Utilisateur:Leonard Fibonacci/Gamala

Le site de Gamla.

Gamla ou Gamala, en hébreu גמלא (gamlā), en grec Γάμαλα (gamala), est une ville de l'Antiquité, située en Gaulanitide (actuel plateau du Golan).

Description du site

Description hagiographique

« Le fait que Flavius Josèphe ait omis de donner une description géographie détaillée de l'emplacement de Gamla sur le Golan rendait sa localisation difficile. Ce n'est qu'au cours des fouilles archéologiques effectuées durant les années 1970 que l'identification de la ville a été établie en toute certitude.

Les vestiges de la ville sont situés sur une crête basaltique environnée de gorges profondes, un col peu prononcé la séparant du reste de la crête et fournissant ainsi d'appréciables atouts pour la défense de la ville. Le sommet de la colline La principale route d'accès mène à la partie est de la ville où avait été construite une muraille de fortification, de 6 mètres d'épaisseur dans certaines sections.

Plusieurs tours carrées espacées le long de la muraille et une tour circulaire au sommet de la colline contribuaient à la défense de la ville. Au bas de la partie sud de la muraille, deux tours carrées gardaient l'étroite porte de la ville. Dans certaines portions de la muraille, afin de la consolider, les pièces des maisons adjacentes avaient été remplies de pierres, ce qui a conduit des chercheurs à émettre l'hypothèse d'une construction ou d'une consolidation hâtive, à la veille du siège romain.

Une brèche de cinq mètres de large a été découverte au centre du mur oriental. Tout autour, le sol était jonché de plusieurs dizaines de pierres lancées par des ballistes et de pointes de flèches ; on en retrouve d'ailleurs d'identiques dans les édifices détruits à l'intérieur de la muraille - preuves tangibles de la brèche effectuée pendant la bataille entre les assaillants romains et les défenseurs juifs de la ville.

A l'intérieur de la cité, près du mur, un impressionnant bâtiment public a été mis à jour et identifié comme étant la synagogue de Gamla, de forme rectangulaire (25,5 x 17 m) et orienté nord-est sud-est. Plusieurs rangées de bancs de pierre s'alignent le long des murs. Les piliers entourant le centre de la salle soutenaient le toit. Dans la cour, de larges marches conduisaient à un mikvé (bain rituel juif) utilisé par les fidèles de la synagogue.

Les maisons de la ville étaient construites sur des terrasses et reliées par des allées en marches d'escaliers. Des habitations bien bâties, aux pièces spacieuses, de toute évidence appartenant aux nantis, ont été mises à jour à l'ouest de la ville. Le grand nombre de pressoirs à huile donne à penser que la production d'olives et d'huile d'olive constituait l'activité économique principale de la ville.

Des traces d'incendies et de destructions apparaissent sur les bâtiments, témoignant du drame qui se déroula lorsque les légions romaines conquirent la ville. Mais les énormes amoncellements de pierres effondrées ont aussi contribué à conserver les vestiges de Gamla.

Plusieurs pièces de monnaies frappées à Gamla durant la révolte juive ont été découvertes au cours des fouilles. A l'avers de certaines apparaît le mot ligueoulat (pour la délivrance de) et au revers, yeroushalaim hakedosha (Jérusalem la sainte)[1]. »

Histoire

La ville de Gamla a été fondée par les Séleucides au IIIe siècle av. J.-C.[2]. Son nom signifie chameau, en référence à la colline sur laquelle elle se situe et qui évoque la forme d'une croupe de chameau.

À la chute de l'Empire séleucide, la ville passe sous contrôle hasmonéen. Le roi Alexandre Jannée étend la ville au Ier siècle av. J.-C.[3]. Après la conquêtre de la région par Pompée en -64, la ville est restaurée par Aulus Gabinius alors proconsul de Syrie[4] de -57 à -54. La région est intégrée au royaume d'Hérode en -24, moment où vraisemblablement il installe les « Babyloniens » en Batanée. En 66, Flavius Josèphe devient gouverneur de la Galilée, il fait de Gamala sa principale place forte[5]. Il fait consolider les fortifications de plusieurs villes de la région dont Gamala[6] en prévision de l'attaque des Romains.

