Wired (magazine)

magazine de technologie américain

Wired
Image illustrative de l’article Wired (magazine)

PaysDrapeau des États-Unis États-Unis
LangueAnglais
PériodicitéMensuelle
GenreCulturel
Date de fondationMars 1993
Ville d’éditionSan Francisco

PropriétaireCondé Nast Publications
Rédacteur en chefChris Anderson
ISSN1059-1028
Site webwww.wired.com

Wired (terme anglophone signifiant branché ou câblé) est un magazine mensuel américain publié sur papier et en ligne. Le magazine se concentre sur l'incidence des technologies émergentes sur les domaines de la culture, de l'économie et de la politique.

Wired est propriété du grand groupe de presse américain Condé Nast Publications. Le siège social du magazine est à San Francisco, en Californie. Le magazine est publié depuis [1].

Le magazine a lancé plusieurs versions nationales, notamment Wired UK (en), Wired Italia, Wired Japan et Wired Germany. La société mère de Condé Nast (Advance Publications) est également l'actionnaire majoritaire de Reddit, un site Web d'agrégation d'information[2].

Dans ses premiers colophons, Wired a crédité le théoricien canadien des médias Marshall McLuhan comme son saint patron. Dès le début, l'influence la plus forte sur la perspective éditoriale du magazine est venue du cofondateur techno-utopien Stewart Brand et de son associé Kevin Kelly[3].

De 1998 à 2006, le magazine Wired et Wired News, qui publie sur Wired.com, avaient des propriétaires distincts. Cependant, Wired News rééditait en ligne le contenu du magazine papier en raison d'un accord conclu lorsque Condé Nast avait acheté le magazine. En 2006, Condé Nast a acheté Wired News pour 25 millions de dollars, réunissant le magazine avec son site Web.

Chris Anderson, rédacteur en chef de Wired, a créé le terme longue traîne (en anglais, long tail) comme une expression relative à un graphique de type loi de puissance qui aide à visualiser le modèle d'affaires des nouveaux médias des années 2000[4]. L'article d'Anderson pour Wired sur ce paradigme portait sur la recherche menée par Clay Shirky sur les modèles de distribution de la loi de puissance, en particulier en relation avec les blogueurs. Anderson a élargi la définition du terme pour décrire l'espace commercial traditionnel qui a été ouvert par les nouveaux médias[5].

Le magazine a créé le terme crowdsourcing[6] (en français, sociofinancement). Il a aussi créé et remis annuellement les Vaporware Awards, de prix qui ridiculisent « les produits, les jeux vidéo et les autres bidules de nerds qui ont été présentés, promis et vantés, mais jamais livrés »[7].

Histoire

Le magazine a été fondé en 1993 par le journaliste américain Louis Rossetto (en) et sa partenaire Jane Metcalfe (en), avec Ian Charles Stewart (en), avec l'appui initial de l'entrepreneur de logiciels Charlie Jackson (en) et de l'universitaire éclectique Nicholas Negroponte du MIT Media Lab, qui a été chroniqueur régulier du magazine pendant six ans (jusqu'en 1998). Les concepteurs fondateurs étaient John Plunkett et Barbara Kuhr (Plunkett+Kuhr).

Wired, qui se vantait d'être « le Rolling Stone de la technologie »[8], a fait ses débuts à la conférence Macworld le [9]. Un grand succès lors de son lancement, il a été salué pour sa vision, son originalité, son innovation et son impact culturel. Au cours de ses quatre premières années d'existence, le magazine a remporté deux National Magazine Awards, un pour l'Excellence générale et un pour la Conception.

Le rédacteur en chef fondateur de Wired, Kevin Kelly, a été rédacteur en chef du Whole Earth Catalog et de la Whole Earth Review et a amené avec lui des contributeurs de ces publications. Six contributeurs du premier numéro de Wired avaient écrit pour Whole Earth Review, en particulier Bruce Sterling (qui apparaissait sur la première couverture)[1] et Stewart Brand. D'autres contributeurs de Whole Earth ont écrit dans Wired, notamment William Gibson, qui a fait la couverture du magazine au cours de la première année et dont l'article à propos de Singapour[10] "Disneyland with the Death Penalty" ("Disneyland avec la peine de mort" dans le numéro 1.4 a entraîné l'interdiction de distribution du magazine dans La cité-État.)

