de la ville d'Arras est restauré plusieurs fois au cours de son Histoire. En effet, le but d'un plan-relief est également de le maintenir à jour pour tout éventuel conflit qui pourrait éclater. Ainsi, la représentation de la porte Ronville est amputée de plusieurs de ses tours médiévales au gré des travaux effectués sur la véritable porte dans la ville[4]. De même, la courtine située entre le pré Cagnon et le quartier Saint-Etienne fut supprimée pour des raisons inconnues[5].

Le plan-relief comme objet patrimonial (1893-présent)

Démantèlement des remparts et achat du plan-relief par la ville

La fin du XIXe siècle marque également la fin des fortifications comme moyen de défense lors d'une guerre. L'artillerie est en effet devenue trop puissante et précise pour permettre une défense efficace, tout comme les remparts empêchent les villes de développer leurs axes routiers. C'est dans ce contexte que la ville d'Arras procède au démantèlement de ses remparts en 1893. Le plan-relief n'est ainsi plus un outil stratégique de défense et commence à être vu comme un véritable objet patrimonial permettant de visualiser la ville sous l'Ancien Régime. La ville d'Arras achète ainsi le plan-relief au musée des Invalides en 1904 afin de le présenter au public dans son propre musée des beaux-arts.

Première Guerre mondiale

Lors de la Première Guerre mondiale, le plan-relief se trouve ainsi, comme les archives départementales du Pas-de-Calais, dans l'ancienne abbaye Saint-Vaast au cœur de la ville. En 1915, les Allemands décident de bombarder le bâtiment avec des bombes incendiaires, faisant brûler une grande partie de la collection d'archives du département. Le sort du plan-relief ne nous est pas bien connu, et il est communément dit que les panneaux représentant la campagne arrageoise ont été utilisés comme combustible par les soldats anglais retranchés dans la ville, sans que cela puisse être véritablement établi. Le plan se voit ainsi amputé d'une majeure partie de sa superficie, dont seuls subsistent les panneaux représentant la ville, une partie de la cité (sans la paroisse Saint-Nicaise) et le village de Saint-Nicolas. Les faubourgs Ronville, Saint-Sauveur ou d'Amiens, tout comme la citadelle, font partie des lieux figurant sur les panneaux disparus dont seules subsistent quelques photographies du début du XXe siècle[6].

Restauration

Le plan-relief est profondément restauré par Honoré Bernard dans les années 1960, afin de se rapprocher le plus possible de la représentation originelle de la ville par Ladevèze, en supprimant les différentes restaurations postérieures.

Description

Lieux identifiables

De nombreux lieux représentés sur le plan-relief ont été détruits lors de la Révolution ou de la Première Guerre mondiale. Cependant, le recensement précis de ces lieux par des historiens du XIXe siècle nous permet de dresser presque parfaitement le portrait de la ville à cette époque.

IllustrationLieuTypeLocalisation

actuelle

Notes
Ville d'Arras
Bâtiments religieux
Abbaye Saint-VaastAbbaye50° 17′ 32″ N, 2° 46′ 26″ E
Abbaye du VivierAbbaye50° 17′ 42″ N, 2° 46′ 44″ E
Refuge de l'abbaye du Mont-Saint-ÉloiRefuge d'abbaye50° 17′ 29″ N, 2° 46′ 09″ E
Couvent des DominicainsCouvent (hommes)50° 17′ 26″ N, 2° 46′ 50″ E
Couvent des Carmes chaussésCouvent (hommes)50° 17′ 18″ N, 2° 46′ 35″ E
Couvent des CapucinsCouvent (hommes)50° 17′ 18″ N, 2° 46′ 18″ E
Couvent des Récollets d'ArrasCouvent (hommes)50° 17′ 25″ N, 2° 46′ 32″ E
Couvent des JésuitesCouvent (hommes), école50° 17′ 22″ N, 2° 46′ 23″ E
Couvent des Dames de la ThieuloyeCouvent (femmes)50° 17′ 40″ N, 2° 46′ 47″ E
Couvent des AugustinesCouvent (femmes)50° 17′ 39″ N, 2° 46′ 37″ E
Couvent des Louez-DieuCouvent (femmes)50° 17′ 26″ N, 2° 46′ 15″ E
- Notre-Dame-en-Castel (bas gauche)

- Collégiale Saint-Pierre (centre droite)

