Éric Reinhardt

écrivain français
Éric Reinhardt
Éric Reinhardt au salon du livre Radio France, le .
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Éric Reinhardt, né à Nancy le , est un romancier et éditeur d'art français. Il vit et travaille à Paris.

Biographie

Jeunesse et formation

Éric Reinhardt vit à Nancy jusqu’à sa sixième année, à Marseille de 1970 à 1972, à Clichy-sous-Bois[1], quartier du Chêne Pointu, de 1972 à 1977, puis à Mennecy, dans l’Essonne[2], dans un lotissement de maisons Levitt que l’on retrouvera dans plusieurs de ses romans, de 1977 à 1983. Admis dans une classe préparatoire à HEC au lycée Jacques Decour, dans le neuvième arrondissement de Paris, il intègre deux ans plus tard une école de commerce, l’Institut supérieur de gestion[3], avec le projet de travailler dans l’édition.

Carrière éditoriale et littéraire

Il fait ses armes aux éditions Le Castor astral puis travaille chez Albin Michel et aux Éditions Flohic, où il s’initie à la conception de livres d’art. Il occupe, auprès d’Éric Hazan, le poste de directeur éditorial des éditions Hazan de 1994 à 1999. Il devient à cette date éditeur de livres d’art indépendant[4].

Demi-sommeil, son premier roman, paraît chez Actes Sud en 1998.

En 2002, son deuxième roman, Le Moral des Ménages, est une radiographie de la classe moyenne pavillonnaire.

En 2004 sort Existence[5], son troisième roman, récit satirique de la destinée d’un cadre odieux et méprisant, misanthrope, sûr de ses valeurs libérales et de sa domination. Ce livre, de facture expérimentale, témoigne de l’intérêt de Reinhardt pour l’art contemporain, le théâtre et la danse. Pour ce roman, il a obtenu une bourse de la délégation aux arts plastiques du ministère de la Culture pour concevoir, avec la photographe Dolorès Marat, une série de douze photographies où l’auteur se travestit, incarnant les personnes anonymes que son héros, Jean-Jacques Carton-Mercier, croise dans les couloirs de son immeuble.

À l’automne 2004, à la demande d’Angelin Preljocaj et de Brigitte Lefèvre,[réf. nécessaire] il assiste, au Palais Garnier, pendant plusieurs semaines, aux séances de création du ballet Médée, afin d’en rédiger un journal de bord[6]. Ce texte paraît dans le programme du spectacle édité par l’Opéra de Paris et sera largement repris par l’auteur dans Cendrillon, en particulier les pages consacrées à la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot, avec laquelle il se lie d’amitié. Cendrillon[7] paraît en 2007[8]. Entremêlant quatre lignes narratives conduites par un écrivain du nom d’Éric Reinhardt et par ce qui apparaît peu à peu comme étant ses avatars (Laurent Dahl, Patrick Neftel et Thierry Trockel), ce roman est autant un manifeste esthétique et existentiel[9] qu’un roman monde et une exploration critique de la société. Reinhardt y met notamment en scène un personnage qui monte un fonds spéculatif à Londres et se trouve entraîné dans une fuite en avant[10].

En 2009, dans le cadre de son programme des Petites Formes, la Comédie-Française lui passe commande d’une pièce courte sur le thème de l’argent, Leverage de quatre, paru à L'Avant-Scène Théâtre. La même année, à la demande du musée du Louvre, il s’inspire d’un tableau de son choix, Le Dessert de gaufrettes de Lubin Baugin, pour écrire la nouvelle Vingt minutes il y a vingt ans, qui paraît en 2010 chez Flammarion dans un ouvrage collectif intitulé Le Petit Pan de mur jaune.

En 2010, il signe le livret d’un ballet d’Angelin Preljocaj pour l’Opéra Bastille, Siddharta, dont il est le dramaturge, avec une musique originale de Bruno Mantovani et une scénographie de Claude Lévêque.

En 2010 et 2011, il écrit, avec le dramaturge et chorégraphe Pascal Rambert, un scénario de long métrage, Gladys, que ce dernier réalisera.