D'autres contributeurs à Whole Earth sont apparus dans Wired, notamment William Gibson, qui a fait la couverture de Wired pendant sa première année et dont l'article "Disneyland with the Death Penalty" dans le numéro 1.4 a entraîné l'interdiction de la publication à Singapour

Le cofondateur de Wired, Louis Rossetto (en), a affirmé dans le premier numéro du magazine que « la révolution numérique traverse nos vies comme un typhon »[11]. Cependant, bien que Kelly ait participé au lancement de The WELL, une des premières sources d'accès public à l'Internet et même à une expérience en ligne antérieure à Internet, le premier numéro de Wired n'a pas mis l'accent sur Internet et a plutôt couvert les jeux vidéo, le piratage des téléphones portables, les effets spéciaux numériques, les simulations militaires, et le otaku japonais. Cependant, le premier numéro contenait quelques références à Internet, incluant des informations sur les sites de rencontres et le sexe sur Internet, et un tutoriel sur la façon d'installer un filtre de courriels. La dernière page, une colonne écrite par Nicholas Negroponte, était rédigée dans le style d'un message électronique, mais contenait des adresses électroniques manifestement fausses et non standards. Dès le troisième numéro, à l'automne 1993, la rubrique Net Surf a commencé à répertorier des sites FTP intéressants, des groupes de discussion Usenet et des adresses électroniques, à une époque où ces choses étaient rares et peu connues du public. Wired a été parmi les premiers magazines à afficher les adresses électroniques de ses auteurs et collaborateurs.

L'éditrice associée Kathleen Lyman (anciennement de News Corporation et de Ziff Davis) a été invitée à se joindre à l'équipe pour lancer Wired avec une base publicitaire de grands annonceurs de produits technologiques et de produits de consommation. Lyman et Simon Ferguson (le premier directeur publicitaire de Wired) ont présenté des campagnes publicitaires révolutionnaires menées par un groupe diversifié de chefs de file de l'industrie - comme Apple, Intel, Sony, Calvin Klein et Absolut - aux lecteurs de la première publication technologique axée sur un style de vie.

Le magazine a été rapidement suivi d'un site Web complémentaire (HotWired), d'une division d'édition de livres (HardWired), d'une édition japonaise et d'une édition britannique de courte durée (l'édition britannique, Wired UK (en), a été relancée en [12]. En 1994, John Battelle, co-rédacteur en chef fondateur, a chargé Jules Marshall (en) d'écrire un article sur les Zippies. L'article a battu des records et fut l'un des articles les plus médiatisés de l'année. L'article a été utilisé pour promouvoir le service de nouvelles HotWired du magazine[13].

HotWired a créé les sites Web Webmonkey, le moteur de recherche HotBot, et un blogue, Suck.com. En , le magazine a lancé un indice boursier, le Wired Index, appelé le Wired 40 depuis .

La fortune du magazine et des entreprises associées correspondait étroitement à celle de la bulle Internet. En 1996, Rossetto et les autres participants à Wired Ventures ont tenté une introduction en bourse (IPO). La tentative a dû être annulée en raison du repli du marché boursier, et surtout du repli du secteur Internet, au cours de l'été 1996. Une deuxième tentative a également échoué.

Rossetto et Metcalfe ont perdu le contrôle de Wired Ventures au profit des investisseurs financiers Providence Equity Partners (en) en . Ces derniers ont rapidement vendu la société par morceaux. Wired a été achetée par Advance Publications, qui l'a cédée à sa filiale, l'éditeur new-yorkais Condé Nast Publications (tout gardant les bureaux de rédaction de Wired à San Francisco)[14]. Wired Digital (wired.com, hotbot.com, webmonkey.com, etc.) a été acheté par Lycos et a fonctionné indépendamment du magazine jusqu'en 2006, date à laquelle il a été vendu par Lycos à Advance Publications, rendant les sites Web à la même société qui publiait le magazine.

L'ère Anderson

Wired a survécu à la bulle Internet. En 2001, le magazine a trouvé un nouveau souffle avec un nouveau rédacteur en chef, Chris Anderson, qui a donné au magazine une couverture plus grand public[15].

Sous Anderson, Wired a produit quelques articles très remarqués, dont

  • l'article « Welcome to the Hydrogen Economy » (« Bienvenue à l'économie de l'hydrogène ») en  ;
  • l'article « Open Source Everywhere » en  ; ce numéro du magazine affichait Linus Torvalds en couverture et articulait l'idée que le concept open source prenait son envol en dehors du logiciel, y compris dans les encyclopédies, comme en témoignait Wikipédia) ;
  • l'article « Kiss Your Cubicle Goodbye » en  ; ce numéro du magazine présentait la question de l'externalisation du point de vue des Américains et des Indiens) ;
  • et un article de Chris Anderson en , qui lançait le terme longue traîne, terme qui est devenu par la suite très populaire.

Le numéro de incluait un album musical, The Wired CD (en). Toutes les chansons du CD étaient publiées sous diverses licences Creative Commons dans le but de mettre en vedette le droit d'auteur alternatif (en). La plupart des chansons étaient l'œuvre d'artistes majeurs, dont les Beastie Boys, My Morning Jacket, Paul Westerberg et David Byrne.