Installation des « Babyloniens » en Batanée

Bathyra, auquel Philippe est lié, est avec Ecbatane (ou έν Βατάναια[7]) une des deux villes fortifiées qui ont été fondées par ceux que Flavius Josèphe appellent des « Babyloniens ». Des Juifs qui se sont enfuis avec leurs familles de Mésopotamie pour des raisons inconnues, dont 500 hommes entraînés pour tirer à l'arc à cheval, que le roi Hérode le Grand a installés vers 10 - 7 av. J.-C.[8] — ou quelques années auparavant — en Batanée pour qu'ils instaurent une sorte de « bouclier militaire »[9] en opposition aux raids des brigands nomades du Trachon[Note 1] qui venaient régulièrement piller les territoires de son royaume[9],[10],[11],[7]. Ces « Babyloniens » venaient des rives de l'Euphrate et du Tigre[8]. Ils pourraient être en lien avec la Mygdonie et Nisibe où l'on trouve aux Ier et IIe siècle plusieurs éminents rabbis qui s'appellent Judah ben Bathyra. Le chef de ces colons est Zamaris, le grand-père de Philippe. Au moment où Hérode le Grand leur a proposé de s'installer en Batanée, il est décrit par Flavius Josèphe, comme un « Juif de Babylone, avec cinq cents cavaliers tous instruits à tirer de l’arc à cheval et une parenté comprenant environ cent hommes, [il] avait traversé l’Euphrate et se trouvait alors installé à Antioche près de Daphné en Syrie, car Saturninus (en), qui gouvernait alors la province lui avait concédé pour y séjourner une localité nommée Oulatha[8] ». Tirer à l'arc tout en chevauchant était une technique de combat typiquement Parthe[12] dont l'Empire s'étendait sur la plus grande partie du nord de la Mésopotamie d'où venaient probablement ces « Babyloniens »[Note 2].

Certains critiques estiment que la localisation de Bathyra n'est pas connue avec précision[8]. C'est néanmoins une des deux villes principales de la Batanée qui correspond à peu près au territoire biblique de Bashan[12]. Une région située au-delà du Jourdain, à l'est de la Galilée et dont vraisemblablement la plus grande partie se trouvait à l'est du Golan, bien que sa position précise ne soit pas connue, même approximativement. La deuxième ville importante de Batanée est la ville juive d'Ecbatane, Έχβατάνα aussi orthographiée έν Βατάναια ou έν Βατάνοις[7]. Elle était peut-être située sur le site de Al-Ahmadiyah[7], à 6 km à l'est du Jourdain. Les restes de deux antiques synagogues y ont été découverts[7]. Pour Étienne Nodet, la Batanée correspond au Golan actuel[13]. Outre la ville de ce non, Bathyra est parfois utilisé pour désigner la Batanée elle-même. C'est peut-être dans ce sens que Philippe était de Bathyra.

Dans la littérature rabbinique apparaissent les Anciens de Bathyra notamment lors de deux débats portant tous les deux sur une question de calendrier des fêtes juives, c'est cette assemblée qui aurait élevé Hillel au rang des Patriarches dans la dernière partie du Ier siècle av. J.-C.[14]. Pour Étienne Nodet et Justin Taylor, « Josèphe se trahit : il dit que beaucoup étaient venus s'établir dans la [colonie fondée en Batanée par ces "Babyloniens"], car ils se sentaient en sécurité[15]. » Pour ces auteurs, « Hérode a persécuté les pharisiens, mais n'a pas touché au statut de cette colonie, pour des raisons très claires de politique à l'égard des Babyloniens et des Parthes. C'était donc un refuge [...] précieux pour tous ceux qui ne pouvaient pas espérer de protection des milieux sacerdotaux, forcément inféodés à Hérode[15]. »

