Église apostolique assyrienne de l'Orient

L'Église apostolique assyrienne de l'Orient ou Sainte Église apostolique assyrienne de l'Orient (‘Ittā Qaddishtā wa-Shlikhāitā Qattoliqi d-Madnĕkhā d-Ātārāyē) est une Église autocéphale de tradition syriaque orientale. Elle fait partie de l'ensemble des Églises des deux conciles. Le chef de l'Église porte le titre de Catholicos-Patriarche de la Sainte Église Apostolique Assyrienne de l'Orient (ou celui, plus traditionnel, de Métropolite de Séleucie-Ctésiphon, Catholicos et Patriarche de l'Orient), avec résidence à Erbil au Kurdistan (Irak).

Église apostolique assyrienne de l'Orient
Image illustrative de l’article Église apostolique assyrienne de l'Orient

Nom localܥܕܬܐ ܩܕܝܫܬܐ ܘܫܠܝܚܝܬܐ ܩܬܘܠܝܩܝ ܕܡܕܢܚܐ ܕܐܬܘܪ̈ܝܐ
Fondateur(s)Saint Thomas (attribution traditionnelle)
Autocéphalie/Autonomie424
Primat actuelMar Awa III
SiègeErbil, Irak
Territoire primaireMoyen-Orient
Expansion territorialeÉtats-Unis, Europe occidentale, Australie
Ritesyriaque oriental
Langue(s) liturgique(s)araméen
Calendriergrégorien (depuis 1965)
Population estiméeentre 250 000 et 400 000
Site internet assyrianchurch.orgVoir et modifier les données sur Wikidata

Nom

L'Église apostolique assyrienne de l'Orient est également connue sous d'autres noms :

  • Sainte Église apostolique catholique assyrienne de l'Orient
  • Église apostolique de l'Orient et des Assyriens
  • Église apostolique assyrienne de l'Est
  • Église nestorienne[1]
  • Église perse[2]
  • Église orthodoxe de Perse
  • Église de l'Orient
  • Église de l'Est
  • Église de l'Orient des Assyriens[3]
  • Église syriaque orientale[4]
  • Église syro-orientale
  • Église chaldéenne orthodoxe[5]
  • Église chaldéenne nestorienne[6]
  • Église assyrienne orthodoxe[7]
  • Église syrienne d'Orient[8]
  • Église syriaque d'Orient

Histoire

L'Église apostolique assyrienne de l'Orient se revendique comme fondée par l'apôtre Thomas.

Période perse sassanide

Période arabe

Période mongole

 

Période turque ottomane

Période contemporaine

Évangélisation de la Chine

Des traces probantes de la présence de l'Église de l'Orient en Chine existent pour deux périodes : d'abord du VIIe siècle au Xe siècle, puis sous la dynastie mongole des Yuan aux XIIIe et XIVe siècles. Après bien des vicissitudes historiques, ces églises n'existent plus mais, en 1998, l'Église apostolique assyrienne de l'Orient a envoyé l'évêque Mar Gewargis en Chine[15]. en 2010, lors d'une visite ultérieure à Hong Kong, l'Église assyrienne a déclaré : « après 600 ans, la liturgie eucharistique, selon l'anaphore de Mar Addai & Mari a été célébrée à la chapelle du Séminaire théologique luthérien mercredi au soir[16]». Puis, en , l'évêque Mar Awa Royel, accompagné d'un prêtre et d'un diacre, a pu célébrer la Sainte Eucharistie à Xi'an, berceau de l'Église de l'Orient en Chine en [17].

Organisation

Siège patriarcal

Résidence patriarcale à Qotchanès (1904)
Intérieure de la cathédrale Mar Yohanna al Ma’amadan (Saint Jean le Baptiste)

Le siège de l'Église, à l'origine à Séleucie-Ctésiphon, a été déplacé à plusieurs reprises :

Lors de son synode de tenu à Bagdad, l'Église de l'Orient décida du transfert du siège patriarcal à Bagdad. Ce transfert ne put se faire, du fait de la guerre du Golfe, qu'à partir d'.

Organisation territoriale

L'Église est divisée en plusieurs archidiocèses et diocèses[19] :

Mouvements centrifuges et schismes

Rites et pratiques

La liturgie est célébrée en syriaque, dialecte de l'araméen, qui est la langue maternelle du Christ (l'apparition du dialecte lui est postérieure). La Messe se dit « Mystères ». Il existe trois prières eucharistiques ou anaphores (appelées « sanctifications ») : la plus ancienne remonte aux origines de l’Église (IIe siècle), la tradition dit qu’elle aurait été écrite par les disciples de l’Apôtre Thomas : Addaï et Mari (c’est l’une des plus anciennes de la chrétienté), la deuxième est attribuée au grand docteur grec de l’Église d’Orient : Théodore de Mopsueste, compagnon de Saint Jean Chrysostome (IVe siècle), et la troisième date du Ve siècle, est attribuée à Nestorius patriarche de Constantinople (428–431) ; cette dernière n’est célébrée que cinq fois dans l’année.

