Résistance non violente

forme de protestation visant l'accomplissement d'objectifs socio-politiques de manière non violente

La résistance non violente ou action non violente ou résistance passive est l'utilisation du pouvoir de la non-violence pour accomplir des objectifs socio-politiques au travers de protestations symboliques, de non-coopération économique ou politique, de désobéissance civile ou d'autres méthodes.

La marche du sel, en Inde, le .

Cette pratique peut impliquer une résistance par inertie, opposée à un antagonisme actif.

Les formes de la résistance non violente sont extrêmement variées. Elles incluent par exemple la guerre de l'information (de l'édition de tracts à celle de journaux), l'art protestataire (graphique, musique, poésie), le lobbying pour impliquer la communauté, la résistance fiscale, le boycott, la lutte via la diplomatie, le sabotage matériel ne mettant pas en danger la santé d'autrui, le chemin de fer clandestin, le refus de récompense ou honneurs, la grève et le piquet de grève non violents et/ou la grève générale.

Parmi les théoriciens de la résistance non violente figurent les Américains Richard Gregg et Gene Sharp, Martin Luther King, l'Anglais Adam Roberts (en), l'Allemand Theodor Ebert (de) et les Français Jean-Marie Muller et Jacques Sémelin.

Resistencia Venezuela 8-001[Quoi ?].

Luttes non-violentes dans l'histoire

La non-violence a été popularisée dès 1921 par Gandhi en Inde, par la notion d'ahiṃsā (du sanskrit a, « négation », et himsâ, « violence »), un des fondements du jaïnisme, de l'hindouisme et du bouddhisme. Elle a été adoptée ou utilisée plus ou moins ouvertement par de nombreuses personnes, dont Martin Luther King pour la lutte des Noirs américains contre la ségrégation, le 14e dalaï-lama en exil en Inde pour résoudre le conflit sino-tibétain, Adolfo Pérez Esquivel en Amérique latine, Vinoba Bhave à nouveau en Inde, Lech Wałęsa et Václav Havel contre les gouvernements communistes polonais et tchèque, Cory Aquino aux Philippines, Nelson Mandela (position abandonnée en 1961) et Steve Biko en Afrique du Sud, Aung San Suu Kyi en Birmanie et Ibrahim Rugova au Kosovo.

Albert Einstein s'intéressa à cette forme de lutte[1], admira Gandhi[2] et signa le manifeste de Bertrand Russell contre la violence militaire nucléaire. Gandhi définit la non-violence par « la non-participation en quoi que ce soit que l'on croit maléfique »[3].

Le , à l'appel de tous les prix Nobel de la paix vivants, l'Assemblée générale des Nations unies a voté une résolution déclarant la décennie 2001-2010 « Décennie internationale de la promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde ». En 2007, les Nations unies ont décidé que le 2 octobre (jour de naissance de Gandhi) serait désormais une « Journée internationale de la non-violence »[4].

Exemples de luttes non-violentes avérées

Gandhi, en nommant et expliquant la non-violence, a permis de comprendre la spécificité de nombreux changements de société, de nombreuses révolutions, de nombreuses luttes d'indépendance qui l'ont précédé, qui sont contemporaines ou qui sont advenues après sa mort. Les exemples de victoires de la non-violence sont légion, tant au niveau local que national ou international. Alors que les révoltes violentes des pauvres ne leur rapportent le plus souvent qu'une oppression pire, la grève, moyen non-violent, permit au mouvement ouvrier d'obtenir enfin des améliorations durables de la condition ouvrière. À comparer par exemple avec les soulèvements ouvriers violents dans toute l'Europe en 1848, durement réprimés ou la révolution violente de 1917 en Russie ou celle de Cuba qui menèrent à l'instauration de dictatures communistes.

Exemples de révolutions non-violentes ayant mis fin à des dictatures :

Exemples de luttes non-violentes pour l'indépendance :

Exemple de lutte non-violente contre une armée d'occupation :

Exemples de luttes non-violentes ayant changé la vie des citoyens :

Pour les militants de la non-violence, une telle liste (loin d'être exhaustive) témoignerait de l'efficience concrète de la non-violence, de sa capacité à mettre en route des changements de société durables allant dans le sens du progrès, de la démocratie, de la justice, de l'égalité et de la liberté.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Mahatma Gandhi et Arun Gandhi, Mon chemin de paix, Editions de l'Éveil (11/07/2016) (ISBN 2374150747)
  • Martin LutherKing, Révolution non violente, Éditeur: Payot et Rivages (01/11/2006) (ISBN 2228901458)
  • Jacques Semelin, La non-violence expliquée à mes filles, Éditeur : Seuil (07/01/2000) (ISBN 2020367769)
  • Jean-Marie Muller, Stratégie de l'action non-violente, Éditeur : Seuil (01/02/1981) (ISBN 2020057778)
  • Christian Mellon, La non-violence, Que sais-je ? Éditeur : Presses Universitaires de France (01/12/1994) (ISBN 2130466389)
  • Stéphane Hessel et Dalaï-Lama Déclarons la paix ! Pour un progrès de l'esprit, Indigène Editions, (19/04/2012) (ISBN 9791090354258)
  • Lanza Del Vasto Technique de la non violence, Éditeur : Gallimard (03/06/1988) (ISBN 207032480X)
  • Benoît Thiran et Ariane Thiran-Guibert, Jésus non-violent : Tome 1, Changer notre regard, Éditeur : Fidelite (01/04/2010) (ISBN 2873564598)
  • Le Point Les sagesses de l'Inde: Les textes fondamentaux du Veda à Gandhi, Le Point Editions (04/08/2014) (ISBN 9791093232034)
  • Farid Abdelouahab Pacifistes. Les Combattants de la paix du XXe siècle, Editions de la Martinière (17/10/2013) (ISBN 2732452912)

Articles connexes

Liens externes

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