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Cavalerie

Depuis l'époque reculée de la domestication du cheval et jusqu'à l'avènement de la mécanisation, le terme cavalerie désignait l'ensemble des hommes d'arme combattant à cheval. Héritière des traditions et méthodes de combat des peuples cavaliers, son existence en tant qu' « arme » ( composante d'une force armée ) est attestée depuis la plus haute Antiquité, les plus anciennes traces conservées remontant déjà au XIe siècle av. J.-C..

La cavalerie ne doit pas être confondue avec les composantes hippomobiles d'autres armes comme le train, l'artillerie[note 1] ou les convois logistiques de l'infanterie.

A l'époque contemporaine, le terme a été repris pour désigner les unités mécanisées/blindées héritières des traditions des unités montées et de leurs missions[note 2].

Histoire

Mêlée de cavaleries byzantine et bulgare (XIème siècle).
Lancier de la Vistule et cuirassier autrichien.
Cavalerie tibétaine en 1938.
Les Life Guards en démonstration à Hyde Park avec chevaux et véhicules blindés.

L'histoire de la cavalerie en tant qu'outil guerrier commence vraisemblablement au sein des peuples nomades de pasteurs et d'éleveurs de l'Asie centrale, berceau de la domestication du cheval[note 3]. Rayonnant vers le sud-ouest et le sud-est, ces peuples cavaliers vinrent au contact des grands empires sédentaires agricoles de l'Asie mineure et de l'Extrême-orient dès la plus haute Antiquité, y diffusant la science de l'élevage et l'art de combattre à cheval : c'est ainsi que la Perse devint, dès le XIème siècle avant JC, le plus grand et presque l'unique centre d'élevage de chevaux à l'occident de l'Eurasie après leur importation d'Asie Centrale[1]. La cavalerie supplantera ainsi progressivement le char de combat en Chine et dans les civilisations du Croissant fertile, son usage se propageant jusque dans l' Égypte pharaonique, agissant toutefois là plus en auxiliaire de celui-ci[2] [3]

Depuis cette époque et jusqu'au Moyen Âge, le terme de cavalerie désignera ainsi l'ensemble des hommes d'arme combattant à cheval, les premières ébauches d'organisation structurelle de cette masse confuse remontant à la fin de l'empire romain.

Synthétisant le rôle croissant de la cavalerie dans l'Antiquité gréco-romano-byzantine, Émile Wanty note : « En Grèce, l'infanterie phalangique combattait seule. Après le passage météorique d'Alexandre qui vainquit grâce à l'arme montée, la cavalerie ne fut plus que la modeste collaboratrice de la légion, alors que Cannes, Zama et Pharsale eussent dû ouvrir les yeux. Désormais ( à l'ère byzantine ) elle est l'arme principale; l'infanterie lui sert de soutien, de repli, de pivot de manoeuvre. »[4] & [5] Arme numériquement dominante dans l'armée du Bas Empire, la cavalerie romaine ne put toutefois supporter le choc des Invasions barbares germaniques qui concoururent à propager définitivement l'usage de cette arme en Europe.

Au Moyen-âge, la cavalerie était essentiellement composée de membres de la noblesse - la Chevalerie - seuls capables d'acheter et de financer l'entretien de leurs destriers. Cette tradition tendra par la suite à se restreindre au corps des officiers, la cavalerie acquérant de ce fait un statut de prestige social et militaire.

Historiquement, avec la naissance des armées modernes au XVIIème siècle, le terme de cavalerie a ensuite été utilisé pour désigner l'ensemble des unités de combat effectuant leurs missions et leurs déplacement à cheval, certaines unités de cavalerie, tels les dragons, pouvant également combattre à pied.

Jusqu'au XIXème siècle, la cavalerie constituera une composante essentielle des armées des grandes puissances, mais le perfectionnement des armes à feu à l'époque de la Révolution industrielle, dans les domaines de l'artillerie et des armes à répétition comme la mitrailleuse principalement, amorceront son déclin à compter de la fin de ce siècle. La mécanisation des armées au début du XXème siècle entraînera progressivement la disparition de la cavalerie traditionnelle.

A l'exception notable des Grey's Scouts rhodésiens et de l' armée sud-africaine, la cavalerie montée a disparu des champs de bataille depuis la Seconde Guerre mondiale, ses missions et traditions étant reprises par la cavalerie blindée et mécanisée.

La cavalerie conservant une aura historique de prestige militaire, de nombreux états maintiennent cependant en service actif des unités de cavalerie montée à des fins protocolaires, comme la Garde républicaine en France, l'Escorte royale à cheval belge ou les Life Guards et Horse Guards du Royaume-Uni - ces derniers constituant d'ailleurs aussi une unité de cavalerie mécanisée au sein de l' armée britannique[note 4]. En dehors de ces missions de prestige, ces unités participent également régulièrement à des spectacles équestres et des compétitions sportives hippiques, comme le Cadre Noir de Saumur.

Les types de cavalerie et leur rôle sur le champ de bataille

« Une armée supérieure en cavalerie aura toujours l’avantage de bien couvrir ses mouvements, d’être toujours bien instruite des mouvements de son adversaire et de ne s’engager qu’autant qu’elle le voudra. Ses défaites seront de peu de conséquence et ses efforts seront décisifs. »

— Napoléon Ier.[6]

Les dispositions que prend un général en vue du combat reposent, selon Daniel Reichel[7], sur quatre éléments : l'incertitude, le feu, la manœuvre et le choc. Ces considérations théoriques vont déterminer et influencer la constitution des différentes formations de cavalerie rencontrées dans l' Histoire militaire, au fil des siècles et dans tous les pays.

Le « feu » était autrefois délivré par les archers montés ( archers montés mongols - aquarelle du XIVème siècle ).

Pour réduire l'incertitude, on verra apparaître des troupes de cavalerie, légères, capables de se déplacer rapidement et de recueillir les renseignements nécessaires à la prise de décisions/dispositions tactiques et/ou stratégiques. Cette cavalerie n'est pas destinée d'emblée à livrer bataille.

Pour combattre par le feu, ce sont des unités de cavalerie destinées au combat à cheval ( archers montés, reîtres ) ou plus couramment à pied ( « infanterie montée » ). C'est le rôle initial des unités de dragons ou celui fréquemment assumé par les régiments de cavalerie de la Guerre de Sécession.

Pour le combat par le choc et la rupture du dispositif ennemi, la cavalerie alignera des unités, souvent cuirassées, capables de charger en bloc compact et de percer les lignes adverses, à l'instar des cataphractaires parthes du IIIe siècle ou des cuirassiers et des carabiniers à cheval napoléoniens.

Pour la manœuvre, ce sont des unités de cavalerie capables de se déplacer rapidement et d'agir sur les lignes de communication adverses ou sur les ailes ou l'arrière de l'armée ennemie qui seront engagées. Ces unités sont également chargées de l'exploitation en profondeur après la percée du dispositif adverse. Les Huns, ou la cavalerie de ligne du Premier Empire sont représentatifs de ces unités.

Enfin, la cavalerie peut également être utilisée pour la protection des troupes en mouvement.

De ces diverses missions et considérations tactiques découla dans un premier temps la classification en cavalerie lourde et cavalerie légère. Au début du XIXème siècle apparut une nouvelle catégorie intermédiaire dite cavalerie de ligne [note 5].

Cavalerie légère

« La cavalerie légère doit éclairer l’armée fort au loin... Elle doit être soutenue et protégée spécialement par la cavalerie de ligne. Elle est nécessaire à l’avant-garde, à l’arrière-garde, sur les flancs de l’armée. »

— Napoléon Ier[8]

La cavalerie légère est l'ancêtre historique de l'« arme cavalerie » : avant l'invention de l'étrier et de la selle assurant un meilleur équilibre et une meilleure assise du cavalier et donc la charge d'un impédimenta plus conséquent, la monte à cru ne permettait en effet que l'utilisation d'un équipement et d'un armement légers : bouclier et armes de jets comme des javelines - dont l'énergie cinétique s'additionnait à la vitesse du galop de la monture - ou arc à flèches.

Hussards polonais au début du XVIIème siècle. Partiellement cuirassés et montant des chevaux plus légers que les destriers et dépourvus d'armure, ce type de cavaliers « empruntés » aux Ottomans furent à l'origine de la ré-introduction de la cavalerie légère dans les armées européennes pendant la Renaissance.

En Europe, les cavaleries légères auxiliaires de la légion romaine cédèrent le pas, dès la chute de l'Empire, à la cavalerie lourde cuirassée fournie par la Chevalerie qui restera la reine des champs de bataille jusqu'à la Renaissance, époque à laquelle elle redécouvrit l'usage de la cavalerie légère - que les Européens affrontèrent pourtant lors des Croisades et de la Reconquista - au contact notamment des Ottomans.

Dans les armées « modernes », la cavalerie légère - rompue aux méthodes de la « petite guerre » telle que théorisée notamment par Maurice de Saxe (1696-1750)[9] - n'a a priori pas vocation à participer directement à la bataille principale. Regroupant des unités plus légèrement armées, elle opèrera sur les lisières du champ de bataille mais, plus généralement en dehors de celui-ci, en avant de l'armée, sur ses flancs ou sur les arrières de l'armée ennemie. C'est la mission de reconnaissance et d'éclairage qui lui est ainsi principalement dévolue. C'est elle aussi qui sera chargée de former un cordon interdisant à son équivalent ennemi de glaner des renseignements ou de perturber les évolutions de l'armée. Ce sont là les missions qui étaient dévolues aux unités auxiliaires montées des légions romaines et qui seront ainsi reprises par les hussards.

Tenue en réserve[note 6], la cavalerie légère sera cependant appelée aussi à intervenir, aux côtés de la cavalerie de ligne, dans l'exploitation de la percée par la poursuite et le harcèlement de l'adversaire défait pour empêcher notamment son ralliement.

Cavalerie lourde

« Les carabiniers et les cuirassiers sont seuls en mesure de créer l'événement par l'action de choc massive et brutale. Les cuirassiers sont plus utiles que toute autre cavalerie [...] Leurs charges sont bonnes également au commencement, au milieu et à la fin d'une bataille [...] sur les flancs d'une infanterie engagée de front [...] ou pour soutenir la cavalerie légère et la cavalerie de ligne. »

— Napoléon Ier[10]

Grenadiers à cheval à la bataille d'Eylau par Édouard Detaille. Le régiment des grenadiers à cheval constituait l'élément de cavalerie lourde de la Garde Impériale.

La cavalerie lourde, dite aussi « grosse cavalerie »[11] ou « cavalerie pesante », regroupe les unités capables de combattre par le choc brutal et massif, opérant en groupes compacts pour des actions limitées dans le temps et dans l'espace de rupture du dispositif de bataille ennemi.

L'origine historique précise de ce type de cavalerie reste quelque peu incertaine même si la plupart des auteurs s'accordent pour la situer en Chorasmie. Lebedynsky, historien des peuples cavaliers d'Eurasie écrit : « Le lancier lourd est, en Europe, une invention sarmato-alaine. [...] Il semble que ce type (de cavalier) soit apparu bien antérieurement dans les steppes asiatiques, peut-être chez les Saces et les Massagètes; il est en tout cas attesté en Chorasmie, au sud de la mer d'Aral, dés les IVe-IIIe siècles av J.C. »[12] tandis que Kaveh Farrokh dans son étude sur la cavalerie sassanide avance que les Achéménides l'auraient empruntée aux agriculteurs chorasmo-massagètes, qui l'auraient développée comme arme de défense contre les cavaliers légers-archers des steppes, en la cuirassant[13]. Son usage sera introduit en Europe à la fin de l'empire romain via la cavalerie cataphractaire et inspirera directement les méthodes de combat de la chevalerie européenne.

Composée de forts soldats, fréquemment cuirassés et pesamment équipés, montés sur des chevaux lourds, et héritière dans son utilisation tactique de cette cavalerie d'assaut cuirassée médiévale issue de la chevalerie et de la gendarmerie de la Renaissance, sa médiocre mobilité en fait avant tout un acteur du champ de bataille rangée, restant généralement en réserve jusqu'au moment de l'engagement décisif où elle intervient alors en première ligne, comme l'illustre le panorama de la Bataille de Waterloo, soutenue par la cavalerie de ligne et, le cas échéant, la cavalerie légère ou au contraire appuyant celle-ci dans son action du poids de son élan et de la puissance de sa force de frappe.

Cavalerie de ligne

Lanciers de la Reichswehr en 1932.

Polyvalente - parce que regroupant notamment des unités capables de combattre aussi bien à pied qu'à cheval, la cavalerie de ligne, apparue au début du XIXème, est le fruit des leçons des guerres de la période révolutionnaire et consulaire à l'époque du Ier Empire, évolutions de la pensée militaire qui seront théorisées par Carl von Clausewitz et Antoine de Jomini. Éventuellement épaulée par la cavalerie légère, elle est chargée de l'exploitation de la rupture et de la percée en profondeur du dispositif adverse. Dans la Grande Armée, cette catégorie regroupait les lanciers et les dragons de la Ligne.

La catégorisation de ce type de cavalerie « intermédiaire » a fait l'objet de débats académiques entre les théoriciens militaires au XIXème siècle[14]. Napoléon la considérait comme une sous-classe de la « grosse cavalerie », divisée, dans ses vues, en « cavalerie de ligne » et « cavalerie cuirassée » dite aussi « cavalerie de réserve »[15]. Le Dictionnaire de l'Académie française dans son édition de 1851 classait par contre les lanciers dans la cavalerie légère [16]

Missions et tactiques de la cavalerie

Gravure allemande du XVIIème représentant la bataille de Wimpfen pendant la Guerre de Trente Ans. De manière fort classique, les cavaleries (« Reuterei ») sont déployées sur les ailes (positions B et E à l'avant-plan et I en arrière-plan).
Au début du XVIIIème siècle, le rôle de la cavalerie en ses diverses missions dans la bataille rangée sera mis en évidence lors notamment des batailles de Blenheim en 1704 ( ici une gravure tirée d'un ouvrage ancien hollandais ) et de Ramillies en 1706.