En 2005, Wired a reçu le National Magazine Award pour l' Excellence générale dans la catégorie des 500 000 à 1 000 000 d'abonnés[16]. La même année, Anderson a remporté le prix de l' Éditeur de l'année de Advertising Age[16].

En 2008, Wired a été mis en nomination pour trois National Magazine Awards et a remporté le prix ASME pour la Conception. Il a également remporté 14 prix de la Society of Publication Design, dont le prix d'or du magazine de l'année. En 2009, Wired a été mis en nomination pour quatre National Magazine Awards, dont ceux de l' Excellence générale, de la Conception, de la Meilleure section (Start) et de l'Intégration, et a remporté trois prix : Excellence générale, Conception, et Meilleure section (Start). David Rowan de Wired UK a reçu le prix British Society of Magazine Editors (en) du Lancement de l'année 2009[17]. Le , le magazine Wired a été nommé Magazine de la décennie par les rédacteurs en chef de Adweek[18].

En 2006, l'écrivain Jeff Howe et le rédacteur en chef Mark Robinson ont créé le terme crowdsourcing (sociofinancement) dans le numéro de juin[6].

En 2009, Condé Nast Italia a lancé l'édition italienne de Wired et le site Wired.it[19]. Le , Condé Nast a relancé l'édition britannique de Wired, éditée par David Rowan, et a lancé le site Wired.co.uk[20]. Toujours en 2009, le , le journaliste de Wired, Evan Ratliff, a disparu, en essayant de garder le secret sur sa localisation, en disant « Je vais essayer de rester caché pendant 30 jours ». Une récompense de 5 000 $ était offerte à son ou ses découvreur(s)[21]. Ratliff a été trouvé le à La Nouvelle-Orléans grâce à un travail d'équipe, dont Ratliff a parlé dans un numéro ultérieur. En 2010, Wired a publié son édition sous forme de tablette[22].

En 2012, Limor Fried, d'Adafruit Industries, est devenue la première femme ingénieure à figurer sur la couverture de Wired[23].

En , Wired a été inclus dans Condé Nast Entertainment (en) avec l'annonce de cinq webséries originales, dont la satire de la National Security Agency Codefellas (en) et la série de conseils animés Mister Know-It-All (en)[24],[25].

Wired a soutenu la candidate démocrate Hillary Clinton lors de l'élection présidentielle américaine de 2016[26].

Wired.com


Adressehttps://www.wired.com/
Type de siteNouvelles technologiques
LangueAnglais
PropriétaireCondé Nast
auparavant Lycos
originellement Wired Magazine
Lancement20 novembre 1992
État actuelActif

Le site Wired.com, anciennement connu sous les noms de Wired News et HotWired, a été lancé en [27]. Le site et le magazine ont été séparés à la fin des années 1990, lorsque le magazine a été acheté par Condé Nast Publications. Le site, appelé alors Wired News, a été acheté par Lycos peu de temps après. Les deux sociétés sont demeurées indépendantes jusqu'à ce que Condé Nast fasse l'acquisition de Wired News le [28], en grande partie en réponse à la baisse des bénéfices. Cette acquisition a finalement réuni les éditions papier et numérique de Wired et les deux sont actuellement (en 2019) étroitement liées sur le plan éditorial.

Wired.com est paywalled. Les utilisateurs peuvent accéder à un maximum de 4 articles par mois sans paiement[29].

Aujourd'hui, Wired.com héberge plusieurs blogues technologiques sur des sujets tels que le transport, la sécurité, les affaires, les nouveaux produits, les jeux vidéo, le blogue GeekDad (en) sur les jouets, la création de sites Web, les caméras, la culture et la science. Il attribue également les Vaporware Awards, des prix qui ridiculisent « les produits, les jeux vidéo et les autres bidules de nerds qui ont été présentés, promis et vantés, mais jamais livrés ».

NextFest

De 2004 à 2008, Wired a organisé un festival annuel de technologies et produits innovants[30] :

Magazine techno-utopiste

La position éditoriale du magazine s'appuyait initialement sur les idées de Marshall McLuhan, théoricien canadien des médias considéré comme le saint patron du magazine dans les débuts de celui-ci.

D'après Philippe Grangereau, du quotidien français Libération, « Wired milite pour la liberté d’entreprise, et pour limiter le plus possible l’intervention du gouvernement dans la vie publique. Ancré dans la culture de la côte ouest des États-Unis, Wired sert de bréviaire aux techno-utopiens qui voient dans la loi du marché et le progrès technique un moyen de libération de l’individu et l’avènement d’une société post-industrielle d’abondance transcendant les clivages politiques. »[32].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Wired (magazine) » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi

Liens externes

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