Mandarin de Singapour

Le mandarin de Singapour (chinois simplifié : 新加坡华语 ; chinois traditionnel : 新加坡華語 ; pinyin : Xīnjiāpō Huáyǔ) est un dialecte du mandarin parlé à Singapour. C'est l'une des quatre langues officielles de Singapour, avec l'anglais, le malais et le tamoul.

Le mandarin standard officiel de la république de Singapour, connu sous le nom de Huayu (en) (华语), basé sur la phonologie du dialecte de Pékin et la grammaire du chinois vernaculaire, est pratiquement identique au mandarin standard pratiqué en république populaire de Chine, connu sous le nom de Pǔtōnghuà (普通话). Le mandarin de Singapour est devenu largement parlé par la communauté chinoise de Singapour depuis la campagne Speak Mandarin Campaign de 1979.

Le mandarin de Singapour a gardé certains aspects du chinois classique et du chinois vernaculaire (baihua) du début du XXe siècle. Dans ses premiers développements, le mandarin de Singapour fut influencé de façon importante par certains dialectes chinois parlés dans la république tels le hokkien, le teochew, le cantonais, ainsi que par le malais. De 1949 à 1979, il y a eu une rupture des contacts entre Singapour et la Chine. Le chinois de Singapour n'a dès lors pas subi l'influence du mandarin de Chine continentale pendant cette période. À la place, le mandarin de Taïwan, via les médias taïwanais, ainsi que l'anglais, ont affecté le mandarin local, l'anglais étant devenu la lingua franca du pays à partir de 1965.

Après les années 1980, le mandarin de Singapour commença à subir des influences chinoises du mandarin continental (Putonghua) après la reprise des contacts avec la république populaire de Chine. Singapour adopta de plus le Hanyu Pinyin pour la prononciation du mandarin standard, et adopta le système d'écriture en sinogrammes simplifiés à la place des sinogrammes traditionnels.

De nos jours, le mandarin de Singapour continue de se développer avec ses influences propres, mais aussi au contact du mandarin continental, du mandarin taïwanais ainsi que de l'anglais.

Comme pour la variante anglaise (Singlish), le mandarin de Singapour possède son propre créole parlé couramment, connu sous le nom de Singdarin.

Histoire et utilisation

Avant le XXe siècle, les écoles chinoises de Singapour utilisaient généralement des langues chinoises autres que le mandarin, telles le Hokkien, le Teochew, le Cantonais, etc., pour enseigner la littérature chinoise et le chinois classique. Ceci est dû au fait que la plupart des émigrants chinois étaient originaires de la Chine maritime méridionale, qui parlaient ces différentes langues.

Durant la première partie du XXe siècle, influencés par le mouvement de l'écrit chinois vernaculaire en Chine et l'adoption du mandarin comme langue officielle en Chine, le mandarin et la langue écrite inspirée par le mandarin furent progressivement introduits à Singapour. Cependant, comme en Chine du sud, très peu de Chinois pouvaient parler correctement le mandarin, car la plupart des professeurs étaient originaires de Chine du Sud. Ils parlaient essentiellement un chinois différent du mandarin à l'école, et parlaient généralement un mandarin incorrect, avec de fortes influences dialectales. De plus, la plupart de ces professeurs connaissaient le chinois classique plus que le chinois vernaculaire.

Bien qu'un Guoyu Zidian (国语字典) (dictionnaire mandarin) ait été publié par un groupe d'intellectuels en 1913, ce dictionnaire ne reprenait pas le mandarin effectivement parlé à cause de la prononciation retenue du ru sheng 入声. Il s'agissait dès lors d'un mélange des prononciations entre les langues du nord et du sud. Ce n'est qu'à partir de 1932 qu'un dictionnaire basé sur la seule prononciation de Pékin fut publié[1]. Avec ce nouveau dictionnaire, un mandarin plus correct fut diffusé à Singapour, les écoles disposant dorénavant d'un matériel d'enseignement du mandarin standard à Singapour. Dans les années 1930 et 1940, de nouvelles écoles mandarinophones furent fondées à Singapour par les Xinke (新客) (nouveaux immigrants de Chine). Le mandarin fut plus tard appelé « Huayu 华语 » (langue chinoise) par les Chinois de Singapour (en). Dans les années 1950, le mandarin avait déjà pris le statut de langue parlée par les Chinois éduqués et à l'Université de Nanyang, la première université sinophone de Singapour et hors du territoire chinois. Celle-ci fut fondée pour répondre à la demande de formation dans le secteur tertiaire pour les Chinois de Singapour.