Les missions de la cavalerie dans les armées « modernes » [note 7] se définissent par le fait qu'elle en constitue l'élément le plus mobile et le plus souple sur le champ de bataille. Elle doit pouvoir être engagée dans des combats offensifs et défensifs, de manière autonome ou au sein d'une force inter-armes, dans le cadre d'opérations planifiées mais aussi, en fonction des fluctuations de la bataille, dans des actions n'offrant qu'un préavis de réaction et d'exécution très court p. ex. pour exploiter une faiblesse ponctuelle ou locale dans le dispositif ennemi par le choc et la percée , repousser une attaque ou colmater une brèche dans le dispositif de sa propre armée, sa mobilité et sa souplesse permettant des reconversions rapides ou le déplacement du centre de gravité de l'attaque en fonction des péripéties de la bataille[17].

Quand bien même ces qualités manoeuvrières intrinsèques de la cavalerie en font un élément décisif dans l'issue d'une bataille voire d'une campagne, elle ne saurait à elle seule en être l'élément essentiel : si l'infanterie agissant isolément dans la progression et l'attaque est inefficace sans assurer ses communications et arrières et qu'elle manque de l'effet de surprise, la cavalerie agissant seule dans la progression l'est tout autant parce qu'il est nécessaire d'occuper les positions conquises par elle pour la libérer et lui permettre de poursuivre sa mission, dépourvue qu'elle est par ailleurs de moyens défensifs en cas de contre-attaque. Cette complémentarité inter-armes en campagne doit se prolonger sur le champ de bataille, l'infanterie constituant l'assise et le centre de gravité du dispositif et la cavalerie, son aile marchante et sa force de frappe.

En Occident, la mise en oeuvre de cette coopération fut inaugurée par Philippe II de Macédoine et largement employée par Alexandre le Grand et Hannibal. Philippe de Macédoine amorce le développement de différents types de cavalerie ( légère, lourde et « infanterie montée » ) au sein de armée macédonienne et son utilisation combinée avec l'infanterie hoplite pour la destruction de l'adversaire vaincu par la phalange peu mobile, qui tire sa force de sa compacité et de sa pratique de la manoeuvre en bloc. Son fils Alexandre perfectionnera ces combinaisons, la phalange jouant dans sa tactique le rôle d'« enclume » et la cavalerie celui du « marteau », chargeant et harcelant l'ennemi pour désorganiser son dispositif et le pousser contre l'infanterie phalangique qui lui porte l'estocade puis s'occupant de le mettre en complète déroute, de le poursuivre et de le tailler en pièces jusqu'à l'anéantissement.[18].

Depuis l' Antiquité et jusqu'au XIXème siècle, la position traditionnelle des corps de cavalerie dans le dispositif d'une armée se trouvait aux extrémités de la ligne de bataille - les « ailes » - ou sur les flancs de la colonne manoeuvrant en ordre serré, position tactique qui lui permet l'exécution de ses missions tant défensives qu'offensives : Alexandre le Grand utilisait ainsi la cavalerie de son aile droite comme force de frappe tandis que celle de l'aile gauche assurait la protection de son corps de bataille et en particulier de la phalange. Depuis cette époque, l'aile droite, destinée à l'assaut dans le dispositif de la « bataille rangée », est considérée comme l'aile « noble » dans la doctrine militaire classique.

La reconnaissance et la liaison

« Savoir est pour Napoléon la moitié de l'art de la guerre »

— Général Thoumas, Les transformations de l'Armée française[19]

Unité de cavalerie allemande en France pendant la campagne de 1940. Au début de la seconde guerre mondiale, les régiments de cavalerie de la Wehrmacht constituaient l'élément de reconnaissance , qui comprenaient également des unités cyclistes, des divisions d'infanterie.

Mobile par essence, la cavalerie sert à éclairer l'armée et ainsi à la renseigner sur les positions et les intentions de l'ennemi : une parfaite illustration de cette activité est l'action des Uhlans, dans le souvenir intimement lié aux campagnes de la guerre de 1870 et de 1914. Dans le cadre de cette mission, ses activités peuvent être diverses : observation, collecte de renseignements, recherche de points de passage, etc.

L'éclairage peut être exécuté dans le cadre d'une « reconnaissance offensive » visant notamment à sécuriser en avant du corps de bataille, si besoin est de vive force, les points de passages obligés, les axes de progression et les zones avancées de déploiement du gros de l'armée en vue de l'attaque principale ou à jauger par le feu et des attaques feintes, en obligeant ainsi l'adversaire à se démasquer, la force d'une position de résistance ennemie ( dispositif des retranchements, puissance de feu, ligne de communications avec ses arrières et de repli) .

A contrario, elle peut tromper la reconnaissance adverse en masquant le mouvement des troupes ou, par le biais de raids et de manœuvres de diversions en périphérie de l'objectif, dissimuler celui-ci à la connaissance de l'ennemi en distrayant son attention.

Alexandre s'assura ainsi le contrôle du défilé des Pyles de Syrie à la veille de la bataille d'Issos par un forte reconnaissance de cavalerie et d'infanterie légère.

La charge

« La charge de cavalerie est un immense projectile que l'on lance sur l'ennemi; il produit ou ne produit pas un effet complet. Si l'effet est complet, la résistance est brisée, la cavalerie reste alors rarement sur le point conquis et le dépasse le plus souvent en commençant la poursuite. Cet effet est rarement complet, et seulement dans les fins de bataille et quand l'ennemi est tout à fait démoralisé. Quand l'effet n'est pas complet, la cavalerie se retire vivement pour se mettre à l'abri des projectiles et se reformer promptement, afin de faire, au besoin, un nouvel effort, en lançant un nouveau projectile de charge. Si la cavalerie est en plusieurs échelons, les projectiles se succèdent sans interruption, jusqu'à ce que leurs coups redoublés, s'il y a lieu, produisent l'effet voulu. »

— Jules de Chabot, La cavalerie russe dans la guerre de 1877-1878‎[20]

Charge de cavalerie à la Bataille de Friedlingen.

La charge est la technique d'assaut de base de la cavalerie, visant à obtenir la rupture du dispositif ennemi en exploitant l'effet de choc produit par une masse de cavaliers attaquant ensemble. Elle est donc d'abord une tactique de cavalerie lourde, même si cavalerie légère ou cavalerie de ligne peuvent elles aussi y être employées comme ce fut le cas à Elchingen où dragons, hussards et chasseurs à cheval culbutèrent les carrés de l'infanterie autrichienne en octobre 1805.

Loin de l'image de furia échevelée et héroïque que lui prête l'imagerie populaire - et le cinéma notamment[note 8] - la charge est une tactique de cavalerie méthodique qui a été étudiée et théorisée par les penseurs militaires et les manuels d'instruction de cavalerie et qui s'organise et se développe selon divers/différents shémas en fonction de l'objectif ( front d'infanterie, cavalerie adverse, batteries d'artillerie, etc. ).

Depuis l'Antiquité et jusqu'aux guerres coloniales de la fin du XIXème siècle (Bataille d'Omdurman p.ex.), la charge de cavalerie a souvent été le point culminant et le moment décisif des grandes batailles de l'histoire de l'humanité, en particulier dans le cadre classique de la « bataille rangée ».

Charge de la cavalerie chilienne à la Bataille de San Juan y Chorillos pendant la Guerre du Pacifique (1879-1884).

C'est Alexandre le Grand, au cours des batailles du Granique (334) et d'Issos (333) remportées contre l'armée perse de Darius III, qui introduisit la charge de cavalerie dans les usages militaires tactiques européens. Aux débuts de la Guerre de Succession d'Espagne, lors des batailles de Blenheim en 1704 et surtout de Ramillies en 1706, ce furent les charges de la cavalerie alliée qui firent basculer le sort des armes en faveur des adversaires de Louis XIV, le Duc de Marlborough surprenant en cette dernière occasion son adversaire le Maréchal de Villeroy en portant son attaque sur son flanc gauche, prenant ainsi le contrepied de principes « classiques » de la doctrine militaire contemporaine. A contrario, si les charges de la cavalerie française à Waterloo (1815) marquent un moment mémorable de l'épopée napoléonienne[note 9], elles ne réussirent cependant pas à rompre la ligne des carrés de l'infanterie alliée, ruinant par leur échec tout espoir de victoire pour l'Empereur[21].

La poursuite et l'exploitation

« Sans la cavalerie une bataille gagnée ne donne pas de résultats décisifs, un ennemi en fuite peut toujours se rallier quand on ne l'atteint pas promptement au moment de son désordre »

— Charles de Savoye, Règlement sur le service des armées en campagne[22]

« Pendant la retraite consécutive aux revers de Belgique de 1914, combien, parmi les officiers qui marchaient alors aux arrières-gardes de troupes parfois désorganisées par la vitesse même de la retraite, les fatigues des nuits sans sommeil et des journées sans nourriture, ont songé avec effroi aux conséquences de l'apparition soudaine, dans les intervalles de nos colonnes, de quelques escadrons ou pelotons déterminés ! Groupes isolés sabrés ou dispersés, attelages jetés à terre et embouteillant les routes, hommes exténués soumis aux épreuves de l'alerte continuelle, toutes conditions propres à faire naître le désordre et la panique et que devait chercher la cavalerie allemande si elle avait osé jeter le poids de son sabre dans la balance. »

— Henri Bouvard, Les leçons militaires de la guerre.[23]

Cavaliers assyriens poursuivant un chamelier arabe.
Cavalerie mongole harcelant un adversaire en déroute, premier quart du XIVème siècle.

Une autre mission dévolue à la cavalerie est celle de l'exploitation de la victoire : elle doit alors presser l'ennemi dans le but de transformer sa retraite en déroute ou de le priver des moyens ou de la volonté de poursuivre la lutte, en l'empêchant de se ressaisir et de se rallier, en saisissant ses bagages, en dévastant ses arrières ou en coupant ses voies de repli. « Le succès obtenu, elle sera lancée sur l'infanterie adverse ébranlée, sur les colonnes en retraite, et sera « un instrument essentiel de l'exploitation » »[24].

L'action de la cavalerie française à la suite de la bataille d'Iéna en 1806 en donne une parfaite illustration : contrairement à ce qui s'était passé après Austerlitz, où il n'avait pas fait poursuivre les Russes et les Autrichiens battant en retraite avec des effectifs suffisants - seule la cavalerie de Murat s'étant élancée sur leurs traces, sans intention de détruire les restes de l'armée ennemie - Napoléon donna cette fois l'ordre de poursuivre les Prussiens. Murat progressa si vite qu'il saisît l'artillerie et les bagages des vaincus à l'entrée de Weimar, la reine Louise de Prusse ne s'échappant que de justesse par une porte opposée de la ville.

En 1704, à la suite de la Bataille de Blenheim, la poursuite lancée par la cavalerie alliée aux basques de l'armée franco-bavaroise défaite acheva de précipiter celle-ci dans une complète déroute: sous la pression, certaines unités se noyèrent dans le Danube tandis que son chef, le Maréchal de Tallard, tombait entre les mains de son adversaire, le Duc de Marlborough. En septembre 1918, l'exploitation en profondeur de la percée du front bulgare par la cavalerie française - les Chasseurs d'Afrique notamment - après la bataille de Dobro Polje amena la prise d' Uskub et la capitulation de la Bulgarie, alliée des empires centraux.

Guérilla de cavalerie et attrition des forces adverses

« (Après Salamine)..une armée perse reste en Thessalie et en Béotie. Son chef, Mardonios, lance des détachements en Attique pour dévaster le pays; son excellente cavalerie pousse jusqu'à l'isthme de Corinthe, harcèle les communications des Confédérés, commandés par le Spartiate Pausanias, enlève les convois, s'empare des sources d'eau. L'armée grecque se disloque sans avoir combattu. »

— Émile Wanty, L'art de la Guerre.

Convois de l' United States Military Railroad détruits par la cavalerie confédérée pendant la Guerre de Sécession.
Partisans polonais pendant l'insurrection de 1863.
Guérilla de cavalerie indienne pendant la Conquête de l'Ouest : attaque d'une diligence.

La guérilla de harcèlement, la razzia constituent les formes les plus anciennes de tactique de cavalerie puisqu'elles étaient celles pratiquées aux époques historiques les plus reculées par les peuples cavaliers[25] puis, pour la première, par les mercenaires numides, espagnols et celtes de Carthage ou les cavaleries auxiliaires fédérées de Rome aussi bien que par les Amérindiens pendant la Conquête de l'Ouest ou les cosaques pendant la Seconde Guerre mondiale.

Méthode de combat favorite des contingents « irréguliers » ou « auxiliaires » de cavalerie, à l'opposé de la charge, cette action ne recherche pas le contact frontal et direct pour provoquer le choc massif mais, tout en refusant systématiquement la mêlée et la bataille rangée, vise à étourdir l'adversaire, à désorganiser son dispositif et à faire peser la plus grande attrition sur ses effectifs et ses moyens[note 10]. Avant ou parallèlement à la bataille principale, les raids de harcèlement de cavalerie permettent d'affaiblir l'ennemi en désorganisant ses arrières et en perturbant ses communications ou son dispositif de bataille en entravant son déployement méthodique et ordonné. Dans la poursuite d'un ennemi vaincu, elle constitue une tactique d'exploitation durable et en profondeur en l'empêchant systématiquement de se ressaisir et en le privant de toute volonté de reprendre ou poursuivre le combat en le contraignant à la retraite voire à le pousser à la déroute.

L'un des premiers exemples connus de l'usage de ce procédé militaire est la campagne du Perse Mardonios dans le Péloponnèse, au cours de la Seconde guerre médique[26]. Plus tard, lors de la bataille de la Trébie, Hannibal engagea ainsi sa cavalerie dans des actions répétées de harcèlement contre l'armée romaine, l'incapacité de cette dernière à réagir de manière cohérente et coordonnée amenant finalement sa défaite. Après la bataille, Hannibal fait encore poursuivre et harceler les Romains par ses cavaliers, ce harcèlement systématique de la cavalerie carthaginoise amenant au final la débâcle d'une armée romaine déjà démoralisée par sa défaite et accablée par des conditions climatiques difficiles, faisant ainsi prendre conscience au Sénat de l'ampleur du danger. C'est ce type de tactique qui permettra ensuite aux Parthes, réputés pour leur redoutable cavalerie rompue à ces méthodes de combat, de vaincre puis d'anéantir de la même manière les légions romaines de Crassus lors de la Bataille de Carrhes en 53 av. J.C. Et ce sont ces méthodes encore qui conféreront plus tard aux Huns leur réputation d'invincibilité aux yeux des Romains d'Occident et d'Orient.

