Serge Daney

critique de cinéma français
Serge Daney
Naissance
12e arrondissement de Paris
Décès (à 48 ans)
15e arrondissement de Paris
Nationalitéfrançaise
ProfessionCritique de cinéma, journaliste
Années d'activité1962-1992
Historique
Presse écriteCahiers du cinéma (1964-1981)
Libération (1981-1991)
Trafic (1991-1992)
RadioMicrofilms sur France Culture (1985-1990)

Serge Daney, né le dans le 12e arrondissement de Paris et mort le dans le 15e arrondissement de la même ville[1], est un critique de cinéma et journaliste français.

Figure centrale des Cahiers du cinéma, dont il a été le rédacteur en chef de 1974 à 1981, il travaille durant dix ans au quotidien Libération, avant de fonder en 1991, avec Jean-Claude Biette, la revue Trafic.

Biographie

Jeunesse

Serge Daney naît le dans le 12e arrondissement de Paris[2] d'un père d'origine juive[3].

Lors de ses études secondaires au lycée Voltaire à Paris, il a pour professeur de littérature Henri Agel qui lui fait découvrir les films documentaires Nuit et Brouillard d'Alain Resnais et Le Sang des bêtes de Georges Franju dans le ciné-club qu'il anime[4]. Il y rencontre Louis Skorecki à la fin des années 1950[5], avec qui il va partager son admiration pour le cinéma de Jacques Tourneur.

Enseignement et critique

Après avoir fondé une revue Visages du cinéma en 1962, Serge Daney entre aux Cahiers du cinéma, en 1964, invité par Jean Douchet (à la fin de la période jaune — en référence à la couleur de la couverture —, période où des critiques comme François Truffaut, Jean-Luc Godard, Éric Rohmer ou Jacques Rivette sont passés à la réalisation et ont lancé la Nouvelle Vague.

Après 1968, il voyage. Au long des années 1970, il donne des cours de cinéma à la faculté de Censier de l'université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, où il a notamment pour élèves Serge Toubiana (qu'il rencontre avant de le faire venir aux Cahiers)[6], puis plus tard Leos Carax[2] ou Pascale Ferran[7].

Il revient aux Cahiers du cinéma en 1973 pour en devenir rédacteur en chef aux côtés de Serge Toubiana, après une période de grands débats théoriques et d'engagement politique radical sur fond de maoïsme. Il appellera plus tard cette période « la période non légendaire des Cahiers[8] ».

En 1981, il quitte les Cahiers, et rejoint le quotidien Libération[9], d'abord comme critique de cinéma, mais avec la volonté d'y créer une rubrique plus large consacrée à l'image. Il s'intéresse tout particulièrement à la télévision, écrivant des séries d'articles sur les films télédiffusés et la programmation télévisuelle. De 1985 à 1990, il anime Microfilms, une émission radiophonique hebdomadaire diffusée sur France Culture où il s'entretient à chaque fois de sa passion pour le cinéma avec ceux qui fabriquent les films qu'il défend[10] : Alain Cavalier, Jacques Demy, Marguerite Duras, Olivier Assayas, Jean-Luc Godard, Eric Rohmer

En 1991, il se recentre sur la critique cinématographique et fonde la revue trimestrielle Trafic aux éditions P.O.L[11].

Mort

Il meurt le des suites du sida à l'hôpital Necker dans le 15e arrondissement de Paris[12],[11].

Reconnaissance posthume

À partir de 1993, les éditions P.O.L commencent la publication de l'intégralité de son œuvre critique. Trois premiers volumes thématiques sont publiés en 1993 et 1994 : L'exercice a été profitable, Monsieur.[13], édition rassemblée par Jean-Claude Biette de notes personnelles, de fragments d'un journal tenu de 1988 à 1991 et d'articles non publiés ; Persévérance, entretien avec Serge Toubiana ; et L'Amateur de tennis, recueil d'articles écrits sur le tennis pour Libération.

Quatre volumes chronologiques, rassemblant les articles écrits entre 1964 et 1992 pour les Cahiers du cinéma (vol. 1), Libération (vol. 2 et 3) et Trafic (vol. 4), sont ensuite publiés de 2001 à 2015 sous le titre La Maison cinéma et le monde[14].

Hommages

  • Du au , la Cinémathèque française lui rend hommage à l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort[6].
  • En 2017, le Sicilia Queer FilmFest de Palerme lui dédie sa section d'histoire du cinéma, intitulée Carte postale à Serge Daney[15].
  • En 2018, Christophe Honoré en fait l'un des personnages de sa pièce-hommage Les Idoles[16].

Publications

Recueils composés par Serge Daney

  • La Rampe : Cahier critique, 1970-1982, Paris, Gallimard/Cahiers du cinéma, , 192 p. (ISBN 2-07-025287-6)
    Rééd. Cahiers du cinéma, coll. « Petite Bibliothèque des Cahiers du cinéma », 1996, 220 p. (ISBN 2-86642-175-2).
  • Ciné journal : 1981-1986 (préf. Gilles Deleuze), Paris, Cahiers du cinéma, , 315 p. (ISBN 2-86642-039-X)
    Rééd. Ciné-journal : Vol. 1, 1981-1982, coll. « Petite Bibliothèque des Cahiers du cinéma », 1998, 222 p. (ISBN 2-86642-212-0) ; rééd. Ciné-journal : Vol. 2, 1983-1986, coll. « Petite Bibliothèque des Cahiers du cinéma », 1998, 255 p. (ISBN 2-86642-213-9).
  • Le Salaire du zappeur, Paris, Ramsay/Libération, coll. « Ramsay Poche cinéma », , 253 p. (ISBN 2-85956-677-5)
    Rééd. P.O.L, 1993, 191 p. (ISBN 2-86744-352-0).
  • Devant la recrudescence des vols de sacs à main. Cinéma, télévision, information, 1988-1991, Lyon, Aléas, , 270 p. (ISBN 2-908016-13-3)
    Rééd. revue et corrigée, 1997, 169 p. (ISBN 2-908016-13-3).

Recueils posthumes

Autre

  • Procès à : Baby Doc (Duvalier, père & fils) (sous le pseudonyme de Raymond Sapène), Paris, S.E.F./Philippe Daudy, coll. « Procès à », , 261 p.

Filmographie

Comme réalisateur

Comme intervenant

Comme acteur

Radio

  • Coffret de 12 émissions de Microfilms réunis sur 6 CD[10].

Notes et références

Voir aussi

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Bibliographie

Ouvrages

Articles

Vidéo

Liens externes

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