De 1965 à 1979, le mandarin fut mis à mal à Singapour, malgré son statut de langue officielle. Ceci est dû au fait que Singapour accéda à l'indépendance en 1965, et le gouvernement décida alors de promouvoir l'anglais comme langue de travail principale, à la place du mandarin. Au cours de cette période, le nombre d'étudiants dans les écoles sinophones diminua au profit des écoles anglophones. Dans ces dernières, l'apprentissage du mandarin était optionnel, ce qui amena à une génération qui ne maitrisait pas le mandarin. Dans les années 1980, la filière sinophone fut même abandonnée. Malgré cette période difficile, le mandarin subsista sous l'impulsion des académies de république de Chine (Taïwan) et de Malaisie. C'est en effet de ces deux pays que parvint l'influence chinoise, le Gouvernement de Singapour ayant interdit les voyages vers la république populaire de Chine à la suite de la révolution culturelle.

Malgré la présence à l'origine d'un système d'éducation en chinois à Singapour, le mandarin ne se diffusa pas à Singapour avant 1979. La raison en était que les habitants de Singapour d'origine chinoise provenaient des provinces méridionales et maritimes, et ne parlant pas un chinois qui soit une variante du mandarin. Le mandarin n'était connu que des personnes éduquées, et la pratique en était essentiellement limitée aux cercles des écoles chinoises, des universités et des milieux commerciaux chinois. Une forte proportion des Chinois de Singapour dans les années 1950 demeurait analphabète, et parlant toujours des dialectes chinois non mandarins. Seuls les personnes éduquées et les intellectuels maitrisaient le mandarin. Les autres parlaient généralement le hokkien, le teochew, le cantonais, etc. Les choses ne changèrent qu'après la Speak Mandarin Campaign de 1979 lorsque les personnes ne parlant pas le mandarin s'y mirent progressivement.

Dans les années 1980, le gouvernement de Singapour décida de promouvoir le mandarin à travers la Speak Mandarin Campaign et rendit obligatoire pour tous les Singapouriens l'apprentissage du mandarin à l'école. Les langues maternelles devaient dès lors s'effacer au profit du mandarin chinois (ou simplement « chinois »). Singapour adopta également le système de transcription Hanyu Pinyin et les sinogrammes simplifiés à la place des sinogrammes traditionnels. Au-delà des années 1980, les Chinois de Singapour subirent un processus de mandarinisation (chinois simplifié : 华语化 équivalent à celui qui s'était déroulé en Chine continentale et à Taïwan. L'adoption du Hanyu Pinyin conduisit à un mandarin plus standard et plus correct parlé à Singapour. Le résultat de ces actions et de cette vive promotion, le mandarin est aujourd'hui parlé largement parmi les Chinois de Singapour. De nos jours à Singapour, le mandarin est largement parlé dans les médias, et utilisé dans les écrits et la littérature chinoise. Il est désormais largement parlé par les Chinois de Singapour et pour communiquer avec ceux de Chine, Taïwan, Malaisie, etc.

Différences avec le mandarin standard

Vocabulaire

Les principales différences entre le Huayu et le Putonghua tient dans le vocabulaire utilisé. Une perte de contact avec la Chine et Singapour entre 1949 et 1979 amena à ce que le mandarin de Singapour dut créer un certain nombre de nouveaux mots pour répondre à son environnement. Certains mots furent également apportés du mandarin de Taïwan (Guoyu) et des dialectes chinois parlés à Singapour. Le mandarin de Singapour finit par se créer un lexique propre.