Cette guérilla de harcèlement, visant à l'attrition matérielle et « morale » des forces adverses avant même que ne soit livrée la bataille décisive ou à la suite de celle-ci, sera aussi utilisée par les armées musulmanes contre leurs adversaires chrétiens lors des Croisades en Orient[note 11] et encore mise en oeuvre par les cosaques contre la Grande Armée lors de la Retraite de Russie en 1812.

De la Guerre de Sécession[27] à la Guerre civile russe - pendant laquelle le général tsariste Roman Fedorovitch von Ungern-Sternberg, menant sa guerre personnelle en Mongolie, renoua avec les méthodes de combat irrégulières des peuples cavaliers eurasiens à l'origine de la cavalerie - en passant par la Révolution mexicaine, la guérilla de cavalerie continuera ainsi à se pratiquer jusqu'au milieu du XXème siècle, les cosaques servant sous l'uniforme de la Wehrmacht allemande s'illustrant encore, de triste mémoire, dans la guerre de partisans en Yougoslavie et sur les arrières du Front de l'Est.

Missions défensives de la cavalerie

« Les escadrons de cavalerie légère en campagne, ne passeront jamais une nuit dans une ville, un village ou une ferme ; ils seront constamment bivouaqués et passeront la nuit sellés et bridés au bivouac qu’ils auront pris après la nuit close (changeant à cet effet celui qu’ils occupaient avant le coucher du soleil) et lequel ils auront reconnu le jour autant que faire se pourra. »

— Napoléon Ier.[28]

Escorte de cavalerie du tsar Alexey Mihajlovich en 1664.
Patrouille de cavaliers caucasiens par Franz Roubaud, 1897.

Déployée « en vedette »[note 12] ou en « grand garde », la cavalerie légère assure la protection périphérique du corps de bataille en mouvement et de ses bivouacs pendant les « étapes »[note 13] : agissant en petits groupes, « piquets » statiques ou patrouilles mobiles, elle neutralise de cette manière la reconnaissance ennemie, prévient les tentatives d'infiltration ou d'embuscade et agit comme une « sonnette d'alarme » en cas de mouvement adverse hostile, sa mobilité manoeuvrière permettant le déploiement de sûretés ductiles, souples et réactives: c'est ce constat qui amena Xénophon à adjoindre pour la première fois des unités de cavalerie à la phalange grecque pendant la Retraite des Dix Mille[29].

Elle assure de même la protection des état-majors contre les coups de main de l'ennemi et l'escorte rapprochée des souverains [note 14].

Lorsque l'armée est déployée sur le champ de bataille, elle assure la protection de ses points faibles que constituent ses flancs et ses arrières. La cavalerie assure également en particulier le support et la protection des unités d'artillerie et la couverture d'une armée en retraite.

La cavalerie auxiliaire de la légion romaine assurait ainsi la protection périphérique lors de l'installation de ses camps retranchés d'étapes, celle de l'armée byzantine assurant de même la sûreté avancée des frontières de l' Empire romain d'Orient comme les cavaliers mercenaires de l' Empire d'Occident protégeaient celles du Limes de Germanie[30].

Archerie montée

Organisation et déploiement des unités de cavalerie

Organisation des unités

  • Antiquité.

L'organisation militaire des cavaleries eurasiennes primitives n'est guère connue, celle-ci reposant probablement sur un shéma tribal/clanique comme toutes les armées « barbares » de l'Antiquité[31]. En Occident, les cavaleries mercenaires recrutées par les grands empires antiques présentaient une organisation assez lâche, conservant les traditions ethniques ou claniques et les méthodes de combat des peuples « fédérés » dont elles étaient issues[note 15], tandis que les cavaleries « nationales » étaient généralement organisées à l'image des structures politiques et sociales « élitistes » - Hipparchie grecque, Ordre équestre romain, aristocratie byzantine, ... - sur la base desquelles elles étaient levées, s'articulant par ailleurs selon des concepts généraux tactiques contemporains privilégiant le combat d'infanterie phalangique ou légionnaire.

Ainsi, dans la Rome antique, la cavalerie ne constituait pas, à l'origine, une arme indépendante au sein de l'armée romaine : chaque légion avait sa cavalerie organique. Au début de l'Empire, la cavalerie fut organisée en « ailes » ( du latin :alae ), déployées traditionnellement sur les flancs des légions, de 500 hommes puis de 1000 hommes à la fin du Ier siècle. Ces « alae » étaient commandées par des préfets et divisées en « turmae », escadrons de 30 à 40 hommes commandées par un décurion.

  • Moyen Âge et Renaissance en Europe.

Lances médiévales
Compagnies d'ordonnance de la Renaissance[32]

  • Époques moderne et contemporaine.

Dès la fin de la Renaissance, l'organisation des unités de cavalerie se fera selon un shéma désormais « classique » qui sera celui de l' ère moderne et de l'époque contemporaine : escadrons, compagnies, régiments, brigades, etc.

L'escadron constitue l'unité tactique de base et compte généralement deux compagnies, elles-mêmes formées de deux pelotons. Selon les nations et les époques, l'escadron aligne de 80 à 200 hommes avec une moyenne se situant aux alentours de 100/120; il est commandé par un chef d'escadron (commandant). Les unités s'articulent ensuite, par ordre d'importance, en régiments, brigades et divisions, jusqu'aux corps de cavalerie qui peuvent regrouper différents types de cavalerie ( légère, lourde, de ligne )[33]

  • « Exotique »

Sotnia cosaque, ... ( ??? )

Déploiement

  • « ordre ouvert » : dispositif lâche favorisant souplesse et mobilié => en vedettes, en fourrageurs, piquets
  • « ordre serré »
  • Allures et manoeuvres ( déplacements, progressions, approches, déploiement, charge ) codification pour assurer cohésion, ménager les montures, assurer exécution rapide.

« Quant aux allures, il faut que le cavalier en distingue non seulement les trois espèces, mais qu'il en observe exactement la régularité et la vitesse; chaque allure a son rythme particulier , et sa vitesse a été calculée en raison des moyens des chevaux de troupes et en vue de l'uniformité du travail d'ensemble. » (Règl. 1882 p. 52)

La cavalerie chez les théoriciens militaires

Alexandre le Grand fut le premier grand chef militaire européen a comprendre le rôle essentiel de la cavalerie dans l' Art de la guerre.
La cavalerie française à la bataille de Friedland (1807) d'après Ernest Meissonier. La cavalerie jouera un rôle essentiel dans les guerres européennes du début du XIXème siècle jusqu'à fin de la Révolution industrielle, époque qui vit d'importants progrès techniques dans le domaine de l'armement - en particulier des armes à feu à répétition - qui amenèrent le déclin de l'arme vers la fin du siècle.

On ne trouve pas de documents doctrinaux ou techniques relatifs à la cavalerie militaire remontant à la Haute-Antiquité comme en Égypte ou chez les civilisations du Croissant fertile, les textes relatifs aux cavaleries mèdes ou perses par exemple ayant été rédigés par des auteurs et historiographes grecs ou romains. De même, les grands théoriciens militaires chinois antiques comme Sun Tse n'ont pas accordé un traitement particulier au sujet[34].

  • Les auteurs antiques.
Grèce.
Rome.

Ci-dessous à synthétiser:

  • les leçons de la Guerre de Sécession en Europe - les rôles futurs de la cav dans le conflit de la fin du XIXème.

Durant l'ACW, « Les belligérants des deux camps ont fait primer l'effet de feu sur l'effet de choc cher à nos cavaleries européennes.» mais aucun Etat-Major Européen n'a réellement tiré de "leçons" de ce premier conflit moderne, tant dans le domaine de l'utilisation de la cavalerie ( la cavalerie dite lourde étant devenue une arme "muséale") que dans celui des conséquences des progrès techniques du moment en matière d'armement (fusils rayés "Springfield" et "Enfield", carabines à répétition "Spencer" et "Sharp", canons rayés du type "Napoléon" de 12 livres, "Parrot" et "Armstrong"...) : par exemple, de celui des mitrailleuses, utilisées comme de l'artillerie légère et de l'impact de l'évolution des armes à feu en matière de volume (armes semi-automatiques) et de portée du feu face aux charges de cav classiques ... Avant-goût pourtant à Balaklava où le feu d'artillerie encageant la charge de la Brigade légère en a fait un massacre inutile.

Rôle de la cav dans le conflit moderne tq esquissé pdt l'ACV:
1- Eclairer et renseigner.
2- Prendre le premier contact et ralentir l'ennemi en le forçant à se déployer.
3- Effectuer des raids sur les arrières de l'ennemi, frapper ses lignes de com et d'approv, harceler les colonnes en mouvement pour gêner celui-ci ou le déploiement de l'armée.
4- Poursuivre un ennemi en déroute.
5- Missions d'infanterie montée très mobile.

Le dernier grand engagement de cavalerie en Europe est celui de la bataille de Rezonville ( ou Mars La Tour), le 16 aout 1870, ayant opposé cuirassiers de la Garde Impériale à des cuirassiers et uhlans prussiens. La « faillite de la cavalerie française » sous le Second Empire pcq reste strictement attachée aux concepts napoléoniens « classiques ».

Repenser le rôle de la cavalerie dans un conflit « moderne » à la fin du XIXème siècle industriel.
Extraits réglement 1882 :
« Durant une longue période de temps, qu'on pourrait faire remonter au V vendémiaire an XIII ou plus exactement à 1829 , les procédés d'instruction de l'arme se sont établis sur des assises profondes; plusieurs générations militaires ont vécu sous l'empire des mêmes idées et les méthodes d'institruction ont acquis la valeur de ces traditions qui, dans une certaine limite et pour le plus grand nombre, suppléent au raisonnement , mais qui engendrent aussi une puissance d'habitude réfractaire à toute innovation. »

« Cependant les changements considérables survenus dans la constitution des armées et les perfectionnements apportés dans l'armement imposent absolument à la cavalerie la recherche de nouvelles pratiques, sous peine de laisser cette arme au-dessous de sa mission , ainsi que des progrès réalisés dans la plupart des armées étrangères. » (p.30)

=>un exemple de théorisation du rôle de la cavalerie en 1894 : La Bataille de la Vesles de C. Nigote ( bataille fictive d'après novelisation de manoeuvres ). Réexamen laborieux en France très conservatrice sur le plan de la pensée militaire : en 1914, l'Armée française est la seule à avoir encore de la cav lourde ( cuirassiers ) et à prôner l'off à outrance, la charge classique et dans ce cadre l'usage de la lance. Démonstration de ce changement de rôle tq esquissé suite leçons de l'ACW : le rôle d'infanterie monté mobile : Août 1914, le général de Witte s'en souvint à la bataille de Haelen en faisant mettre pied à terre à sa cavalerie, ce qui lui permit de repousser la charge allemande et de remporter la première victoire alliée de la guerre.

Économie de la cavalerie

L'économie [note 16] de la cavalerie présente deux aspects :

  1. La gestion du cheptel équin : sélection, dressage, remonte ( réapprovisionnement de la cavalerie en chevaux ), soins et entretien, bourrellerie et maréchalerie.
  2. La gestion du personnel : formation et équipement.

La cavalerie est une arme exigeante en termes de formation et d'entraînement aussi bien que de logistique et d'intendance. Les chevaux tout autant que les hommes doivent être formés et s'entraîner régulièrement. Les cavaliers doivent non seulement apprendre à contrôler et maîtriser leurs montures, mais aussi à accomplir les manoeuvres qu'exigeaient les formations de combat et à utiliser leur armement individuel tandis que les chevaux doivent faire l'objet de soins attentifs au risque que, faute de ceux-ci, l'unité se retrouve dans l'incapacité d'effectuer ses missions avant même d'avoir combattu. La cavalerie française perdit ainsi de nombreux chevaux dans les premières semaines d'août 1914 faute de soins et d'attention - les animaux s'abreuvant par exemple d'eaux croupies pendant les déplacements dans les chaleurs estivales des premiers jours de la guerre.

Sélection du cheptel et formation de la monture

« La qualité et la docilité des chevaux constituent l'un des éléments essentiels de la valeur de la cavalerie .. »

— Ministère de la Guerre, Décret du 31 mai 1882 portant règlement sur les exercices de la cavalerie, revisant et complétant la décret du 17 juillet 1876.

  • Le cheval de cavalerie.
Le Shagya est une race de chevaux créée pour la remonte de la cavalerie austro-hongroise à la fin du XVIIIème siècle.
Henri de Toulouse-Lautrec : Ordonnance avec chevaux.

L'origine de l'ancêtre du cheval de selle moderne se situe probalament en Asie centrale, les descendants de l'espèce originelle ayant par la suite vraissemblablement migré vers l'est (Mongolie/Chine), l'ouest (Europe) et le sud-ouest (Haute Asie Mineure puis grâce aux peuples cavaliers, Croissant fertile, Arabie et rivage nord-africain de la Méditerranée où il donna sans doute naissance au cheval berbère ). Cette dernière branche « moyen-orientale » se retrouve à son tour à la source des races modernes de monte par le canal du pur-sang arabe, l'histoire de la cavalerie ne faisant en somme que suivre celle de la migration, de la propagation et de l'élevage de l'espèce. L'apparition tardive de la cavalerie dans l'Europe antique (Grèce-Rome) se comprend sans doute par le fait que peu d'espèces équines indigènes européennes se révélèrent propres à la « monte militaire », ceci expliquant que les représentations de cavalier soient extrêmement rares dans l'Europe proto-historique nordique ou méditérranéenne[35].

Ces espèces indigènes, comme le cheval des forêts ou le poney celte, à l'origine des races de poneys et de chevaux de trait modernes, ne fournirent que de piètres chevaux de cavalerie et il fallut que se nouent les contacts avec l'Asie Mineure via les Perses, avec l'Afrique par le biais de la colonisation romaine et finalement avec les peuples cavaliers d'Asie au temps des Grandes invasions pour qu'apparaissent de bonnes mais peu nombreuses montures militaires en Europe, sans d'ailleurs s'y voir réellement développer quelque élevage à grande échelle - à l'inverse de ce qui se faisait au Moyen-orient dont les chevaux étaient exportés jusqu'en Chine. La chute de l'Empire romain et la quasi rupture des relations avec le monde méditéranéen qui en résultât, l'instauration du régime féodal voyant la multiplication des petit fiefs et royaumes à vocation économique avant tout agricole ne permirent guère le développement de la cavalerie dans l'Europe de l'Antiquité tardive et du début du Moyen-Âge : à la bataille de Poitiers, l'armée franque était essentiellement composée d'infanterie ayant adopté les anciennes formations militaires germaniques compactes et les cavaliers étaient également peu nombreux à la bataille d'Hastings.

