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Auxey-duresses (AOC)

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Côte de Beaune
Image illustrative de l’article Auxey-duresses (AOC)
Vue du vignoble d'auxey-duresses.

Désignation(s)Côte de Beaune
Appellation(s) principale(s)auxey-duresses
Type d'appellation(s)AOC
Reconnue depuis1970
PaysDrapeau de la France France
Région parentevignoble de Bourgogne
Sous-région(s)vignoble de la côte de Beaune
LocalisationCôte-d'Or
Climattempéré océanique à tendance continentale
Solargilo-calcaire
Superficie plantée115,60 hectares
Cépages dominantspinot noir (pour les rouges) et chardonnay (pour les blancs)
Vins produitsrouges et blancs
Rendement moyen à l'hectare40 à 58 hl/ha pour les rouges (40 à 56 pour les premiers crus) et 45 à 64 hl/ha pour les blancs (45 à 62 pour les premiers crus)[1]

L’auxey-duresses[2],[3] est un vin français d'appellation d'origine contrôlée, produit sur une partie de la commune d'Auxey-Duresses, en Côte-d'Or.Il est classé parmi les appellations communales du vignoble de la côte de Beaune.

Histoiremodifier le code

Antiquitémodifier le code

L’édit de l'empereur romain Domitien, en 92, interdisait la plantation de nouvelles vignes hors d’Italie ; il fit arracher partiellement les vignes en Bourgogne afin d’éviter la concurrence. Le vignoble résultant suffisait aux besoins locaux[4]. Mais Probus annula cet édit en 280[5]. En 312, un disciple d'Eumène[6] rédigea la première description du vignoble de la Côte d'Or[7].

Moyen Âgemodifier le code

Philippe II le Hardi

Dès le début du VIe siècle, l’implantation du christianisme avait favorisé l’extension de la vigne par la création d’importants domaines rattachés aux abbayes. Ainsi l'abbaye de Cîteaux (créée en 1098) avec des plantations en Côte-d'Or[8]. En l'an 1395, Philippe le Hardi décida d’améliorer la qualité des vins et interdit la culture du gamay au profit du pinot noir dans ses terres[8]. Enfin en 1416, Charles VI fixa par un édit les limites de production du vin de Bourgogne[9]. A à la mort de Charles le Téméraire, le vignoble de Bourgogne fut rattaché à la France, sous le règne de Louis XI.

Période modernemodifier le code

Aussi, en 1700, l'intendant Ferrand rédigea-t-il un « Mémoire pour l'instruction du duc de Bourgogne » lui indiquant que dans cette province les vins les meilleurs provenaient des « vignobles [qui] approchent de Nuits et de Beaune »[10].

Période contemporainemodifier le code

Phylloxéra

XIXe sièclemodifier le code

Dans les décennies 1830-1840, la pyrale survint et attaqua les feuilles de la vigne. Elle fut suivie d'une maladie cryptogamique, l'oïdium[11]. Le millésime 1865 a donné des vins aux teneurs naturelles en sucres très élevées et des vendanges assez précoces[12]. À la fin de ce siècle arrivèrent deux nouveaux fléaux de la vigne. Le premier fut le mildiou, autre maladie cryptogamique, le second le phylloxéra. Cet insecte térébrant venu d'Amérique mit très fortement à mal le vignoble[11]. Après de longues recherches, on finit par découvrir que seul le greffage permettrait à la vigne de pousser en présence du phylloxéra.

XXe sièclemodifier le code

Le mildiou provoqua un désastre considérable en 1910. L'enjambeur apparaît dans les années 1960-1970 et remplace le cheval. L'AOC est créée en 1970[13]. Les techniques en viticulture et œnologie ont bien évolué depuis cinquante ans (vendange en vert, table de triage, cuve en inox, pressoir électrique, puis pneumatique, etc.).

XXIe sièclemodifier le code

Avec la canicule de 2003, les vendanges débutèrent pour certains domaines cette année-là à la mi-août, soit avec un mois d'avance, des vendanges très précoces qui ne s'étaient pas vues depuis 1422 et 1865 d'après les archives[12].

Étymologiemodifier le code

Situation géographiquemodifier le code

Géologie et orographiemodifier le code

Climatologiemodifier le code

C'est un climat tempéré à légère tendance continentale.

Pour la ville de Dijon (316 m), les valeurs climatiques jusqu'à 1990 :

Relevés Dijon ????-1990
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)−10,12,258,71214,113,710,97,22,5−0,26,3
Température moyenne (°C)1,63,66,59,813,717,219,719,116,111,35,62,310,5
Température maximale moyenne (°C)4,2710,814,718,722,425,324,521,315,58,64,814,8
Précipitations (mm)49,252,552,852,286,362,45165,466,657,664,262732,2
Source : Infoclimat : Dijon (????-1990)[14]


Vignoblemodifier le code

Présentationmodifier le code

Le vignoble s'étend sur la commune de Auxey-Duresses. Il comprend 80 hectares de vins rouges (dont 27 hectares en premier cru)[13], et 35,60 hectares de vins blancs (dont 1,35 hectare en 1er cru)[13].

