Parti socialiste (Portugal)

parti politique portugais

Parti socialiste
(pt) Partido Socialista
Image illustrative de l’article Parti socialiste (Portugal)
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire généralPedro Nuno Santos
Fondation
SiègeLargo do Rato 2, 1269-143 Lisbonne
PrésidentCarlos César
PositionnementCentre gauche
IdéologieSocial-démocratie[1]
Affiliation européenneParti socialiste européen
Affiliation internationaleInternationale socialiste
Alliance progressiste
Adhérents53 478 (2023)
Couleurs
  • rose
Site web ps.pt
Présidents de groupe
Assemblée de la RépubliqueEurico Brilhante Dias
Parlement européenIratxe García (S&D)
Représentation
Députés
78  /  230
Députés européens
9  /  21
Députés aux Açores
25  /  57
Députés à Madère
19  /  47
Maires
160  /  308
Présidents de freguesia
1302  /  3083

Le Parti socialiste (en portugais : Partido Socialista, PS) est un parti politique portugais de gauche et de centre gauche.

Histoire

Fondation (1973)

Le PS est créé lors d'un congrès de l'Action socialiste portugaise (ASP), alors en exil, le à Bad Münstereifel, en Allemagne de l'Ouest. Les vingt-sept délégués présents décidèrent de fonder ce parti sur le socialisme et la liberté, en faisant explicitement référence à une société sans classes et au marxisme, repensé, comme source d'inspiration principale.

Retour de la démocratie (1974-1979)

En 1974, la révolution des Œillets fait chuter le régime autoritaire de l'État nouveau, instauré en 1933, et permet le retour à la démocratie. Le secrétaire général du PS, Mário Soares, rentre alors au Portugal, après un exil en France, et devient ministre des Affaires étrangères, tandis qu'António de Almeida Santos est nommé ministre de la Coordination interterritoriale. Aux élections constituantes du 25 avril 1975, le parti arrive en tête avec 37,9 % des voix, et continue de soutenir les gouvernements provisoires qui se succèdent.

Après l'adoption de la nouvelle Constitution, des élections législatives sont convoquées le . Les socialistes s'imposent avec 34,9 % des suffrages exprimés, et Soares devient alors Premier ministre du Portugal. Il gouverne en minorité jusqu'en 1978, lorsqu'il élargit son gouvernement au Centre démocratique et social (CDS), avec qui il gouverne huit mois. À la suite de cet échec, le président António Ramalho Eanes désigne de lui-même trois gouvernements, qui ne conservent pas le soutien durable de l'Assemblée de la République.

Opposition à l'Alliance démocratique (1979-1983)

Le , des élections législatives sont organisées et remportées par l'Alliance démocratique (AD), une coalition politique rassemblant trois partis de centre droit, dont le CDS. À l'occasion de ce scrutin, le PS recule fortement, à 27,3 % des voix. Pour les élections législatives du , les socialistes s'allient avec l'Union de la gauche pour la démocratie socialiste (UEDS) et l'Action sociale-démocrate indépendante (ASDI) au sein du Front républicain et socialiste (FRS), qui n'obtient que 27,8 % des voix, sans aucune progression.

Grande coalition (1983-1985)

Le Parti social-démocrate (PPD/PSD) ayant perdu les élections locales de 1982, le Premier ministre Francisco Pinto Balsemão démissionne et convoque des élections législatives anticipées le . Au cours de la campagne, le secrétaire général du PS, Mário Soares, propose « cent mesures en cent jours » et annonce qu'il sera contraint d'instaurer une politique de rigueur budgétaire. Il l'emporte, avec 36,1 % des voix, et décide de former une grande coalition, appelée Bloc central (pt), avec le PPD/PSD, qui obtient 27,2 % des suffrages. Le gouvernement fait alors appel au Fonds monétaire international (FMI) et met en place un plan d'austérité. Toutefois, à la suite de l'élection d'Aníbal Cavaco Silva à la présidence des sociaux-démocrates, ceux-ci ont mis fin à la coalition, ce qui a conduit à de nouvelles élections anticipées.