Ce furent les Maures qui, en important des chevaux arabes en Espagne et en les croisant avec les races indigènes, pour partie descendantes des chevaux introduits par les Carthaginois, les Celtes et les Wisigoths, permirent le développement de nouvelles races de selle comme le Lusitanien - chevaux qui furent vendus à la noblesse européenne. Plus tard, les croisades orientales mirent également les Européens en contact avec chevaux arabes qui furent importés en nombre, permettant le développement d'un élevage spécial de « chevaux de guerre » à partir du XVème siècle - qui s'enrichit encore de l'apport ottoman en Europe orientale à partir de la fin de la Renaissance [36].

Mais si ces apports génétiques améliorèrent incontestablement et de manière progressive les races indigènes de chevaux de cavalerie, la qualité de la remonte resta malgré tout un souci permanent dans les armées européennes. Le destrier médiéval était un cheval ombrageux et d'une grande fatigabilité, incapable d'un galop soutenu prolongé - sa charge virant au canter lent ou au trot.

Gravure illustrant un traité allemand sur la formation de la cavalerie (1616) : scène de dressage de la monture.

Les multiples exigences auxquelles doit répondre le cheval de cavalerie sont ainsi définies par le décret de 1882 : être dociles à la monte, marcher franchement et régulièrement sur la ligne droite à toutes les allures, passer ou sauter des obstacles de toute nature, « endurer la pression du rang », sortir facilement du rang, supporter toutes les parties du harnachement et de la charge, « ne pas s'effrayer du bruit ni de la vue des objets à l'usage des troupes » ( le son du clairon p.ex. ), être docile au feu. Le dressage des chevaux « de remonte  » ne commence toutefois qu'après une période d'acclimatation ayant pour but « de les entretenir en santé, de façonner leur tempérament aux conditions de la vie militaire, de développer leurs forces par une hygiène bien entendue de nourriture et d'exercice, de les rendre familiers à l'homme, de les accoutumer au ferrage , au sellage , au pansage,.. »[37]. Le dressage des chevaux étant mené de front avec la formation du cavalier, « les efforts imposés au cheval croissent avec les progrès du cavalier » et tient compte de la personnalité de l'animal, des exercices réguliers étant prévus pour augmenter son endurance à l'effort [note 17].

Formation du cavalier : l'équitation militaire et l'instruction au combat

« Un bon cavalier ce n'est point un homme exercé à manier son cheval avec grâce et adresse, ce n'est point un écuyer ; c'est un homme robuste, placé à cheval ainsi qu'il doit l'être […] c'est un homme intrépide à cheval qui, moins instruit que brave, n'imagine rien d'impossible pour son cheval et lui. »

— Comte de Guibert, Essai général de tactique (1772)[38]

« L'école du cavalier, disait l'ordonnance de 1829, « a pour objet de former des cavaliers adroits à manier leurs chevaux et leurs armes dans toutes les directions et à toutes les allures »... L'école du cavalier doit être à la fois une école d'équitation , de discipline et d'assouplissement moral et physique de l'homme, de manière que le cavalier soit dressé dans l'habitude d'une attention constante, ainsi que dans l'habileté à se servir de ses armes et dans la précision à manier son cheval. »

— Ministère de la Guerre, Décret du 31 mai 1882 : portant règlement sur les exercices de la cavalerie.[39]

Autre document provenant du même traité illustrant la formation du cavalier.
Manoeuvres de cavalerie légère allemande en 1873.

L'instruction du cavalier militaire comprend trois aspects : la maîtrise de la monture, la formation aux techniques de combats individuelles ( maniement du sabre, de la lance, tir, .. ) et la manoeuvre en formation.

Logistique et intendance de la cavalerie

Type de selle de la cavalerie américaine. Conçue par George B. McClellan, elle entra en service en 1859 et, moyennant quelques modifications, restera en service jusqu'à la disparition des chevaux dans l'armée américaine.

La logistique et l'intendance des unités de cavalerie est par nature plus lourde que celle des unités d'infanterie : la faiblesse numérique de la cavalerie romaine a ainsi incidemment été expliquée entr'autre par des considérations d'ordre logistique, la ration du cheval pesant le double, voire le triple de celle du légionnaire[40], un fourrage de qualité étant par ailleurs rare sur le pourtour méditérannéen.


Une référence biblique (2 Chroniques 1.17) rapporte qu'au Xe siècle, l'attelage d'un char coûtait deux fois plus cher à l'acquisition et à l'entretien que le même équipage d'un cheval.

sources utilisables
  1. O. Chebrou de Lespinats, Histoire des Haras sous le premier Empire, 2005, Mémoires & Documents, (ISBN 2-914611-40-4).
  2. Chevaux fr 17ème mis en LE pour l'art

Armement et équipements spéciaux de la cavalerie

Armement individuel.
Armement « lourd ».
  • L'artillerie à cheval - artillerie de cavalerie - feu de cavalerie ( tromblon de cavalerie )

Tromblon de cavalerie : artillerie portable - Canon de campagne et plus tard mitrailleuse
Pologne 1939 : Chacune des 8 brigades de cavalerie avait une batterie d’artillerie d’une quinzaine de canons de 75mm et des canons ATK de 37mm Bofors (14).

Voitures de cavalerie.
Specials.

1GM : masques à gaz pour chevaux et ... essais de camouflage à la peinture ( authentique ! )

Hippiatrie militaire

Un peu de docu : hippiatrie dans l'Encyclo

La cavalerie dans la société, l'économie et la culture

Dès l'origine, chez les peuples nomades de pasteurs et d'éleveurs de l'Asie centrale faiblement industrialisés qui nomadisent depuis la nuit des temps dans ces vastes steppes, la cavalerie est l'arme par excellence de la « guerre de butin », la razzia étant en effet un moyen de se procurer chez les voisins et surtout chez les sédentaires, les biens manufacturés que leur artisanat de subsistance ne pouvait leur offrir[41]. Centre de gravité de toute leur société, le cheval, plus qu'un moyen de transport et de subsistance, est aussi pour ces peuples cavaliers une créature d'essence divine et un symbole de force et de pouvoir : il est ainsi un des éléments représentatifs essentiels de la culture des Scythes[42].

Avec l'introduction du charroi puis de la cavalerie dans les arsenaux des grandes civilisations de l'Antiquité classique, l'élevage équin devient un enjeu économique tout autant que stratégique pour certaines d'entre elles. L'Arménie, la Cilicie, réputées à l'époque pour leurs haras, firent ainsi régulièrement l'objet d'invasions par leurs voisins assyriens qui contraignirent leurs souverains à payer tributs en chevaux pour leurs besoins militaires en échange de la paix[43] & [44]. Une stèle conservée au Musée du Louvre montre des Mèdes apportant également des chevaux en tribut au roi assyrien et l' « Obélisque blanc » des collections du British Museum relate également le payement d'un tribut en chevaux du Gilzanu sous le règne d' Assurnazirpal II (883- 859 av. J.C.).

Dans les sociétés antiques, le combattant à cheval faisant partie de l'élite militaire, il devient aussi de facto membre de l'élite politique et sociale[45]. Les élites dominantes fondant par ailleurs la légitimité de leur rang sur le pouvoir politique et militaire tout autant que sur la fortune, le cheval reste associé à un statut social privilégié : l'ordre équestre dans les cités grecques et à Rome fait donc partie de l'élite politique et militaire de la société même si l'« arme cavalerie » reste en fin de compte chez eux peu développée.

Indissociable de la chevalerie, la cavalerie a ainsi acquis en Europe le statut d' « arme noble ». L'armée reflétant l'époque sociale, dans l'armée française, jusqu'aux débuts encore de la Seconde Guerre mondiale, le corps des officiers sera à l'image de la stratification traditionnelle de la société, les descendants de la noblesse privilégiant le service au sein de la cavalerie et les postulants issus de la bourgeoisie industrielle « progressiste », celui au sein des armes techniques et savantes que sont notamment l'administration militaire, l'artillerie et le génie[46].

Économie.

Pur sang arabe des haras Kabyuks près de Choumen en Bulgarie. Créé par les Ottomans pour les besoins de l'armée, cet élevage fournissait 1300 chevaux par an

Le développement de la cavalerie a permis celui d'un « tissu économique » dans les secteurs primaire ( haras d'élevage ) et secondaire ( artisanats et plus tard industries en rapport avec équipement hippique et militaire ).

L'élevage du cheval se développa ainsi à grande échelle dès le Ier millénaire av. J. au Moyen-Orient, en Arménie, en Syrie, en Cilice et en Iran notamment, faisant la réputation des petits royaumes locaux - objets par le fait des convoitises de leurs puissants voisins impérialistes - dès l'Antiquité, les chevaux provenant de ces régions étant réputés et exportés jusqu'en Chine. C'est de ces élevages que sortira le pur-sang arabe, toujours considéré aujourd'hui comme la plus belle race équine.
Deux aspect à traiter :

  1. artisanat/industrie en rapport avec équipement cheval et cavalier
  2. élevage

Élevage de chevaux ( haras militaires ) en Algérie au XIXème siècle : Origines du cheval berbe et rôle du cheval dans l'Histoire militaire de l'Afrique du Nord depuis l'Antiquité

Culture et traditions anciennes et modernes dans le monde

Fantasia berbère - Agadir (Maroc).

Chez les peuples anciens ou modernes pour qui il occupe le centre de gravité et le point focal de l'activité humaine, le cheval - et le cheval de guerre en particulier - et sa représentation occupent une place importante dans la culture - depuis la production artistique jusqu'aux croyances spirituelles - et les traditions. Les riches harnachements d'apparat de la civilisation des kourganes ou les représentations de cavaliers sur les pièces de monnaie indo-saces en sont autant de témoignages historiques tandis que les traditions cavalières comme le Bouzkachi ou la fantasia maghrébine en attestent encore aujourd'hui[47], [48] & [49].

En Asie, dans la culture de la Chine ou de la Corée anciennes, où les invasions mongoles constituent un évènement historique majeur, l'archer monté et lourdement harnaché représente de manière récurrente l'envahisseur « barbare ». La cavalerie militaire aussi sujet récurrent de la miniature persane ou moghole dans les arts du Moyen-Orient et de l'Inde et c'est dans l' Inde ancienne qu'apparaitra vers 550 av. J.C. le Chaturanga, jeu de stratégie que l'on considère comme l'ancêtre des échecs où le joueur dispose de quatre atouts pour développer son jeu : éléphants de combat, chars de guerre, cavalerie, infanterie, placés sous les ordres d’un Radj (Roi)[50].

En Afrique noire, de la Mauritanie au Nigeria, le combattant monté apparaît dans la sculpture, tant sous les traits de guerriers indigènes que de combattants musulmans de l'ère de l'expansion de l'Islam ou de soldats portugais de l'époque coloniale.

Représentation de la cavalerie dans la culture occidentale

En Europe, le cheval de guerre est également omniprésent dans les épopées celtiques; Épona, associée au cheval - animal emblématique de l’aristocratie militaire gauloise - constitue une déesse majeure du panthéon et de la mythologie celtes[51]. La cavalerie celte est ainsi illustrée dans les frises guerrières frangeant les représentations mythologiques du chaudron de Gundestrup.

Le chevalier est fréquemment représenté dans l'enluminure médiévale européenne, imitant en cela la représentation de cavaliers dans les miniatures orientales. Devenus symboles de prestige social et militaire ou exaltant les valeurs guerrières ou patriotiques, le cavalier militaire et la cavalerie deviennent dès lors des sujets récurrents dans l'iconographie ou de la statuaire européennes, les monarques se faisant représentés en majesté sur leur destriers ou palefrois.

  • La cavalerie dans la peinture européenne du XIXème siècle.

Le XIXème siècle verra, avec des artistes tels Louis Albert Guislain Bacler d'Albe, Louis David, Carle Vernet ou Théodore Géricault en France, un renouveau de la peinture militaire, « peinture de genre » qui connaîtra ensuite une période particulièrement faste et prolifique avec des peintres comme Édouard Detaille, Jean-Louis-Ernest Meissonier ou Alphonse de Neuville à la fin du siècle.

Thème dynamique. Peinture académique très en vogue à la fin du siècle : cavalerie un thème favori : caractère patriotique de ce genre d'oeuvres : exaltation des valeurs militaires =>
Technique : exercice du rendu et de la dramatisation artistique du mouvement - Scènes de charges : effet de masse plus exaltation du courage individuel ( composition de la scène : avant-plan, arrière-plan )
Peinture orientaliste : cavalerie arabe : razzia et fantasia.


  • La cavalerie et le jargon de la cavalerie dans le langage courant.
    • « À bride abattue », « Désarçonner », « Faire volte face », « Caracoler en tête de ... » sont autant d'expressions imagées empruntées au langage de la cavalerie.
    • « Comportement cavalier », « Agir de manière cavalière » ou « À la hussarde » sont de même des expressions usuelles désignant une façon d'agir de manière vive, fougueuse, emportée, tranchée, brutale. La « hussarde » est aussi le nom donné à une danse hongroise.
    • « Cheval d'arçon » , « Cheval de bataille » => « Monter sur ses grands chevaux »

Unités de cavalerie au XXIe siècle

Missions protocolaires, championnats militaires d'équitation et de sports hippiques et spectacles équestres, reconstitution historique.

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Note : les ouvrages sur le sujet étant très nombreux, la présente bibliographie n'est donc pas exhaustive.

Ouvrages généraux

Histoire générale de la cavalerie

Aspects techniques

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Thib Phil/Bac à sable 7.

Notes et références

Notes

Références

Catégorie:CavalerieCatégorie:Histoire de la cavalerie

Histoire de la cavalerie

L'histoire de la cavalerie commence vraisemblablement chez les peuples nomades de pasteurs et d'éleveurs de l'Asie centrale, berceau de la domestication du cheval : pour ces peuples faiblement industrialisés, la razzia était en effet un moyen de se procurer les biens manufacturés que leur artisanat de subsistance ne pouvait leur offrir. Venus au contact des grands centres de civilisations ( Chine, Asie mineure ) dès la plus Haute Antiquité, ils y diffusèrent - par le biais du mercenariat notamment - l'art de combattre à cheval. Dès cette époque et jusqu'au XIXème siècle, la cavalerie constituera dès lors une composante essentielle des armées des grandes puissances.