Termes uniquement utilisés en mandarin de Singapour

Il existe de nombreux termes nouveaux spécifiques à la vie quotidienne à Singapour (certains se retrouvent également en Malaisie voisine). Ces mots sont généralement traduits du malais ou de dialectes chinois, ou même inventés lorsqu'il y a pas d'équivalent en putonghua.

HanziPinyinDéfinition
红毛丹hóng máo dànrambutan (un fruit d'Asie du Sud-Est)
奎笼kuí lóngkelong (un lieu de pêche)
甘榜gān bǎngkampung (village)
沙爹shā dīeSatay (brochette de Singapour et Malaisie)
清汤qīng tāngune sorte de dessert
嘉年华jiā nián huáune fête (traduction de « Carnaval »)
固本gù běn« coupon » utilisé pour un parking de voiture
组屋zǔ wūappartement construit par un promoteur
拥车证yōng chē zhènglicence de voiture
保健储蓄bǎo jiàn chǔ xǜcompte bancaire médical
周末用车zhōu mò yòng chēVoiture de week-end (un mode d'utilisation de voiture typique à Singapour)
财路cái lù« giro » (virement bancaire)
巴刹bā sā« bazar » ou marché ou Pasar (malai)
民众俱乐部 /
联络所
mín zhòng jù lè bù
lián luò suǒ
centre d'une communauté
叻沙lā sālaksa (une sorte de nouilles au curry)
垃圾虫lā jī chóng« vermine de déchets »; un contrevenant en matière de respect de la législation sur la propreté
排屋pái wūterrasse de maison
小贩xiǎo fànhawker

Mêmes significations, autres mots

Il existe différents mots utilisés en mandarin de Singapour qui ont la même signification que d'autres mots utilisés en mandarin continental (putonghua) ou taïwanais (guoyu):

HanziPinyinDéfinitionPutonghuaGuoyuNotes
乐龄lè língpersonne âgée老龄
lǎo líng
三文治sān wén zhìsandwich三明治
sān míng zhì
Du cantonais 三文治 sāam màhn jih
德士dé shìtaxi出租车
chū zū chē
计程车
jì chéng chē
à comparer avec le cantonais 的士 dīk sih
货柜huò guìconteneur集装箱
jí zhuāng xiāng
火患huǒ huànfeu
nàidurable / durée耐用
nài yòng
耐用
nài yòng
Du chinois classique. 耐用 est également utilisé à Singapour
驾车jià chēconduire une voiture开车
kāi chē
开车
kāi chē
Le mot 驾 provient du chinois classique. 开车 est également utilisé à Singapour. 驾车 se retrouve aussi dorénavant en mandarin continental.
首个shǒu gèpremier第一个
dì yī gè
第一个 est aussi utilisé à Singapour. 首个 se retrouve aussi dorénavant en mandarin continental.
公众gōng zhòngfoule群众
qǘn zhòng
群众
qǘn zhòng
公众 se retrouve aussi dorénavant en mandarin continental.
群体qún tǐgroupe organisé集体
jí tǐ
群体 se retrouve aussi dorénavant en mandarin continental.
第一时间dì yī shí jīanimmédiatement立刻
lì kè
立即
lì jí
一头雾水yī tóu wù shǔiflou et confus晕头转向
yūn tóu zhǔan xìang
胡里胡涂
hú lǐ hú tú
一头雾水 se retrouve aussi dorénavant en mandarin continental.
码头mǎ tóudock港口
gǎng kǒu
Du Hokkien/Cantonais, Hokkien: beh tau, Cantonais : ma tau
领袖líng xiúdirigeant领导
líng dǎo
领导 est parfois utilisé à Singapour
手提电话shǒu tí diàn huàtéléphone mobile手机
shǒu jī
行动电话
xíng dòng diàn huà
手机 est aussi utilisé en mandarin de Singapour, bien que moins fréquemment.
客工kè gōngtravailleur étranger外劳
wài láo
农夫nóng fūfermier农民
nóng míng
农夫 fut un terme de chinois ancien utilisé avant 1949, mais est toujours utilisé à Singapour.
巴士bā shìbus公交车
gōng jiāo chē
公车/巴士
gōng chē/bā shì
Du cantonais
电单车diàn dān chēmotorcyclette摩托车
mó tuō chē
机车
jī chē
Du cantonais
罗里luó lǐcamion卡车
kǎ chē
货车
huò chē
Du mot anglais « lorry »

Mêmes mots, autres significations

Certains mots sont utilisés en mandarin de Singapour et en mandarin de république populaire de Chine, mais avec des significations et des usages différents.

