Boulevard Raspail

boulevard de Paris, France

6e, 7e, 14e arrts
Boulevard Raspail
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Le boulevard Raspail.
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Situation
Arrondissements6e
7e
14e
QuartiersNotre-Dame-des-Champs
Saint-Thomas-d'Aquin
Montparnasse
Début205, boulevard Saint-Germain et 61, rue du Bac
FinPlace Denfert-Rochereau
Morphologie
Longueur2 370 m
Largeur30 m
Historique
DénominationDécret du 9 juillet 1887
Ancien nomBoulevard d'Enfer
Géocodification
Ville de Paris8055
DGI8045
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Boulevard Raspail
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Le boulevard Raspail est un boulevard des 6e, 7e et 14e arrondissements de Paris.

Situation et accès

Quasiment orienté nord-sud, il relie le boulevard Saint-Germain à la place Denfert-Rochereau en traversant successivement les 7e (quartier Saint-Thomas-d'Aquin), 6e (quartier Notre-Dame-des-Champs) et 14e arrondissements (quartier du Montparnasse). Il croise les axes de la rue de Sèvres, de la rue de Rennes et du boulevard du Montparnasse.

La voie est la plus longue de Paris, en ligne droite.

Sept stations du métro de Paris desservent le boulevard Raspail :

Origine du nom et dénominations antérieures

François-Vincent Raspail.

Son nom actuel lui a été attribué en 1887 en hommage au chimiste, médecin et homme politique François-Vincent Raspail (1794-1878)[1].

Précédemment dénommée « boulevard d’Enfer » la section méridionale de l'actuel boulevard Raspail, comprise entre le boulevard du Montparnasse et la place Denfert-Rochereau, tirait ce nom de l'ancienne barrière d'Enfer qui tirait à son tour le sien de la rue d'Enfer.

Aujourd'hui, seul le passage d'Enfer, voie perpendiculaire au boulevard, au sein du 14e arrondissement, évoque l'ancien quartier d'Enfer[Quoi ?].

Historique

Ce boulevard résulte de la composition de plusieurs tronçons :

Il porta le nom de « boulevard d'Enfer » lié à la rue éponyme à proximité (actuelle avenue Denfert-Rochereau).

Le boulevard d'Enfer en 1836, détail de l'atlas de Jacoubet.
La partie comprise entre le boulevard Edgar-Quinet et le boulevard Saint-Jacques et la place Denfert-Rochereau fut incorporée dans le tracé du mur des Fermiers généraux (1784). La partie intérieure demeura sous le nom de boulevard d'Enfer, tandis que la partie extérieure prit le nom de « boulevard de Montrouge ».
Après la démolition du « mur murant Paris », la voie reprit le nom de « boulevard d'Enfer ».
Le boulevard Raspail en 1913.

Les autres tronçons sont ouverts :

  • en 1860, depuis un point situé à 80 mètres au-delà de la rue de Varenne jusqu'à la rue de Varenne ;
  • en 1866, la section située entre le boulevard Saint-Germain et en un point situé à 70 mètres en de ça de la rue de Grenelle ;
  • en 1873, la partie comprise entre les rues de Rennes et de Vaugirard prend le nom de « boulevard Philibert-Delorme »[2].;
  • en 1881, entre la rue Stanislas jusqu'à un point situé à 90 [mètres au-delà de celle-ci ;
  • en 1890, entre le point situé à 70 mètres jusqu'à la rue de Grenelle ;
  • en 1891, depuis le point situé à 90 mètres de la rue Stanislas jusqu'à la rue Vavin ;
  • en 1895, entre la rue de Varenne jusqu'à un point situé à 80 mètres au-delà de celle-ci ;
  • en 1896, des nos 70-79 du boulevard jusqu'à la rue de Vaugirard, lors de l'ouverture de la rue de Rennes
  • en 1904, entre les rues de Vaugirard et Stanislas ;
  • en 1904, entre la rue Vavin et le boulevard du Montparnasse ;
  • en 1905, entre la rue de Grenelle et la rue de Varenne ;
  • en 1906, de la rue de Sèvres aux nos 70-79 du boulevard.

Les différentes ouvertures ont fait disparaître un grand nombre d'immeubles dont :

Un char M10 Wolverine sur le boulevard le , durant la Libération de Paris.

