Réthoville

ancienne commune française du département de la Manche

Réthoville est une ancienne commune française, du département de la Manche et de la région Normandie.

Réthoville
Réthoville
L'église Saint-Martin.
Administration
PaysDrapeau de la France France
RégionNormandie
DépartementManche
ArrondissementCherbourg
IntercommunalitéCommunauté d'agglomération du Cotentin
StatutAncienne commune
Code postal50330
Code commune50432
Démographie
GentiléRéthovillais
Géographie
Coordonnées 49° 41′ 47″ nord, 1° 21′ 28″ ouest
AltitudeMin. 0 m
Max. 45 m
Superficie3,43 km2
Élections
DépartementalesVal-de-Saire
Historique
Dissolution
Fusion
Commune(s) d'intégrationVicq-sur-Mer
Localisation
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Réthoville
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Réthoville

Devenue commune déléguée au sein de Vicq-sur-Mer depuis le , le statut de commune déléguée est supprimée en par décision du conseil municipal[1].

Géographie

Réthoville est une commune du Val de Saire située au bord de mer. Sa plage, constituée de galets et de sable, est encadrée de nombreux rochers.

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Restouvilla[3] et Restovilla au XIIe siècle[3] et Restouvilla vers 1280[3], en 1278-1279[4].

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural » (ancien français vile issu du latin villa rustica).

Le premier élément Rétho- représente l'anthroponyme romano-germanique Restold(us)[5],[3],[6],[4], dérivé à partir du bas latin Restitutu(s) « Restitué » + -old suffixe germanique[3]. Il se perpétue dans les noms de famille Restout et Retout restés courants en Normandie[3].

Histoire

Comme dans les communes de Maupertus ou de Flamanville, on a trouvé à Réthoville des coins en bronze, attestant d'une occupation ancienne[7].

Le fief de Réthoville est du XIIe au XIVe siècle la possession de la famille de Beaumont. En 1163, Guillaume de Beaumont dit le Moine donne le patronage de l'église de Réthoville à l'abbaye de Montebourg. La famille des La Cave, possédait également un fief dans la paroisse. Roger, Étienne et Richard, tous trois frères donnent, toujours en 1163, les droits qu'ils détenaient sur l'église. Ainsi, l'abbé de Montebourg nommait le curé et recevait les deux tiers de la dîme, l'autre tiers étant dévolu au curé[8].

En 1332, un Guillaume de Beaumont se qualifiait de seigneur de Beaumont, Fermanville et Réthoville. Sa fille, Thomasse de Beaumont épousait cette même année Raoul IV d'Argouges. À la suite de l'invasion Anglaise, Guillaume sieur des Loges, perd en 1419, son fief de Réthoville qu'Henri V donne à l'un de ses chevaliers. En 1450, Thomas Baston le récupère. Le fief passera ensuite entre les mains de la famille de Pirou, seigneur de Fermanville. Dans un aveu daté de 1500 on apprend que Jean de Pirou, seigneur de Beaumont en la Hague, dont dépendent Clitourps, Varouville, Réthoville, Cosqueville, Fermanville, avait droit de patronage, colombier, garennes, bois, près, et la juridiction de bas-justicier et partageait son droit de gravage avec le seigneur de Gonneville[Note 1]. Jean de Pirou possédait deux moulins à blé et avait également « salines et grèves à faire le sel ». C'est à la famille Pirou que l'on doit au XVe siècle le début de la construction du château de Flamanville à l'exception de la chapelle, qui est plus ancienne[9].

À priori, au XVIe siècle, il semble y avoir deux fiefs : celui de l'Epinerie et celui des Loges. Ce dernier échut en 1634 par mariage à la famille Eustace à la suite du mariage de Marie Eustace avec Antoine Le Berseur (1612-1661), chevalier, seigneur de Saint-Marcouf et de Réthoville et gouverneur de Cherbourg[10]. En 1651, Marie Eustace le vend à Marie Jallot qui l'échangera, dix ans plus tard, contre le fief de Tocqueville, qui avait pour seigneur principal, Christophe Le Verrier[8].

Le fief de Réthoville était, à la fin du XVIIIe siècle, entre les mains de la famille Barbou de Querqueville. Marie-Charlotte Barbou de Querqueville, qui portait d'or à la bande de sable, réussira à conserver ses biens lors de la Révolution, et épousera François-Hyacinthe Le Fèvre de la Grimonnière, avec qui elle eut trois enfants. C'est sa fille Marie-Charlotte, qui héritera de Réthoville, et épousera Anicet Le Vavasseur d'Hiésville, en donation partage en 1831 : « Le domaine de Réthoville consistant en la Grande Ferme de Réthoville et la ferme d'Austhot »[8].

Vestige d’un tobrouk.

On peut voir sur le rivage quelques blockhaus, vestiges de la Seconde Guerre mondiale.