HanziPinyinSignification en HuayuSignification en PutonghuaNotes
小姐xiǎo jiěDameProstituée ou femme victime du commerce du sexe小姐 est utilisé pour évoquer une femme ou une serveuse en mandarin de Singapour. Cependant, en mandarin de République populaire, 小姐 a une signification négative, évoquant plutôt une prostituée. 女士 ou 服务生 sont plutôt utilisés en mandarin continental plutôt que 小姐.
对付duì fùse battre contreagir face à une personne ou un problème对付 a une connotation négative en mandarin de Singapour, envisageant une action contre un ennemi. En mandarin de Chine populaire, la connotation est plus constructive, pour agir dans la résolution d'un problème.
dǒngsavoircomprendre懂 est habituellement utilisé en mandarin de Singapour avec pour signification « savoir », alors qu'en Chine populaire 知道 est plutôt utilisé. 懂 signifie « comprendre » en mandarin continental.
计算机jì suàn jīcalculatriceordinateur计算机 est généralement utilisé en mandarin de Singapour pour signifier « calculatrice ». En Chine populaire, le mot 计算器 est plutôt utilisé pour « calculatrice ». 计算机 signifie « ordinateur » en Chine continentale, bien que récemment, le mot 电脑 soit de plus en plus utilisé pour « ordinateur ».

Emprunts et influence des dialectes chinois

Il existe de nombreux mots spécifiques au mandarin de Singapour qui proviennent des différentes langues ou dialectes chinois tels le Hokkien, le Teochew, le cantonais, etc. Ces dialectes ont aussi influencé la prononciation du mandarin de Singapour.

HanziPinyinDéfinitionNotes
阿兵哥ā bìng gēsoldatsprovient du Hokkien « a peng ko »
怕输pà shūcraignant de perdreprovient du Hokkien « Kiasu »
几时jǐ shíquand?provient du Hokkien/chinois classique
(Putonghua: 什么时候)
阿公ā gōnggrand-pèreprovient du Hokkien
阿嬤ā māgrand-mèreprovient du Hokkien
阿婆ā póvieille dameprovient du Hokkien
很显hěn xiǎntrès ennuyantsouvent dit en mandarin de Singapour à la place de 无聊/ (en mandarin standard). Le mot « xian 显 » provient du Hokkien « seng ».
敢敢gǎn gǎnsoit courageuxsouvent dit en mandarin de Singapour à la place de 勇敢 (en mandarin standard). Par exemple, 敢敢做个开心人!(ose être une personne heureuse!). Le mot « 敢敢 » provient du Hokkien « kann kann » (oser)
古早gǔ zǎoancienprovient du Hokkien « ko cha » ou « gu cha ». Se retrouve en certains écrits à Singapour (par exemple au Hawker Center) à la place de 古时候(en mandarin standard).
做工zuò gōngtravailprovient du Hokkien « cho kang », qui signifie « travail ». 做工 est souvent dit en mandarin de Singapour à la place de 工作/上班 (en mandarin standard) . En mandarin standard, 做工 signifie généralement artisanat.
shāochaudprovient du Hokkien « sio », qui signifie « chaud ». 烧 est souvent dit en mandarin de Singapour à la place de 热/烫 (en mandarin standard).
什么来的shěn mè lái dèQue'st ce que c'est?provient du Hokkien « sia mi lai e ». 什么来的 est souvent dit en mandarin de Singapour à la place du plus formel 这是什么(en mandarin standard)
阿佬ā lǎoman provient du cantonais
是吗shì maest-ce bien?souvent prononcé « shì mēh » à la place de « shì ma » (mandarin standard). La prononciation « mēh » provient du cantonais.
大耳窿dà ěr lóngusurierprovient du cantonais. (à comparer avec le mandarin de Taïwan: 地下錢莊)
搭客dā kèpassagerprovient du cantonais (à comparer avec le Putonghua: 乘客
摆乌龙bǎi wū lóngmalentendu / faire des erreurs / confusionprovient du cantonais
好脸hào liànvantard, qui aime s'afficherprovient du Teochew (ho lien). À part « qui aime s'afficher », le terme peut décrit quelqu'un de fier, par exemple qui ne veut pas perdre la face. (à comparer avec le Putonghua: 爱出风头, Guoyu: 愛現)
卤面lǔ miànune sorte de nouillesprovient du Teochew « lor mee ».
粿条guǒ tiáoun type de plat de nouillesprovient du Teochew « kuey teo ». (à comparer avec le cantonais « hor fan 河粉 »)

