Francophonie

ensemble des personnes et des institutions qui utilisent le français comme langue maternelle, langue d'usage, langue administrative, langue d'enseignement ou langue choisie dans la vie de tous les jours
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Francophonie
Image illustrative de l’article Francophonie
  • Langue maternelle (créoles inclus)
  • Langue officielle
  • langue administrative, d'enseignement et de travail
  • langue importante, seconde et/ou de culture
Membres
AfriqueAlgérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Comores, République démocratique du Congo, République du Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée, Guinée équatoriale, Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sénégal, Seychelles, Tchad, Togo, Tunisie
AmériqueCanada (Nouveau-Brunswick, Québec, Ontario, Manitoba), Dominique, Haïti, États-Unis (Louisiane, Maine, New Hampshire, Vermont), Sainte-Lucie
AsieCambodge, Laos, Liban, Viêt Nam
EuropeAndorre, Belgique (Wallonie-Bruxelles), France, Luxembourg, Monaco, Suisse, Vallée d'Aoste (Italie)
OcéanieVanuatu, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna

La francophonie[a], également appelée monde francophone ou encore espace francophone, désigne l'ensemble des personnes et des institutions qui utilisent le français comme langue de première socialisation, langue d'usage, langue administrative, langue d'enseignement ou langue choisie[1]. La francophonie peut renvoyer tant à l'ensemble des pays francophones qu'à l'ensemble des pays ou régions membres de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF)[2], notamment représentés par l'Association internationale des régions francophones (AIRF)[3]. Ces pays parlent majoritairement ou partiellement le français, mais ce n'est obligatoirement la langue officielle ni sur le plan régional ni sur le plan national.

Selon l'OIF, en 2018 le français est la cinquième langue la plus parlée au monde, avec 300 millions de locuteurs représentant 4 % de la population mondiale (1 personne sur 26), dont 235 millions en font un usage quotidien (pays européens et/ou hors européens), ce qui représente 3,2 % de la population mondiale (1 personne sur 32). Ce nombre de 300 millions de francophones en 2018 devrait approcher les 700 millions en 2050, soit 8 % de la population (1 personne sur 12), et 85 % de ces francophones seront en Afrique, du fait de la forte croissance démographique de ce continent.

Les chiffres avancés par l'OIF ont été contestés, notamment en raison des méthodes de calcul utilisées et de la définition du terme « francophone ». Selon les auteurs d'un ouvrage publié en 2017 qui dresse un portrait exhaustif de la francophonie dans le monde, une estimation crédible des francophones réels, c'est-à-dire qui utilisent le français quotidiennement comme langue maternelle ou deuxième, se situerait autour de 130 millions, ce qui placerait le français au neuvième rang des langues les plus parlées comme langue maternelle ou deuxième[4].

Dénominations

Les locutions ou syntagmes « Francophonie », « francophonie » et « espace francophone »[5] sont parfois synonymes, mais le plus souvent complémentaires dans l'usage :

  • la « francophonie », avec un f minuscule, désigne l'ensemble des peuples ou des groupes de locuteurs qui utilisent particulièrement ou entièrement la langue française dans leur vie quotidienne ou leurs communications[6] ;
  • la « Francophonie », avec un F majuscule, désigne plutôt l'ensemble des gouvernements, des pays ou des instances officielles qui ont en commun l'usage du français dans leurs travaux ou leurs échanges[7] ;
  • le terme « espace francophone » ou « monde francophone » représente une réalité non exclusivement géographique ni même linguistique, mais aussi culturelle : elle réunit toutes celles ou tous ceux qui, de près ou de loin, éprouvent ou expriment une certaine appartenance à la langue française ou aux cultures francophones - qu'elles ou qu'ils soient de souche slave, latine, ou créole, par exemple. Cette dénomination d'espace francophone est la plus floue, mais aussi peut-être la plus féconde[8].

Statut officiel du français et francophonie

Dans la question de la francophonie, il faut distinguer les pays où le français est la langue officielle (unique ou non), ceux où le français est la langue maternelle d'une grande partie de la population, ceux où il est langue de culture, ceux où il est utilisé par certaines classes sociales de la population, etc. Or, ces catégories ne se recoupent pas. Dans certains pays par exemple, bien qu'étant langue officielle, le français n'est pas la langue maternelle de la population, ni celle couramment utilisée par celle-ci.

Pour certains pays, le français est la langue maternelle de la grande majorité de la population : France avec ses départements et territoires d'outre-mer ; Québec, partie acadienne du Nouveau-Brunswick, zone francophone de l'Ontario et du Manitoba[9] au Canada; Région wallonne et la majorité de Bruxelles en Belgique; Suisse romande; minorité de Jersey; Vallée d'Aoste; principauté de Monaco.

Pour d'autres, le français est la langue administrative, ou une deuxième ou troisième langue, comme en Afrique subsaharienne, dont la République démocratique du Congo, premier pays francophone du monde[10], au Luxembourg[b], au Maghreb.

En Israël, « pays qui a plus de locuteurs francophones que beaucoup de pays membres », reconnaît Abdou Diouf, président de l'OIF, des pays arabes membres de l’OIF font pression pour empêcher son adhésion à la francophonie[11],[12],[13],[14]. Israël est donc en attente d'un déblocage depuis des décennies, mais trois universités ont pu adhérer à la francophonie[11],[15].

Enfin, dans d'autres pays membres de la communauté francophone comme en Roumanie, un quart de la population a une certaine maîtrise du français, mais celui-ci n'a pas de statut officiel. Il existe néanmoins d'importantes minorités francophones et un grand nombre d'élèves l'apprennent en tant que première langue étrangère à l'école[16]. Il existe d'autres pays, comme le Liban, où la langue française a un statut encore important quoique non officiel. Enfin, dans certains cas, la francophonie est due à la géographie et à l'histoire : cela concerne en particulier la Suisse, le Luxembourg et Monaco.

Histoire

À l'origine, le terme de francophonie a été utilisé de façon purement descriptive par des géographes dès 1880, le mot ayant été « inventé » par Onésime Reclus (1837-1916)[17],[18] : « Nous mettons aussi de côté quatre grands pays, le Sénégal, le Gabon, la Cochinchine, le Cambodge dont l’avenir au point de vue « francophone » est encore très douteux sauf peut-être pour le Sénégal »[19]. Le terme « francophonie » a été par la suite supplanté par l’expression « francité » qui désigne les qualités de tout ce qui est reconnu comme français.[réf. nécessaire]

C'est après la Seconde Guerre mondiale, à partir d'un numéro spécial de la revue Esprit (1962), qu'une « conscience francophone » s'est développée. Après que le mot « francophone » a fait son entrée dans Le Petit Larousse, « francophonie » y est inclus cette année-là, et caractérise la « collectivité constituée par les peuples parlant le français »[20].