- Chapelle

- Ancienne collégiale, infirmerie

-50° 17′ 30″ N, 2° 46′ 24″ E

-50° 17′ 30″ N, 2° 46′ 24″ E

La collégiale Saint-Pierre n'est plus en fonction à cette époque, elle fut désacralisée et ses vestiges servent d'infirmerie à l'abbaye Saint-Vaast
Chapelette du JardinÉglise paroissiale50° 17′ 43″ N, 2° 46′ 38″ E
Église Saint-AubertÉglise paroissiale50° 17′ 28″ N, 2° 46′ 15″ E
Église Saint-Nicolas-sur-les-FossésÉglise paroissiale50° 17′ 24″ N, 2° 46′ 47″ E
Église Sainte-CroixÉglise paroissiale50° 17′ 35″ N, 2° 46′ 43″ E
Église Sainte-Marie-MadeleineÉglise paroissiale50° 17′ 29″ N, 2° 46′ 23″ E
Église Saint-ÉtienneÉglise paroissiale50° 17′ 21″ N, 2° 46′ 15″ E
Église Saint-GéryÉglise paroissiale50° 17′ 25″ N, 2° 46′ 36″ E
Église Saint-Jean-en-RonvilleÉglise paroissiale50° 17′ 20″ N, 2° 46′ 38″ E
Église Saint-MauriceÉglise paroissiale50° 17′ 39″ N, 2° 46′ 15″ E
Bâtiments civils
Place du Wetz-d'AmainPlace, Abreuvoir50° 17′ 30″ N, 2° 46′ 12″ E
Place du Marché-au-PoissonPlace50° 17′ 26″ N, 2° 46′ 24″ E
Grand'PlacePlace50° 17′ 31″ N, 2° 46′ 49″ E
Petite-placePlace50° 17′ 27″ N, 2° 46′ 40″ E
Beffroi & Hôtel de villeBeffroi, Hôtel de Ville50° 17′ 28″ N, 2° 46′ 37″ E
- Sainte-Chandelle (gauche)

- Maison rouge (droite)

- Chapelle

- Bailliage

-50° 17′ 27″ N, 2° 46′ 41″ E

-50° 17′ 27″ N, 2° 46′ 43″ E

Conseil d'ArtoisCour de justice d'appel50° 17′ 30″ N, 2° 46′ 19″ E
Hôpital Saint-JeanHôpital militaire50° 17′ 32″ N, 2° 46′ 14″ E
Le RivagePort fluvial50° 17′ 43″ N, 2° 46′ 30″ E
Hôtel de GomiecourtHôtel particulier50° 17′ 23″ N, 2° 46′ 38″ ERésidence du gouverneur de la ville
Hôtel d'EgmontHôtel particulier50° 17′ 24″ N, 2° 46′ 38″ ERésidence de l'intendant de la généralité d'Amiens puis de Lille lors de ses déplacements à Arras.
Bâtiments militaires
Ruines du donjon du château d'ArrasAncien château50° 17′ 25″ N, 2° 46′ 26″ E
Hôtel d'EpinoyHôtel particulier à usage de casernes50° 17′ 18″ N, 2° 46′ 42″ E
Casernes d'HéronvalCasernes50° 17′ 16″ N, 2° 46′ 26″ E
Casernes du Point-du-JourCasernes50° 17′ 36″ N, 2° 46′ 55″ E
Ouvrages à cornesFortifications50° 17′ 50″ N, 2° 47′ 00″ ELieu de confluence de la grande-branche du Crinchon et de la Scarpe.
Bastion Saint-MichelFortifications, ancienne porte50° 17′ 33″ N, 2° 46′ 58″ EAncienne porte Saint-Michel
Porte RonvillePorte50° 17′ 16″ N, 2° 46′ 43″ E
Cité d'Arras
Bâtiments religieux
Cathédrale Notre-Dame-en-CitéCathédrale50° 17′ 35″ N, 2° 45′ 55″ E
Église Saint-Nicolas-en-l'ÂtreÉglise paroissiale50° 17′ 34″ N, 2° 46′ 00″ E
Palais épiscopalPalais épiscopal50° 17′ 35″ N, 2° 45′ 52″ E
Bâtiments civils
Hôtel de ville de la CitéHôtel de ville50° 17′ 35″ N, 2° 46′ 03″ E
Bâtiments militaires
Casernes de l'UnionCasernes50° 17′ 40″ N, 2° 46′ 06″ E
Porte et pont de CitéPorte50° 17′ 34″ N, 2° 46′ 06″ E
Citadelle & pré Cagnon
Casernes de l'esplanadeCasernes50° 17′ 24″ N, 2° 46′ 00″ E
Saint-Nicolas
Village & église de Saint-NicolasVillage50° 18′ 04″ N, 2° 46′ 35″ E

Références

Voir aussi