Dix ans d'opposition (1985-1995)

Avec 20,8 % des voix lors de ce scrutin, organisé le , le PS obtient le plus faible score depuis sa fondation, dix ans auparavant. Mário Soares démissionne d'ailleurs du secrétariat général, au profit de Vítor Constâncio. Un an plus tard, en 1986, Soares se présente à l'élection présidentielle, et arrive deuxième du premier tour avec 25,1 % des voix, gêné par la dissidence de Salgado Zenha (pt), soutenu par le Parti communiste portugais et qui remporte 20 % des voix, et derrière le chrétien-démocrate Diogo Freitas do Amaral, qui obtient 45,8 %. Il parvient toutefois à s'imposer au second tour, en remportant 51,2 % des suffrages exprimés.

À la suite du renversement du gouvernement minoritaire de Cavaco Silva, des élections législatives anticipées sont de nouveau convoquées le . Les socialistes n'y obtiennent que 22,2 %, contre 50,2 % au PPD/PSD, qui inaugure ainsi huit ans de majorité absolue, un record. Deux ans plus tard, Jorge Sampaio remplace Constâncio à la tête du parti, sans parvenir à ramener les socialistes au pouvoir lors des élections législatives du 6 octobre 1991, lors desquelles le PS remporte 29,1 % des suffrages exprimés. Il est à son tour remplacé par António Guterres, en 1992. En , le président Soares avait été très largement réélu dès le premier tour, avec 70,3 % des suffrages.

Ère Guterres (1995-2002)

Guterres conduit le parti aux élections législatives du 1er octobre 1995, et obtient 43,8 % des voix, ce qui constitue alors le meilleur score du PS depuis 1974. Il prend la tête d'un gouvernement minoritaire, dans un contexte de poussée sociale-démocrate sur l'Europe de l'Ouest. L'année suivante, le maire socialiste de Lisbonne, Jorge Sampaio, défait l'ancien Premier ministre Aníbal Cavaco Silva lors de l'élection présidentielle, avec 53,9 % des suffrages exprimés.

Candidat à sa succession lors des élections législatives du 10 octobre 1999, Guterres rate la majorité absolue avec 44,1 % des voix. Alors que les socialistes parviennent sans difficulté à conserver la présidence de la République en , Sampaio étant réélu avec 55,5 % des voix au premier tour, ils perdent lourdement les élections locales de décembre, ce qui conduit Guterres à démissionner et convoquer des élections législatives anticipées le , pour lesquels il est remplacé à la direction du PS par Eduardo Ferro Rodrigues.

Retour dans l'opposition (2002-2005)

Celui-ci parvient à limiter la chute du parti, avec 37,8 % des voix, ce qui en fait le meilleur résultat socialiste lors d'un passage dans l'opposition. Le social-démocrate José Manuel Durão Barroso parvient alors au pouvoir, en coalition avec le Parti populaire de Paulo Portas, et mène une politique libérale et atlantiste qui permet au PS de s'imposer largement aux élections européennes du 13 juin 2004 avec 46,3 % des voix. Durão Barroso est appelé peu après à diriger la Commission européenne, et Ferro Rodrigues demande alors au président Jorge Sampaio de dissoudre l'Assemblée de la République. Ce dernier décide de remplacer le Premier ministre par le nouveau président du PPD/PSD, Pedro Santana Lopes, ce qui amène le secrétaire général du PS à démissionner.

José Sócrates et la majorité absolue (2005-2011)

Trois personnes se présentent alors à sa succession, le vote étant remporté par l'ancien ministre de l'Environnement, José Sócrates, avec 80 % des voix. Sampaio dissout l'Assemblée de la République peu de temps après, et convoque des élections législatives anticipées le . Surfant sur l'impopularité de Santana Lopes, le PS revient au pouvoir avec le meilleur score de son histoire, 45 % des voix, et la majorité absolue des sièges, ce qui ne lui était encore jamais arrivé.

Sócrates met alors en œuvre une politique de restrictions budgétaires, afin de ramener le déficit public dans les standards européens, et de réforme des services publics. Il décide, pour la présidentielle de , de présenter la candidature de Mário Soares, le député et poète Manuel Alegre décidant alors de se déclarer candidat indépendant. Le scrutin est remporté de justesse au premier tour par Aníbal Cavaco Silva, Alegre arrivant deuxième avec 20,7 % des suffrages exprimés, contre 14,3 % pour Soares.