Emprunts lexicaux et influence de l'anglais

Il existe un certain nombre de mots en mandarin de Singapour qui sont originaires ou translitérés de l'anglais. Certains mots se retrouvent en mandarin de Singapour écrit.

HanziPinyinDéfinitionNotes
摩多西卡mó duō xī kǎMoto (Motorcycle)电单车 et 摩托车 sont également utilisés en mandarin de Singapour
巴仙bā xiānPourcentage (Percentage)À comparer avec 百分比 utilisé en Chine

Grammaire

En mandarin standard écrit de Singapour, la grammaire est proche de celle du mandarin standard écrit de la république populaire de Chine (putonghua). cependant, la grammaire pratiquée du mandarin de Singapour peut présenter des différences, sous l'influence des dialectes chinois de Singapour, du chinois classique ou de l'anglais. Il existe également des spécificités propres.

Heures

En parlant de minutes, le mandarin de Singapour utilise généralement le mot « zi 字 », représentant 5 minutes. Pour évoquer les heures (en tant que durée), 钟头 est utilisé à la place de 小时.

Par exemple :

一个字 = 5 minutes

两个字 = 10 minutes

三个字 = 15 minutes

九个字 = 45 minutes

7:45 du matin est généralement exprimé 七点九个字 en mandarin de Singapour plutôt que 七点四十五分

L'utilisation de « zi 字 » est originaire du hokkien, du cantonais et du chinois classique. Il trouve son origine dans les anciennes unités de mesure de temps chinoises. Anciennement, les heures étaient dénommées « shichen 时辰 » (équivalent à deux de nos heures), alors que les minutes étaient exprimées en « ke 刻 » (équivalent à environ un quart d'heure). Chaque « ke 刻 » était lui-même divisé en trois « zi 字 » (soit 5 minutes).

Jours de la semaine

Pour parler des jours de la semaine, le mandarin de Singapour utilise généralement le mot « 拜-(n°) », par exemple 拜一 à la place de 星期一 pour signifier « lundi ». « dimanche » est généralement écrit 礼拜天 ou simplement 礼拜 à la place de 星期日. « Une semaine » est généralement écrit 一个礼拜 à la place de l'habituel 一个星期.

L'utilisation de 拜 trouve son origine du Hokkien, où l'utilisation de 礼拜 provient de la définition chrétienne des jours de la semaine.

Grands nombres

En mandarin continental, 10 000 peut s'écrire 一万. Cependant, en mandarin de Singapour, 万 (10 000) peut s'écrire seul. Cependant 10 000 est souvent dit 十千, alors que 100 000 est dit 百千. Cet usage provient de l'influence de la numération anglaise utilisée à Singapour.

L'utilisation du mot « 先 »

Le mot « xian 先 » est souvent utilisé en mandarin de Singapour, sous influence de la grammaire cantonaise. « 先 » est souvent mis en fin de phrase, à la place ou après le sujet en début de phrase.

Par exemple :

你走先, souvent utilisé en mandarin de Singapour, est souvent utilisé en cantonais (你走先 lei jau sin), alors qu'en revanche 你先走 n'est pas grammaticalement correct en cantonais oral. Le mandarin continental écrirait plutôt 你先走。

L'utilisation du mot « 而已 »

L'utilisation du mot « er yi 而已 » (« c'est fini ») est plus courant en mandarin de Singapour, alors que le mandarin continental utilise plutôt « ba le 罢了 ». 而已 provient du chinois classique.