La domestication du cheval et les débuts de la cavalerie.

Représentation préhistorique de cavalier affrontant un fantassin dans la vallée de la Draa au (Maroc).
Mêlée de cavalerie, gravures rupestres de Tanum ( Province suédoise de Bohuslän ) - Âge du Bronze.

Il semble admis à l'heure actuelle que le berceau de l'ancêtre du cheval de selle moderne doive probablement se situer en Asie centrale, les descendants de l'espèce originelle ayant par la suite migré vers l'est (Mongolie/Chine), l'ouest (Europe) et le sud-ouest (Asie Mineure puis ensuite, Arabie et rivage nord-africain de la Méditerranée[1] ). Cette dernière branche « moyen-orientale » serait elle-même la source des races modernes de monte, le cheval asiatique n'ayant pas été « propagé » hors d'Extrême-orient.

L'histoire de la domestication du cheval, la propagation de l'art équestre et l'histoire de la cavalerie suit donc celle de la migration des « peuples cavaliers », l'apparition tardive de la cavalerie dans l'Europe antique (Grèce-Rome) s'expliquant par le fait que peu d'espèces équines indigènes européennes antiques se révélèrent propres à la monte militaire. Les représentations préhistoriques de cavaliers en Europe restent dès lors extrêmement rares[note 1]. Il fallut attendre les contacts avec les Perses venus d'Asie Mineure - eux-mêmes en contact avec les peuples cavaliers eurasiens -, avec les Celtes et finalement les Germains - eux-aussi en contact avec les peuples cavaliers d'Asie centrale (Huns) - pour que la cavalerie se développe de manière significative en Europe de l'ouest[2] [3].

Plusieurs théories existent concernant la domestication du cheval, les thèses classiques avançant que celle-ci était probablement survenue dès le Ve millénaire av. J.-C. chez les Proto-Indo-Européens installés dans la partie occidentale de l'Asie centrale.

L'« hypothèse kourgane » supposait que la domestication des chevaux avait eu lieu en Ukraine vers le IVème millénaire av. J.C. Cette hypothèse était la plus largement admise, avant la découverte, annoncée dans la revue Science, par l'Université d'Exeter et celle de Bristol de brides portées par les chevaux de la culture Botai et de traces de lait de jument retrouvées dans de la poterie locale. Cette découverte ferait dès lors remonter ainsi la domestication du cheval à 5 500 ans, dans l'actuel Kazakhstan.[4].

Les peuples cavaliers.

Vagabondant pendant des siècles sur la vaste aire englobant la Mer d'Aral et la Mer Caspienne et s'étendant jusqu'à la Mer Noire, descendant vers le sud jusqu'aux bassins supérieurs du Tigre et de l' Euphrate en passant par la Syrie ou les confins orientaux du Liban, les peuples cavaliers de l'Asie occidentale entrèrent au contact de toutes les grandes civilisations antiques du Proche et du Moyen-Orient jusqu'à l'époque tardive des conquêtes romaines et de l'Empire sassanide.

Le terme de « peuples » doit être entendu ici avec prudence car il ne s'agissait pas toujours de groupes ethniquement homogènes mais le plus souvent de fédérations de tribus et peuplades se cotoyant en plus ou moins bonne intelligence, réunis au hasard de leurs migrations ou de leur fuite devant un adversaire commun plus puissant et intervenant de manière récurrente sur de longues périodes historiques et sur une aire géographique étendue - à l'exemple des peuples connus sous le nom de Sarmates[5].

Au IIe millénaire av. J.-C., une culture issue de la civilisation dite « des kourganes » apparut à l'est de l'Oural : celle de Sintashta. Ses guerriers disposaient d'une nouvelle invention: le char de guerre léger à deux roues, tiré par deux chevaux. Au début du Ier millénaire av. J.-C., les Iraniens des steppes devinrent nomades et abandonnèrent les chars pour la cavalerie montée. Ils seront connus ultérieurement sous les noms de Scythes ou de Saces. Au cours de ce dernier millénaire av. J.C., tous ces peuple cavaliers vont, de l'orient à l'occident de l'espace eurasien de l'Ancien monde, venir au contact des grandes civilisations sédentaires agricoles ( Chine, Inde[6], « Croissant fertile », Anatolie, .. ) où ils vont propager les arts et techniques hippiques et l'usage militaire de la cavalerie[7].

Antiquité

Irruption des peuples cavaliers venus de l'ouest de l'Asie centrale au sud du Caucase va mettre les civilisations sédentaires du Croissant fertile au contact du cheval - d'abord développement de la charrerie - et ensuite, au travers de celles-ci ( Mèdes ), l'espace méditérrannéen ( Grèce (cfr infra), Afrique du Nord (?)).

Sous-continent indien. Aucune preuve de l'utilisation du cheval dans la Civilisation de l'Indus même si Théorie de l'invasion aryenne peut laisser supposer introduction du cheval dans le coin. Indo-saces - Indo-Scythes puis conquête d'Alexandre vers Afghanistan et Pakistan introduit usage de la cav - par le biais ea de contingents de mercenaires parthes - dans la région ( Bactriane ).

Égypte et Proche-Orient.

Binôme de cavaliers assyriens au combat.
Cavalier perse
  • Hittites.

Redoutés pour leur charroi de guerre, les Hittites, dont la civilisation se développa dans l'aire syro-anatolienne, étaient également réputés pour la qualité de leur cavalerie, utilisée comme auxiliaire de leur chars de combat.Une des plus anciennes représentations picturale de cavaliers nous a d'ailleurs été donnée par des tablettes de pierres ciselées hittites remontant à 1400 ans avant Jésus-Christ.

  • Hyksos.

Auraient introduit l'art équestre en Égypte.

  • Cavalerie assyrienne.

La cavalerie apparaît dans les textes officiels assyriens dés le IXe siècle. Si elle semble au début n'être qu'une auxiliaire des unités de chars, elle prend la prééminence dés le siècle suivant, la proportion de cavaliers augmentant régulièrement par rapport au nombre de chars.

Les cavaliers se répartissent en deux groupes, les archers et les lanciers. La technique des archers, telle qu'on peut la voir sur des bas-reliefs de l'époque d'Assurnazirpal, fait agir ces cavaliers par paires. L'un tire à l'arc, utilisant ses deux mains, l'autre dirige les deux chevaux. Sous Salmanazar III, on retrouve les paires de cavaliers - le second semblant maintenant armé d'une lance. Par la suite, les représentations datant de la fin du VIIIe siècle montrent des cavaliers agissant individuellement et portant lance, épée et arc sur le dos. Le binôme monté « archer/guide » représente la transition entre le char, sur lequel il gagne en souplesse mais en mobilisant toujours deux combattants et chevaux, et le cavalier agissant de manière autonome qui apparaîtra avec la généralisation de l'usage du mors et des rênes. Cette innovation est représentée dans des bas-reliefs du règne de Tiglath-Pileser III, roi d'Assyrie aux environs de 750 av. J.-C.

La méthode d'engagement de la cavalerie assyrienne voit d'abord un harcèlement par les archers montés suivi de charges des cavaliers équipés de lances, préparant la voie à l'assaut des lanciers à pied[8].

  • Cavaleries mède et perse.

Depuis les XI/Xèmes siècles avant JC, la Perse était devenue le plus grand et presque l'unique centre d'élevage de chevaux après leur importation d'Asie Centrale[9].

Vers l'an 1000 avant JC, des tribus de cavaliers nomades indo-européens, venant probablement du Caucase ou de la mer Caspienne s'introduisirent en Iran en quête de pâturages pour leurs troupeaux. Ils les trouvèrent au bord des fleuves et dans les vallées, où la sécheresse de la région faisait place à une immense oasis. Ils s'y établirent, pratiquant l'agriculture et l'élevage, se spécialisant dans celui des chevaux et se constituant en petits royaumes.

  • Egypte.

Dans la société agraire de l' Égypte antique, l'armée des Pharaons était constituée sur une assise sociale particulière : ne disposant ni d'une armée professionnelle ni d'une armée de milice, le Nouvel Empire égyptien se dota d'une force combattante dont les soldats, du simple fantassin au général, appartiennent à une « caste militaire » cohabitant aux côtés de la caste sacerdotale et d'autres[note 2] et au sein de laquelle le métier des armes peut être exercé de père en fils [10]. « La loi avait donc déféré le service militaire, comme un privilège, à une classe de la nation, qu'elle avait pourvue d'une dotation territoriale, héréditaire comme son office... ».«  Il n'y eut point de troupes de cavalerie proprement dite : cette opinion est tirée du témoignage unanime des monuments et des tableaux militaires. L'usage de monter et de guider les chevaux n'était pas inconnu, mais il n'était pas employé dans l'armée .. » mais réservé aux courriers et estafettes[note 3] « Ainsi les bas-reliefs historiques observés jusqu'ici en Egypte, et ils sont en fort grand nombre et d'époques diverses, prouvent que les troupes de cavalerie furent inconnues dans l'Egypte, et n'entrèrent pas dans la composition de son armée. Toutefois , une tradition antique et révérée semblerait contredire hautement cette conclusion tirée des monuments. Cette tradition remonte au temps de Moîse. On raconte, au chapitre XIV de l'Exode, la marche des Israélites à leur sortie d'Egypte et le passage de la mer Rouge. » au cours duquel la « cavalerie » de Ramsès fut détruite. Toutefois «  en se tenant plus près des textes originaux, on y trouverait mentionnés plutôt des cavaliers que de la cavalerie » [note 4].« .. On tirera la même conséquence des notions assez positives, et des mêmes temps, qui nous sont parvenues au sujet de l'éducation de la caste militaire. Parmi les exercices variés qui font partie de cette éducation , et qui sont figurés sur de nombreux monuments , on ne retrouve aucune idée de l'équitation.  ». Bien qu'ayant eu à affronter régulièrement des adversaires faisant usage de la cavalerie sur son glacis oriental - Hyksos- dont les méthodes de combats d'archerie montée sont proches de celles des Parthes -, Hittites, arabes, syriens et même Scytho-bactriens - et ayant fait occasionnellement usage de contingents de cavaliers levés parmi les peuples soumis ou vassaux (Nubiens), la cavalerie ne fait son apparition en Égypte qu'avec l'avènement des Ptolémées, le char de combat et l'infanterie restant les deux armes essentielles de l'arsenal égyptien . Il faudra ainsi attendre la Bataille de Gaza livrée en -312 av. J.C. contre les Séleucides puis celle de Raphia, opposant une nouvelle fois un pharaon lagide aux Séleucides, pour voir un engagement significatif et victorieux de cavalerie égyptienne dans une bataille majeure[11].

Proche-orient récent (Ier Millénaire av. JC.)

Second tiers du Ier millénaire av. JC. ( VIème - IIIème siècles ), arrivée d'une « deuxième vague » d'invasions de cavaliers pasteurs venus d'Asie centrale établit définitivement l'usage de la cavalerie dans le Croissant fertile qui amènera disparition progressive du char de combat du champ de bataille.

Indo-saces - Indo-Scythes ==> Afghanistan, Pakistan, Inde.

La puissance militaire de ces peuples - très largement basée sur l'usage d'une cavalerie supérieure en qualité aux armées d'infanterie et de chars de guerre de leurs adversaires et faisant un usage intensif de l'archerie montée - leur permettra de venir à bout des puissances régionales ( Assyrie, Empire perse ) pour y établir leurs propres royaumes et empires avant confrontation avec Grèce expansionniste d' Alexandre le Grand puis avec Rome. Science militaire léguée aux Arabes ( Expansion de l'Islam ) via Sassanides.

  • Saces et Scythes.
Cavaliers scythes au combat - oeuvre du peintre russe Viktor Vasnetsov.
Le roi indo-sace Azes II revêtu de la cataphracte de cavalier cuirassé ( croquis d'après une pièce de monnaie du Ier siècle av. JC ).

Les Saces

Les Scythes, peuple de cavaliers pasteurs indo-européen qui détruisirent, ainsi que les Yuezhis, le royaume hellénistique de Bactriane, ont probablement inventé la cavalerie lourde de lanciers cuirassés dès les IVème-IIIème siècles av. JC. Cette cavalerie lourde sera imitée par leurs contemporains, les Alains notamment, et inspira les cataphractaires séleucides, sassanides et romains, dont l'équipement et les méthodes de combat seront à l'origine de ceux de la chevalerie européenne[12]

Reconstitution d'un cataphractaire sassanide. Les grands empires de l'Asie mineure, des Assyriens aux Sassanides restèrent au contact des peuples cavaliers venus d'Asie centrale pendant toute l'Antiquité. La cavalerie cataphractaire de l'empire sassanide est de ce fait probablement l'héritière de la cavalerie lourde des Alains, appartenant à la nation sarmate.
  • Parthes.

Le nom de « Parthes » est utilisé au VIème siècle pour désigner tous les cavaliers nomades vivant à l'Est de l'Iran, désignant une fois encore un ensemble de peuples et de tribus - peut-être apparentés aux Scythes - plutôt qu'un groupe ethnique homogène. Les Parthes seront à l'origine de l'effondrement de l'empire perse séleucide auquel ils succéderont avant d'âtre vaincus par les Sassanides.

En 331 av. JC, des contingents de cavaliers parthes avaient pourtant pris part à la bataille de Gaugameles dans les rangs de l'armée de Darius. Ils acquirent une brève indépendance vers le milieu du IIIème siècle av JC avant de retomber sous l'autorité des Séleucides. Mais après la défaite d'Antiochos à Magnésie du Sipyle en - 189, face aux Romains, ils regagnent leur indépendance et commencent la conquête des régions au sud de la Mer Caspienne, la politique romaine, en mettant à mal la puissance séleucide, facilitant indirectement l'expansion parthe. L'empire parthe s'étend dès lors rapidement du Caucase à l'Euphrate et jusqu'à l'Afghanistan actuel sous Mithridate Ier, la cavalerie, constituée notamment d'archers aux traits particulièrements redoutables, constituant le fer de lance de la conquête.

  • Alains.
  • Sarmates.

