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Glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase

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Glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase
Image illustrative de l’article Glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase
Tétramère de glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase humaine avec NAD en vert (PDB 3GPD).
Caractéristiques générales
SymboleGAPDH
N° EC1.2.1.12
Homo sapiens
Locus 12p13.31
Masse moléculaire36 053 Da[1]
Nombre de résidus335 acides aminés[1]
Liens accessibles depuis GeneCards et HUGO.
Glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase spermatogène
Caractéristiques générales
SymboleGAPDHS
N° EC1.2.1.12
Homo sapiens
Locus 19q13.12
Masse moléculaire44 501 Da[1]
Nombre de résidus408 acides aminés[1]
Liens accessibles depuis GeneCards et HUGO.

La glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase (GAPDH) est une oxydoréductase qui catalyse la réaction suivante :

  + NAD+ + Pi      NADH + H+ +  
Glycéraldéhyde-3-phosphate1,3-Bisphosphoglycérate

Cette enzyme intervient à la sixième étape de la glycolyse, donc dans la dégradation du glucose, qui libère de l'énergie métabolique et du pouvoir réducteur sous forme respectivement d'ATP et de NADH + H+. Outre cette fonction métabolique essentielle, on sait depuis peu[Quand ?] que la GAPDH est impliquée dans plusieurs processus non métaboliques, tels que l'activation de la transcription, l'initiation de l'apoptose et le transfert de vésicules entre le réticulum endoplasmique et l'appareil de Golgi.

Domaine C-terminal de la GAPDH
Description de cette image, également commentée ci-après
GAPDH de Pyrococcus horikoshii (PDB 2CZC)
Domaine protéique
PfamPF02800
Clan PfamCL0139
InterProIPR020829
PROSITEPDOC00069
SCOP1gd1
SUPERFAMILY1gd1

Fonction métaboliquemodifier le code

La GAPDH catalyse la seule réaction d'oxydation de la glycolyse ; elle porte sur la fonction aldéhyde du glycéraldéhyde-3-phosphate (GAP) et produit un acyl-phosphate, le 1,3-bisphosphoglycérate. La réaction d'oxydation est couplée au transfert d'un phosphate inorganique sur la molécule de GAP et à la réduction d'un NAD+ en NADH + H+.

La GAPDH catalyse également la réaction inverse lorsque la néoglucogenèse prédomine sur la glycolyse.

Le mécanisme catalytique de la GAPDH est constitué de deux étapes[2]:

  • Réaction d'oxydo-réduction
Après la liaison du glycéraldéhyde-3-phosphate (GAP) sur le site actif de l'enzyme, le groupement sulfhydryle (-SH) de la cystéine 149 du site catalytique réalise une attaque nucléophile de la fonction aldéhyde du G3P et forme un thiohémiacétal intermédiaire (catalyse covalente). Le thiohémiacétal subit alors une oxydation en acyl-thioester par le NAD+ lié à l'enzyme. L'énergie fournie par l'oxydation de la fonction aldéhyde permet en plus de la réduction d'un NAD+ en NADH, la synthèse d'un thioester intermédiaire, possédant une liaison à haut potentiel énergétique. Le transfert des deux électrons et du proton entre le G3P et la NAD+ est assisté par l'histidine 176 du site catalytique de l'enzyme.
  • Phosphorylation
Après remplacement du NADH formé par une nouvelle molécule de NAD+, l'acyl-thioester intermédiaire subit une attaque nucléophile par un phosphate inorganique. Un acide 1,3-bisphosphoglycérique, un anhydride mixte à haut potentiel énergétique, est libéré et l'enzyme est régénérée.

Pour un schéma du mécanisme réactionnel de la GAPDH, de Molecular Cell Biology, Lodish, H, (200) 4th edition. W. H. Freeman.