Politique et administration

La mairie.
Liste des maires
PériodeIdentitéÉtiquetteQualité
17901795Antoine Nord  
17951798Hyacinthe Auvray  
17981800Victor Lescelliere  
18001804Bon Étienne Lescelliere  
18041808Jean Pontis  
18081809[Note 2]Bon Étienne Lescelliere  
18091812Jean Pontis  
18121824[Note 3]Charles Antoine Omont  
18241830Bon Jean Marin Laurens  
18301843François Duhoux  
18431854François Le Canu  
18541858Jean-Baptiste Delamer  
18581870Étienne Laurens  
18701871Jacques Féron  
18711876[Note 4]Étienne Laurens  
18761878Noël Buhot  
18781892[Note 5]Pierre Duhoux  
18921908Auguste Laurens  
19081909Pierre Pouhier  
19091917Casimir Noël  
19171919Jean-Baptiste Malard faisant fonction
19191935Albert Laborde  
19351945Nicolas Lecanu  
19451962Joseph Le Canu  
19621968Gaston Malard  
19681977Pierre Duhoux  
1977juin 1995Édouard Ambroise  
juin 1995[11]décembre 2015Jean-Louis Matelot[12]DVDEmployé de banque
Une partie des données est issue d'une liste établi par Jean-François Halley[10].

Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[13].

Liste des maires délégués
PériodeIdentitéÉtiquetteQualité
janvier 2016mai 2020Jean-Louis MatelotDVDEmployé de banque

Démographie

En 2018, la commune comptait 132 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Réthoville[14]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 6].Réthoville a compté jusqu'à 306 habitants en 1841.

           Évolution de la population  [modifier]
179318001806182118311836184118461851
284249264301305288306292301
185618611866187218761881188618911896
281258249237238242234215214
190119061911192119261931193619461954
210205208205191153134110124
196219681975198219901999200720112016
1141009692128124133130131
2018--------
132--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie

Lieux et monuments

Le moulin de la Coudrerie.
  • Église Saint-Martin (XIIe, XVIIe – XIXe siècles) en granit. Il ne subsiste de l'édifice primitif que le chœur qui a été remanié et dont les murs sont peints. Le clocher ogival à la base a été au XVIIIe siècle relevé et doté d'une balustrade en granit aujourd'hui invisible car elle a été noyée en 1943 dans le béton par les Allemands qui se servaient du clocher comme poste d'observation[10]. La nef a été relevée en 1738 et l'ensemble a été remanié vers 1870[17].
L'église abrite trois statues (saint Jacques le Majeur[18], sainte Catherine d'Alexandrie[19], du XVIe, en albâtre, elle tient un livre et une épée, au pieds de laquelle git Porphyre, décapité pour sa foi, et une Vierge à l'Enfant en pierre polychrome, du deuxième tiers du XIVe[20]) classées au titre objets aux monuments historiques[21], un bénitier du XVIIe, une chaire à prêcher du XVIIe, des fonts baptismaux du XVIIIe, un ex-voto représentant un brick en bois du XIXe, une poutre de gloire et une verrière des XIXe et XXe siècles[10].
  • Croix de cimetière du XVIIIe siècle.
  • Moulin de la Coudrerie ou Coudrairie, appelé aussi moulin de Marie Ravenel puisque c'est ici qu'est née le [22] et que travaillait la poétesse. Le moulin situé au sud de la D 116, qui a probablement été construit au XVIIIe siècle et a fonctionné jusqu'en 1935, a été restauré en 1999[22]. Il fut la possession de la veuve Timothée Dupont de Réthoville, et appartient de nos jours à la communauté de communes de Saint-Pierre. Il possédait deux paires de meules et fut modernisé au XIXe siècle ainsi qu'en témoigne le rouet en fonte qui date du dernier quart du XIXe siècle. Une simple cloison de bois séparait la pièce de travail ou se trouvait le mécanisme de mouture de la pièce d'habitation. Derrière le moulin, le bief et une retenue de 500 000 litres d'eau permettait une large autonomie de travail. La roue en bois d'iroko qui comprend 40 augets de 35 litres chacun permettait d'entraîner les meules[23].
  • Fortin de la guerre de Sept Ans (1756-1763)[Note 7], édifié sous Louis XV ; encore debout en 1982 il fut détruit par la mer et il n'en subsiste que quelques ruines. Il avait été bâti avec les pierres du monastère de Néville fondée par Guillaume de Beaumont au XIIe siècle et détruit par les Anglais au XVe siècle[22].
  • Manoir de Réthoville dit la Grande Ferme reconstruit au XVIIe siècle[25].
  • Maisons et fermes anciennes en granit datées du XVIe au XIXe siècle, et dont certaines avec le nom du premier propriétaire notamment Creuly, d'autres de journaliers agricoles.
  • Plaque sur la place pour rappeler le souvenir de Casimir Noël, éleveur qui a habité Réthoville pendant vingt-quatre ans et qui a contribué à l'amélioration de la race normande[7].

Activité et manifestations

Personnalités liées à la commune

  • Marie Ravenel (Moulin de la Coudrerie, Réthoville 1811 - Tôt-du-Bas, Fermanville 1893), meunière et poétesse.
  • Sophie Massieu, journaliste et animatrice télé, originaire de Réthoville[26].

Voir aussi

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Bibliographie

  • Jeannine Bavay et Edmond Thin, « Réthoville », Vikland, la revue du Cotentin, no 6,‎ juillet-août-septembre 2013, p. 38-43 (ISSN 0224-7992).
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 489.
  • Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 24-25.
  • Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 20, 142-145.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

Références

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