L'année suivante, le ministre de l'Intérieur, António Costa, reprend, lors d'une élection spéciale, la mairie de Lisbonne au centre droit. Ce dernier parvient cependant, à la surprise générale, à devancer le PS aux élections européennes du 7 juin 2009 avec 31,1 % des voix, contre 26,5 % aux socialistes. Ce score n'empêche pas Sócrates de conserver le pouvoir lors des élections législatives du 27 septembre suivant. Il n'y obtient cependant que 36,6 % des voix, perdant ainsi sa majorité absolue. La crise économique mondiale l'amène à davantage de rigueur, son quatrième plan étant rejeté par le Parlement le , deux mois après la réélection de Cavaco Silva à la présidence avec 53,1 % des voix, devant Manuel Alegre, cette fois-ci soutenu par le PS mais qui n'obtient que 19,7 % des suffrages.

Défaite de 2011

Le Premier ministre démissionne alors et convoque des élections anticipées le . Le PS y subit un cuisant revers, avec 28,1 % des voix, soit dix points de moins que le PPD/PSD de Pedro Passos Coelho, qui pourra s'associer au Parti populaire de Paulo Portas. Sócrates renonce alors à diriger le parti, l'élection de son successeur étant prévue pour le 23 juillet. Lors de ce scrutin, l'ancien ministre António José Seguro, perçu comme un critique de Sócrates, l'emporte avec presque 68 % des voix face à Francisco Assis, ancien président du groupe parlementaire. Six semaines plus tard, un nouveau congrès est organisé, portant l'ancienne ministre Maria de Belém Roseira à la présidence du parti.

Primaires de 2014

Après des résultats mitigés aux élections européennes du 25 mai 2014, le maire de Lisbonne António Costa conteste Seguro en tant que chef du parti. Ce dernier réplique par la convocation de primaires ouvertes pour la désignation du chef de file aux prochaines législatives ; le scrutin, qui se tient le suivant et mobilise 155 000 sympathisants en plus des 93 000 adhérents, consacre une écrasante victoire de Costa par 67,7 % des exprimés. António José Seguro, assumant cette lourde défaite, annonce aussitôt sa démission. Environ deux mois plus tard, les 21 et , António Costa est élu secrétaire général par les adhérents avec 95,8 % des voix, étant le seul candidat en lice. La semaine suivante se tient le XXe congrès du PS, qui fait de l'ancien président du gouvernement des Açores Carlos César le nouveau président des socialistes.

2015 : élections législatives et renversement d'alliance

Arrivé deuxième lors des élections de 2015, alors que la gauche dans son ensemble a gagné une majorité au parlement, le PS décide de s'allier au Bloc de gauche (BE) et à la Coalition démocratique unitaire (CDU) pour renverser le gouvernement minoritaire de Pedro Passos Coelho. Ce dernier, étant arrivé en tête aux élections législatives, avait néanmoins perdu sa majorité absolue mais avait été reconduit par le président de la république, Aníbal Cavaco Silva. L'accord prévoit un soutien sans participation du BE et de la CDU[2]. Le PS met ainsi fin à près de quarante années de désunion avec le reste de la gauche portugaise. En échange de ce soutien, le PS accepte d'abandonner trois mesures-phares de son programme : la libéralisation des licenciements, le gel des pensions et la réduction des contributions patronales à la Sécurité sociale[3].

Lors d'une réunion de la commission politique nationale le , la députée Ana Catarina Mendes (pt) est élue secrétaire générale adjointe du PS par 176 voix pour, 2 contre et 3 abstentions, conformément à un engagement pris par Costa lors de son élection à la tête du parti. Au cours du XXIe congrès, célébré en , l'ancien ministre des Affaires sociales António Arnaut est fait président d'honneur du parti, un titre laissé vacant depuis le décès d'António de Almeida Santos.