Le 11 mars 1918, durant la Première Guerre mondiale, une bombe explose au carrefour rue du Bac-boulevard Saint-Germain-boulevard Raspail, sur le refuge central près de la statue de Chappe[7],[8] lors d'un raid effectué par des avions allemands[9].
Durant le même conflit, un obus lancé par la Grosse Bertha explose le à l'angle de la rue de Rennes et du boulevard Raspail[10].

En 1939 la statue du « Monument à Balzac » exécutée en bronze d'après un modèle achevé par Auguste Rodin en 1897 a été inaugurée sur le terre-plein central du boulevard, à proximité du boulevard du Montparnasse (voir ci-dessous).

De 2000 à 2018, les autres sections de ce terre-plein central — aménagées en une succession de voies piétonnières qui s'étire du boulevard Saint-Germain à la rue Vavin — ont été nommées, par décision du Conseil municipal, en hommage aux personnalités ayant vécu ou travaillé à proximité des différentes portions du boulevard[11]: l'allée Christian-Pineau (en 2000) ; l'allée Charlotte-Perriand (en 2009), l'allée Claude-Montal et l'allée Sonia-Rykiel (en 2017), l'allée Claude-Cahun-Marcel-Moore et l'allée Sœur-Emmanuelle (en 2018) et l'allée Jacques-Derrida (en 2019).

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Du boulevard Saint-Germain à la rue de Sèvres (7e arrondissement)

Sur les terre-pleins, du nord au sud : allée Christian-Pineau, allée Charlotte-Perriand, allée Claude-Montal.

De la rue de Sèvres au boulevard du Montparnasse (6e arrondissement)

Sur les terre-pleins aménagés en rambla, du nord au sud : allée Sonia-Rykiel, allée Jacques-Derrida, allée Claude-Cahun-Marcel-Moore, allée Sœur-Emmanuelle, et allée Claude-et-Catherine-Rich.

Le boulevard Raspail, à l'intersection avec la rue de Sèvres, en 2010.
Maison des sciences de l'homme au no 54.
Bâtiment de l'EHESS au no 105.

Du boulevard du Montparnasse à la place Denfert-Rochereau (14e arrondissement)