Climatsmodifier le code

  • premier cru : Bas des Duresses, Climat du Val, Clos du Val, La Chapelle, Les Bréterins, Les Duresses, Les Ecusseaux, Les Grands Champs, Reugne.

Encépagementmodifier le code

Le pinot noir compose exclusivement les vins rouges de l'AOC. Il est constitué de petites grappes denses, en forme de cône de pin[15] composées de grains ovoïdes, de couleur bleu sombre[15]. C'est un cépage délicat, qui est sensible aux principales maladies et en particulier au mildiou, au rougeot parasitaire, à la pourriture grise (sur grappes et sur feuilles), et aux cicadelles[16]. Ce cépage, qui nécessite des ébourgeonnages soignés, a tendance à produire un nombre important de grapillons[16]. Il profite pleinement du cycle végétatif pour mûrir en première époque. Le potentiel d'accumulation des sucres est élevé pour une acidité juste moyenne et parfois insuffisante à maturité. Les vins sont assez puissant, riches, colorés, de garde[17]. Ils sont moyennement tanniques en général.

Le chardonnay compose les vins blancs de l'AOC. Ses grappes sont relativement petites, cylindriques, moins denses que celles du pinot noir[18], constituées de grains irréguliers, assez petits, de couleur jaune doré[18]. De maturation de première époque comme le pinot noir, il s'accommode mieux d'une humidité de fin de saison avec une meilleure résistance à la pourriture s'il n'est pas en situation de forte vigueur. Il est sensible à l'oïdium et à la flavescence dorée. Il débourre un peu avant le pinot noir, ce qui le rend également sensible aux gelées printanières. Les teneurs en sucre des baies peuvent atteindre des niveaux élevés tout en conservant une acidité importante, ce qui permet d'obtenir des vins particulièrement bien équilibrés, puissants et amples, avec beaucoup de gras et de volume[16].

Méthodes culturalesmodifier le code

Pied de vigne taillé en Guyot simple

Travail manuelmodifier le code

Ce travail commence par la taille, en « guyot simple », avec une baguette de cinq à huit yeux et un courson de un à trois yeux[19]. Le tirage des sarments suit la taille. Les sarments sont enlevés et peuvent être brûlés ou mis au milieu du rang pour être broyés. On passe ensuite aux réparations. Puis vient le pliage des baguettes. Éventuellement, après le pliage des baguettes, une plantation de nouvelles greffes est réalisée. L'ébourgeonnage peut débuter dès que la vigne a commencé à pousser. Cette méthode permet, en partie, de réguler les rendements[19]. Le relevage est pratiqué lorsque la vigne commence à avoir bien poussé. En général, deux à trois relevages sont pratiqués. La vendange en vert est pratiquée de plus en plus dans cette appellation. Cette opération est faite dans le but de réguler les rendements et surtout d'augmenter la qualité des raisins restants[19]. Pour finir avec le travail manuel à la vigne, se réalise l'étape importante des vendanges.

Travail mécaniquemodifier le code

L'enjambeur est d'une aide précieuse. Les différents travaux se composent du broyage des sarments, réalisé lorsque les sarments sont tirés et mis au milieu du rang. De trou fait à la tarière, là où les pieds de vignes sont manquants, en vue de planter des greffes au printemps. De labourage ou griffage, réalisé dans le but d'aérer les sols et de supprimer des mauvaises herbes. De désherbage fait chimiquement pour tuer les mauvaises herbes. De plusieurs traitements des vignes, réalisés dans le but de les protéger contre certaines maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, pourriture grise, etc.) et certains insectes (eudémis et cochylis)[19]. De plusieurs rognages consistant à reciper ou couper les branches de vignes (rameaux) qui dépassent du système de palissage. Des vendanges mécaniques se réalisant avec une machine à vendanger ou une tête de récolte montée sur un enjambeur.

Rendementsmodifier le code

Les rendements sont de l'ordre de 40 hectolitres par hectare pour les vins rouges et 45 hectolitres par hectare pour les vins blancs[20].

Vinsmodifier le code

Titres alcoométriques volumique minimal et maximalmodifier le code

AOCRougeRougeBlancBlanc
Titre alcoométrique volumiqueminimalmaximalminimalmaximal
Village[20]10,5 %13,5 %11 %14 %
Premier cru[20]11 %14 %11,5 %14,5 %

Vinification et élevagemodifier le code

Voici les méthodes générales de vinification de cette appellation. Il existe cependant des petites différences de méthode entre les différents viticulteurs et négociants.