Le terme a été particulièrement popularisé par Léopold Sédar Senghor. C'est dès lors dans ce sens qu'il convient de comprendre la francophonie : il s'agit plus de la conscience d'avoir en commun une langue et une culture francophones que de décisions officielles ou de données objectives. C'est une communauté d'intérêt. On y retrouve l’idée que le français serait le point commun d’une multitude de peuples différents, les fédérant dans un idéal culturel et linguistique.

Chronologie des nations de la Francophonie depuis 1970.

Les locuteurs du français se sont sentis menacés par l'omniprésence de l'anglais et l'influence de la culture anglo-américaine après la Seconde Guerre mondiale. Ce n'est qu'à ce moment que la conscience de la communauté francophone s'est réveillée avec la volonté de s'unir pour défendre :

Historiquement, la première grande organisation non gouvernementale d'institutions de langue française fut l'Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF), créée en 1961, et dont l'un des initiateurs fut le journaliste canadien Jean-Marc Léger[21]. L'AUPELF a été depuis renommée en Agence universitaire de la Francophonie.

La francophonie est à l'origine une idée promue par Léopold Sédar Senghor (président du Sénégal), Hamani Diori (président du Niger), Habib Bourguiba (président de la Tunisie) et Norodom Sihanouk (chef de l'État du Cambodge). Cette idée s'est largement exprimée lors de la première conférence de Niamey (1969), à laquelle a participé André Malraux, ministre de la Culture de la France envoyé par le général de Gaulle. Selon les mots de Senghor, « la création d'une communauté de langue française […] exprime le besoin de notre époque, où l'homme, menacé par le progrès scientifique dont il est l'auteur, veut construire un nouvel humanisme qui soit, en même temps, à sa propre mesure et à celle du cosmos »[22]. Certains défenseurs de l'idée francophone comme Stelio Farandjis ont aussi vu dans la francophonie le creuset d'un dialogue des cultures allant jusqu'à créer une terminologie spécifique (arabofrancophonie).

C'est l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) qui a préconisé la création d'une institution intergouvernementale francophone, souhait réalisé par la création, à l'occasion de la deuxième Conférence de Niamey en 1970, de l'Agence de coopération culturelle et technique, devenue aujourd’hui Organisation internationale de la francophonie dont l'APF est devenue une institution intégrée.

Le 20 mars est consacré Journée internationale de la francophonie. Chaque année, un thème central est choisi par les instances internationales. Le thème de la célébration en 2012 est « Le français est une chance »[23],[24]. Il y a la dictée de la francophonie organisée tous les ans à cette occasion pour les collèges

Nombre de francophones dans les pays membres de l'OIF

Répartition des 284 millions de francophones dans le monde en 2015.

L'évaluation du nombre de locuteurs d'une langue est très difficile, en particulier lorsque l'on cherche à évaluer le nombre de locuteurs non natifs d'une langue. En effet, le niveau peut varier d'un niveau élémentaire à un bon niveau avec plusieurs niveaux intermédiaires. L'évaluation du nombre de locuteurs d'une langue doit donc s'accompagner du niveau de pratique mesuré. D'autre part, il n'existe pas de système de recensement fiable et homogène dans le monde pour la pratique des langues.

Un rapport de l'OIF estime le nombre de francophones dans le monde à 321 millions de locuteurs en 2022[25], ce qui en fait la 5e langue la plus parlée au monde[26].

En 2010, le ministère français des Affaires étrangères évalue à 85 millions[27] le nombre de jeunes et d'adultes, dans les pays du monde non membres de l'Organisation internationale de la francophonie, qui apprennent le français au cours de leurs études et formations, en particulier dans les établissements de l'Alliance française et de l'Institut français et les écoles et lycées français répartis sur les cinq continents (AEFE). Par ailleurs, l'intérêt culturel et économique de la langue pour de nombreuses populations permet de soutenir le dynamisme de la langue française dans le monde.