Par exemple, 这样子而已啊! est plus utilisé à Singapour que 这样子罢了!

L'utilisation du mot « 啊 » pour indiquer l'affirmative

En mandarin de Singapour, le mot 啊 est souvent utilisé en réponse à une affirmation et signifie simplement « oui ». Il est généralement prononcé « ahng » (avec le « n » ou ton nasal) à la place de « ah » ou « a » (en mandarin continental). Le mandarin standard utilise plutôt 是,哦 ou 噢 pour signifier « oui ».

L'utilisation du mot « 才 » à la place de « 再 »

En mandarin standard, le mot 再 est souvent utilisé pour indiquer une action future après avoir accompli une première action. En mandarin de Singapour, il y a une tendance à utiliser le mot 才 plutôt que 再 pour un tel usage.

Par exemple, la phrase en mandarin de Singapour suivante utilise en effet le mot 才 plutôt que 再 (en mandarin standard)

  关税申报单刚巧用完了,打算在飞机上领了填写。(黄孟文《安乐窝》)

  现在不要说,等他吃饱了说。

L'utilisation de certains mots comme adjectifs

En mandarin standard, une manière typique de transformer des mots tels 兴趣 (interérêt), 营养 (nutrition), 礼貌 (politesse) en adjectifs est de leur ajouter 有 en préfixe. Par exemple, 很有兴趣 (très intéressé), 很有营养 (très nutritif), 很有礼貌 (très poli). cependant, en certains écrits du mandarin de Singapour, le mot 有 est parfois omis pour devenir 很兴趣 (très intéressé), 很营养 (très nutritif), 很礼貌 (très poli).

L'utilisation de la répétition d'un verbe avant le mot « 一下 »

Dans la grammaire du mandarin standard, le mot 一下 est souvent utilisé après un verbe pour indiquer qu'une action (celle précisée par le verbe) est réalisée en un court temps. Le verbe n'est en principe pas répété en mandarin standard. Par exemple, 想一下 (y penser un instant), 讨论一下 (en discuter un instant), 研究一下 (chercher un instant).

Mais dans la grammaire du mandarin de Singapour, certain verbes peuvent être répéts avant le mot 一下. Par exemple, 想想一下(le verbe 想 est répété) , 骂骂一下 (le verbe 骂 est répété) , 研究研究一下 (le verbe 研究 est répété).

L'utilisation habituelle du mot « 被 »

Comparé avec le mandarin standard, le mot 被 (indication de la forme passive) est davantage utilisé par le mandarin de Singapour. Ceci est dû principalement à l'influence de l'anglais. Par exemple, 马路修好了 (« la route était déjà réparée ») est plus fréquemment utilisé en mandarin de Singapour que 马路修好了 (mandarin standard).

Phonologie et tons

La phonologie te les tons du mandarin de Singapour sont généralement équivalents à ceux du mandarin standard. Il existe ainsi quatre tons, mais le Erhua (finales en R) et le ton neutre (輕聲/轻声 - « ton léger ») sont généralement absents du mandarin de Singapour.

Dans ses premiers développements, le mandarin de Singapour fut fort influencé par le Ru sheng 入声 (ton marqué ou le « 5e ton ») d'autres dialectes chinois. Dès lors, le cinquième ton Ru sheng existait dans le mandarin de Singapour ancien. Le cinquième ton présente les caractéristiques suivantes :

  • c'est un ton tombant, généralement noté 51, mais parfois jusqu'à 53.
  • c'est un ton court. Il est considéré comme un brusque arrêt.
  • la syllabe incluant ce ton présente un coup de glotte. Ce son final est généralement évident, mais pas toujours. Ce coup de glotte n'interrompt pas seulement la durée du ton, mais rend aussi le début de la consonne plus marqué, marquant un voisement.

Cependant, après une vingtaine d'années de pratique, le cinquième ton avait pratiquement disparu du mandarin de Singapour. Celui-ci avait de lui-même repris une prononciation s'approchant de celle du mandarin standard.

Notes

Références

Voir aussi

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