Philippe le Tétrarque

Le partage du royaume d'Hérode Ier le Grand:
  • Territoires sous l'autorité d'Hérode Antipas
  • Territoires sous l'autorité de Philippe le Tétrarque
  • Salomé Ire (villes de Javneh, Azotas, Phaesalis)
  • Territoires sous l'autorité d'Hérode Archélaos, puis à partir de l'an 6, province romaine de Judée
  • Province romaine de Syrie
  • Citées autonomes (Decapolis)
  • À la mort d'Hérode Ier le Grand, le territoire de son royaume a été partagé par Auguste entre trois des fils d'Hérode (Hérode Antipas, Hérode Archélaüs, Philippe II) ainsi que sa sœur Salomé. Philippe II a obtenu pour sa part « la Batanée, avec la Trachonitide et l’Auranitide, une partie de ce qu’on appela le domaine de Zénodore[16],[17] »[18]. Pour l'essentiel, Auguste a respecté le nouveau testament d'Hérode rédigé à peine cinq jours avant sa mort, après l'exécution d'Antipater, l'héritier qu'il avait désigné[19]. Contrairement à ce qu'il prescrivait, Archélaüs n'obtient toutefois pas le titre de roi[19].

    Le domaine de Philippe a pour capitale Césarée de Philippe, appelée ainsi chez Flavius Josèphe comme dans les Évangiles, pour ne pas la confondre avec Césarée maritime. Elle s'appelait Panéas ou Banéas et Philippe la renomma Césarée, pour en faire sa capitale[20]. Chez Flavius Josèphe ou Moïse de Khorène, cette ville est aussi appelée Panéas ou Baniyas, un nom que la ville actuelle située au pied du mont Hermon, à la limite nord du Golan, a conservé et qu'auprès des populations locales, elle n'a jamais perdu.

    Le tétrarque refonde Bethsaïde, au nord du lac de Tibériade, sous le nom de Julias en l'honneur de la fille d'Auguste[20].

    Bataille entre Hérode Antipas et Arétas IV

    Ruines de la cité fortifiée de Gamala, enjeu de la guerre entre Arétas IV et Hérode Antipas. On entrevoit, au fond, le lac de Tibériade.

    Après la mort d'Hérode le Grand (4 av. J.-C.) la Gaulanitide et la Batanée sont devenues des territoires de la tétrarchie de Philippe, dont Gamala faisait partie. Il semble que dès ce moment la Batanée fournissait une « aile » de cavalerie à Philippe le Tétrarque, mort en 33-34[21],[22],[23],[24],[25],[26],[Note 3], puis aux rois Agrippa Ier et Agrippa II[9],[Note 4]. En 36[27],[28],[29],[30],[31],[32], c'est près de Gamala, qui est située juste au dessus de la Batanée, qu'a lieu la bataille entre les forces du roi arabe Arétas IV et celles du tétrarque Hérode Antipas au cours de laquelle l'armée d'Antipas a été anéantie[Note 5]. Pour Flavius Josèphe, si l'armée d'Antipas a été « taillée en pièces, [c'est] à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode[33]. » Il est possible que ces transfuges aient été les forces de la Batanée. Selon Flavius Josèphe, cette déroute d'Antipas est ainsi considérée au sein de la population juive comme une vengeance divine contre Antipas pour le punir d'avoir mis à mort Jean le Baptiste[34] et dont Arétas IV n'aurait été que l'instrument[34],[33],[Note 6].