Peuple nomade dominant la steppe européenne et venu au contact de l'empire romain dès le Ier siècle av. J.-C., les Sarmates, comme les Scythes, déploient une cavalerie importante, composée de cavaliers légers, équipés d'arcs et dont le rôle est de harceler les troupes de l'ennemi, et de cavaliers cuirassés. Ces derniers, montés sur de petits chevaux de 1,34 à 1,44 mètres au garrot, sont des lanciers de type cataphractaire : équipés d'une longue lance comme arme principale, et d'une épée, l'arc n'est pour eux qu'une arme secondaire [13].

Les tactiques de charge utilisées ne sont pas précisément connues : l'utilisation de la cavalerie par les Sarmates combine probablement le harcèlement par la cavalerie légère - dont les pluies de flèches vont « ramollir » l'ennemi - et la charge des Cataphractaires, plusieurs auteurs antiques faisant référence à une formation « en coin ». Des fresques montrent par ailleurs que cuirassiers et cavaliers légers-archers pouvaient, dans certains cas, être regroupés dans des unités de cavalerie « mixtes »[14].


















Grèce antique.

Cheval de bronze laconien. 8ème siècle av.J.C..

Dans la Grèce antique, l'infanterie lourde ( Hoplites organisés en phalange ), seule capable de porter et subir le choc, demeurera la « reine des batailles », la cavalerie étant cantonnée dans un rôle secondaire voire purement anecdotique. Marathon reste avant tout une bataille d'infanterie. Le relief accidenté du pays et la vocation définitivement maritime des cités grecques expliquent sans doute en partie cet état de fait[15], le cheval, objet d'importation coûteux, étant avant tout considéré comme un signe extérieur de richesse, signe de distinction sociale, plutôt qu'un « outil » de transport ou guerrier ou un auxiliaire agricole pour le trait. A l'époque classique, il existe peu d'élevages équins en Grèce, les Thessaliens, habitant l’une des rares régions s'y prêtant, disposant ainsi de facto d’une importante cavalerie - dont les effectifs restèrent cependant encore très modestes comparés à ceux des Mèdes et des Perses. La qualité de la cavalerie macédonienne sous Alexandre le Grand s'explique sans doute historiquement par le fait que la Macédoine est déjà une région plus climatiquement propice à ce type d'élevage.

Les cités-états grecques prendront la mesure du rôle de la cavalerie suite aux guerres contre les Perses : Athènes sera la première à se doter d'une cavalerie après la Bataille de Platée (-497) tandis que le premier corps de cavalerie grecque d'importance est constitué par Xénophon pendant la Retraite des Dix Mille pour couvrir les déplacements de son armée et reconnaître ses itinéraires en territoire hostile. Cependant le conservatisme de la pensée militaire grecque persiste avec pour conséquence que la Grèce du Nord, la Grèce centrale et Athènes seront livrées aux Perses - qui utilisent un corps expéditionnaire inter-armes avec forte cavalerie - en 480 av. JC [16].

Lors des conflits qui suivirent - Guerre du Péloponnèse et guerres des ligues entre les cités-états - Sparte en reste au « tout-infanterie » : lors de la Bataille de Leuctres (-371), les Lacédémoniens traditionalistes seront défaits par Thèbes dont le leader militaire Épaminondas engage l'infanterie légère et la cavalerie pour déborder la phalange spartiate.

Représentation de cavaliers armés sur une pièce Indo-grecque.

Philippe II de Macédoine intègrera par la suite la cavalerie lourde flanquante dans la manoeuvre de la phalange : sous son règne, la cavalerie macédonienne compte plus de 4000 hommes répartis en cavalerie lourde, cavalerie légère, archers montés et hétaires ( garde noble à cheval ) . Lorsque son fils Alexandre débute sa campagne de conquêtes, il dispose de 5500 cavaliers grecs. A la Bataille du Granique (-334), la charge des hétaires entraînée par leur roi se révèle décisive dans la défaite perse et à la bataille d'Issus (-333), c'est encore une fois une charge de cavalerie macédonienne menée par Alexandre contre le flanc gauche puis le centre ennemi qui permet la victoire. Après Arbèles (-331), Alexandre se lance dans la conquête de l'Asie : ces opérations entraînent la réorganisation de l'armée en unités mobiles où la cavalerie jouera un rôle essentiel, surtout la cavalerie légère, gonflée de contingents perses, bactriens et parthes[17].

Rome et ses ennemis

  • La cavalerie romaine.

« Rome n'eut jamais de méthodes de guerre exclusives. Sa tactique était le fruit d'expériences et de soins continus. On la vit toujours faire siennes les choses reconnues bonnes chez ses ennemis »

— Jean Bruno Renard, Histoire politique et militaire de la Belgique[18]

Reconstitution d'un cavalier romain au Musée du Valkhof à Nimègues (Pays-bas).

Dans la Rome antique, la cavalerie ne constituait pas, à l'origine, une arme indépendante au sein de l'armée romaine : chaque légion avait sa cavalerie organique ( 300 cavaliers, organisés en dix escadrons commandés chacun par un décurion ).

Comme pour les Grecs, c'est encore une fois au contact de ses adversaires - Carthaginois, Celtes, Germains, Parthes, Sassanides et Huns - que Rome entreprend progressivement la mise sur pied d'unités de cavalerie - souvent d'ailleurs par le biais de recrutement de mercenaires issus des peuples soumis ( equites singulares ) - qui ne resteront cependant que des « auxiliaires » de la légion d'infanterie, clé de voûte de la tactique militaire romaine[19]. Ce fut en particulier l'utilisation magistrale de sa cavalerie par Hannibal dans les batailles de Trébie et Cannae fit prendre conscience à Rome, au prix de deux cuisantes défaites, de la valeur tactique de la cavalerie. Imitant leurs adversaires parthes et sassanides, Rome introduisit plus tard l'utilisation en Europe de la cavalerie lourde, qui sera à l'origine de la cavalerie noble du Moyen-âge[20]. Vers la fin de l'empire, la cavalerie avait vu aussi ses effectifs considérablement accrus mais en dépit de ces développements quantitatifs, la cavalerie ne restera toujours pour Rome qu'une arme secondaire, cantonnée dans des missions de détail marginales comme la surveillance des frontières et les généraux romains ne parvinrent jamais à développer des tactiques offensives ou défensives intégrant pleinement cet outil militaire ou des tactiques inter-armes combinant et exploitant les qualités manoeuvrières propres de l'infanterie et de la cavalerie dans ces deux domaines.

  • Les adversaires de Rome : des guerres puniques aux grandes invasions.
Type de cavalier celte.
Combat de cavaleries romaine et sarmate. Détail de la Colonne de Trajan.

Face aux méthodes de combat statiques encore fortement marquées par l'héritage phalangique des légions de la République romaine, la cavalerie carthaginoise - d'origines numide et ibérique - d' Hannibal fut l'élément déterminant des victoires carthaginoises pendant les Guerres puniques.

L'une des plus importantes défaites militaires subies par Rome survint à l'issue de la bataille de Carrhes qui, en 53 av. J.C., opposa Crassus au général parthe Suréna dont l'armée était essentiellement composée de cavalerie lourde et d'archers montés. Utilisant une version améliorée des tactiques de combat des Scythes, les Parthes combinèrent adroitement charge et enveloppement, les lanciers lourds appuyant les archers qui eux-mêmes, en harcelant les Romains en combat tournoyant, désorganisèrent les formations légionnaires en permettant ainsi à la cavalerie lourde de porter le coup décisif par le choc de sa charge[21].

Vainqueurs des redoutables Parthes à la Bataille de Firuzabad en 224 et eux-mêmes légataires de l'héritage militaire achémide, les Sassanides régnèrent sur le dernier grand empire du « Croissant fertile » avant la conquête islamo-arabe du 7ème siècle et à son apogée, cet empire n'eût d'égal contemporain que ceux de Rome et de Byzance dans le monde de l'Antiquité tardive.

Les Sassanides eurent une influence prépondérante sur la pensée et la technologie militaires de leur époque et même au-delà puisque leurs organisation, tactique et armement de cavalerie marquèrent le développement de celles et celui-ci dans la cavalerie du monde occidental médiéval. Dans l'armée sassanide, la cavalerie lourde constituait en effet l'élément le plus important et ses tactiques et méthodes de combat furent adoptées par les Romains et plus tard par la chevalerie européenne et les Turcs ottomans, les cavaliers lourds sassanides n'étant finalement vaincus que par la cavalerie légère mercenaire de Byzance - croisade d' Héraclius - et celle des Arabes musulmans rompus aux tactiques de combat tournoyant de harcèlement de la razzia, proches de celles des peuples cavaliers qui importèrent le cheval dans cette région du monde.[22].

Amorcées dès le Bronze final, les invasions germaniques en direction de l'Europe de l'Ouest et de la Méditérannée atteignirent leur point culminant aux IIIème et IVème siècles, entraînant la chute de l' Empire romain d'Occident au Vème siècle ap. JC.
Les Huns.

Asie orientale : Mongolie, Chine ancienne.

Mongolie.
Chine ancienne.
Céramiques chinoises représentant des cavaliers de la Dynastie des Hans occidentaux.

Comme au Moyen-Orient, l'introduction du cheval et de son usage guerrier dans la Chine archaïque fut le fait des peuples cavaliers d'Asie centrale, les anciennes armées chinoises de la période féodale ( VIIIè - Vè av JC ) privilégiant une fois encore dans un premier temps l'usage du char de combat, considéré comme arme d'élite, à celui de la cavalerie[23].

Lors de la période suivante, dite des « Royaumes combattants », marquée par une succession de guerres de conquêtes => armées mobiles : inf légère et cavalerie dont archers montés à l'instar des Mongols --- Unification chinoise => IIème av JC protection contre les barbares du Nord : contre-rezzous et raids de cavalerie : en -119, 50000 cav chinois poussent en Haute-Mongolie, en -102, 102600 cav atteignent le Turkestan [24].

Naissance de la sellerie, du harnachement et de la maréchalerie.

« Avant l'invention de la selle avec étriers, la tenue précaire de l'homme à cheval ne permettait que l'escarmouche et non le combat de mêlée »

— Denis Bogros, Des hommes, des chevaux, des équitations. Petite histoire des équitations pour aider à comprendre l'Équitation (1989)

Un grand nombre d'innovations techniques, comme l'invention de l'étrier ou de la selle à arçon, a eu lieu en Asie centrale.

La selle et le mors.

Les chars disparurent effectivement des champs de bataille au VIIIe siècle, après notamment la généralisation du mors pour guider les chevaux. Cette innovation permettait par ailleurs aux cavaliers d'opérer de façon isolée plutôt que par paires.

Rome : La selle gauloise utilisée par l'armée romaine : arçon en bois et cornes en bronze recouvertes de cuir. Les quatre excroissances de la selle servaient aux cavaliers à se maintenir car ils montaient sans étriers, mais avec des éperons + hipposandales.

L'étrier.

L'origine de l'étrier fait l'objet de discussions. Les archéologues ont découvert des étriers simples (gauches), antérieurs au VIe siècle, aux frontières de l'Inde et de la Perse mais la Chine revendique également la paternité de l'invention. Cet étrier simple semble dans un premier temps avoir été inventé pour permettre au cavalier d'enfourcher sa monture. Ces étriers servaient par conséquent uniquement au cavalier pour se mettre en selle.

L'étrier double, en fer, pourrait être une invention des Turcs de l'Altaï vers la fin du Ve siècle. Ce sont les Avars qui introduisirent les étriers doubles en Europe : les chevaux de l'armée du khagan Bayan en étaient équipés[25]. Il a fallu toutefois attendre la bataille de Poitiers en 732 pour que se généralise l'usage des étriers en Europe, les cavaliers de Charles Martel adoptant l'étrier des cavaliers arabes qui le tenaient eux-mêmes des cavaliers asiatiques.

Attachés à la selle d'arçon, les étriers doubles permettent une tenue plus solide du cavalier. L'invention de l'étrier assure par conséquent une meilleure stabilité des archers à cheval. En effet, les mouvements du cheval en course sont une gêne qui empêche de viser avec exactitude. Avec les étriers, les archers ont pu se dresser sur leur monture pour amortir le mouvement du cheval. Mais l'utilisation de l'étrier permet aussi aux cavaliers de perfectionner l'efficacité des lances, employant ainsi l'énergie cinétique complète du cheval et du cavalier lors des chocs entre adversaires. L'étrier fut par conséquent un élément essentiel, voire décisif, dans la formation de la cavalerie de mêlée - et en particulier de la cavalerie lourde dont la chevalerie médiévale européenne est l'héritière.

Premier équipement avec étriers à brides longues : cavalier prenant assise sur l'entre-jambe, prise/équilibre assurés par hanches/bassin et jambes droites le long des flancs de la monture. Type de monte imposée par le port de l'armure au MA, les arçons assurant l'équilibre en calant le cavalier en selle. Brides d'étriers raccourcies, cavalier juché/ prend assise sur son popotin => meilleur équilibre, meilleure mobilité ( plus grande liberté de mouvements ) en libérant le bassin[26].

L'hipposcandale et le fer à cheval.

L'apparition du fer à cheval en Europe ne sera que beaucoup plus tardive, les premières traces connues datant du IXe siècle. Les Romains introduisirent toutefois l’usage de l' hypposandale, offrant quelque protection aux fragiles sabots. Il s’agissait d’une semelle de fer glissée sous ceux-ci et fixée par des lacets passés dans des oeillets.

L'armure du cheval.

Antiquité tardive et début du Moyen-Âge : Byzance - expansion franque - expansion musulmane

  • Empire byzantin.

Dès la fin du IIIe siècle, l'Empire romain est séparé en deux parties et il est définitivement divisé en l'an 395, à la mort de Théodose Ier. Si l'Empire romain d'Occident disparaît en 476, l'Empire romain d'Orient subsiste jusqu'en 1453, date de la chute de Constantinople aux mains des Ottomans.

  • La cavalerie arabe et l'expansion de l'Islam (1).

===> Bataille de Poitiers (732) pour l'Europe de l'Ouest.

  1. Chevaux et Cavaliers arabes dans les arts d'Orient et d'Occident Exposition à l'Institut du Monde Arabe, Paris, mars 2003.
  2. Origines du cheval berbe et rôle du cheval dans l'Histoire militaire de l'Afrique du Nord depuis l'Antiquité

Moyen-Âge

Bataille de Muret.

Le Moyen-âge en Europe.

