Octobre[4]-décembre : arrivée de Manuel Ier Comnène en Cilicie. Il obtient la soumission du prince arménien Thoros, puis marche sur Antioche[5]. Il prend ses quartiers d’hiver à Mamistra, où Renaud de Châtillon doit faire amende honorable pour son expédition de piraterie contre Chypre (1156) et reconnaître la suzeraineté byzantine. Baudouin III de Jérusalem négocie une alliance inaugurée un an auparavant par son mariage avec la nièce de Manuel, Théodora Comnène. Mais la mauvaise volonté des alliés fait avorter l’expédition projetée contre Alep. En , Manuel conclut la paix avec Nur ad-Din, dont la menace contient les Francs dans la mouvance byzantine et contient les Saljûqides[6].
Hiver 1157-1158 : Motín de la Trucha (es) (émeute de la truite). L’achat d’une truite par le fils d’un cordonnier, contesté par le dépensier d’un seigneur local, déclenche une révolte populaire à Zamora, en Espagne. La noblesse se réunit dans l’église de San Román pour préparer la riposte, quand les émeutiers, conduits par le peaussier Benito, ferment les portes du bâtiment et y mettent le feu, brûlant à mort les occupants, dont un fils du gouverneur de la ville, le comte Ponce Giraldo de Cabrera (es). Les 4 000 insurgés se réfugient au Portugal par crainte des représailles, puis demandent leur pardon au roi Ferdinand II de León. Il le leur accorde, moyennant l’approbation du pape Alexandre III, et en profite pour destituer Ponce de Cabrera, qui passe avec ses partisans au service du roi Sanche III de Castille[7].
Mars : bulle d’or de Manuel Ier Comnène relative aux possessions des monastères dans l’Empire byzantin[10]. Elle interdit aux monastères « d’augmenter les propriétés qu’ils détiennent aujourd’hui, en terre et en paysans attachés » sous peine de confiscation[11].
Juillet : Frédéric Barberousse force Brescia à la soumission ; il y tient une diète qui promulgue un règlement sur la discipline militaire (la « paix du Prince », qui justifie les exactions des troupes en campagne) et déclare les Milanais ennemis de l’empire. Les impériaux passent l’Adda au pont de Cassano et prennent les châteaux de Trezzo et de Melegnano[15].
3 août : Barberousse ordonne la reconstruction de la ville de Lodi, détruite par les Milanais[16].
8 septembre : capitulation de Milan, assiégée par Frédéric Barberousse. Les consuls et les citoyens doivent lui demander pardon, pieds nus ; la ville doit verser 9000 marcs d’argent et livrer 300 otages, et reconnaitre les droits régaliens à l’empereur[18].