2018

Estimation dans les 88 États et gouvernements membres de l'OIF[28],[29].
Pays/GouvernementsStatut OIFAdhésionPopulation du paysFrancophonesPourcentage
Marocmembre198136 192 000 12 729 000 35 %
Tunisiemembre197011 659 000 6 081 000 52 %
Mauritaniemembre19804 540 000 604 000 13 %
Égyptemembre198399 376 000 3 000 000 3 %
Émirats arabes unisassocié20109 542 000 250 000 3 %
Libanmembre19736 094 000 2 315 000 38 %
Qatarassocié20122 695 000 115 000 4,3 %
Béninmembre197011 486 000 3 821 000 33,3 %
Burkina Fasomembre197019 752 000 4 752 000 24 %
Burundimembre197011 216 000 940 000 8,4 %
Camerounmembre1991 (associé, 1975)24 678 000 10 006 000 40,5 %
Cap-Vertmembre1996553 000 60 000 10,9 %
République centrafricainemembre19714 737 000 1 343 000 28,3 %
République du Congomembre19815 400 000 3 182 000 58,9 %
République démocratique du Congomembre197784 005 000 42 533 000 50,6 %
Côte d'Ivoiremembre197024 906 000 8 259 000 33,2 %
Djiboutimembre1977971 000 486 000 50 %
Gabonmembre19702 068 000 1 368 000 66,1 %
Ghanaassocié200629 464 000 244 000 0,8 %
Guinéemembre198113 053 000 3 319 000 25,4 %
Guinée-Bissaumembre19791 907 000 293 000 15,3 %
Guinée équatorialemembre19891 314 000 380 000 28,9 %
Malimembre197019 108 000 3 237 000 16,9 %
Mozambiqueobservateur200630 529 000 92 000 0,3 %
Nigermembre197022 311 000 2 840 000 12,8 %
Rwandamembre197012 501 000 724 000 5,8 %
Sao Tomé-et-Principemembre1999209 000 42 000 20,1 %
Sénégalmembre197016 294 000 4 215 000 26 %
Tchadmembre197015 353 000 1 957 000 12,7 %
Togomembre19707 991 000 3 217 000 40 %
Comoresmembre1977832 000 216 000 25,9 %
Madagascarmembre1970-1977 ; 198926 263 000 5 253 000 20 %
Mauricemembre19701 268 000 921 000 72,6 %
Seychellesmembre197695 000 50 000 52,6 %
Canada (total)membre197037 265 000 10 982 000 29,4 %
Canada Québecmembre19718 394 000 7 833 000 93,3%
Canada Nouveau-Brunswickmembre1977779 000 326 000 41,8 %
Canada Ontarioobservateur2016[d]16 653 0001 668 00010 %
Dominiquemembre197974 000 7 000 9,4 %
Haïtimembre197011 113 000 4 667 000 42 %
République dominicaineobservateur201010 883 000 157 000 1,4 %
Sainte-Luciemembre2010180 000 3 000 1,7 %
Uruguayobservateur20123 470 000 5 000 0,14 %
Arméniemembre20042 934 000 10 000 0,34 %
Géorgieobservateur20043 907 000 16 000 0,41 %
Cambodgemembre1993 (observateur, 1991)16 246 000 439 000 2,7 %
Laosmembre1991 (associé, 1972)6 961 000 190 000 2,7 %
Thaïlandeobservateur200869 183 000 567 000 0,82 %
Viêt Nammembre197096 491 000 675 000 0,7 %
Vanuatumembre1979282 000 89 000 31,5 %
Albaniemembre19992 934 000 62 000 2 %
Bosnie-Herzégovineobservateur20103 504 000 28 0000,8 %
Bulgariemembre1993 (observateur, 1991)7 037 000 164 000 2,3 %
Croatieobservateur20044 165 000 97 000 2,3 %
Estonieobservateur20101 307 000 19 000 1,4 %
Macédoine du Nordmembre20062 085 000 43 000 2 %
Hongrieobservateur20049 689 000 114 000 1,1 %
Lettonieobservateur20081 930 000 22 000 1,1 %
Lituanieobservateur19992 876 000 68 000 2,3 %
Moldaviemembre19964 041 000 55 000 1,3 %
Monténégroobservateur2010629 000 13 000 2 %
Pologneobservateur199738 105 000 949 000 2,5 %
République tchèqueobservateur199910 625 000 235 000 2,2 %
Roumaniemembre1993 (observateur, 1991)19 581 000 2 337 000 11,9 %
Serbieassocié20066 971 000 251 000 3,6 %
Slovaquieobservateur20025 450 000 114 000 2,1 %
Slovénieobservateur19992 081 000 50 000 2,4 %
Ukraineobservateur200644 009 000 53 000 0,12 %
Andorremembre200477 000 54 000 70,1 %
Belgiquemembre197011 499 000 8 678 000 75,5 %
Belgique Féd. Wallonie-Bruxellesmembre19804 881 000 4 783 000 98 %
Chypreassocié20061 189 000 78 000 6,6 %
Francemembre197068 392 000 66 060 000 96,5 %
Grècemembre200411 142 000 803 000 7,2 %
Luxembourgmembre1970590 000 543 000 92 %
Monacomembre197039 000 38 000 97 %
Suissemembre19968 544 000 5 734 000 67,1 %
France Nouvelle-Calédonieassocié2016280 000277 00098,9 %
Kosovoassocié20141 791 00025 0001,4 %
Argentineobservateur201644 689 000ndnd
Autricheobservateur20048 752 0001 132 00013 %
Corée du Sudobservateur201651 164 000ndnd
Costa Ricaobservateur20144 953 0005 0000,1 %
Gambieobservateur2018ndndnd
Irlandeobservateur2018ndndnd
États-Unis Louisianeobservateur2018ndndnd
Malteobservateur2018ndndnd
Mexiqueobservateur2014130 759 00030 0000,2 %

2015

Extrait du nombre de francophones de certains des États ou entités faisant partie de l'OIF en 2015[31]
PaysPopulation du paysFrancophonesPourcentage
Maroc33 955 000 10 657 000 31,39 %
Tunisie11 235 000 6 900 000 61,42 %
Mauritanie3 366 000 429 000 12,75 %
Égypte84 706 000 2 800 000 3,31 %
Émirats arabes unis9 577 000 100 000 1 %
Liban5 054 000 1 920 000 37,99 %
Qatar2 351 000 100 000 4,25 %
Bénin10 880 000 3 848 000 35,37 %
Burkina Faso17 915 000 3 965 000 22,13 %
Burundi10 813 000 897 000 8,30 %
Cameroun23 393 000 9 334 000 39,90 %
Cap-Vert508 000 55 000 10,83 %
République centrafricaine4 803 000 1 410 000 29,36 %
République du Congo4 671 000 2 717 000 58,17 %
République démocratique du Congo71 246 000 33 222 000 46,63 %
Côte d'Ivoire21 295 000 7 218 000 33,90 %
Djibouti900 000 450 000 50 %
Gabon1 751 000 1 070 000 61,11 %
Ghana26 984 000 219 000 0,81 %
Guinée12 348 000 2 974 000 24,08 %
Guinée-Bissau1 788 000 275 000 15,38 %
Guinée équatoriale799 000 231 000 28,91 %
Mali16 259 000 2 744 000 16,88 %
Mozambique27 122 000 81 000 0,3 %
Niger19 268 000 2 439 000 12,66 %
Rwanda12 428 000 700 000 5,63 %
Sao Tomé-et-Principe203 000 41 000 20,2 %
Sénégal14 967 000 1 714 000 11,45 %
Tchad13 606 000 1 714 000 12,60 %
Togo7 171 000 2 787 000 38,86 %
Comores770 000 196 000 25,45 %
Madagascar24 235 000 4 847 000 20 %
Maurice1 254 000 911 000 72,65 %
Seychelles94 000 50 000 53,19 %
Canada36 104 000 10 470 000 29 %
Québec8 214 000 7 666 000 93,33 %
Nouveau-Brunswick769 000 320 000 41,61 %
Dominique73 000 7 000 9,59 %
Haïti10 604 000 4 454 000 42 %
République dominicaine10 652 000 153 000 1,44 %
Sainte-Lucie185 000 3 000 1,62 %
Uruguay3 430 000 5 000 0,15 %
Arménie2 989 000 18 000 0,6 %
Géorgie4 305 000 18 000 0,42 %
Cambodge15 677 000 423 000 2,7 %
Laos7 020 000 190 000 2,7 %
Thaïlande67 401 000 556 000 0,82 %
Viêt Nam93 387 000 654 000 0,7 %
Vanuatu264 000 83 000 31,44 %
Albanie3 197 000 320 000 10,01 %
Bosnie-Herzégovine3 820 000 n.dn.d
Bulgarie7 113 000 185 000 2,6 %
Croatie4 255 000 116 000 2,73 %
Estonie1 280 000 19 000 1,48 %
Macédoine du Nord2 109 000 237 000 11,24 %
Hongrie9 911 000 117 000 1,18 %
Lettonie2 031 000 26 000 1,28 %
Lituanie2 999 000 75 000 2,5 %
Moldavie3 437 000 83 000 2,41 %
Monténégro622 000 13 000 2,09 %
Pologne38 222 000 1 034 000 2,71 %
République tchèque10 777 000 189 000 1,75 %
Roumanie21 579 000 1 897 000 8,79 %
Serbie9 424 000 319 000 3,38 %
Slovaquie5 458 000 109 000 2 %
Slovénie2 079 000 79 000 3,8 %
Ukraine44 646 000 54 000 0,12 %
Andorre81 000 57 000 70,37 %
Belgique11 183 000 8 088 000 72,32 %
Fédération Wallonie-Bruxelles4 753 000 4 658 000 98 %
Chypre1 165 000 78 000 6,7 %
France64 983 000 62 968 000 97 %
Grèce11 126 000 781 000 7,02 %
Luxembourg543 000 521 000 95,95 %
Monaco38 000 30 000 78,95 %
Suisse8 239 000 5 402 000 65,57 %

Pour son édition 2010, l'OIF annonce disposer de statistiques très fiables car contrairement aux années précédentes ses statistiques sont toutes issues des statistiques officielles des gouvernements concernés. Au total l'OIF dénombre 220 millions de francophones sachant lire, comprendre et écrire le français.

