Stratégie de puissance

Une stratégie de puissance est une stratégie que se donne un État ou un groupe d'États (comme l'Union européenne), pour devenir une grande puissance, ou se maintenir comme grande puissance, et préserver sa souveraineté.

La nouvelle configuration des relations internationales depuis la chute du mur de Berlin a fondamentalement changé la donne. Pour qu'un pays ou groupe de pays marque des points décisifs, il est nécessaire qu'il bâtisse une stratégie de puissance géoéconomique sur le moyen/long terme, sinon, il risque de subir cette nouvelle configuration dans la mondialisation[1].

Bref historique

Au début des années 1960, l’informatique est devenue une donnée essentielle dans le processus de modernisation des pays développés. Le général de Gaulle appuya cette démarche par le plan Calcul et le lancement de l’entreprise Bull en partant du principe que la modernisation de l’outil industriel s’inscrivait à la fois dans le cadre de développement de la France et dans la préservation de son indépendance.

Au cours des années 1990, après leur échec dans la guerre du Vietnam, et afin de préserver leur suprématie naturelle dans les technologies de l'information, les États-Unis se sont orientés vers une stratégie globale, à la fois géostratégique, géoéconomique et techno-culturelle. Ils ont décidé de muter vers des stratégies de contrôle : contrôle de la Toile d’Internet, contrôle de l’espace, contrôle des grands systèmes d’information, contrôle des règles et des normes, prédominance dans la production de brevets. Le glissement progressif d’une recherche de suprématie militaire vers une stratégie de contrôle global a laissé l’Europe sans voix. Entre la fin de la guerre froide et la guerre en Irak, les États-Unis sont passés d’une politique de maîtrise des technologies de souveraineté à une recherche de suprématie mondiale et durable dans les technologies de l’information. Un tel gap stratégique ne figure pas dans la grille de lecture des fondateurs de l’Europe et encore moins dans la pensée traditionnelle des défenseurs de l’intérêt national.

En 2005, des chiffres publiés par le Wall Street Journal mettent l’accent sur la défaillance de l’Europe et de la France dans les technologies de l’information (TIC) qui sont l’un des pôles dominants de l’économie mondiale. Comme on le voit, les technologies de l'information sont un élément clé de la souveraineté[2].

Stratégies de puissance de quelques États dans le monde

Élaborer une stratégie de puissance nécessite d'analyser la stratégie de puissance des États concurrents.

États-Unis

La stratégie de puissance des États-Unis a pour objectif la domination par la connaissance[3]. Elle s'appuie notamment sur la maîtrise de l'internet[4].

La stratégie du gouvernement américain repose sur trois caractéristiques principales :

Chine

Christian Harbulot, directeur de l'École de Guerre Économique et expert international en intelligence économique, décrypte par exemple la stratégie de puissance de la Chine[6].

Étant donné qu'elle est dépendante du continent africain pour ses approvisionnements énergétiques, la politique d’accroissement de puissance de la Chine en Afrique s’inscrit dans une volonté d’accaparement[7].

La stratégie de puissance de la Chine se situe entre soft, hard et smart power[8].

Russie

La stratégie de puissance de la Russie est d'agrandir la Russie et de morceler l'Europe[9].

Inde

La stratégie de puissance de l’Inde s’articule autour de trois axes[10] :

  • sa capacité militaire et plus particulièrement nucléaire ;
  • sa position diplomatique ;
  • le soft power.

État islamique

Christian Harbulot décrypte la stratégie de guerre de l'information de l'État islamique pour faire raison garder à une société confrontée au terrorisme[11].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Généralités

Aspects systèmes d'information

Relations internationales

Instituts de recherche

Liens externes


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