    Arétas se retire probablement en échange de Damas

    Bien que Flavius Josèphe ne le rapporte pas, un accord a finalement dû être trouvé entre Arétas et les Romains représentés sur place par le légat de Syrie, Lucius Vitellius[35]. Selon Nikos Kokkinos, Lindner a montré que c'est Caligula qui a transféré Damas sous le contrôle nabatéen[36]. Pour lui, puisque Caligula succède à Tibère mort le 16 mars 37, les négociations avec Arétas ne peuvent pas avoir été achevées avant l'été de la même année[36]. Toutefois, les seules preuves de ce fait sont une mention dans une lettre de l'apôtre Paul de Tarse adressée aux Corinthiens qui figure dans le Nouveau Testament, la disparition des monnaies romaines à partir de 33/34, le fait qu'on n'y trouve pas de monnaie de Caligula et de Claude et que les monnaies romaines ne réapparaissent qu'au cours du règne de Néron (vers 65/66)[37],[38],[39]. Pour Lindner, cette attribution de Damas au roi nabatéen est cohérent avec le reste de la politique de Caligula qui contrairement à Tibère donne plusieurs territoires à des rois clients de Rome dès son arrivée au pouvoir[36].

    Agrippa Ier devient roi de Batanée

    Dès son accession à l'empire, Caligula nomme Agrippa Ier, roi des territoires qui avaient constitué la tétrarchie de Philippe (fin mars 37) et qui comprenait la Gaulanitide et la ville de Gamala, enjeu de la bataille qui avait vu la déroute des armées d'Hérode Antipas. Lorsque Agrippa vient prendre possession de son royaume dans la seconde partie de l'année 38, il n'y a plus trace de conflit, ni de troupes arabes dans la région.

    Agrippa, le frère d'Hérodiade, était parvenu à retrouver son indépendance et était attiré par Rome et les relations qu'il y avait tissées. Bien décidé à se rendre à Rome, « pour accuser le tétrarque » Hérode Antipas auprès de Tibère, afin d'essayer de prendre son domaine[40], il arrive dans la ville au printemps 36[41]. Au début, il est bien accueilli par Tibère, mais après être tombé une première fois en disgrâce[41], il est jeté brutalement dans les fers, parce qu’un jour, voulant flatter Caligula, il lui échappa de dire : « Ah ! si Tibère s’en allait bientôt et laissait la couronne à plus digne que lui ! », ce qu'un de ses esclaves rapporte à Tibère[41],[42]. Pour Gilbert Picard, c'est parce qu'Agrippa avait été évincé de ses prétentions à obtenir la tétrarchie d'Antipas qu'il se serait mis à comploter contre Tibère[40]. Agrippa reste en prison jusqu’à la mort de Tibère, survenue six mois après[42] (16 mars 37).

    L’avènement au trône de son ami Caligula relança la fortune d’Agrippa. Le nouvel empereur le tira de prison[43] et lui octroya, outre le titre de roi, les territoires de Philippe[41].

    Rattachement à la province de Syrie, puis Agrippa II

    À la mort d'Agrippa Ier en 44, la Batanée est à nouveau intégrée à la province de Syrie (province romaine) et directement administrée par les procurateurs Cuspius Fadus et Tibère Alexandre[44]. Plutôt que de confier le royaume du roi défunt à son fils Agrippa II — jeune homme inexpérimenté qui grandit à la cour impériale, protégé de l'empereur[45] — Claude le rattache à la province romaine de Syrie tandis que la nomination des prêtres et le contrôle du Temple de Jérusalem reviennent à Hérode de Chalcis[46]. C'est également ce dernier qui devient l’intermédiaire privilégié entre les Juifs et les Romains jusqu'à sa propre mort en 48[47].