L'OIF insiste sur le fait que ce nombre est sous-évalué car un grand nombre d'africains parle le français mais ne sait pas l'écrire : la Côte d'Ivoire, par exemple, ne compte que 48 % de francophones sachant écrire le français, mais si l'on compte les francophones sachant juste le parler ce pourcentage monte à 90 % de la population.

2010

Extrait du nombre de francophones de certains des États faisant partie de l'OIF en 2010[32],[33]
PaysPopulation du paysFrancophonesPourcentagePourcentage des personnes de plus de 10 ans
Maroc32 381 00010 366 00032 % 39 %
Mauritanie3 366 000429 00013 % 18 %
Bénin9 212 0002 984 00032 % 47 %
Burkina Faso16 287 000319 50020 % 30 %
Cameroun19 958 0007 078 00036 % 60 %
République centrafricaine4 506 0001 306 00029 % 40 %
République du Congo3 759 7002 094 00056 % 78 %
Mali13 323 0002 416 00018 % 27 %
Niger15 891 0001 970 00012 % 20 %
Togo6 780 0002 252 00033 % 46 %

Pour son édition 2010, l'OIF annonce disposer de statistiques très fiables car contrairement aux années précédentes ses statistiques sont toutes issues des statistiques officielles des gouvernements concernés. Au total l'OIF dénombre 220 millions de francophones sachant lire, comprendre et écrire le français.

L'OIF insiste sur le fait que ce nombre est sous-évalué car un grand nombre d'africains parle le français mais ne sait pas l'écrire : la Côte d'Ivoire, par exemple, ne compte que 48 % de francophones sachant écrire le français, mais si l'on compte les francophones sachant juste le parler, ce pourcentage monte à 90 % de la population.

2005

Nombre de francophones dans les États faisant partie de l'OIF[33]
PaysPopulation du paysFrancophonesPourcentage
Maroc30 700 00010 131 00033 %
Mauritanie3 100 000322 40010,4 %
Tunisie10 000 0006 360 00063,6 %
Égypte84 787 0002 713 0003,2 %
Liban3 800 0001 444 00038 %
Bénin8 400 0002 142 00025,5 %
Burkina Faso13 900 000650 0005 %
Burundi7 800 000624 0008 %
Cameroun16 400 0007 343 40044,8 %
Cap-Vert480 00096 00020 %
République centrafricaine4 200 000945 00022,5 %
République du Congo4 000 0002 400 00060 %
République démocratique du Congo60 800 00024 320 00040 %
Côte d'Ivoire18 200 00012 700 00070 %
Djibouti799 000159 80020 %
Gabon1 400 0001 200 00080 %
Guinée9 500 0006 000 00063,2 %
Guinée-Bissau1 600 00016 0001 %
Guinée équatoriale500 000300 00060 %
Mali13 500 0002 214 00016,4 %
Niger14 000 0001 260 0009 %
Rwanda8 700 000783 0009 %
Sao Tomé-et-Principe150 00097 50065 %
Sénégal11 700 0003 627 00031 %
Tchad9 700 0001 940 00020 %
Togo6 100 0002 000 00032,8 %
Comores670 000312 20046,6 %
Madagascar17 300 0003 529 20020,4 %
Maurice1 200 000872 50072,7 %
Mayotte223 765223 765100 %
La Réunion780 000737 10094,5 %
Seychelles80 00048 00060 %
Canada33 121 17511 857 38135,8 %
Nouveau-Brunswick739 900312 26542,2 %
Ontario12 722 0651 438 78511,3 %
Québec7 815 9557 375 90094,4 %
Saint-Pierre-et-Miquelon6 3006 300100 %
Dominique70 0006 5009,2 %
Guadeloupe450 000427 90095,1 %
Guyane200 000185 40092,7 %
Martinique400 000378 00094,7 %
Haïti8 300 0001 286 50015,5 %
Sainte-Lucie160 0002 7001,7 %
Arménie3 000 000200 0006,7 %
Cambodge13 300 000148 5001,1 %
Laos5 900 00060 0001 %
Viêt Nam89 230 000624 0000,7 %
Nouvelle-Calédonie230 000207 00090 %
Wallis-et-Futuna15 00015 000100 %
Polynésie260 000234 00090 %
Vanuatu220 00090 00045 %
Albanie3 200 000320 00010 %
Bulgarie7 700 000924 00012 %
Hongrie10 010 00060 0000,6 %
Lituanie3 400 00067 0001,9 %
Macédoine du Nord2 000 000200 00010 %
Moldavie4 200 0001 050 00025 %
Pologne38 200 0001 520 0004 %
Roumanie24 600 0006 048 00028 %
Slovaquie5 400 000113 4002,1 %
Slovénie2 000 00080 0004 %
République tchèque10 020 000204 0002 %
Andorre70 00050 60072,3 %
Belgique10 500 0006 300 00060 %
France métropolitaine65 090 00064 978 00099,8 %
Grèce11 100 0001 430 00012,9 %
Luxembourg460 000450 00097,8 %
Monaco30 00023 40078 %
Suisse7 400 0003 581 60048,4 %

Le nombre total de francophones citoyens des États faisant partie de l'OIF est de 195 508 100 en 2005[33].