Le mécanisme de la catalyse réalisée par la GAPDH illustre comment une enzyme permet le couplage entre deux réactions chimiques (en l'occurrence une oxydation et une phosphorylation). Il illustre également comment l'énergie libérée par une réaction peut être utilisée pour générer un composé de haute énergie (ici, un composé ayant un haut potentiel de transfert de groupe phosphate). Il s'agit d'un couplage énergétique où une réaction non favorable (ou endergonique), ici la phosphorylation d'un substrat, est entraînée par une réaction favorable (ou exergonique), ici une réaction d'oxydation. Dans l'étape suivante de la glycolyse (étape 7), le haut potentiel de transfert de groupe phosphate de l'acide 1,3-bisphosphoglycérique sera utilisé pour transférer son groupe phosphate à une molécule d'ADP pour générer un ATP (autre molécule à haut potentiel de transfert de groupe phosphate).

Caractéristiques structuralesmodifier le code

La GAPDH est un homotétramère dont les sous-unités ont une masse moléculaire variant de 34 à 38 kDa. Une sous-unité est composée d'environ 330 acides aminés qui se replient en formant deux domaines. Le premier domaine est impliqué dans la fixation du cofacteur (NAD+) : chacune des sous-unités fixe donc une molécule de NAD+. Le second domaine est impliqué dans la fixation du substrat et dans la catalyse : ce domaine contient la cystéine 148 et l'histidine 175, deux résidus essentiels au mécanisme catalytique[3].

Séquence complètemodifier le code

MGKVKVGVNGFGRIGRLVTRAAFNSGKVDIVAINDPFIDLNYMVYMFQYDSTHGKFHGTVKAENGKLVINGNPITIFQERDPSKIKWGDAGAEYVVESTGVFTTMEKAGAHLQGGAKRVIISAPSADAPMFVMGVNHEKYDNSLKIISNASCTTNCLAPLAKVIHDNFGIVEGLMTTVHAITATQKTVDGPSGKLWRDGRGALQNIIPASTGAAKAVGKVIPELNGKLTGMAFRVPTANVSVVDLTCRLEKPAKYDDIKKVVKQASEGPLKGILGYTEHQVVSSDFNSDTHSSTFDAGAGIALNDHFVKLISWYDNEFGYSNRVVDLMAHMASKE[4]

Localisation cellulairemodifier le code

L'ensemble des réactions de la glycolyse ayant lieu dans le cytosol, la GAPDH est une enzyme cytosolique. Des études de la membrane plasmique des globules rouges ont toutefois montré que certaines enzymes de la glycolyse, l'aldolase, la phosphofructokinase et la GAPDH, se lient de manière spécifique et réversible à la partie cytoplasmique de la protéine membranaire bande 3 (canal anionique).

Fonctions non métaboliquesmodifier le code

La GAPDH est souvent utilisée en expérimentations, afin de normaliser les résultats obtenus pour d'autres protéines cellulaires. Exemples : qPCR, WB, etc.

Les autres classes de GAPDHmodifier le code

En plus de la GAPDH décrite précédemment, il existe deux autres classes de GAPDH qui se distinguent de la précédente par leur fonction enzymatique, leur localisation cellulaire et leur spécificité vis-à-vis du cofacteur, NAD ou NADP.

  • GAPDH chloroplastiques (EC 1.2.1.13)[5], retrouvées spécifiquement dans les chloroplastes des organismes photosynthétiques où elles interviennent dans le cycle de Calvin. Cette classe de GAPDH possède une préférence pour le NADP+, cohérente avec son implication dans une voie anabolique. Les enzymes de cette classe catalysent la déphosphorylation réductrices du 1,3-DPG en G3P en parallèle avec l'oxydation d'une molécule de NADPH.
  • GADPH non phosphorylantes (EC 1.2.1.9)[6], cytosoliques, qui catalysent l'oxydation irréversible du G3P en 1-3 Biphosphoglycérate en présence de NADP+ et d'une molécule d'eau.

Notes et référencesmodifier le code

Références bibliographiquesmodifier le code

  • (fr) Biochimie générale, J.H. Weil (1990), sixième édition. Masson.
  • (en) Molecular biology of the cell, B. Alberts & al. (2002), fourth edition. Garland Science.
  • (en) Biochemistry, J.G. Voet, D. Voet (1995), second edition. John Wiley & sons, Inc.
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