    La région Palestine à partir de 53[48] avant l'agrandissement des territoires d'Agrippa (en 55 ou 61[49])
  • Province romaine de Judée
  • Territoires sous l'autorité d'Agrippa II
  • En 55 ou 61[49], le territoire du royaume d'Agrippa est augmenté des villes de Tibériade, Tarichée (Galilée) et Julias (Pérée) ainsi que de leurs régions. (Les frontières, notamment celles du royaume d'Agrippa, sont approximatives, de même que la position précise de la Batanée, la Gaulanitide, l'Hauranitide, la Trachonitide et l'Iturée)

    En 53, Hérode Agrippa II reçoit les anciennes tétrarchies de Philippe et de Lysanias et donc la Batanée. L'année qui suit son accession au trône, Néron procède à des redistributions de territoires. L'empereur donne le territoire de Chalcis à Aristobule, le cousin d'Agrippa, qui devient donc roi de Chalcis comme l'avait été son père[50] ainsi que roi de Petite Arménie[51]. Agrippa reçoit à ce moment-là (54-55) une partie des anciennes tétrarchies de Philippe (la Batanée, la Trachonitide, l'Auranitide), plus les tétrarchies de Lysanias et de Varus (Ouaros / Noaros)[52]. Dans les Antiquités judaïques (XX, VIII, 4, (158)), Flavius Josèphe indique qu'Agrippa reçoit aussi à ce moment-là une partie de la Pérée et de la Galilée[50]: les villes de Tibériade et Tarichée en Galilée et la ville de « Julias en Pérée et quatorze bourgs situés dans son voisinage. »[53], mais les indications qu'il donne dans d'autres parties de son œuvre « hésitent entre 54-55 et 61[49] ». Pour Simon Claude Mimouni, Agrippa ne reçoit cette deuxième partie des territoires qu'en 61[52].

    Philippe de Bathyra et Gamala

    Ruines des murailles de la cité fortifiée de Gamala prise et détruite par les Romains en novembre 67.

    Finalement après la nomination d'Aequus Modius, Philippe parvient à contacter Agrippa[54] (V 180-183). Le roi « l'envoya quérir avec une escorte de gens de cheval[55] » afin qu'il le rencontre à Beyrouth[54]. Il a été heureux de découvrir la fausseté des rumeurs à son sujet et a exhibé Philippe devant le gouverneur romain et son conseil pour prouver sa loyauté[56] (V 183). Puis il l'a renvoyé à Gamala avec pour mission de ramener les « Babyloniens » à Ecbatane et de préserver la paix[54] (V 183b - 184).

    Shaye J. D. Cohen estime qu'il est impossible de déterminer si, ne serait-ce qu'une partie, de ce récit est vrai[54]. Schlatter note que rien ni dans la Vita, ni dans la Guerre des Juifs n'explique ce que sont devenus « l'hipparque » Darius et les 2000 cavaliers qu'il commandait avec Philippe à Jérusalem[57]. Peut-être ont-ils rejoint les forces révolutionnaires à Jérusalem ou peut-être sont-ils venus à Gamala avec Philippe et l'ont aidé à prendre la ville[57].

    Vita 114 indique que Aequus Modius est venu assiéger Gamala[54]. Shaye J. D. Cohen estime que la chronologie de cet événement est très vague. Philippe était-il à Gamala quand Modius l'a attaquée[54] ? Puisque selon la Vita (§ 177) « après le départ de Philippe, les gens de Gamala, dans une insurrection contre les Babyloniens », ont tué Chares et Jésus, des parents de Philippe, cela suggère que Philippe n'a pas exécuté les instructions du roi de ramener les Babyloniens de Gamala en Batanée[54]. Ni au § 177 ni au § 184, la Vita ne dit quand ou pourquoi Philippe est parti de Gamala[54]. Pour Shaye J. D. Cohen, l'assertion selon laquelle c'est après le départ de Philippe que ces événements se sont passés et que cela a eu lieu quand Gamala s'est révolté contre le roi (V 185-187) semble destinée à indiquer que tant que Philippe, ses hommes et ses alliés étaient sur place, Gamala a été maintenue dans la fidélité au roi, mais une fois qu'elles ont été retirée la révolté a éclaté[54]. Cela peut être vrai tout comme cela peut être faux[54].