Autres estimations du nombre de francophones

Nombre de francophones dans les États où le français n'a pas de statut officiel

Nombre de francophones dans les États où le français n'a pas de statut officiel
PaysNombre de francophones[40]dont expatriés français[réf. nécessaire]Population du pays [réf. nécessaire]Pourcentage[réf. nécessaire]
Algérie29 000 00037 45844 155 68066 %
Maroc10 657 00060 00034 400 00032 %
Tunisie6 000 00015 00010 000 00060 %
Liban2 000 0004 000 00050 %
États-Unis2 000 000233 300302 000 0000,7 %
Israël500 000[41]100 000[41]9 000 0005,6 %
Russie705 2005 139143 000 0000,5 %
Viêt Nam570 000[42]non connu81 500 0000,7 %
Royaume-Uni10 520 000300 00062 700 00016,8 %
Espagne5 022 000-46 439 86410,8 %
Soudan400 00050036 000 0001,1 %
Pays-Bas213 00020 30017 000 0001,3 %
Allemagne11 943 000165 00082 000 00014,5 %
Ouganda200 00020028 000 0000,7 %
Afrique du Sud100 0007 60048 000 0000,2 %
Turquie100 0003 40070 000 0000,2 %
Australie65 00041 80020 000 0000,3 %
Syrie10 000-19 000 0000,4 %
Italie9 394 000-59 000 00019 %[43]
Malawi50 30063[44]10 600 0000,5 %
Gambie45 000150[45]1 700 0002,7 %
Brésil30 00025 000184 000 0000,016 %
Venezuela20 0905 80026 000 0000,08 %
Colombie20 0003 80045 000 0000,044 %
Chili10 0006 50016 000 0000,0625 %
Qatar10 000700800 0001,25 %
Lituanie8 0003003 500 0000,23 %
Pérou7 6002 500
Nigeria7 5003 000
Pakistan6 000700
Équateur5 0001 40014 200 0000,035 %
Bolivie5 000900
Norvège4 5003 000
Costa Rica4 0001 500
Hongrie3 0001 900
Philippines3 0001 600
Panama3 000500
Oman3 000500
Yémen3 000300
Angola2 0001 200
Islande2 000200
Nicaragua1 500400
Lettonie1 500100
Éthiopie1 000400
Trinité-et-Tobago800600
Zimbabwe700400
Népal600200
Estonie400100
Bangladesh300200
Porto Rico[e]
Total89 712 9901 055 510

Nombres d'apprenants du français dans le monde

D'après les chiffres fournis par l'OIF en 2010[46], plus de 116 millions de personnes suivent un enseignement du ou en français dans le monde, sans compter les 500 000 personnes inscrites dans les alliances françaises ainsi que 60 000 élèves dans d'autres établissements. Le français est enseigné grâce aux réseaux d'Alliance française ou autres : un quart des professeurs de langues font apprendre le français à 100 millions d'élèves[47]. Ce chiffre ne tient pas en compte des quelques millions d'adultes et d'enfants qui suivent des cours de français dans les Alliances françaises ou dans divers clubs francophiles ou associations francophones.

Ministère de tutelle en France

La francophonie était rattachée entre 1993 et 1995 au ministre de la Culture et de la Francophonie (Jacques Toubon), avant de relever d'un secrétaire d'État ou d'un ministre délégué auprès du ministre chargé des Affaires étrangères, chargé de la Coopération et de la Francophonie : Charles Josselin (1997-2002), Pierre-André Wiltzer (2002-2004), Xavier Darcos (2004-2005), Brigitte Girardin (2005-2007), Jean-Marie Bockel (2007-2008), Alain Joyandet (2008-2010). À la suite de la démission de ce dernier, en juillet 2010, la francophonie disparaît des attributions ministérielles[48], et est prise en charge par une cellule de réflexion stratégique au ministère des Affaires étrangères et européennes.

Depuis la formation du premier gouvernement Jean-Marc Ayrault le 16 mai 2012 jusqu'au , la francophonie est placée sous la responsabilité de la ministre déléguée chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui, sous la tutelle du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, puis dès le avec la Secrétaire d'État Annick Girardin (PRG), dans le Gouvernement Manuel Valls (1), toujours sous la tutelle de Laurent Fabius.

Organisation internationale de la francophonie

Organisation générale

Organigramme de la francophonie après la CMF 2005 à Antananarivo. L'OIF est devenue l'opérateur principal de la francophonie en remplaçant l'AIF (Agence intergouvernementale de la Francophonie).

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) s'inscrit dans une solide tradition française d'interventionnisme linguistique[49]. La coopération multilatérale francophone est mise en œuvre par cette organisation et quatre opérateurs directs spécialisés :

L'Organisation internationale de la Francophonie est une organisation internationale intergouvernementale fondée sur le partage d'une langue et de valeurs communes. Elle compte à ce jour 57 États membres de plein droit ou associés et 20 observateurs[50].

Le secrétaire général de la Francophonie, actuellement Louise Mushikiwabo, est chargé de la mise en œuvre de la politique internationale ainsi que de l'animation et de la coordination de la politique de coopération. Il s'appuie sur un opérateur principal, quatre opérateurs directs et une assemblée consultative.

Tous les deux ans, un sommet rassemble les chefs d'État et de gouvernement des pays membres. Ce sommet définit les grandes orientations politiques de la Francophonie.

La Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF) est composée des ministres des Affaires étrangères ou des ministres chargés de la francophonie des pays membres de l'OIF. Cette conférence annuelle a pour mission de veiller à l'exécution des décisions arrêtées lors d'un Sommet et de préparer le Sommet suivant. De plus, elle recommande l'admission de nouveaux membres, ou de nouveaux observateurs.

Le Conseil permanent de la Francophonie (CPF) est composé des représentants personnels dûment accrédités par les chefs d'État ou de gouvernement membres des Sommets. Présidé par le secrétaire général, le conseil est chargé de la préparation et du suivi du sommet, sous l'autorité de la Conférence ministérielle.

La Charte de la Francophonie, adoptée en 1997 au VIIe Sommet de la Francophonie à Hanoï en 1997, et révisée par la XXIe conférence ministérielle de la Francophonie, est le support juridique de l'ensemble du cadre institutionnel francophone.

Missions de l’Organisation internationale de la francophonie

Les missions de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) sont définies dans le cadre stratégique décennal adopté au sommet de Ouagadougou en 2004, pour la période 2004-2014. Elles s'articulent autour des quatre points suivants[51] :

  1. Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique,
  2. Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l'homme,
  3. Appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche,
  4. Développer la coopération au service du développement durable et de la solidarité,

La diversité culturelle a fait l'objet de la déclaration de Cotonou en 2001[52], suivie par le IXe sommet de la Francophonie de Beyrouth en 2002 consacré au dialogue des cultures[53]. Les biens culturels n'échappent pas à la mondialisation accélérée des échanges marchands. Dans ce cadre, la Francophonie apparaît comme le fer de lance de la bataille pour la diversité des expressions culturelles[54].

La paix, la démocratie, les droits et libertés ont fait l'objet de la déclaration de Bamako en 2000[55].

L'OIF anime dans tous les domaines une concertation entre ses membres. Elle apporte à ses États et gouvernements membres un appui dans l'élaboration ou la consolidation de leurs politiques sectorielles. L'OIF mène des actions de coopération multilatérale, conformément aux grandes missions tracées par le Sommet de la Francophonie.