Idéologie

Dirigeants

Secrétaires généraux

NomMandatRemarques
Mário Soares
(12 ans, 1 mois et 25 jours)
Ministre des Affaires étrangères (1974-1975)
Premier ministre (1976-1978 ; 1983-1985)
Président de la République (1986-1996)
Député européen (1999-2004)
Vítor Constâncio
(2 ans, 6 mois et 17 jours)
Ministre des Finances (1978)
Gouverneur de la Banque de Portugal (1985-1986 ; 2000-2010)
Vice-président de la Banque centrale européenne (depuis 2010)
Jorge Sampaio
(3 ans, 1 mois et 8 jours)
Maire de Lisbonne (1990-1995)
Président de la République (1996-2006)
António Guterres
(9 ans, 10 mois et 28 jours)
Premier ministre (1995-2002)
Président de l'Internationale socialiste (1999-2005)
Haut commissaire des Nations unies pour les Réfugiés (2005-2015)
Secrétaire général des Nations unies (depuis 2017)
Eduardo Ferro Rodrigues
(2 ans, 8 mois et 4 jours)
Ministre de la Solidarité (1995-1997)
Ministre du Travail (1997-2001)
Ministre de l'Équipement (2001-2002)
Président de l'Assemblée de la République (2015-2022)
José Sócrates
(6 ans, 9 mois et 29 jours)
Ministre adjoint du Premier ministre (1997-1999)
Ministre de l'Environnement (1999-2002)
Premier ministre (2005-2011)
António José Seguro
(3 ans, 2 mois et 5 jours)
Ministre adjoint du Premier ministre (2001-2002)
António Costa
(9 ans, 3 mois et 10 jours)
Ministre des Affaires parlementaires (1997-1999)
Ministre de la Justice (1999-2002)
Président du groupe parlementaire (2002-2004)
Député européen (2004-2005)
Ministre de l'Intérieur (2005-2007)
Maire de Lisbonne (2007-2014)
Premier ministre (depuis 2015)
Pedro Nuno Santosdepuis le
(3 mois et 21 jours)
Ministre des Infrastructures et du Logement (2019-2023)

Présidents

Résultats électoraux

Élections législatives

AnnéeChef de fileVoix%SiègesRangGouvernement
1975Mário Soares2 162 97237,87
116  /  250
1er
19761 912 92134,89
107  /  263
1erIer (1976-1978) et IIe (1978)
19791 642 13627,33
74  /  250
2eOpposition
1980au sein de l'FRS
66  /  250
2eOpposition
19832 061 30936,11
101  /  250
1erIXe
1985António de Almeida Santos1 204 32120,77
57  /  250
2eOpposition
1987Vítor Constâncio1 262 50622,24
60  /  250
2eOpposition
1991Jorge Sampaio1 670 75829,13
72  /  230
2eOpposition
1995António Guterres2 583 75543,76
112  /  230
1erXIIIe
19992 385 92244,06
115  /  230
1erXIVe
2002Eduardo Ferro Rodrigues2 068 58437,79
96  /  230
2eOpposition
2005José Sócrates2 588 31245,03
121  /  230
1erXVIIe
20092 077 23836,56
97  /  230
1erXVIIIe
20111 566 34728,08
74  /  230
2eOpposition
2015António Costa1 747 68532,31
86  /  230
2eOpposition (2015) et XXIe (2015-2019)
20191 908 03636,34
108  /  230
1erXXIIe
20222 302 60141,38
120  /  230
1erXXIIIe
2024Pedro Nuno Santos1 812 46929,26
78  /  230
2eOpposition

Élections présidentielles

AnnéeCandidat1er tour2d tour
%Rang%Rang
1976António Ramalho Eanes61,61er
1980Ramalho Eanes56,41er
1986Mário Soares25,42e51,21er
1991Mário Soares70,41er
1996Jorge Sampaio53,91er
2001Jorge Sampaio55,61er
2006Mário Soares14,33e
2011Manuel Alegre19,32e

Élections européennes

AnnéeVoix%Sièges
19871 267 67222,48
6  /  24
19891 184 38028,54
8  /  24
19941 061 56034,87
10  /  25
19991 493 14643,07
12  /  25
20041 516 00144,52
12  /  24
2009946 81826,53
7  /  22
20141 032 25231,45
8  /  21
20191 106 32833,38
9  /  21

Élections municipales

AnnéeVoix%RangMairesConseillers
19761 386 36233,21er
115  /  304
691  /  1908
19791 380 13427,71er
60  /  305
516  /  1900
19821 595 72331,11er
83  /  305
619  /  1913
19851 330 02927,42e
79  /  305
574  /  1975
19891 598 57132,31er
116  /  305
728  /  1997
19931 950 13336,11er
126  /  305
792  /  2006
19972 041 30738,11er
127  /  305
869  /  2021
20011 792 69034,11er
113  /  308
829  /  2044
20051 931 56435,81er
109  /  308
852  /  2046
20092 084 38237,71er
132  /  308
921  /  2078
20131 812 02936,31er
149  /  308
923  /  2086
20172 003 91438,71er
160  /  308
963  /  2086

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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