Ligne de Guingamp à Paimpol

ligne de chemin de fer française
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La ligne de Guingamp à Paimpol est une ligne du réseau breton à voie normale. Elle constitue la ligne 486 000[1] du réseau ferré national.

Ligne de
Guingamp à Paimpol
Image illustrative de l’article Ligne de Guingamp à Paimpol
La ligne à voie unique à Lancerf.
PaysDrapeau de la France France
Villes desserviesGuingamp, Pontrieux, Paimpol
Historique
Mise en service1894
Réécartement1953
ConcessionnairesOuest (1883 – 1908)
État (Non concédée) (1909 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF Réseau (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel486 000
Longueur36 km
Écartementvoie métrique de 1894 à 1924
double écartement de 1924 à 1952
voie normale depuis 1953
ÉlectrificationNon électrifiée
Nombre de voiesVoie unique
SignalisationCantonnement assisté par informatique
Trafic
PropriétaireSNCF
Exploitant(s)Transdev Rail (ex-CFTA) (affermage)
TraficTER Bretagne, Fret
La Vapeur du Trieux (Train touristique à vapeur saisonnier)

Comme sa voisine la ligne de Guingamp à Carhaix, elle présente la particularité d'être exploitée en affermage par Transdev Rail (anciennement la société des Chemins de fer et transport automobile) pour le compte de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF).

Histoire

Projet de l'État (écartement standard)

Le personnel du service ordinaire entreprend les premières études, pour une ligne à voie normale de Guingamp à Paimpol, à la fin de l'année 1878[2]. L'avant-projet conclut à la création d'une ligne de 36 kilomètres tout en proposant plus de 130 km de variantes[2]. Elle est classée comme ligne d'intérêt général par la loi du [3] ; elle porte le numéro 69 du Plan Freycinet. L'avant-projet est approuvé par décision ministérielle le [2]. Dans son rapport du [4], l'ingénieur en chef Pelaud indique que le tracé, choisi par l'administration et présenté dans l'avant-projet, a obtenu un avis favorable de la commission du Conseil général du département des Côtes-du-Nord. Il débute en gare de Guingamp, suit pendant environ 3 km la ligne de Paris à Brest et rejoint le bourg de Plouëc en se tenant sur le plateau en rive gauche du Trieux. Il descend la vallée d'un affluent du fleuve côtier jusqu'à Pontrieux où il traverse le Trieux par un pont pour rejoindre les quais du port, où est prévue la gare de cette ville. Il suit ensuite les berges du Trieux avant d'atteindre la « grève de Lédano en amont du pont suspendu de Lézardrieux ». Puis il remonte pour atteindre le bourg de Plounez et arriver à Paimpol près du chantier du futur bassin à flot. L'ingénieur précise que ce tracé a l'avantage de permettre la création d'un embranchement de Plouëc à Tréguier. Bien que la déclaration d'utilité publique ne soit pas encore effective, les études définitives sont déjà bien avancées et terminées pour plus de la moitié de la ligne[4].

Le [5], le Conseil général décide de proposer à l'État une subvention de 20 000 francs du kilomètre pour la réalisation de la ligne. La déclaration d'utilité publique intervient le [2]. Le [6], le Conseil est informé d'une prévision de mise en travaux au deuxième semestre 1882, les enquêtes sur les stations et parcellaires étant sur le point d'être réalisées. Le rapporteur indique que cela implique le paiement en 1883 du premier quart de la subvention dont le total, pour les 35 425 m de la ligne, est de 708 480 francs[6].

Concession de la Compagnie de l'Ouest (écartement métrique)

Dès 1879, la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest s'est intéressée à diverses lignes du plan Freycinet, notamment celles situées dans le centre de la Bretagne, en y incluant la ligne de Guingamp à Paimpol. La ligne est concédée à titre définitif par l'État à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest (OUEST) par une convention signée entre le Ministre des travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[7]. Les services de l'État lui fournissent l'ensemble des études faites pour la voie à écartement normal[8]. Elle propose en 1884 d'en réduire le coût en utilisant une voie à écartement métrique[9]. Cette proposition est acceptée par l'État et approuvée par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention accorde aussi à la Compagnie de l'Ouest la concession à titre définitif d'un lot de lignes constituant la première partie du réseau Breton. Elle est approuvée par une loi le [10],[9].

Ne voulant pas augmenter ses charges avec des lignes ayant un rapport estimé faible, la compagnie signe le , avec la Société générale des chemins de fer économiques (SE) une convention de mise en affermage de l'exploitation des lignes du réseau breton et donc de la ligne de Guingamp à Carhaix. Cette convention a été approuvée par décret le [11].

