To be or not to be (film, 1942)

film d'Ernst Lubitsch, sorti en 1942
To Be or Not to Be, ou Jeux dangereux
Description de cette image, également commentée ci-après
Affiche de 1942.
Titre originalTo Be or Not to Be
RéalisationErnst Lubitsch
ScénarioMelchior Lengyel
Edwin Justus Mayer
Acteurs principaux
Sociétés de productionUnited Artists
Pays de productionDrapeau des États-Unis États-Unis
Genrecomédie
Durée99 minutes
Sortie1942

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

To Be or Not to Be, parfois appelé en français Jeux dangereux[1], est un film américain réalisé par Ernst Lubitsch, sorti en 1942.

Synopsis

L'action se passe à l'orée de la Seconde Guerre mondiale (1939), et est traitée sur le ton de la comédie. Une troupe de théâtre polonaise répète laborieusement une pièce mettant en scène Hitler, alors que dans la réalité les troupes allemandes vont envahir la Pologne. La pièce censurée, le théâtre et ses acteurs doivent redonner Hamlet, de William Shakespeare. Un jeune pilote de bombardier est amoureux de l'actrice, Maria Tura. En essayant de la contacter depuis Londres, il découvre une opération d'espionnage visant le démantèlement de la Résistance polonaise. Il est parachuté à Varsovie pour tenter de court-circuiter l'opération. Il retrouve Maria et la troupe, qui vont devoir mettre à profit leur talent de comédiens pour sauver la Résistance et, profitant des costumes de SS et d'un sosie d'Hitler (Tom Dugan), essayer d'abuser la Gestapo et sauver leur peau.

Fiche technique

Distribution

Maude Eburne et Carole Lombard dans une scène du film.
Acteurs non crédités

Commentaire

Jeux dangereux est une comédie sur un sujet dramatique, tournée alors qu'Hitler met l'Europe à feu et à sang et que l'issue de la guerre est encore incertaine. Le but du film est, d'une certaine façon, de ridiculiser le Führer et les nazis, et Lubitsch emploie à cet effet une dérision étonnante pour l'époque, multipliant les scènes à double sens. Lubitsch lui-même a expliqué dans le New York Times du que « ses » nazis n’étaient plus les tortionnaires sadiques que l’on montre communément, mais qu’ils avaient franchi ce cap :

« Pour eux, les coups et la torture relèvent depuis longtemps de la routine. Ils en parlent comme des commerçants parlent de la vente d’un sac à main. Leur humour porte sur les camps de concentration et les souffrances de leurs victimes[6]. »

Cette analyse peut être rapprochée du concept de « banalité du mal » forgé par Hannah Arendt en 1963 dans Eichmann à Jérusalem : les nazis sont des êtres « normaux », à la différence près que leur travail consiste à répandre la mort. Tura, déguisé en Siletsky, le traître pro-nazi, interroge « Concentration-Camp-Ehrhardt » sur le « grand » acteur Tura et se voit répondre : « Ce qu’il faisait à Shakespeare, nous le faisons à la Pologne. »

La comédie de Lubitsch joue sur une opposition que l’on trouve déjà dans Le Dictateur de Charlie Chaplin sorti deux ans plus tôt : l’univers uniformément mécanique et militarisé du monde « esclave » contraste avec la diversité et la normalité, parfois un peu médiocre, du monde « libre »[7].

Remake et postérité

Le titre original a été conservé lors de sa sortie dans les pays francophones européens, incitant les distributeurs à faire de même lorsque la version originale de Lubitsch est ressortie.
  • Wax Tailor, dans son sample Ungodly Fruit sur l'album Tales Of The Forgotten Melodies (), utilise une partie de la piste sonore du film. Il s'agit de ce que le professeur Siletzky dit à Maria Tura (Carole Lombard) : « We are just like other people, we love to sing, we love to dance, we admire beautiful women, we are human, and sometimes, very human[8]. ». Il sample également plusieurs répliques du film (notamment du narrateur dans la scène d'ouverture) dans son morceau Que sera.

Distinction

Notes et références

Liens externes

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