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La période « espagnole » des Pays-Bas reste marquée par la guerre de soulèvement menée contre le roi d'Espagne : la guerre de Quatre-Vingts Ans. Le conflit aboutit à la scission des Dix-Sept Provinces en deux États : les sept provinces du Nord obtiennent leur indépendance et se regroupent au sein des Provinces-Unies (qui deviendront en 1830 les Pays-Bas actuels) ; les dix provinces du Sud restent, elles, sous domination espagnole (et deviendront, plus tard, la Belgique et le Luxembourg, ainsi que les Pays-Bas français, conquis par Louis XIV au XVIIe siècle).
Le roi d'Espagne est traditionnellement représenté sur place par un gouverneur général, souvent choisi au sein de la famille royale des Habsbourg. Le gouverneur est assisté par un Conseil d'État, mais son pouvoir est contrebalancé par celui des États généraux des dix-sept provinces.
Les Pays-Bas faisaient partie du Saint-Empire romain germanique en tant que cercle de Bourgogne. En 1548, Charles Quint propose un nouveau statut pour ce cercle, en vue d'unir les différentes provinces plus étroitement et, à terme, d'en faire un État. Lors de la Diète impériale d'Augsbourg, le cercle acquiert un statut de quasi-indépendance (il ne sera pas, par exemple, soumis aux décisions de la Diète impériale). Puis, en 1549, Charles Quint promulgue la Pragmatique Sanction qui fait des Pays-Bas un ensemble distinct du Saint-Empire romain germanique et du royaume de France.
Le , Charles Quint abdique sa souveraineté sur ses possessions non autrichiennes (Pays-Bas, Franche-Comté et possessions italiennes) en faveur de son fils Philippe et, le , il lui transmet également la couronne d'Espagne.
« En pratique, les Pays-Bas constituent désormais une espèce de confédération indépendante au regard du droit international, même si, en politique étrangère, ils demeurent liés à d'autres États de la dynastie habsbourgeoise. »
— Histoire des nations belges, Wils Lode (page 64).
Pour Charles Quint, ceci ne constitue pas une fin en soi. En effet, en faisant signer la Pragmatique Sanction par les États généraux des Pays-Bas, l'empereur s'assure aussi que le contrôle des Dix-Sept Provinces restera aux mains de sa maison[réf. souhaitée]. Les Provinces étaient d'une valeur incomparable pour la couronne d'Espagne[réf. souhaitée]. Sous le règne de Charles, des cinq millions d'or prélevés annuellement à travers ses diverses possessions, deux millions provenaient des seules provinces des Pays-Bas, quatre fois plus que des Amériques ou d'Espagne…[réf. souhaitée].
Par ailleurs, et depuis 1531, Bruxelles est définitivement devenu le centre de cet ensemble confédéral qui ne sera finalement pas un État unifié et indépendant avant 1830[3].
Sous le règne de Philippe II, un conflit s'engage avec l'Espagne. En effet, autant Charles Quint était un enfant du pays, autant Philippe II était un souverain étranger, éduqué en Espagne. À cela s'ajoutent un conflit contre le gouvernement (centralisateur) et une fracture religieuse (les rois, catholiques, luttant fermement contre l'« hérésie protestante »). Sous Philippe II, est surveillée l'orthodoxie religieuse de l'université de Douai et de l'université de Louvain.
Par ailleurs, l'unification de l'Aragon et de la Castille (et son empire colonial) font courir le risque aux Pays-Bas de n'être plus qu'un État satellite[réf. souhaitée]. Jusqu'ici, elles en étaient le cœur économique.
Plusieurs guerres s'ensuivirent pour consolider cette indépendance. La période la plus tourmentée de la guerre de Quatre-Vingts Ans a lieu entre 1581-1609, date à laquelle intervient la trêve de Douze Ans. Le conflit reprend à l'issue de cette trêve, en 1621, mais ne s'apparente déjà plus à une guerre civile, plutôt à une guerre entre deux États. La paix ne sera définitive qu'en 1648.
Les Pays-Bas catholiques ne sont plus, ensuite, qu'une espèce de confédération de provinces, chacune gardant ses lois et coutumes propres, confédération constituant un élément d'un vaste « empire » dirigé depuis Madrid par le roi d'Espagne. Seul élément d'indépendance locale, les Etats généraux des Pays Bas, qui vont défendre, avec plus ou moins de succès, les droits arrachés au cours des siècles aux ducs de Brabant, notamment, puis aux ducs de Bourgogne dont les souverains Habsbourg d'Espagne sont les héritiers, avant de céder le flambeau aux Habsbourg d'Autriche vers 1713/1714.
Fin des Pays-Bas espagnols - Les Pays-Bas autrichiensmodifier le code
Après l'indépendance des Provinces-Unies et la fermeture à la navigation de la rivière Escaut, un grand nombre d'émigrants du Sud s'installent dans la nouvelle république. La prospérité passe des villes du sud, telles que Bruges, Anvers, Gand et Bruxelles, à celles du nord, dont Amsterdam, La Haye et Rotterdam.
Le club de football du Racing Club de Lens arbore depuis 1924 les couleurs rouge et jaune (Sang et Or) du drapeau espagnol. Ce choix provient du président de l'époque René Moglia qui eut cette idée en passant devant les ruines de l'église Saint-Léger de Lens, vestige de l'occupation espagnole en Artois[4].
La rue de l'Amigo, à Bruxelles, résulte d'une mauvaise traduction vers l'espagnol : en flamand (ou en néerlandais « brabançon ») la rue s'appelait, et s'appelle toujours, Vruntstraat (rue de la Prison) car elle se trouve à proximité de l'arrière de l'Hôtel de ville, avec le commissariat de police et les cellules de détention provisoire. Mais les Espagnols, confondant Vruntstraat avec Vriendstraat, traduisirent ce nom par calle del Amigo (rue de l'Ami) ce qui n'a plus rien à voir avec quoi que ce soit dans le quartier.