Daniel Baugeste (né Daniel Vaur à Aubière le et mort à Paris 13e le [1]) est un artiste contemporain français. Il a participé à la fois à la figuration libre et au mouvement graffiti naissant.
Littéraire, sociologue et plasticien de formation, Daniel Baugeste pose dans son travail la problématique du fonctionnement de l'art dans notre société, de son statut, de ses modes, de son arbitraire parfois et de sa récente omniprésence dans l'espace social et culturel.
Il aurait pu écrire des essais de sociologie sur l'art, au lieu de cela, il choisit d'agir à la fois depuis l'intérieur - il fait de l'art - et sur le champ même de sa réflexion : la rue, la société, le fait « médiatico-publicitaire».
Il va donc intervenir directement sur cette nouvelle donne du XXe siècle, « les médias », génératrice selon l'artiste de la « troisième révolution de l'histoire de l'humanité » après la découverte de l'agriculture et le machinisme du XIXe siècle, et cela en ce qu'elle modifie, comme les deux premières, le comportement de l'homme à son insu.
Depuis le début des années 1980, Daniel Baugeste a présenté dans le monde entier ses détournements, utilisant les supports médiatiques. Il fait irruption dans le monde de l’art en 1982 en détournant des affiches 4 x 3 dans le métro parisien. Jusqu’en 1986, il multiplie les interventions in situ, à Paris mais aussi à Pékin et Tokyo (1985).
Après avoir « détourné » la façade de l’hôtel de ville de Saint-Quentin (Aisne), il montre en galerie et dans des lieux culturels des silhouettes et des visuels publicitaires. Parmi ses expositions les plus remarquées, celle du centre culturel Les Gémeaux, à Sceaux (1986), présente dans un noir complet des silhouettes fortement colorées. Préfaçant l’ouvrage publié aux éditions Alternatives, William Burroughs écrit, de façon prophétique :
« Daniel Baugeste est un peintre pour les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. »
Et il ajoute :
« On pense à Salle, Chia, Haring, aussi bien qu’à Klein et à Mathieu… et finalement on pense à BAU GESTE, son nom tellement à propos et son futur immense. »
Travaillant par séries, Baugeste multiplie les expositions dans les années suivantes : « Aftermath » et « Ruins » à la galerie Loft, de Paris, « Simulacres » chez Anna Thiel, à Boston, « Rédemptions » et « Renaissances » à Paris, « Tableaux de légende », à Lyon.
En 2000, le musée Maillol l’accueille pour une grande exposition, « B Ready » où, cette fois, il ne détourne plus des œuvres publicitaires mais les pièces les plus emblématiques de Duchamp.
En passant de Paris à Paris, par la Grande Muraille de Chine, Saint-Quentin, la place Tian'anmen, Boston, New York ou encore Tokyo, la graffiti-star « simulationiste » poursuit son entreprise picturale de subversion de ce que la société donne à voir lorsqu'elle vend son présent. Pillant, raturant ou soulignant..., in situ ou en atelier selon les cas, il oblitère le présent pour mieux en révéler la trame. Cette spécularité agissant comme un révélateur, permet de mettre à nu l'essence du spectaculaire, toujours dans un présent déjà dépassé, et sa futilité de simulacre. La démarche demeure unique, bien que de plus en plus acceptée, donc imitée.
1982 : Intervention pirate sur les affiches 4 x 3 dans le métro à Paris
1983 : Intervention dans le métro Porte Maillot sur les 4 x 3 avec la RATP et METROBUS
1983 : Tournage du clip Baugeste en 35 mm avec la participation du CNC. Chanson du groupe hard-rock Sarah
1984 : Intervention sur une centaine de panneaux 4 x 3 de juin à novembre dans Paris avec le concours des sociétés Dauphin, Avenir, Marignan, Giraudy, Valentine
1984 : Intervention en public à l'espace Austerlitz avec le concours de France Rail & BàT
1984 : Intervention en public dans le hall de la Maison de la Radio à Paris
1984 : Tournage du film Les Médias-Peintres de Jean Villain & Hubert de Maximy
1984 : Tournage du film L'Art au quotidien de Jean-Claude Guidicelli
1984 : Intervention sur un bus de la RATP
1985 : Intervention en public sur des 4 x 3 pour le festival de Saint-Quentin
1987 : Exposition "Free Art, l'année Beaubourg" à l'occasion du 10e anniversaire du Centre Pompidou, au "Free Time" de la rue Saint-Martin, à Paris, avec, entre autres, Robert Combas, Rafael Gray, les VLP, François Boisrond, Paëlla Chimicos, SP 38, Miss Tic, Daniel Cueva, Jérôme Mesnager, Jef Aérosol, Jean Starck, Ody Saban, Pascal Barbe, Lolochka, Henri Schurder, Banlieue-Banlieue, Frédéric Voisin…
1997 : Tournage du film RUN du réalisateur américain Sam Glen avec les mythologies