Sergueï Kouriokhine

musicien russe

Sergueï Anatolievitch Kouriokhine (en russe : Серге́й Анато́льевич Курёхин), né le à Mourmansk et mort le à Saint-Pétersbourg, est un artiste expérimental, compositeur et pianiste russe, l'un des pionniers du rock russe[1],[2]. Brillant représentant de la culture alternative de Léningrad, il est le fondateur du groupe Pop-Mekhanika et également animateur de radio, auteur de plusieurs films et émissions télévisées[3],[4],[5].

Sergueï Kouriokhine
Naissance
Mourmansk, Oblast de Mourmansk, Drapeau de l'URSS Union soviétique
Décès (à 42 ans)
Saint-Pétersbourg, Drapeau de la Russie Russie
Activité principale auteur-compositeur, animateur de radio
Genre musical jazz fusion, rock expérimental, new wave
Instruments piano, synthétiseur, saxophone
Années actives 1981-1995
Labels Leo Records
Site officiel http://www.kuryokhin.net/

Amateur de jazz à ses débuts, Kouriokhine évolue progressivement vers l'art performance et travaille dans la tradition artistique interdisciplinaire, mêlant lors de ses concerts les interprétations musicales de jazz fusion, rock progressif, rock expérimental ou new wave, avec les numéros de spectacle vivant et les effets visuels inattendus, faisant appel à divers catégorie d'artiste[6]. Sur scène, il ne joue pas systématiquement d'un instrument, se contentant parfois de donner le tempo au jeu des autres musiciens ou simplement exécuter les mouvements excentriques.

Atteint d'un sarcome cardiaque, il meurt à l'âge de 42 ans, laissant inachevés plusieurs projets. L'artiste repose au cimetière de Komarovo. Son nom est donné au Centre d'Art moderne de Saint-Pétersbourg et au Festival de musique SKIF qui s'y déroule chaque année depuis 1997[7],[8].

Biographie

En 1991, Kouriokhine assisté de journaliste Sergueï Cholokhov crée dans le programme Piatoïe koleso diffusé sur Pétersbourg TV-5, un événement médiatique avec un canular affirmant que Lénine à la suite de la consommation régulière des champignons hallucinogènes s'est transformé lui-même en champignon et que la Révolution russe est le fruit de cette transformation. Cette idée a priori absurde n'était pas présentée d'emblée aux spectateurs, mais ressortait progressivement d'une argumentation prétendument logique, mais en réalité très floue. Kouriokhine en qualité d'expert politologue développait sa thèse alors que Cholokhov en tant que présentateur faisait semblant de se ranger de l'avis de son invité ce qui renforçait l'illusion d'un débat sérieux. Les soviétiques pour qui à l'époque la télévision est l'organe officiel du pouvoir ne perçoivent pas la dérision et inondent la rédaction de la chaîne d'appels afin d'apprendre plus sur cette vérité historique[9],[10].

Dans les dernières années de sa vie Kouriokhine, après avoir fait connaissance d'Édouard Limonov, adhère au mouvement de national-bolchevisme[11]. En 1995, il organise même un concert gratuit dans la banlieue de Saint-Pétersbourg pour soutenir la candidature d'Alexandre Douguine à la Douma[12],[13].

Références

Bibliographie

  • Soren Jehoiakim Ethan, Sergey Kuryokhin, Duc, 2012 (ISBN 978-6139342853)
  • Joël Bastenaire, Back in the USSR: Une brève histoire du rock et de la contre-culture en Russie, Éditions Le Mot et le Reste, Marseille, 2012 (ISBN 978-2360540501)
  • Anna Zaytseva, Cahiers du monde russe: La légitimation du rock en URSS dans les années 1970-1980, Éditions de l'EHESS, Paris, 2008/4 (Vol. 49) (ISBN 978-2713221972)
  • Artemy Troitsky, Back in the USSR: The True Story of Rock in Russia, Faber & Faber, Londres, 1988 (ISBN 978-0571129973)
  • Birgit Beumers, Pop Culture Russia!: Media, Arts, and Lifestyle, ABC-CLIO, Santa Barbara (Californie), 2005 (ISBN 978-1851094592)

Liens externes

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