Le boulevard Raspail au niveau du boulevard Edgar-Quinet.
  • Nos 201 à 229 et Nos 112 à 136 du Boulevard du Montparnasse : emplacement, de 1788 à 1853, du bal de la Grande-Chaumière[23].
  • No 201 : emplacement du restaurant Baty, fréquenté par Guillaume Apollinaire, Jean Cocteau, Max Jacob, Jean Giraudoux, etc.[24],[25].
  • No 203 : établissement hôtelier, ancien Grand Hôtel de la Haute-Loire où l'étudiante en art allemande, Paula Modersohn-Becker, loge en 1900, au début de son premier séjour à Paris. Son amie et voisine de chambre Clara Westhoff l'y a précédée[26].
  • No 206 : le est créé dans cet immeuble le premier journal en français Mouvement macédonien, qui défend l'idée d'un État macédonien indépendant ; une plaque rend hommage à cette histoire.
  • No 207 : l'écrivain Pierre Benoit y vit de 1918 à 1923 ; une plaque lui rend hommage.
  • No 214 : Maison des étudiantes. Siège des Cours de civilisation française de la Sorbonne. Elle fut inaugurée, en 1924, par Paul Appell[27].
  • No 216 : immeuble de style fonctionnaliste conçu par l'architecte Bruno Elkouken (1893-1968) et décoré par Ernő Goldfinger (1902-1987). Il est construit en 1932-1934 pour l'industrielle des cosmétiques Helena Rubinstein (1872-1965). Le bâtiment comprend un théâtre au rez-de-chaussée – futur Studio Raspail –, des appartements et des ateliers d'artistes. Helena Rubinstein vécut au début des années 1930 dans le penthouse, somptueusement aménagé de meubles Art déco et de sa collection d’œuvres d’art[28],[29] avant d'emménager au 24, quai de Béthune en 1937.
    Jean Fautrier (1898 1964) occupait ici un atelier de 1940 à 1945[30].
    L’immeuble a remplacé un pavillon derrière lequel se cachait une petite cité d'artistes constituée de deux rangées d'ateliers qui n’étaient guère plus que de « simples niches vitrées ». Amadéo Modigliani, expulsé de la cité Falguière en 1913 trouva refuge dans l'un de ces ateliers disparus[31].
  • N°218, ancienne numérotation correspondant au 20, boulevard d’Enfer.
    No 218 : sur le linteau de la porte, le no 20 (presque effacé) subsiste. Il s’agit de l’ancienne numérotation du boulevard d’Enfer[32].
  • No 222 : Jean-Paul Sartre était locataire au dixième étage à partir de 1962[33].
Façade du 229 boulevard Raspail.
  • No 225 : établissement hôtelier, ancien Hôtel de la Paix où loge Foujita au début de l'année 1930, entre son retour de Tokyo et son départ pour New-York[34].
  • No 228 : le peintre Jean Carzou y résida, ainsi que le poète Pierre Seghers de 1944 à 1987 auquel une plaque rend hommage.
  • No 232 : Le Jockey depuis 1923 (anciennement Le Caméléon), célèbre cabaret-club pendant les Années folles[35]. Il était auparavant situé aux no 146 puis 127 du boulevard du Montparnasse.
No 237 : lycée hôtelier Guillaume-Tirel.
  • No 237 : lycée hôtelier Guillaume-Tirel. Avant 1855, le terrain était occupé par l’horticulteur Louis Claude Noisette. La Compagnie générale des Voitures à Paris s’y installa ensuite[36].
  • No 236 : le sculpteur Pol Bury y vécut de 1968 à 2005 ; une plaque lui rend hommage.
  • Nos 240-242 : Jules Huet de Froberville (1868-1944) commanda aux architectes et décorateurs Paul Huillard (en) (1875-1966) et Louis Süe (1875-1968) la construction de ces deux maisons. Le chantier en deux phase débute en 1903 avec le 240, puis se poursuit en 1905, avec le 242. Les deux maisons symétriques sont séparées par une allée menant à une cour, où se trouvent plusieurs pavillons et ateliers ; Huet s’en réserva un pour lui-même. Il baptisera l’ensemble « Cité Nicolas-Poussin ». Parmi les occupants de ces lieux, on peut mentionner Pablo Picasso, qui y logea à deux reprises : une première fois durant les années 1911-1913, et peut-être une seconde fois pendant les Années folles[37].
  • No 240 : immeuble de rapport (1903, Louis Süe architecte[38])
    — domicile, à partir de 1906, du sculpteur Cecil Howard[39] (1888-1956), alors jeune étudiant à l'Académie Julian. Il y loge avec sa mère.
  • No 242 : domicile de Pablo Picasso et Eva Gouel de septembre 1912 à septembre 1913 qu'ils quittent pour se loger rue Victor-Schœlcher[40].
  • No 244 : domicile vers 1948[41] de Gustave Dupont-Ferrier (1865-1956), historien, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
  • No 247 : passage d'Enfer, voie privée fermée par des grilles.
  • No 254 : École spéciale d'architecture. Dans le jardin, des colonnes du palais des Tuileries ont été déposées[42].
  • Nos 255 et 257 : entre ces deux numéros, aboutissement de la rue Boissonade, précédemment début de l'impasse Boissonade et antérieurement de l'impasse Sainte-Élisabeth. Cette ancienne voie privée est restée inaccessible aux voitures jusqu'à son prolongement, en vertu d'un décret du 15 avril 1930, au travers d'une partie des jardins du couvent des Dames de la Visitation et sa fusion avec une autre impasse percée à partir du boulevard du Montparnasse. Elle présentait jusqu'alors, comme le passage d'Enfer voisin (no 247), des grilles fermées dans l'alignement des maisons du boulevard[43].
  • No 261 : siège de la fondation Cartier, ouvert en 1994 dans un bâtiment à la conception architecturale en verre, acier et béton de l'architecte Jean Nouvel. À cet emplacement se trouvait l'American Center de 1920 (détruit) jusqu'au déménagement de cette institution au 51, rue de Bercy, en 1988. En 1823, un cèdre rapporté du Liban est planté près de l'actuelle fondation Cartier par Chateaubriand, l'écrivain habitant non loin. Il crée aussi l'infirmerie Marie-Thérèse, qui accueille encore de nos jours des prêtres en retraite. L'arbre est abattu en avril 2021, « pour des raisons de sécurité liées à la sécheresse », dans l'indifférence générale[44].
En juillet 1832, Chateaubriand se fit arrêter. Il relate cet événement et sa sortie, par une petite porte donnant sur le boulevard, dans le livre trente-sixième des Mémoires d'outre-tombe[45].

Emplacements non localisés

  • No 97 boulevard d'Enfer : en 1880, adresse du peintre et sculpteur néerlandais Ferdinand Leenhoff[53] (1841-1914).

Plaques

Notes et références

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