Wikipédia:Lumière sur/Jean Ier Tzimiskès

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Pièce de monnaie (histamenon) représentant Jean Ier, protégé par Dieu et la Vierge Marie.
Pièce de monnaie (histamenon) représentant Jean Ier, protégé par Dieu et la Vierge Marie.

Jean Ier Tzimiskès (en grec : Ἰωάννης « Τζιμισκής » Κουρκούας / Iôánnes « Tzimiskếs » Kourkoúas, parfois orthographié Zimiscès ou Tzimiscès), né vers 925 et mort le , est un empereur byzantin, issu de la puissante famille arménienne des Kourkouas, qui a donné plusieurs militaires de premier plan à l'Empire byzantin.

Général de renom, il fait ses armes sur la frontière orientale et occupe diverses fonctions de premier plan. Il participe à l'expansion byzantine en Orient, combattant les émirats frontaliers des Hamdanides et sert notamment comme lieutenant auprès du futur empereur Nicéphore II, participant à certaines de ses campagnes victorieuses, y compris après l'accession de celui-ci à la fonction impériale en 963. Toutefois, il tombe en disgrâce assez rapidement, pour des raisons inconnues. Il réapparaît en 969 à la tête d'un complot qui assassine Nicéphore II, avec l'aide de quelques généraux eux aussi congédiés. Cette prise du pouvoir rapide et brutale lui permet d'asseoir assez vite son autorité, non sans faire acte de pénitence face aux autorités religieuses. Par ailleurs, il ne remet pas en cause la légitimité dynastique des deux souverains de droit encore mineurs que sont Basile II et Constantin VIII, dont il agit en quelque sorte comme le régent.

Comme souverain, il poursuit l'entreprise militaire de son prédécesseur, non sans différences. Actif d'emblée en Occident pour combattre la menace de la Rus' de Kiev, il repousse d'abord celle-ci, qui s'est emparée de la Bulgarie. En 971, Tzimiskès mène une campagne d'envergure qui conquiert en quelques mois la Bulgarie et repousse Sviatoslav Ier au-delà du Danube. Ce succès s'accompagne d'une occupation militaire du territoire bulgare qui, si elle n'est pas pérenne, préfigure la conquête définitive de Basile II quelques décennies plus tard. Il rétablit aussi la paix avec le Saint-Empire en Italie. Ces réussites occidentales lui permettent d'intervenir ensuite en Orient, pour consolider les conquêtes de Nicéphore II, notamment la région d'Antioche, menacée par les Hamdanides et surtout les Fatimides, nouvelle puissance du monde musulman. Le récit des campagnes de Tzimiskès en Syrie et en Palestine reste l'objet de débats et, notamment, son expédition de 975 a pu être qualifiée de croisade, allant jusqu'à envisager la reprise de Jérusalem. Si les historiens modernes tempèrent cette interprétation, Tzimiskès parvient à consolider la frontière byzantine en Orient et à faire de Byzance une puissance d'influence dans la région, soumettant sans forcément les conquérir les princes musulmans d'Alep.

Sur le plan intérieur, Tzimiskès se distingue de son prédécesseur en revenant sur certaines mesures fiscales qui ont rendu Nicéphore II impopulaire. Moins interventionniste en matière religieuse, il recherche la concorde tout en manifestant sa piété de diverses manières. Résolu à consolider une légitimité entachée d'un régicide, il met en scène son pouvoir et valorise ses succès militaires. Entouré de personnalités influentes, dont le parakimomène Basile Lécapène, il doit faire face à quelques rébellions de la puissante famille des Phocas et s'appuie notamment sur Bardas Sklèros, attisant les rivalités entre les lignées de l'aristocratie militaire d'Anatolie. Finalement, il meurt le , vraisemblablement de maladie, laissant le pouvoir au jeune Basile II. Si sa figure a parfois souffert de son rôle dans l'assassinat de Nicéphore II, il reste dans la postérité comme un souverain victorieux militairement, dont les actes s'intègrent dans une forme d'épopée byzantine de la fin de l'ère macédonienne, marquée par des conquêtes d'ampleur en Occident et en Orient.

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