Al-Insan

76e sourate du Coran

Al-Insan (arabe : سُورَةُ ٱلْإِنْسَانِ, français : L’Homme) est le nom traditionnellement donné à la 76e sourate du Coran, le livre sacré de l'islam. Elle comporte 31 versets. Rédigée en arabe comme l'ensemble de l'œuvre religieuse, elle fut proclamée, selon la tradition musulmane, durant la période médinoise.

76e sourate du Coran
L’Homme
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre originalسُورَةُ ٱلْإِنْسَانِ, Al-Insan
Titre françaisL’Homme
Ordre traditionnel76e sourate
Ordre chronologique98e sourate
Période de proclamationPériode médinoise
Nombre de versets (ayat)31
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate L’Homme[2], en référence au contenu du premier verset : « 1. Était-il un tempsoù l’humain n’était pas mentionné ? ».

Historique

Il n'existe à ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. Néanmoins selon une chronologie musulmane attribuée à Ǧaʿfar al-Ṣādiq (VIIIe siècle) et largement diffusée en 1924 sous l’autorité d’al-Azhar[3],[4], cette sourate occupe la 98e place. Elle aurait été proclamée pendant la période médinoise, c'est-à-dire schématiquement durant la seconde partie de la vie de Mahomet, après avoir quitté La Mecque[5]. Contestée dès le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a été revue par Nöldeke[7],[8], pour qui cette sourate est la 52e.

Les sourates de la fin du Coran sont généralement considérées comme appartenant aux plus anciennes. Elles se caractérisent par des particularités propres. Elles sont brèves, semblent issues de proclamations oraculaires (ce qui ne signifie pas, pour autant, qu’elles en sont des enregistrements), elles contiennent de nombreux hapax[9]...

Pour Nöldeke et Schwally, la quasi-totalité des sourates 69 à 114 sont de la première période mecquoise. Neuwirth les classe en quatre groupes supposés être chronologiques. Bien que reconnaissant leur ancienneté, certains auteurs refusent de les qualifier de « mecquoise », car cela présuppose un contexte et une version de la genèse du corpus coranique qui n’est pas tranchée. Cette approche est spéculative[9].

En effet, ces textes ne sont pas une simple transcription sténographique de proclamation mais sont des textes écrits, souvent opaques, possédant des strates de composition et des réécritures Cela n’empêche pas ces sourates de fournir des éléments contextuels (comme l’attente d’une Fin des Temps imminente chez les partisans de Mahomet). Ces textes sont marqués par une forme de piété tributaire du christianisme oriental[9].

Cette sourate a connu un processus de composition. Insistant à l’origine sur le libre arbitre, elle a été nuancée a posteriori par l’affirmation du décret divin. Ici, « nous n’avons pas affaire au développement linéaire de la réflexion d’un auteur unique, mais à l’expression de tensions et de désaccords théologiques qui agitaient les communautés primitives »[10].

Interprétations

Le verset 18 de cette sourate est la seule mention coranique de Salsabil, hapax désignant une source d'eau du Paradis.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • G. Dye, "Sourate 76", Le Coran des Historiens, 2019, p. 1925 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 1].

Liens externes

Notes et références

Notes

Références