Un programme d'échange professionnel pour les jeunes est mis en place par l'OIF : le volontariat international de la Francophonie.

Partenaires de l’OIF

L'Organisation internationale de la francophonie collabore en priorité avec de nombreux opérateurs directs de la francophonie, et les autres institutions de la Francophonie autour de ses activités politiques et de coopération.

L'OIF associe la société civile en donnant un rôle consultatif à 63 associations accréditées dans les domaines d'intervention de la Francophonie (diversité culturelle, gouvernance démocratique, éducation)[56]. Ces associations se réunissent tous les deux ans dans une conférence des OING (organisations internationales non gouvernementales)[57].

L'OIF agit aussi en partenariat avec les organisations internationales et régionales.

Sommets de la Francophonie

Des sommets réunissent régulièrement les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de la Francophonie. Les sommets qui ont eu lieu sont les suivants :

Importance du français dans le monde

Deux pays francophones (Canada et France) sont membres du G7/G8 et plusieurs villes francophones sont au cœur d'institutions internationales :

Un certain nombre d'entreprises ou institutions principalement francophones ont une importance mondiale :

Culture et création

Diversité culturelle

Dès 1962, le président Léopold Sédar Senghor soulignait la dimension culturelle de la francophonie dans un article fondateur : « Le français langue de culture »[59].

Dès les années 1990, les pays de la Francophonie ont cherché à exclure les biens culturels des accords internationaux sur le commerce : au Ve Sommet de la Francophonie de Grande Baie en 1993, les États participants ont adopté une résolution sur l'exception culturelle au GATT[60]. Au VIIIe Sommet de la Francophonie de Moncton en 1999, les États francophones ont décidé de se concerter pour dégager des positions communes dans les organisations et conférences internationales afin de défendre la diversité culturelle[61].

Le 2 novembre 2001, la 31e Conférence générale de l'Unesco adoptait à l'unanimité une Déclaration universelle sur la diversité culturelle considérée comme « un patrimoine commun de l'humanité »[62].

Lors du IXe Sommet à Beyrouth, au Liban, en 2002, consacré au dialogue des cultures, les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l'OIF ont salué la déclaration de l'Unesco et ont appuyé le principe de l'élaboration d'un cadre règlementaire universel[63].

L'Organisation internationale de la francophonie s'est fortement impliquée tout au long du processus d'élaboration de la Convention de l'Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Il y eut en juin 2001 la tenue d'une Conférence ministérielle sur la culture à Cotonou. Puis l'OIF a envoyé des représentants spéciaux du secrétaire général pour des missions de sensibilisation auprès des gouvernements et de la société civile, et a mis en place une veille juridique avec des experts chargés d'examiner les projets de texte[64].

La Convention de l'Unesco « réaffirme le droit souverain des États de conserver, d'adopter et de mettre en œuvre les politiques et mesures qu'ils jugent appropriées pour la protection et promotion des expressions culturelles sur leur territoire », ce qui permet aux pays signataires d'élaborer des politiques autonomes de soutien au patrimoine culturel et à la création artistique (défiscalisation, subventions, mesures règlementaires, etc.), « quels que soient les moyens et techniques utilisés », et d'échapper au droit commun du commerce international[65].

La Convention prévoit une nouvelle forme de solidarité, en plaçant la culture au cœur du développement, avec un « traitement préférentiel pour les pays en développement », et avec la mise en place d'un fonds de coopération alimenté par des contributions volontaires des États et des dons privés.

Littératures d'expression française

Avant 2015, parmi les quarante « immortels » de l'Académie française, deux n'avaient pas le français pour langue maternelle : François Cheng (Chinois, naturalisé Français en 1971) et Assia Djebar (Algérienne).

Au prix Goncourt, depuis 1987, un quart des lauréats ne sont pas de langue maternelle française. On peut citer Tahar Ben Jelloun (marocain), Amin Maalouf (franco-libanais), Andreï Makine (français d'origine russe), Jonathan Littell (franco-américain) et Atiq Rahimi (franco-afghan). Dans d'autres prix, des étrangers sont également récompensés pour leurs prestations d'écrivains en langue française, comme Nancy Huston (prix Femina 2006), Dany Laferrière (prix Médicis 2009), Ahmadou Kourouma et Milan Kundera, de même que Eugène Ionesco, Senghor et beaucoup d'autres.

Concours francophones de l'OIF

À l'occasion du Forum Mondial sur la Langue Française, qui s'est tenu au Québec (Canada), du 2 au 6 octobre 2012, l'OIF organise un concours pour tous les jeunes francophones de 18 à 30 ans qui est intitulé : Le français et moi. La règle : à partir du 3 avril 2012, il faut faire une vidéo d'une durée de 140 secondes maximum. Le sujet de ce concours : « Qu'est-ce que le français évoque pour vous et chez vous ? ». Voici les mots-clés donnés par l'OIF : grandir, vivre, communiquer, étudier, travailler, rêver, voyager, aimer ou créer en français au XXIe siècle. C'est une occasion unique et inespérée pour tous les jeunes francophones qui va permettre, pour le Forum Mondial sur la langue française, de savoir quel est l'état du français chez la jeunesse francophone. Le Forum Mondial sur la Langue Française sollicite ce concours par la créativité des vidéos dans un univers qui est totalement familier à la jeunesse francophone : l'univers numérique. Le concours était ouvert jusqu'au 15 juin 2012. Le premier prix est une tablette iPad. Ce concours est en partenariat avec TV5 Québec Canada[66].

Médias et communication

Quel que soit leur support, les médias ont aujourd'hui, la possibilité de toucher un public international grâce à internet ce qui ne suffit cependant pas à leur donner une envergure internationale. Pour atteindre cette dimension, il faut avoir la capacité de s'adresser à des publics diversifiés, et pouvoir traiter, de manière informée et structurée, de sujets intéressant la planète tout entière. Ceci suppose une stratégie et des moyens. Beaucoup de médias francophones restent encore confinés au territoire de la France. Il existe néanmoins quelques grands vecteurs internationaux.