« Comme seule elle se recrutait exclusivement dans les classes supérieures de la nation, (la cavalerie) était naturellement l’arme la plus fortement constituée; on la considérait comme l’âme des armées et, comptant peu sur l’infanterie, c’est à peine si dans les relations et dans les rapports on faisait mention de celle-ci. »

— Carl von Clausewitz, Théorie de la grande guerre[27]

L'histoire de la cavalerie médiévale européenne est indissociable de celle de la Chevalerie, tout à la fois caste sociale dominante et ordre militaire laïc [28]

Fin empire romain : les nlles élites militaires imposent leur autorité => système féodal: nobles et serfs. Elles se réservent le droit de faire la guerre => caste de guerriers pros, les hommes d'arme, qui donnera naissance à la chevalerie . Plus d'armée comme dans Antiquité : en temps de guerre, on mobilise le ban ( la caste noble et les pros que sont les hommes d'armes non-nobles - certain sont des mercenaires ) et l'ost ( ramassis de piétaille et de valetaille d'origine serve sommairement équipée d'armes d'hast, de coutelas voire d'outils agraires transformés (faux) )

  • Haut Moyen-Âge.

Bataille de Montlhéry

  • Bas Moyen-Âge : Guerre de Cent Ans, etc.

Tout en veillant à éviter d'établir a posteriori un schéma tactique qui n'a, peut-être, jamais existé à l'époque, on constate que l'ost médiéval se rangeait en général en ligne, sur 3 ou 4 rangs, face à l'ennemi - des unités tactiques élémentaires, les «  bannières », regroupant les combattants d'un même lignage ou alliés. Cette ligne est engagée par éléments successifs, souvent en commençant par la droite, la charge accélèrant progressivement pour renverser tout ce qui se trouve devant elle et les éléments suivant dans la ligne chargeant successivement. A la fin du Moyen Age, une armée peut s'articuler en cinq corps différents : une avant-garde, deux ailes, pour protéger les flancs, un corps de bataille et une réserve.[29]

Hors d'Europe

Mêlée de cavalerie lors de la Bataille de Hattin.

Hors Europe chrétienne médiévale : les cavaliers arabo-musulmans et les invasions mongoles.

  • La cavalerie arabo-musulmane et l'expansion de l'Islam (2), les croisades et la Reconquista.

Conquête musulmane des Indes.

  1. Docu : Chevaux et Cavaliers arabes dans les arts d'Orient et d'Occident Exposition à l'Institut du Monde Arabe, Paris, mars 2003.
  • Les Mongols.





Renaissance

Charles-Quint peint par Le Titien.

L'histoire militaire de la Renaissance est marquée en Europe par les Guerres d'Italie, les Guerres de religion - avec pour corollaires les luttes entre princes chrétiens - et la lutte contre les Turcs.

Les bouleversements sociaux et politiques, le changement de nature de la guerre et le développement des armes à feu amènent à la fin du Moyen Âge d'importantes mutations dans la composition sociale et l'organisation structurelle des armées - en particulier dans la cavalerie[30]. La chevalerie se transforme désormais en cavalerie, passant du statut de « caste militaire » ou d' « ordre militaire » réservé à l'élite nobiliaire fortunée à celui d'« arme » aux côtés de l'infanterie et de l'artillerie. Cette mutation trouve en partie ses origines économiques et historiques dans les conséquences des conflits du XVème siècle : les guerres médiévales (Guerre de Cent Ans, Guerre des Deux Roses, Guerre de Bourgogne ea ) ont saigné à blanc et quasiment ruiné la noblesse traditionnelle pourvoyeuse des troupes montées « nobles », amenant le déclin de la chevalerie et le développement d'une cavalerie roturière qui peut être armée/équipée/remontée à moindre coût. Les nobles désargentés s'engagent comme « gendarmes » dans les « compagnies franches » soldées mais leur valeur militaire déclinante et leur indiscipline oblige Henri III à louer des régiments de mercenaires allemands - les reîtres (cfr infra) - et Henri IV à recruter des roturiers huguenots. Les dernières compagnies franches seront révoquées par un édit de 1600. Par ailleurs, ces contraintes économiques seront pour partie à l'origine de la disparition de l'armure complète, l'allègement de l'équipement s'imposant pour des raisons financières.

Les nouvelles tactiques de l'infanterie, comme celles mises en œuvre par l'infanterie suisse, ainsi que le développement des armes à feu, vont amener à reconsidérer le rôle de la cavalerie : la mort du chevalier Bayard, tué par un arquebusier dans l'une des dernières charges d'une bataille perdue, est à ce propos particulièrement significatif [31].

Des génétaires de la Reconquista espagnole aux estradiots vénitiens, en passant par les cavaliers légers utilisés par Henri VIII ou Elisabeth Ire, apparaissent ainsi de nouvelles unités permettant d'effectuer les gardes de points sensibles ou la reconnaissance, tâches ne pouvant être demandées aux troupes de chevaliers[32]. L'apparition de ces cavaliers légers se fait aussi au contact des Turcs : hussards hongrois ou pandours croates présentent en effet peu de différences avec leurs adversaires ottomans.



La cavalerie ottomane

L'opposition entre la Chrétienté européenne et l' Empire ottoman musulman constitua l'un de faits marquant de l'histoire militaire de la Renaissance, la « Sublime Porte » représentant la principale menace militaire extérieure pour l'Europe aux XVIème et XVIIème siècles (Second siège de Vienne en 1683).

Les cavaleries européennes

Reître circa 1577.

Cavalerie lourde.

En France, la cavalerie lourde ou gendarmerie est formée de compagnies d'ordonnance, comme sous Louis XI. Une compagnie se compose de 30 à 40 hommes d'armes (armure, épée et lance), et de leurs suivants composés principalement des écuyers, coutilliers, archers....

Cavalerie légère, houzards, reîtres et dragons.

On voit aussi apparaître des cavaliers, portant arbalètes ou arquebuses, combattant tantôt à pied tantôt à cheval et qui préfigurent les dragons du XVIIe siècle. Le mi-temps du XVIe siècle verra encore en Allemagne, l'irruption sur le champ de bataille d'un nouveau type de cavalerie, les reîtres. Ces cavaliers, toujours cuirassés, ont abandonné la lance au profit du pistolet, même si, équipés d'une épée et d'une dague, ils peuvent aussi combattre à l'arme blanche. Leur technique de combat est principalement la caracole, basée sur le mouvement et le feu roulant[33].

Guerre à la Renaissance - section « Cavalerie » ( à résumer)

Développement de l'armement d'infanterie retire à la cavalerie son rôle prépondérant sur le champ de bataille de la Renaissance. Cominaison de deux armes : la pique et l'arquebuse. The Swiss pike is a long pole weapon whose primary use was against cavalry assaults. These pikes had the resemblance of a spear and were typically between 10 and 14 feet long. Steel tips were added to the end to increase its effectiveness. These pikes would be used in a large square formation (called a "hedgehog formation) to protect archers and harquebusiers from cavalry assaults. La pique tient les cavaliers à distance tandis que l'arquebuse et l'artillerie déciment ses rangs. La cav devra abandonner la tactique de la charge frontale massive, adopter à son tour des armes à feu portatives et jouer sur sa mobilité et sa capacité d'enveloppement pour pouvoir rester en course.

Les conséquences du déclin militaire de la Chevalerie : diminution de l'importance de la cavalerie lourde. La lance n'est plus l'arme de choc, disparaîtra quasiment des champs de bataille européens au XVIIème ( sauf dans la cavalerie polonaise ) pour ne réapparaître qu'à l'époque napoléonienne au sein de la cavalerie de ligne agissant en support de la cavalerie lourde et de la cav. légère, notamment dans l'exploitation de la percée.

Face à l'infanterie et avec le développement des armes à feu, l'importance de la cavalerie lourde, plutôt inadaptée aux nouvelles conditions du champ de bataille, périclite peu à peu même si elle garde encore un long moment un impact psychologique dans le cours de la bataille de même qu'une certaine signification sociale. Mais la transformation de l'art de la guerre oblige l'aristocratie chevaleresque à s'adapter. A partir du xvie siècle, les effectifs de la cavalerie de choc diminuent fortement. Dans le même temps, sur les champs de bataille, cette cavalerie lourde devient inefficace face aux troupes à pieds, groupées en bloc hérissés de lances, hallebardes et arquebuses. L'armure, pour pouvoir encore protéger efficacement des coups de mousquets, devient extrêmement lourde, le développement des armes à feu la rendant finalement inutile. L'artillerie et les armes à feu portables mettent ainsi à mal l'ancienne suprématie de la cavalerie lourde féodale peu à peu remplacée par la cavalerie légère ou chevau-légers dont l'équipement allégé permet de manoeuvrer avec beaucoup plus de souplesse.


Des génétaires de la Reconquista espagnole aux estradiots vénitiens, en passant par les cavaliers légers utilisés par Henri VIII ou Elisabeth Ire, apparaissent ainsi de nouvelles unités permettant d'effectuer les gardes de points sensibles ou la reconnaissance, tâches ne pouvant être demandées aux troupes de chevaliers8. L'apparition de ces cavaliers légers se fait aussi au contact des Turcs : hussards hongrois ou pandours croates présentent en effet peu de différences avec leurs adversaires ottomans.

L'invention plus tard de la platine à rouet, dont le jaillissement de l'étincelle déclenche la mise à feu, permet de généraliser l'emploi de l'arme à feu dans les troupes montées. Au milieu du xvie siècle, les troupes à cheval adopte donc une arme courte et facile à charger, la pistole, remplacée par la suite par le pistolet permettant alors de tirer à bout de bras. C'est l'arme favorite des reîtres allemands et il est adopté par la cavalerie légère lors des guerres de religion.Cav légère, reîtres et dragons abandonnent la lance pour le sabre ( arme de taille ) et les pétoires.

XVIIème siècle

Tout au long du XVIIème siècle, l'Europe fut ravagée par de nombreuses guerres de religion ou conflits dynastiques qui impliquèrent toutes les grandes puissances du moment : Guerre de Trente ans, Guerre civile anglaise, Guerre austro-turque de 1683-1699, ..[34]

Ce siècle voit également de nombreux changements et perfectionnements technologiques dans le domaine de l'armement ( perfectionnements du mousquet - avec l'apparition de la platine à silex - et développement de la carabine qui deviendront les armes standards jusqu'au XIXème siècle, apparition de la baïonnette et de la munition pré-conditionnée prête à l'emploi ea[note 5] ). L'armure, lourde, coûteuse et n'offrant plus aucune protection contre les armes à feu, aura disparu définitivement du champ de bataille européen à l'aube du Siècle des Lumières : les cuirassiers [note 6]assureront désormais le rôle de cavalerie lourde.

Il résulte de ces bouleversements d'importantes mutations dans la pensée militaire et l'organisation des forces armées : la Guerre de Trente ans vit ainsi la fin des armées « privées » de mercenaires et la naissance d' « armées nationales professionnelles ». Cette évolution institutionnelle des armées permit une meilleure discipline et dès lors une meilleure formation permettant la spécialisation des unités dans leurs missions, même si les régiments restent encore la propriété privée des souverains et de la noblesse.

  • La Guerre de Trente ans : Les unités de cavalerie - Recrutement - Utilisation.'
  • La Guerre civile anglaise : Les unités de cavalerie - Utilisation - Naseby
  • La Guerre austro-turque de 1683-1699 : Les unités en présence - L'utilisation de la cavalerie.

De la fin du XVIIème siècle jusqu'à la Révolution française

Le rôle dévolu à la cavalerie

Les cavaleries européennes

Révolution et Empire

La cavalerie dans le Japon féodal : Des origines à l'Ère Meiji






La cavalerie aux États-Unis

Les origines

George Washington s'inquiéta vivement de la panique causée par le 17th Light Dragoons britannique dans les rangs de son armée lors de la bataille des White Plains mais apprécia à sa juste valeur les services rendus par le 5th Regiment of Connecticut Light Horse Militia, sous les ordres du major Elisha Sheldon, en matière de reconnaissance lors de la retraite de l' Armée continentale dans le New Jersey. Il demanda donc au Congrès la levée d'une force de cavalerie légère au sein de cette dernière et à la fin de 1776, celui-ci autorisa l'établissement d'une cavalerie forte de 3000 hommes.[note 7].

C'est ainsi que le 12 décembre 1776, le Congrès transforma la milice montée d' Elisha Sheldon en « Regiment of Light Dragoons ». En mars 1777, Washington forma le « Corps of Continental Light Dragoons » constitué de quatre régiments à six troops de 280 hommes. De nombreuses difficultés pratiques amenèrent le Congrès à mandater le comte Kazimierz Pułaski, officier professionnel polonais, pour la mise sur pied de la cavalerie américaine à Trenton (New Jersey) pendant l'hiver 1777-1778[note 8].

Ces unités unités provisoires de milice de cavalerie américaines connurent des fortunes diverses, combattant tantôt à pied, tantôt à cheval - plus souvent d'ailleurs dans le rôle d'infanterie montée au sein de légions composites - jusqu'à la fin de la guerre d'Indépendance qui les vit s'opposer notamment aux Tarleton's Dragoons britanniques. En 1783, la « Continental Army » est dissoute et les régiments de dragoons licenciés.

La première unité de cavalerie de l' « US Army » est créée par le Congrès des États-Unis le 5 mars 1792 sous la forme d'un escadron de quatre troops sous les ordres du Major Michael Rudolph. En 1799, le Congrès provisionne la levée de trois régiments de cavalerie en cas de conflit en acquérant et stockant le matériel pour l'équipement de 3000 hommes et chevaux.

En 1808, le Congrès autorise la levée d'un régiment de « dragons légers ». Un second régiment, du même type, apparaît en 1812 mais en 1815, à l'issue de la guerre anglo-américaine, ils sont licenciés tous les deux pour raison d'économies budgétaires [note 9]. En 1833, la cavalerie réapparait sous la forme d'un régiment de dragons, suivi par un second en 1837. En 1846, c'est un régiment de carabiniers à cheval ( « mounted riflemen » ) qui est levé suivi, en 1855, de deux nouveaux régiments de cavalerie. Cette renaissance ne se fait pas sans à-coups et tâtonnements : en 1842, le Congrès décide ainsi de démonter le 2e Dragons... pour le remettre en selle deux ans plus tard[35].