    Siège de Gamala par les Romains

    Vue du site de Gamala depuis le sud-est. Le lac de Tibériade est visible sur la droite (photo prise entre 1934 et 1939).

    Le légat Vespasien avait entrepris une campagne pour reprendre le contrôle de la Galilée. Après avoir pris la région du lac de Tibériade il entreprend le siège de Gamala. Après une première tentative plutôt désastreuse, il finit par parvenir à prendre la place début novembre 67[58]. Gamla n'a pas été reconstruite depuis.

    La ville fortifiée en 67

    Selon Flavius Josèphe, à Gamala « une crête escarpée, prolongement d'une montagne élevée, dresse une hauteur centrale[59] ». « Sur les côtés et de face, le sol est sillonné de vallons infranchissables : mais, en arrière, il se dégage un peu de ces obstacles, vers l'endroit où il se rattache à la montagne : les habitants l'avaient d'ailleurs coupé par un fossé transversal et rendu cette région difficile d'accès, Sur le flanc de l’escarpement où elles étaient construites, les maisons se pressaient étroitement les unes contre les autres ; la ville semblait ainsi suspendue en l'air et s'effondrer sur elle-même du point culminant des rochers. Tournée vers le midi, elle avait de ce côté pour acropole une montagne très élevée ; au-dessous un précipice, qu'on n'avait point enclos d'une muraille, plongeait en une vallée d'une extrême profondeur : il y avait une source à l'intérieur du rempart et c'était là que se terminait la ville[59]. » Comme Vespasien « ne pouvait cerner de troupes toute la ville, à cause de sa situation, il plaça des postes aux endroits où cela était possible et occupa la montagne qui la dominait[60]. » Il « fit commencer les terrassements à l'arrière. La partie tournée vers l'Orient, où se trouvait une tour, dressée dans le lieu le plus élevé de la ville, fut comblée par la quinzième légion : la cinquième dirigea ses travaux vers le centre de la ville : la dixième remplit de terre les fossés et les ravins[60]. » Agrippa tente de s'adresser aux défenseurs, mais est blessé par les frondeurs.

    Première bataille de Gamala

    Monnaie émise sous Domitien, montrant le sanglier et le dauphin, deux des emblèmes de la 10e légion (Fretensis).

    « Les terrassements s'achevèrent avec rapidité, grâce au grand nombre de bras et à l'habitude qu'avaient les Romains de ces travaux. On mit en place les machines. Alors Charès et Joseph, qui étaient les citoyens les plus considérables de la ville, rangèrent leurs soldats ; ceux-ci étaient effrayés, car ils doutaient de pouvoir résister longtemps au siège, médiocrement approvisionnés qu'ils étaient d'eau et des autres subsistances[61]. » « Les Romains mirent en position en trois endroits les béliers et ébranlèrent le mur : puis, se précipitant par la brèche avec un grand bruit de trompettes, un grand cliquetis d'armes et des cris de guerre, ils se jetèrent contre les défenseurs de la ville[61]. » « Forcés de tous côtés par le nombre », les défenseurs « battent en retraite vers les quartiers élevés de la ville, et, comme les ennemis les suivent de près, ils se retournent, les repoussent sur la pente et les égorgent, entassés dans des passages étroits et difficiles, Ceux-ci, ne pouvant refouler les Juifs qui occupaient la crête, ni se frayer un chemin à travers leurs propres compagnons qui s'efforçaient de monter, cherchèrent un refuge sur les maisons des ennemis, peu élevées au-dessus du sol. Mais bientôt, couvertes de soldats et ne pouvant supporter leur poids, elles s'écroulèrent. En tombant, il suffisait que l'une d'elles renversât celles qui étaient placées au-dessous pour qu'à leur tour celles-ci entraînassent les autres placées plus bas. Cet accident causa la mort d'un grand nombre de Romains, car, dans leur détresse, ils sautaient sur les toits, bien qu'ils les vissent s'affaisser. Beaucoup furent ainsi ensevelis sous les débris ; beaucoup fuyaient, estropiés, atteints sur quelque partie du corps ; un très grand nombre périssaient, étouffés par la poussière. Les habitants de Gamala virent dans cette catastrophe une intervention divine[61]. » « Ils redoublaient leurs attaques, repoussaient les ennemis vers les toits des maisons. Les Romains glissaient dans les passages escarpés : chaque fois qu'ils tombaient, les Juifs placés au-dessus d'eux les massacraient[61]. » « Trouvant à grand peine des issues, une partie des Romains sortirent de la ville. Vespasien ne cessa de rester auprès des troupes qui soutenaient cette lutte pénible : pénétré de douleur à la vue de cette ville qui s'écroulait sur son armée[62]. »