Relations avec les communautés protestantes

Les premiers missionnaires protestants du XIXe siècle virent d'un très bon œil l'absence de culte des images et des statues.

Relations avec les autres Églises

Relations avec les autres Églises de tradition syriaque

Depuis 1994, l'Église apostolique assyrienne de l'Orient participe à une série de discussions œcuméniques avec les autres Églises de tradition syriaque, à l'initiative de la Fondation Pro Oriente, organisme dépendant du diocèse catholique de Vienne en Autriche. Ces discussions rassemblent des représentants d'Églises catholiques et séparées, de tradition syriaque occidentale (Église syriaque orthodoxe, Église catholique syriaque, Église malankare orthodoxe, Église catholique syro-malankare, Église maronite) et de tradition syriaque orientale (Église apostolique assyrienne de l'Orient, Ancienne Église de l'Orient, Église catholique chaldéenne, Église catholique syro-malabare).

Relations avec l'Ancienne Église de l'Orient

  • Rencontre ecclésiastique de haut niveau à Bagdad en vue d'une éventuelle réunification.

Relations avec l'Église catholique chaldéenne

Le , le patriarche Mar Dinkha IV et le patriarche Raphaël I Bidawid de l'Église catholique chaldéenne signent un « Décret synodal conjoint pour la Promotion de l'Unité », marquant les progrès du dialogue entre les deux Églises syriaques orientales.

Relations avec l'Église catholique

Le pape Jean Paul II et le patriarche Mar Dinkha IV, en signant cette déclaration, ont clos, pour leurs Églises, les différentes controverses liées à la querelle nestorienne.

« Sa Sainteté Jean-Paul II, Évêque de Rome et Pape de l'Église catholique, et Sa Sainteté Mar Dinkha IV, Catholicos-Patriarche de l'Église assyrienne de l'Orient, rendent grâce à Dieu qui leur a inspiré cette nouvelle rencontre fraternelle.
Ils considèrent celle-ci comme une étape fondamentale sur la voie de la pleine communion à restaurer entre leurs deux Églises. En effet, ils peuvent désormais proclamer ensemble devant le monde leur foi commune dans le mystère de l'Incarnation. »

  •  : Rome reconnaît la validité de l'Eucharistie célébrée selon l'anaphore de Addai et Mari, qui n'inclut pas le récit évangélique de l'Institution.
  •  : nouvelle visite officielle du patriarche Mar Dinkha IV au Vatican. Rencontre avec le pape Benoît XVI.
  •  : visite du patriarche Mar Dinkha IV au Vatican. Rencontre avec le pape François.
  •  : le patriarche Mar Gewargis III rencontre le pape François au Vatican.
  •  : le patriarche Mar Gewargis III rencontre le pape François au Vatican et signe avec lui une déclaration commune[24].

Relations avec les Églises des trois conciles

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Église apostolique assyrienne de l'Orient.

Liens externes

Bibliographie

  • Christine Chaillot, L’Église assyrienne de l’Orient – Histoire bimillénaire et géographie mondiale, Paris, Editions L'Harmattan, (ISBN 9782343192680)
  • Jean Étèvenaux, Histoire des missions chrétiennes, Éd. Saint-Augustin, Paris, 2004 (ISBN 2880113334) (Chap. V : les missions de l'Église de l'Est en Asie jusqu'au XIVe siècle)
  • Raymond Le Coz, Histoire de l'Église d'Orient (Chrétiens d'Irak, d'Iran et de Turquie), Paris, Cerf, (ISBN 2204051144)
  • Raymond Le Coz, Les médecins nestoriens au Moyen Âge : les maîtres des Arabes, Paris, L'Harmattan, coll. « Comprendre le Moyen-Orient », (ISBN 2747564835)
  • Herman Teule, Les Assyro-Chaldéens. Chrétiens d'Irak, d'Iran et de Turquie, Turnhout, Brepols, coll. « Fils d'Abraham », (ISBN 9782503528250)
  • Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des Chrétiens d'Orient, Paris, Fayard, (ISBN 2213030642)
  • Joseph Yacoub, Babylone chrétienne : géopolitique de l'Église de Mésopotamie, Paris, Desclée de Brouwer, (ISBN 222003772X)
  • Jérôme Labourt, Le christianisme dans l'empire perse sous la dynastie sassanide (224-632), Paris, Librairie Victor Lecoffre, coll. « Bibliothèque de l'enseignement de l'histoire ecclésiastique », , 372 p. (BNF 30705301, lire en ligne).
  • E. Tisserant, « L'Église nestorienne », dans Dictionnaire de Théologie Catholique, t. XI, Paris, coll. « 157-323 », (lire en ligne)

Filmographie

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