À la suite d'une loi promulguée le [12], un troisième rail est ajouté en 1924 afin de permettre la circulation de matériel à écartement normal. Un rail a été déposé en 1953 afin de ne conserver que l'écartement normal. Elle avait des gares de correspondance avec les chemins de fer des Côtes-du-Nord à Guingamp, à Plouëc et à Paimpol.

En 1966, la SE, toujours société fermière de la ligne devient la Société générale de chemins de fer et de transports automobiles (CFTA). L'affermage de la ligne est régulièrement reconduit à cette société.

Rénovation au XXIe siècle

Des travaux de rénovation de la voie ferrée sont réalisés du au sur les 36 km de la ligne. Ces travaux comprennent la remise à neuf de la voie ferrée, la réfection du Viaduc sur le Leff, du mur et de la tranchée de Frynaudour, et le remplacement des tabliers de Traou-Du et Pont-Dervan[13]. L'infrastructure est ainsi pérennisée pour de nombreuses années et le confort des voyageurs est amélioré[13]. Le montant des travaux s'élève à 27,6 M€ financés par : Région Bretagne : 43 %, État : 20,3 %, SNCF Réseau : 15 %, Conseil départemental des Côtes d'Armor : 11 %, Communauté de communes Paimpol-Goëlo : 4,4 %, Guingamp Communauté : 4 %, Pays de Guingamp : 1,5 %, Pontrieux Communauté : 0,6 %, Pays de Bégard : 0,2%[14]. La fermeture de trois haltes de l'agglomération paimpolaise (Frynaudour, Traou-Nez et Lancerf), envisagée un temps, ne serait plus d'actualité lors de la réouverture de la ligne le [15].

Tracé

Les 36 kilomètres[16] du tracé sont en totalité situés dans le département des Côtes-d'Armor.

La ligne débute par un embranchement avec la ligne de Paris-Montparnasse à Brest en gare de Guingamp. Elle continue par un court tronçon commun avec la ligne de Guingamp à Carhaix, parallèlement à la ligne de Paris-Montparnasse à Brest, et franchit le Trieux sur le viaduc sud de Sainte-Croix (Le viaduc nord étant affecté à la ligne de Paris-Montparnasse à Brest) avant de bifurquer ensuite vers le nord, par une courbe sur la droite qui passe sous la ligne de Brest puis se dirige vers Pontrieux par le plateau de la rive gauche du Trieux. Après avoir passé la halte de Gourland sur la commune de Guingamp, elle rejoint la gare de Trégonneau - Squiffiec, puis celle de Brélidy - Plouëc. Peu après, la ligne descend la petite vallée sinueuse d'un affluent du Trieux, le ruisseau de l'étang de Launay, arrive à flanc de coteaux au-dessus de la ville de Pontrieux, passe par la halte de Pontrieux et traverse une deuxième fois le Trieux, sur un viaduc situé en amont de l'extrémité du port, avant de rejoindre la gare de Pontrieux. Ensuite elle suit au pied du plateau la berge de la rive droite du fleuve côtier, franchit sur le viaduc de Frynaudour son affluent le Leff et atteint la halte du même nom. Le tracé comporte par la suite un ensemble de viaducs de soutènement permettant à la ligne de suivre à flanc de coteau les méandres de la berge jusqu'à la gare de Lancerf, en passant par la halte de Traou-Nez. Après Lancerf elle remonte pour atteindre l'ancienne halte de Plounez avant de redescendre sur la gare de Paimpol.

Équipement

Trafic

Autorail TER CFTA type A2E en gare de Paimpol.
Consignes aux voyageurs à Pontrieux-halte : « faire signe au conducteur ».
En ce dernier samedi de juillet 1995, circule une rame renforcée vue à Lancerf. Un autorail X 2400 et un A2E accompagnent deux remorques.
Un autorail X 73500 aborde Lancerf à destination de Paimpol

Le trafic est aujourd'hui[Quand ?] assuré par autorail. Les X 73500 et X 2100 ont succédé aux A2E, prototypes étudiés pour les deux lignes subsistantes du réseau breton. Le trafic voyageurs comporte des arrêts fixes et des arrêts facultatifs. Pour ces derniers, il faut signaler son arrêt au conducteur, ou, si on est sur le quai, faire signe au train en approche.

En été, la Vapeur du Trieux assure un aller-retour touristique entre Pontrieux et Paimpol.

Notes et références

Bibliographie

  • Jean-Pierre Nennig, Le chemin de fer de Bretagne nord, JPN éditions, Guérande, (ISBN 2-9519898-6-5) pp. 215-222
  • Dominique Paris et Pierre-Henri Emangard, Le Réseau Breton, LR PRESSE 2 Tomes, (ISBN 978-2-3753-6041-5)

Voir aussi

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Articles connexes

Lien externe