Télévisions

Radios

Radio France international
Avec 44 millions d'auditeurs, RFI est la troisième radio internationale après BBC World (146 millions d'auditeurs) et Voice of America (91 millions d'auditeurs), devant Deutsche Welle (31 millions). RFI diffuse ses émissions en français ou dans 19 langues étrangères. RFI émet partout dans le monde, en ondes courtes ou en modulation de fréquence. Elle propose des émissions pédagogiques et trois « journaux en français facile ». RFI a des filiales : Monte Carlo Doualiya (anciennement RMC Moyen-Orient) qui diffuse au Moyen-Orient et au Maghreb en arabe et en français. RFI Sofia (Bulgarie), Radio Delta RFI FM à Bucarest (Roumanie) et RFI-Deutschland diffusent en Europe centrale et orientale[67]. Et anciennement Rádio Europa Lisboa qui émettait en français et en portugais.
RTBF International
RTBF International, la station de radio internationale de la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF), est diffusée en ondes moyennes (AM) dans un rayon de 300 km autour de Bruxelles, ainsi qu'en FM à Kinshasa (République démocratique du Congo). En outre, la station est accessible en Europe via le satellite HotBird 7A et en Afrique via le satellite Atlantic Bird 3, ainsi qu'en streaming et en podcast sur internet[68],[69]. RTBF International rediffuse pour l'essentiel des programmes de La Première et de VivaCité.
Africa no 1
Africa no 1 est la première station de radio généraliste internationale du continent africain. Elle est localisée au Gabon, au centre du continent africain. Elle compte 31 millions d'auditeurs répartis entre l'Afrique, l'Europe (surtout la région parisienne), et l'Amérique du Nord. Elle est considérée comme la « voix de l'Afrique ». Elle émet en ondes courtes, et en modulation de fréquence dans les principales capitales africaines[70].
Radio Méditerranée Internationale (Médi 1)
Radio Méditerranée International est une radio privée généraliste bilingue (français-arabe) d'information internationale et de divertissement. Elle couvre l'ensemble du bassin méditerranéen, touchant entre 22 et 23 millions d'auditeurs, et jusqu'à 25 millions en période estivale. Elle est issue d'un partenariat franco-marocain. Ses studios sont installés à Tanger. Elle émet depuis 1980[70].

Agences de presse

Agence France-Presse (AFP)
L'AFP a été fondée en 1835 par Charles-Louis Havas. Elle est aujourd'hui entièrement numérisée, couvre 165 pays, dispose de 110 bureaux et de plus de 50 correspondants locaux se répartissant en Amérique du Nord (9 bureaux, siège à Washington), en Amérique latine (21 bureaux, siège à Montevideo), en Asie-Pacifique (25 bureaux, siège à Hong Kong), en Europe (36 bureaux, siège à Paris), en Afrique (16 bureaux, siège à Nicosie), et au Moyen-Orient (9 bureaux, siège à Nicosie). Elle emploie 2000 collaborateurs, dont 900 travaillent à l'étranger, et 200 photographes[70].
Agence panafricaine de presse
L'agence Panapress est née en 1963 en même temps que l'Organisation de l'unité africaine. C'est une agence privée qui produit plus de 60 000 mots par jour. Son réseau de correspondants est le plus dense du continent africain. Son site internet totalise plus de 165 000 connexions par jour, et près de 5 millions d'internautes ont accès à ce site tous les mois. La rédaction centrale est basée à Dakar. Les langues de travail sont le français, l'anglais, l'arabe et le portugais[70].
Agence Syfia
Syfia est la première agence associative spécialisée sur les pays du Sud et sur l'Afrique. Elle a été créée en 1988. Elle regroupe 10 agences de presse (Belgique, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Canada, France, Madagascar, République démocratique du Congo, Sénégal et Suisse). Son réseau comporte 70 correspondants dans 35 pays. Il alimente environ 200 titres francophones en Asie et en Afrique, en Europe et au Canada[71].

Associations

Union internationale de la presse francophone (UPF)
L'UPF a été créée en novembre 1950. Elle regroupe aujourd'hui près de 3 000 journalistes, responsables et éditeurs de la presse écrite et audiovisuelle répartis dans 125 pays. Sa publication, La Gazette de la presse francophone, est diffusée à 20 000 exemplaires dans 183 pays. L'UPF a mis en service un « Internet de la presse francophone » à destination de son réseau et du grand public. Chaque année, elle décerne un « Prix de la libre expression »[72].
Association internationale de la presse francophone (AIPF)
L'AIPF a été fondée en 1993. Elle met en relation plus de 500 éditeurs de presse écrite de langue française dans les pays francophones et non francophones. Elle poursuit des opérations de jumelage entre titres du Nord et titres du Sud[72].

Systèmes d’information

La Francophonie a apporté une contribution à deux sommets mondiaux sur la société de l'information à Genève (2003) et à Tunis (2005)[73]

L’Unesco a établi un rapport mondial en 2005. L’Agence intergouvernementale de la francophonie a également établi un dossier en 2005.

Il existe une base de données lexicographiques panfrancophone.

Réseaux sociaux

Outre les pages officielles d'agences et organismes publics francophones (tels que l'OIF, l'Association internationale des régions francophones ou encore l'Association internationale des maires francophones), plusieurs pages de réseaux sociaux majeurs portent le nom de « Francophonie » et ont pour but de faire connaître le fait francophone à travers le monde :

Développement durable

Dans le cadre de la préparation du Sommet de la Terre de Johannesburg du 26 août au 4 septembre 2002, s'est tenu un colloque international à Dakar sur le thème « francophonie et développement durable : quels enjeux, quelles priorités pour l’horizon 2012 ? ». Ce colloque a été organisé par l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (IEPF) et en collaboration avec le ministère de la Jeunesse, de l’Environnement et de l’Hygiène publique du Sénégal et l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF).

De nombreuses idées forces sont ressorties lors de ce colloque[74], notamment :

Le thème du Xe Sommet de la Francophonie à Ouagadougou en 2004 était : « la francophonie, espace solidaire pour un développement durable »[75].

Le développement durable a été inclus dans les missions de l'Organisation internationale de la francophonie en 2004.

Le site francophone Médiaterre sur le développement durable, présenté lors du sommet de Johannesburg comme une initiative de type II, permet d'animer un réseau de compétences réparti entre les pays du Nord et les pays du Sud. Il est organisé en plusieurs portails géographiques (Europe, Afrique, Amérique du Nord, Océan indien…) et thématiques (eau, biodiversité…). Il permet de publier des dépêches sur l'actualité du développement durable dans le monde.

Pour soutenir la mise en œuvre du Programme de développement durable des Nations unies à l'horizon 2030 dans l'espace francophone, l'OIF lance l'initiative participative Objectif 2030 à travers son organe subsidiaire, l'Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD)[76],[77].

Journée internationale de la francophonie - le 20 mars

Banderole d'annonce pour la Journée internationale de la francophonie - 20 mars à Plymouth, Royaume-Uni.

En 1988, l'OIF crée la Journée internationale de la francophonie, fêtée chaque 20 mars, pour célébrer le fait francophone sur tous les continents et appeler à la découverte des différentes cultures francophones et multilingues à travers le monde. La date choisie pour cette célébration est l’anniversaire de la création de la première organisation francophone, l’Agence de coopération culturelle et technique, lors de la Conférence de Niamey au Niger, le 20 mars 1970. Depuis, un site en ligne (http://20mars.francophonie.org/) recense les activités majeures organisées pour le 20 mars, par des particuliers, des écoles, des ambassades, instituts ou par l'OIF à travers le monde.