Le Système Victoria paraît en 2011[2],[11]. À travers une histoire d’amour passionnelle[12] entre la DRH monde d’une entreprise multinationale basée à Londres[13], Victoria, et le directeur de travaux d’une tour à La Défense[14], David, ce roman décrit les dérives du capitalisme financier et de l’ultralibéralisme[15],[16]. Le Système Victoria, présent dans les sélections du Goncourt et du Renaudot, est traduit en plusieurs langues, notamment en anglais chez Hamish Hamilton.

Le livre d’art qu’il conçoit avec Christian Louboutin à l’occasion du vingtième anniversaire de sa maison paraît en aux éditions Rizzoli New York, avec un long entretien entre le chausseur et l’écrivain.

Au printemps 2013, Reinhardt préside le jury du festival de théâtre émergent Impatience, organisé par Télérama, le Cent Quatre et le théâtre du Rond-Point. C'est le metteur en scène Laurent Bazin qui reçoit le prix du jury pour son spectacle Bad Little Bubble B.

En , sa pièce de théâtre Élisabeth ou l’équité[17] est créée au théâtre du Rond-Point[18], salle Renaud-Barrault, dans une mise en scène de Frédéric Fisbach, avec Anne Consigny dans le rôle-titre.

Le Moral des ménages est adapté et mis en scène par Stéphanie Cléau au Cent Quatre en et au théâtre de la Bastille et dans plusieurs villes françaises à l’automne de la même année, puis à New York, au Fiaf, les 4 et [19]. Le personnage principal, Manuel Carsen, est interprété par Mathieu Amalric au côté d’Anne-Laure Tondu.

Son roman, L'Amour et les Forêts[20], est publié en [21] aux éditions Gallimard[22],[23],[3]. Présent sur les listes des prix Goncourt, Renaudot et Médicis, L’Amour et les Forêts obtient le prix Renaudot des lycéens, le prix des étudiants France Culture-Télérama[24], le prix du roman France Télévisions et est désigné meilleur roman de l’année 2014 (ex aequo) par le magazine Lire. Ce roman est adapté au théâtre en 2017 par le metteur en scène Laurent Bazin[25], avec la participation d'Isabelle Adjani. L'Amour et les Forêts a fait l'objet d'une accusation de contrefaçon, relayée par L'Express[26], portée par l'une des lectrices dont la correspondance et le manuscrit avaient inspiré l'auteur pour créer le personnage de Bénédicte Ombredanne, ses propos et diverses scènes de l'intrigue du roman. Ce conflit n'a pas fait l'objet d'un procès et s'est résolu par une transaction financière[27].

Au printemps 2015, à l’invitation d’Éric de Chassey, il fait partie du jury pour le concours de recrutement des pensionnaires à la Villa Médicis, aux côtés de Valérie Mréjen, Rodolphe Burger et Caroline Bourgeois.

À l'automne de la même année, il tourne son premier film, Je vous emmène[28], pour l'Opéra de Paris et sa plateforme numérique 3e scène. Plan séquence de huit minutes, cette œuvre plastique montre la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot parcourant sur demies pointes, à reculons, les 80 mètres de profondeur du plateau de l'Opéra Bastille, exceptionnellement vide et dégagé[29]. Au préalable, Reinhardt avait demandé au compositeur Sébastien Roux d'écrire une pièce sonore à partir d'un extrait de son roman Cendrillon lu par Laurent Poitrenaux.

En 2017 sort La Chambre des époux[30].

Son roman de l'été 2020, Comédies Françaises, est mixé d'une enquête sur les prémices de l'Internet, un retour à l'économie facilité par sa formation en école de commerce, l’Institut supérieur de gestion[3].

En 2023, son roman Sarah, Susanne et l'écrivain fait partie de la dernière sélection pour le prix Goncourt.

Son activité d’éditeur d’art lui permet, depuis des années, de dialoguer avec des artistes et leurs œuvres. Il a ainsi conçu des livres d’art avec Gilles Clément, Angelin Preljocaj ou Dolorès Marat.

Adepte des croisements artistiques, il participe à des lectures-spectacles avec le chanteur Bertrand Belin, la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot et le groupe Feu! Chatterton.

Décoration

Publications

Romans

Théâtre

Autres

Ouvrages collectifs

Livres illustrés

Filmographie

Lectures spectacles

Prix et distinctions

Adaptations de son œuvre

Au cinéma

Au théâtre

En musique

Conception éditoriale

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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