Multiethnisme

se dit pour désigner plusieurs ethnies différentes
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Le multiethnisme définit le principe d'un pays, d'une société, d'une famille ou d'une personne qui assume la diversité de ses composantes et origines nationales ou ethniques. Le terme provient du latin multi signifiant « plusieurs » et du grec ἔθνος / éthnos désignant les origines.

Multiethnisme familial en Union européenne, photo de Xavier Lejeune partagée par Yitzhak Nath en 2022.

Définition

Le multiethnisme est un terme à manier avec précaution car le terme « ethnique » est polysémique et discuté. Tout d'abord, il dérive de l'un des quatre mots qui, en grec ancien, servaient à désigner les groupes humains : γένος / genos signifiant « famille, clan, tribu », λάος / laos signifiant « peuple assemblé, foule », δῆμος / dêmos signifiant « peuple du lieu, citoyens » et ἔθνος / éthnos signifiant « gens de même origine »[1]. Ensuite, ethnos est naturalisé allemand en 1787[2] et « ethnie » apparaît en 1896 en français chez l'anthropologue Georges Vacher de Lapouge[3].

Les concepts d'ethnie et de multiethnisme sont en jeu dans les notions juridiques de « droit du sang » et de « droit du sol ». Le législateur peut, conformément au « droit du sang », prendre en compte l'identité ethnique au risque de créer des différences de droit selon les origines, ou bien la reléguer dans la sphère privée et uniquement culturelle conformément au « droit du sol » afin d'assurer l'égalité de statut légal de toutes les personnes vivant sur un même territoire, travaillant dans la même entreprise ou appartenant à la même confession religieuse, indépendamment de leurs origines[4].

En France, le terme « multiethnisme » reste très rarement employé avant les années 1980. Il commence à être davantage utilisé dans les débats autour de la mondialisation, du multiculturalisme, du métissage et du « vivre-ensemble ». Il peut prendre une connotation positive en référence au melting-pot artistique, sportif et social, en parallèle avec le concept de multiculturalisme, et en lien avec la notion d'« égalité des chances »[5],[6]. Il peut aussi prendre une connotation négative dans la thèse du « grand remplacement » de Renaud Camus[7], et plus largement dans les mouvements ségrégationnistes et identitaires[8].

Exemples

Entités multiethniques

À titre d'exemples, on parle de « multiethnisme » à propos[9] :

La Nouvelle-Calédonie est multiethnique : poids démographique des communautés.

Aspects juridiques

La problématique juridique du « multiethnisme » pose ipso facto la question du repérage, par dénombrement des populations par communautés[10]. Certains pays recensent leur population suivant des critères ethniques, d'autres non[11].

  • La législation de la France métropolitaine ne reconnaît pas officiellement le multiethnisme car tous les citoyens français, quelles que soient leurs origines, langues maternelles ou usuelles, croyances, traditions, physionomies, forment constitutionnellement un seul peuple et les statistiques ethniques n'y sont pas autorisées : dans l'état civil français, l'origine ethnique n'est pas indiquée et n'a pas d'existence juridique[12]. En revanche, elles le sont en Nouvelle-Calédonie dont le multiethnisme est ainsi officiellement reconnu[13].
  • Divers pays reconnaissent le multiethnisme sans que cela implique des différences de droit entre leurs citoyens : c'est le cas de l'Espagne, de l'Italie, de l'Allemagne, de l'Autriche ou de la Pologne. En Italie, tous les citoyens sont égaux en droits mais la loi reconnaît des « minorités linguistiques historiques » dont les langues sont, localement, co-officielles[14].
  • En Grèce, depuis 1951, le code de la nationalité, à l'instar du code français, ne reconnaît pas l'origine ethnique des citoyens, et les minorités culturelles comme les Arvanites ou les Valaques sont considérées comme membres de droit de l’hellênikí ethnikí koinonía, la nation grecque moderne ; en Turquie le « multiethnisme » n'est pas non plus reconnu, à une exception près : les dispositions du Traité de Lausanne qui imposent de décompter comme « grec » tout citoyen turc de confession orthodoxe et comme « turc » tout citoyen grec de confession musulmane[15]. Musulmans, les Kurdes de Turquie ne sont pas décomptés à part des Turcs.
  • Plusieurs pays d'Europe centrale et orientale ont légalisé le multiethnisme en permettant la représentation au parlement de leurs communautés ethniques en tant que telles[20].

Notes et références

Annexes

Articles connexes

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