Drapeaux

Drapeaux internationaux

Drapeaux officiels

Le drapeau officiel de l'Organisation Internationale de la Francophonie représente un cercle, subdivisé en cinq arcs de couleurs différentes[78].

Tout comme le drapeau olympique, il représente globalement les cinq continents habités. La palette des couleurs est identique, mis à part le noir remplacé par le violet.

Carte de l'Organisation Internationale de la Francophonie.

Drapeaux nationaux et sous-nationaux

Drapeaux canadiens

Le Canada, ses provinces et ses territoires comptent leurs propres drapeaux officiels pour représenter leurs communautés francophones respectives[79].

Notes et références

Notes

Références

Voir aussi

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Bibliographie

Une bibliographie est disponible sur le site du CIEP : « La langue française dans l’espace francophone : promotion et diffusion »,

  • Dictionnaire universel francophone, Paris/Vanves, Hachette, , 1554 p. (ISBN 2-84129-345-9)
  • Collectif, La Francophonie dans le monde, 2006-2007, Nathan, , 319 p. (ISBN 978-2-09-882177-4)
  • Pierre Achard, « En finir avec la francophonie », Revue Tiers-Monde, 1982, vol. 23, no 90, p. 419-422.
  • Pierre-Luc Bégin, Le Génocide culturel des francophones au Canada, Synthèse du déclin du français au Canada, éditeur le québécois, (ISBN 978-2-923365-34-3)
  • Olivier Bleys, Voyage en Francophonie. Une langue autour du monde, Éditions Autrement, 2010.
  • Pierre du Bois de Dunilac, « L’enjeu linguistique dans les rapports entre Alémaniques et Romands », dans, Yves Bridel, Beida Chikhi, François-Xavier Cuche et Marc Quaghebeur (dir), L’Europe et les francophonies : Langue, littérature, histoire, image, Bruxelles, PIE-Peter Lang, 2005, p. 139-147.
  • Reine Bossut, Représentations sociolinguistiques et politiques culturelles francophones : les professionnels du Bureau Maghreb de l'Agence universitaire de la francophonie et de l'Institut français du Maroc, mémoire de master, Sciences de l'information et de la communication, Université Rennes 2, 2013 (lire en ligne)
  • Louis-Jean Calvet, Linguistique et colonialisme : Petit traité de glottophagie, Paris, Éditions Payot, (1re éd. 1974), 329 p. (ISBN 2-228-89511-3)
  • Beïda Chikhi (dir.), Figures tutélaires, textes fondateurs : Francophonie et héritage critique, Paris, PUPS,
  • Renée-Solange Dayres, le cri et la lyre : Cultures poétiques francophones, éditions unicité, 2021.
  • Étienne Dumont, La Francophonie par les textes, EDICEF, 1992.
  • Stelio Farandjis, Francophonie et humanisme : débats et combats, Paris, Éditions Tougui,
  • Stelio Farandjis, Philosophie de la Francophonie. Contribution au débat, Paris-Montréal, Éditions L'Harmattan,
  • La Francophonie au Liban. Actes du Sixième Colloque international francophone du Canton de Payrac et du Pays de Quercy, Série Colloques de l'ADELF, Collection Mondes francophones, 1997. (ISBN 978-2950981721)
  • Anne-Marie Laulan et Didier Oillo, Francophonie et mondialisation, CNRS Éditions, coll. « Les essentiels Hermès »,
  • Michel Le Bris (dir.) et Jean Rouaud (dir.), Pour une littérature-monde, Gallimard,
  • Jean-Claude de L’Estrac, Francophonie. De Hanoï à Dakar, Le Cherhe midi, 2016.
  • Jean-Jacques Luthi, Dictionnaire général de la francophonie, Paris, Letouzey et Ané, 1986.
  • (en) Olivier Milhaud, « Post-Francophonie ? », EspacesTemps.net,‎ (ISSN 1777-5477, lire en ligne)
  • Ariane Poissonnier, Gérard Sournia et Fabrice Le Goff, L'Atlas mondial de la francophonie, Paris, Autrement, , 79 p. (ISBN 2-7467-0813-2)
  • Jean Rioult, La Francophonie : Cycle 3, Éditions MDI, , 48 p. (ISBN 978-2-223-11148-0)
  • Clem Robyns, « Defending the National Identity: Franglais and Francophony », dans : Andreas Poltermann, Literaturkanon – Medienereignis – Kultureller Tekst, Berlin: Erich Schmidt, 1995, p. 179-207 | lire en ligne = https://www.academia.edu/821377/Defending_the_National_Identity_Franglais_and_Francophony
  • Ursula Reutner, Manuel des francophonies, Berlin/Boston, de Gruyter, 2017.
  • Marie-Josée de Saint-Robert, La politique de la langue française, PUF, coll. Que sais-je ?, 2000.
  • Jean Tabi Manga, Francophonie et codéveloppement, CILF, , 75 p. (ISBN 978-2-85319-222-4)
  • Zeina el Tibi, La Francophonie et le dialogue des cultures, Paris-Lausanne, Éditions L'Âge d'Homme,
  • Frédéric Turpin, La France et la francophonie politique : histoire d'un ralliement difficile, Paris, Les Indes savantes, , 222 p. (ISBN 978-2-84654-480-1).
  • Dominique Wolton (dir.), Francophonie et mondialisation, Hermès, no 40, 2004.
  • Ilyes Zouari, Petit dictionnaire du Monde francophone, L'Harmattan, 2015.
  • Une approche culturelle de l’enseignement pour l’appropriation de la culture dans les écoles de langue française de l’Ontario

Articles connexes

Langue et culture françaises

Francisation, Histoire de la langue française, Académie française, Politique linguistique de la France, Francophonie et publications scientifiques

Dictionnaires de langue française

etc.

Variétés régionales du français

Aspects informatiques

Aspects internationaux

Distribution des francophones dans le monde, Françafrique, Afrique francophone, Agence universitaire de la Francophonie, Association des hautes juridictions de cassation des pays ayant en partage l'usage du français (AHJUCAF), Sommet de la Francophonie

Aspects culturels

Jeux de la Francophonie, Littérature francophone, Francophilie, Francophobie, Festival de la Francophonie, Place de la Francophonie (à Bucarest)

Communautés correspondant à d'autres langues

Divers

École supérieure de la Francophonie pour l'administration et le management, Institut de la francophonie pour l'entrepreneuriat, Francopol

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