    « Vespasien voyait l'armée découragée. Ignorant la défaite, n'ayant nulle part jusqu'à ce jour subi un tel désastre elle avait aussi honte d'avoir laissé seul son général au milieu des dangers[63]. »

    Prise de la ville

    Les habitants de Gamala « furent quelque temps pleins de confiance par suite du succès inattendu et considérable qu'ils avaient obtenu[64]. » « Comme les Romains renforçaient les terrassements et tentaient un nouvel assaut, la plupart des Juifs s'enfuirent de la ville par les ravins escarpés, où ne se trouvaient pas de postes ennemis, et par les galeries de mines. Tous ceux qui restèrent, craignant d'être pris, mouraient de faim, car les vivres avaient été requis de toutes parts pour nourrir les hommes capables de combattre[64]. » « Les plus aventureux fuyaient en secret tandis que les faibles mouraient de faim. Mais les combattants soutinrent le siège[65] » jusqu'au 9 novembre 67[Note 7] Ce jour là « trois soldats de la quinzième légion atteignirent en rampant[65] » « la tour qui faisait saillie de leur côté et la sapèrent en silence. Les gardes qui étaient placés au sommet ne s'aperçurent ni de l'arrivée (car il faisait nuit), ni de la présence des ennemis[65]. » « La tour s'écroula avec un fracas effroyable, entraînant les gardes[65]. » « Frappés de terreur, les hommes des autres postes s'enfuirent ; les Romains en firent périr beaucoup [...] et parmi eux Joseph qu'un soldat atteignit d'un trait et tua au moment où il franchissait en courant la partie de la muraille qui avait été détruite[65]. » Au même moment « Charès, alité et malade, rendit le dernier soupir, par l'effet de la terreur intense qui vint s'ajouter à sa maladie et causa sa mort. Mais les Romains, se souvenant de leur précédent échec, ne firent pas irruption dans la ville avant[65] » le lendemain.

    En 92/93, probablement à la mort d'Agrippa (II) sans héritier, Domitien incorpore directement les territoires de son royaume — et donc Gamala — à la province romaine de Syrie.

    Situation actuelle

    Israël ayant pris possession du plateau du Golan en 1967, des fouilles sont entreprises sur le site. Un sondage est réalisé en 1970 par Shmarya Gutman, puis celui-ci y dirige des fouilles de 1976 à 1989 pour le compte du Département des antiquités et des musées d'Israël. De nouvelles fouilles sont réalisées de 1997 à 2000 sous la direction de Danny Syon et Zvi Yavor[66]. En 1976, Shmarya Gutman met au jour des milliers de pointes de flèches et de projectiles, et des pièces de monnaie portant l'inscription Ligueoulat Yeroushalaym haQedosha, "Pour la rédemption de Jérusalem la sainte". La synagogue de Gamla date de l'époque hérodienne, donc d'avant la destruction du Temple de Jérusalem et comportait un mikvé[67].

    Bibliographie

    Notes et références

    Notes

    Références

    Liens externes

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