Fédération des gauches

parti politique français et groupe parlementaire à la Chambre des députés

La Fédération des gauches est une coalition politique française des années 1910.

Réunion de la Fédération des gauches au Havre, avec Henry Chéron (1er en partant de la gauche), Aristide Briand (3e), Jules Siegfried (4e) et Louis Barthou (5e).
Caricature publiée dans L'Homme libre de Clemenceau ironisant sur l'évolution politique de Briand.

Histoire

Volonté de regrouper le centre

La Fédération des gauches est créée le à l'initiative d'Aristide Briand, Louis Barthou, Henry Chéron et de Jean Dupuy, directeur du Petit Parisien[1]. Fondée dans la perspective des élections législatives d'avril-mai 1914, elle a pour but d'unir les républicains laïcs partisans de la loi des trois ans[1] et, ainsi, d'élargir le pôle centriste constitué autour du Parti républicain démocratique afin de contrer efficacement les partis de gauche, dirigés par le radical-socialiste Joseph Caillaux, en attirant vers le centre et le centre-gauche les plus modérés de leurs électeurs.

Le 11 avril, la Fédération des gauches publie un manifeste, qui est signé par[2] :

Météore politique : l'Union républicaine radicale et socialiste

Cette tentative se solde par une défaite : la gauche remporte les élections et le centre recule. La Fédération des gauches ne survit pas à cet échec ; elle a toutefois pu constituer un groupe parlementaire dénommé, significativement, Union républicaine radicale et socialiste. Ce groupe, bien que boudé par Aristide Briand, pourtant président de la Fédération des gauches, aura une certaine influence pendant la législature.

Membres

DéputéDépartementXe législatureXIe législatureXIIe législature
Louis BarthouBasses-PyrénéesGauche radicaleUnion républicaine radicale et socialisteGauche républicaine démocratique
Paul BourélyAlpes-MaritimesRépublicains radicaux-socialistesUnion républicaine radicale et socialisteDécédé en 1919
Gratien CandaceGuadeloupeRépublicain socialisteUnion républicaine radicale et socialisteRépublicain socialiste
René Carré-BonvaletCharente-InférieureNon éluUnion républicaine radicale et socialistene se représente pas
Blaise DiagneColonie du SénégalNon éluUnion républicaine radicale et socialisteRépublicain socialiste
Lucien DumontIndreRépublicain socialisteUnion républicaine radicale et socialisteBattu
Pierre-Étienne FlandinYonneNon-éluUnion républicaine radicale et socialisteGauche républicaine démocratique
Édouard IgnaceSeineNon-éluUnion républicaine radicale et socialisteRépublicains de gauche
Louis-Lucien KlotzSommeRépublicains radicaux-socialistesUnion républicaine radicale et socialisteParti radical et radical socialiste
Adolphe LandryCorseRépublicain socialisteUnion républicaine radicale et socialisteAction républicaine et sociale
Charles Le BoucqSeineRépublicains radicaux-socialistesUnion républicaine radicale et socialisteEntente républicaine démocratique
André LefèvreBouches-du-RhôneRépublicain socialisteUnion républicaine radicale et socialisteGauche républicaine démocratique
Henry LémeryMartiniqueNon-éluUnion républicaine radicale et socialisteNe se représente pas
Émile MagniezSommeRépublicains radicaux-socialistesUnion républicaine radicale et socialisteDécédé en 1919
Alexandre MillerandSeineRépublicain socialisteUnion républicaine radicale et socialisteNon-inscrit
Jean-l'Heureux MolleHéraultRépublicain socialisteUnion républicaine radicale et socialisteDécédé en 1918
André PaisantOiseNon éluUnion républicaine radicale et socialisteGauche républicaine démocratique
Simon PlissonnierIsèreGauche démocratiqueUnion républicaine radicale et socialisteRépublicains de gauche
André TardieuSeine-et-OiseNon éluUnion républicaine radicale et socialisteRépublicains de gauche
Henri Roux-CostadauDrômeNon-inscritUnion républicaine radicale et socialisteBattu

Important vivier parlementaire

Le groupe de l'URRRS, présidé par le député de la Corse Adolphe Landry, rassemble des hommes venus d'horizons variés : radicaux de l'aile droite du parti, républicains-socialiste, éléments avancés de l'Alliance démocratique, on y trouve notamment Louis Barthou (un temps), Alexandre Millerand, Gratien Candace, Blaise Diagne et deux jeunes élus appelés à de hautes fonctions, Pierre-Étienne Flandin et André Tardieu.

En 1919, le groupe de l'URRRS n'est pas reconduit. Certains de ses membres rejoignent les différents groupes de la mouvance libérale ; d'autres constituent le groupe de la Gauche radicale.

Références