Vinification en rougemodifier le code

La récolte des raisins se fait à maturité et de façon manuelle ou mécanique. La vendange manuelle est le plus souvent triée, soit à la vigne soit à la cave avec une table de tri, ce qui permet d'enlever les grappes pourries ou insuffisamment mûres[19]. La vendange manuelle est généralement éraflée puis mise en cuve. Une macération pré-fermentaire à froid est quelquefois pratiquée. La fermentation alcoolique peut démarrer, le plus souvent après un levurage. Commence alors le travail d'extraction des polyphénols (tanins, anthocyanes) et autres éléments qualitatifs du raisin (polysaccharides etc.)[19]. L'extraction se faisait par pigeage, opération qui consiste à enfoncer le chapeau de marc dans le jus en fermentation à l'aide d'un outil en bois ou aujourd'hui d'un robot pigeur hydraulique. Plus couramment, l'extraction est conduite par des remontages, opération qui consiste à pomper le jus depuis le bas de la cuve pour arroser le chapeau de marc et ainsi lessiver les composants qualitatifs du raisin. Les températures de fermentation alcoolique peuvent être plus ou moins élevées suivant les pratiques de chaque vinificateur avec une moyenne générale de 28 à 35 degrés au maximum de la fermentation[19]. La chaptalisation est réalisée si le degré naturel est insuffisant : cette pratique est réglementée[19]. À l'issue de la fermentation alcoolique suit l'opération de décuvage qui donne le vin de goutte et le vin de presse. La fermentation malolactique se déroule après mais est dépendante de la température. Le vin est soutiré et mis en fût ou cuve pour son élevage. L'élevage se poursuit pendant plusieurs mois (12 à 24 mois)[19] puis le vin est collé, filtré et mis en bouteilles.

Vinification en blancmodifier le code

Pressoir pneumatique servant au pressurage

Comme pour le rouge, la récolte est manuelle ou mécanique et peut être triée. Les raisins sont ensuite transférés dans un pressoir pour le pressurage. Une fois le moût en cuve, le débourbage est pratiqué généralement après un enzymage. À ce stade, une stabulation préfermentaire à froid (environ 10 à 12 degrés pendant plusieurs jours) peut être recherchée pour favoriser l'extraction des arômes[19]. Mais le plus souvent, après 12 à 48 heures, le jus clair est soutiré et mis à fermenter[19]. La fermentation alcoolique se déroule avec un suivi tout particulier pour les températures qui doivent rester à peu près stables (18 à 24 degrés)[19]. La chaptalisation est aussi pratiquée pour augmenter le titre alcoométrique volumique si nécessaire. La fermentation malolactique est réalisée en Fûts ou en cuves. Les vins sont élevés « sur lies », en fûts, dans lesquels le vinificateur réalise régulièrement un « bâtonnage », c'est-à-dire une remise en suspension des lies[19]. Cette opération dure pendant plusieurs mois au cours de l'élevage des blancs. À la fin, la filtration du vin est pratiquée pour rendre les vins plus limpides[19]. La mise en bouteille clôture l'opération.

Terroir et vinsmodifier le code

Gastronomie, garde et température de servicemodifier le code

Rouge : de trame tannique mesurée et veloutée, l'Auxey-Duresses est le partenaire idéal des chairs fines et des viandes blanches. Son attaque souple et ses notes de fruits rouges et noirs en font un vin de synthèse.Ce vin charmeur brille sur les jambons crus et la charcuterie, les pièces de veau et de porc rôties, les brochettes, le lapin, mais aussi les pâtes aux aromats ou les risottos à la volaille. Les poissons grillés se laissent aussi séduire.Température de service : 15 à 16 °C.

Blanc : friand et vif, son fruit reste toujours rond et persistant en finale. C'est pourquoi il plaît tant aux crevettes et poissons en sauce piquante, aux ratatouilles bien mijotées et aux gratins de fruits de mer. Fromages :la famille des gruyères, les pâtes persillées, certains chèvres. Il attire l’œil par une robe paille claire, cristalline, accordée à ses arômes d’amande fraîche, de pomme de reinette. De jolies nuances biscuitées, des senteurs minérales (pierre à fusil) s’ajoutent à son bouquet.

Au palais, il chardonne bien et de façon friande. Vif dans sa jeunesse, il développe ensuite sa matière et son gras. Bonne persistance aromatique.

Température de service : 12 à 14 °C.

Économiemodifier le code

Structure des exploitationsmodifier le code

Il existe des domaines de tailles différentes. Ces domaines mettent tout ou une partie de leurs propres vins en bouteilles et s'occupent aussi de le vendre. Les autres, ainsi que ceux qui ne vendent pas tous leurs vins en bouteilles, les vendent aux maisons de négoce.

Les maisons de négoce achètent leurs vins, en général, en vin fait (vin fini) mais parfois en raisin ou en moût[21]. Elles achètent aux domaines et passent par un courtier en vin qui sert d'intermédiaire moyennant une commission de l'ordre de 2 % à la charge de l'acheteur.

Commercialisationmodifier le code

La commercialisation de cette appellation se fait par divers canaux de vente : dans les caveaux du viticulteur, dans les salons des vins (vignerons indépendants, etc.), dans les foires gastronomiques, par exportation, dans les Cafés-Hôtels-Restaurants (C.H.R), dans les grandes et moyennes surfaces (G.M.S).

Les producteurs de l'appellationmodifier le code

Agnès Paquet, à Meloisey ; Roblet-Monnot P & F à Volnay ; Domaine d'Auvenay ; Domaine Roy ; Alain et Vincent Creusefond ...

Notesmodifier le code

Bibliographiemodifier le code

Voir aussimodifier le code

Articles connexesmodifier le code

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