La Conquête de l'Ouest

Ces unités sont dispersées à travers tout le continent : ainsi, en 1848, le 1er Dragons voit trois de ses compagnies déployées au Nouveau-Mexique et en Arizona, trois autres en Californie et les quatre restantes éparpillées entre Fort Scott, Leavenworth, Washita et Snelling[36].

Quand éclate la Guerre de Sécession, ces cinq régiments, avec un sixième tout nouvellement levé, sont les seules unités de cavalerie régulière existantes.

La Guerre de Sécession

A développer :La cavalerie de la Guerre de Sécession cfr en:Cavalry in the American Civil War

Les guerres indiennes

La cavalerie au XIXème siècle : de la chute de l'Empire à la Guerre russo-japonaise (1905)

La Révolution industielle et ses répercussions sur l' « Art de la Guerre »

  • Les campagnes du Risorgimento.
  • La guerre de Crimée.
  • Second Empire : la faillite de la cavalerie française.

Les leçons de la Guerre de Sécesion.
Durant l'ACW, « Les belligérants des deux camps ont fait primer l'effet de feu sur l'effet de choc cher à nos cavaleries européennes.» mais aucun Etat-Major Européen n'a réellement tiré de "leçons" de ce premier conflit moderne, tant dans le domaine de l'utilisation de la cavalerie ( la cavalerie dite lourde étant devenue une arme "muséale") que dans celui des conséquences des progrès techniques du moment en matière d'armement (fusils rayés "Springfield" et "Enfield", carabines à répétition "Spencer" et "Sharp", canons rayés du type "Napoléon" de 12 livres, "Parrot" et "Armstrong"...) : par exemple, de celui des mitrailleuses, utilisées comme de l'artillerie légère et de l'impact de l'évolution des armes à feu en matière de volume (armes semi-automatiques) et de portée du feu face aux charges de cav classiques ... Avant-goût pourtant à Balaklava où le feu d'artillerie encageant la charge de la Brigade légère en a fait un massacre inutile.

Le dernier grand engagement de cavalerie en Europe est celui de la bataille de Rezonville ( ou Mars La Tour), le 16 aout 1870, ayant opposé cuirassiers de la Garde Impériale à des cuirassiers et uhlans prussiens.

  • Les guerres balkaniques.

La cavalerie dans les conquêtes et guerres coloniales

Cavalerie italienne en Afrique pendant les années 1880.
  • Expansion de l'Islam en Afrique : rôle de la cavalerie
  • Nouveau Monde : les chevaux espagnols en Amérique - l'introduction du cheval en Amérique
  • Afrique : les Portugais en Afrique centrale ( campanes esclavagistes )
  • Guerres coloniales du XIXème siècle : conquête de l'ouest aux USA, lanciers du Bengale, Chasseurs d'Afrique , cavalerie anglaise dans les guerres zouloues

Lors des guerres coloniales, c'est davantage pour la mobilité et l'éclairage que pour sa puissance de choc, que la cavalerie se révèle utile aux forces occidentales [37].

Les conflits de la première moitié du XXème siècle

Le rôle de la cavalerie selon les doctrines militaires du début du XXème siècle : la Seconde Guerre des Boers (1902), la Guerre russo-japonaise (1904-1905) et leurs leçons

Combat de cavalerie pendant la Guerre russo-japonaise de 1904-1905.


La Première Guerre mondiale

Cavalerie prussienne à la bataille de Halen.

Peu décisive durant les premières semaines de guerre sur le front occidental, la cavalerie montée semble devenir inutile dès lors que les armées s’enterrent dans les tranchées à la fin de 1914 : de nombreuses unités sont alors démontées, voire dissoutes, et de nombreux cavaliers sont reversés dans d’autres armes. A partir du mois de mai 1916, des régiments de cavalerie à pied vont ainsi apparaître dans l'armée française. Ils ont l'organisation d'un régiment d'infanterie, 2 escadrons formant une compagnie[38]. La cavalerie va aussi fournir du personnel et des chevaux aux autres armes et au , on compte ainsi environ 3 500 officiers et 45 000 hommes transférés. Pour cette même année, ce sont 4 000 chevaux qui sont transférés à l'artillerie[39].

  • États des effectifs au début de la guerre.

France. A la veille du premier conflit mondial, la cavalerie française aligne 90 régiments de cavalerie, dont 11 de spahis et de chasseurs d'Afrique. Elle est organisée en 10 divisions de cavalerie, regroupant 58 régiments, les autres étant répartis individuellement dans les différents corps d'armée. En dehors des cuirassiers et des régiments d'Afrique, les régiments des divisions de cavalerie sont équipés de la lance, d'un sabre et d'un mousqueton. Ceux assurant la cavalerie des corps d'armée n'ont pas de lance[40]. L'escadron d'un régiment de cavalerie français aligne 160 chevaux. Le régiment est à 4 escadrons.

  • Campagne de 1914 sur le Front Ouest.
  • 1915-1918.

En 1918, les régiments de cuirassiers à pied sont regroupés en 2 divisions.

  • Le Front Est.
  • Balkans et « Campagne d'Orient ».

Sur le front d'Orient, une brigade de cavalerie française perce les lignes bulgares et, opérant sur ses arrières, participe à la capitulation de cette armée[41].

  • Moyen-orient (Palestine et Péninsule arabique).

Arabie et Palestine : la révolte arabe

En Palestine, apparaît le "Régiment Mixte de Marche de cavalerie du Levant". Un élément de ce régiment prendra Naplouse à la charge.

L' Entre-deux-guerres

Charge de cavalerie chinoise pendant la Seconde guerre sino-japonaise.
continuité (guerre civile russe, giuerre soviéto-polonaise,guerres en Chine et guerre sino-japonaise)
Guerre du Rif - Guerre du Chaco - discrète sur le du champ de bataille pendant la Guerre civile d'Espagne
changement : Mécanisation (organisation, doctrine d'emploi)

Seconde guerre mondiale

État des effectifs (par pays)
1939-1940
Exemples d'actions de cavalerie (divers fronts si possible)
Front de l'Est.
cavalerie rouge
cavalerie allemande

- Autres fronts.
- La cavalerie de l'Armée de Vichy.
- La cavalerie de 1945.

Cavalerie mécanisée et cavalerie blindée

La cavalerie de nos jours

  • cav méca/blindée
  • airmobile
  • Grey's Scouts rhodésiens et cavalerie sud-africaine






Hauts-faits d'armes dans l'histoire de la cavalerie

La charge du 21ème lanciers à la bataille d'Omdurman, 1898 (Richard Caton-Woodville)


  • Bataille d'Ibuschenskij

Grandes figures de l'Histoire de la cavalerie

France - classement alphabétique par époques

Féodalité et Ancien Régime.


Premier Empire.


Période moderne.

Autres

Allemagne.
États-Unis.
Russie impériale, Union Soviétique et Osttruppen.


Alexandre le Grand fut le premier grand chef militaire européen a comprendre le rôle essentiel de la cavalerie dans l' Art de la guerre.

Léopold Ier de Belgique participa, en tant que colonel d’un régiment de cavalerie russe, aux campagnes de 1807, 1808, 1813 et aux batailles de Lützen, Bautzen et Leipzig contre les troupes napoléoniennes.

George Smith Patton, en sa qualité d'officier de cavalerie, participa aux opérations de police de l'armée US contre Pancho Villa au Mexique en 1916.

Winston S. Churchill, officer de cavalerie et correspondant de guerre, prit part à ce qui est décrit comme la dernière véritable charge de cavalerie britannique, à la bataille d'Omdurman en septembre 1898 lors de la campagne du Soudan.

Iconographie thématique

L'archerie montée

Les armes à feu de la cavalerie

Évolution de la cavalerie lourde

Cavalerie irrégulière et troupes montées

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Note : les ouvrages sur le sujet étant très nombreux, la présente bibliographie n'est donc pas exhaustive.

Articles connexes

Le cheval dans l'histoire

Varia

Liens externes

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Thib Phil/Bac à sable 7.

Notes et références

Notes.

Références

Catégorie:Histoire de la cavalerie

FOURRE-TOUT SELF-SERVICE

Matériel disponible

Wanty : L'art de la guerre - Marabout

  • TOME 1
Asie mineure.

Depuis le XIème siècle avant JC, la Perse était devenue le plus grand et presque l'unique centre d'élevage de chevaux après leur importation d'Asie Centrale (p. 37).

Ennemis de Rome.
  • Carthage
  • Gaule
  • Moyen Orient
  • Fin Empire - Grandes invasions.
  • Byzance

Trucs-machins ramassés ici et là ( livres et sites )

Sites web en relation avec le thème

Généralités.
Historique.
Divers.

Varia livresque

  • Antiquité

( Encyclopædia Britannica : entrée Horse p 701 de l' éd. du bicentenaire )

Notes et reférences.
Notes et reférences.


Rome.
Notes et reférences.
Ennemis de Rome.
  • Carthage
  • Gaule
  • Moyen Orient
  • Fin Empire - Grandes invasions.
Notes et reférences.
Byzance.
Chine.
  • Sellerie et harnachement
Notes et reférences.
  • Expansion de l'Islam et Moyen Âge

Maures importent chevaux arabes en Espagne et croisent avec races indigènes ( pour partie descendantes des chevaux introduits par Carthaginois, Romains, Celtes et Germains ) - Croisades mettent Européens en contact avec chevaux arabes => nombreux importés en Europe. Apport génétique améliore races européennes des chevaux de monte, avant tout à usage militaire.

En Eur Occ, c'est sous Charlemagne que la cavalerie - qui donnera naissance à la chevalerie (association militaire des vassaux) - supplante l'infanterie ( légion romaine ) comme reine du champs de bataille. Cavalerie féodale, particulièrement en France, base quasi exclusive de l'ost et en tous cas rouage essentiel et outil principal, fer de lance de ses capacités offensives. Le restera jusqu'au XV : alors perfectionnement des armes à feu - apparition de la pique et exploits de l'infanterie suisse rende à l'infanterie sa place sur le champ de la bataille rangée (Cranson 1476). Vers XII apparition en Europe de la selle à arçons qui emboîte de cavalier ( selon Viollet-le-Duc )

Notes et reférences.
  • Observation des grandes manoeuvres de l'armée allemande en 1902-03 et commentaires dans la presse spécialisée ( militaire ) internationale.

Source : compil/reliure de trad en français commentées d'art de presse parue dans Revue Internationale publiée chez E. von Witzleben ( Dresde ) - exemplaire venant de la biblio de l'école militaire

Notes et reférences.

documents de Rled44

  • André Corvisier, Dictionnaire d'Art et d'Histoire militaires, article cavalerie.
  • Alain Pigeard, Dictionnaire de la Grande Armée,
  • Lucien Bély (dir.), Dictionnaire de l'Ancien Régime,
  • V Belhomme, L'armée française en 1690, 1895 réédité par Terana en 2007.
  • Henri Ortholan, L'armée du Second Empire,
  • Pierre Ducrey, Guerre et guerriers dans la Grèce antique,
  • collectif, La guerre en Grèce à l'époque classique, P.U.R. 1999,
  • Yann Le Bohec, L'armée romaine,
  • Pierre Cosme, L'armée romaine,
  • P. Richardot, La fin de l'armée romaine,
  • Georges Depeyrot, Légions romaines en campagne, la colonne trajanne,
  • JL Brunaux et B Lambot, Guerre et armement chez les gaulois,
  • Alain Deyber, Les gaulois en guerre,
  • Geoffrey Parker, La révolution militaire 1500-1800,
  • Susane, Histoire de la cavalerie française, (il me manque le tome 2),
  • général Bonie, Tactique française, cavalerie au combat, 1887, réédité 2000 Librairie des Deux Empires,
  • Cdt L. Picard, La cavalerie dans les guerres de la Révolution et de l'Empire, 1895, réédition Teissèdre, 2000,
  • Fortuné de Brack, Avant-postes de cavalerie légère, (remarquable bouquin sur la cavalerie du XIXe en pratique quotidienne).
  • Denis Bogros, Les chevaux de la cavalerie française, 2001, PSR Editions.
  • O. Chebrou de Lespinats, histoire des haras sous le premier empire, 2005, Mémoire & Documents, (ISBN 2-914611-40-4).
  • H. de Weck, La cavalerie à travers les âges, 1980, Lausanne, Edita, (ISBN 2-88001-086-1).
  • Daniel Roche (dir.), Le Cheval et la Guerre, 2002, Association pour l'académie d'art équestre de Versailles, (ISBN 2-913018-02-5). Incontournable; ne peut pas ne pas figurer en bibliographie et comme source principale.
  • James Chambers, Les cavaliers du diable, 1988, Payot (la dernière grande chevauchée mongole vers louest. Décrit l'armée et la tactique mongole)
  • (En réserve )
  • (en) Philip Haythornwaite, Austrian Army of the Napoleonic Wars (2): Cavalry, Oxford, Osprey, coll. « Men-At-Arms 181 », (ISBN 0-85045-726-2)
  • (en) Peter Hofschröer, Prussian cavalry of the napoleonic war (1) 1792-1807, Oxford, Osprey, coll. « Men-At-Arms 162 », (ISBN 0-85045-575-8)
  • (en) Peter Hofschröer, Prussian cavalry of the napoleonic war (2) 1807-15, Oxford, Osprey, coll. « Men-At-Arms 172 », (ISBN 0-85045-683-5)
  • (en) David Hollins, Hungarian Hussar 1756-1815, Oxford, Osprey, coll. « warrior 81 », (ISBN 1-84176-524-4)

documents de Thib Phil

Si j'ai bien compris, la cavalerie, c'est monter des pouliches en brandissant sa lance et les aiguillonner pour tout culbuter à la hussarde ? Me trompe-je ? Thib Phil (d) 23 avril 2010 à 19:52 (CEST)

Un peu de sérieux tout de même - More books !!! en particulier : Henri Marie L . Delpech, La bataille de Muret et la tactique de la cavalerie au XIIIe siècle (1878)

Autres articles à mettre à l'agenda ???

  • Peuples cavaliers anciens de l'Eurasie
  • Cavalerie dans la Guerre de Sécession
  • Cavalerie dans les guerres coloniales
  • Cavalerie dans la Première Guerre mondiale
  • Combat de Halen
  • Campagne de la cavalerie française en Belgique en 1914
  • Cavalerie mécanisée et blindée
  • Ivan Nikitovich Kononov
  • Histoire de la cavalerie austro-hongroise
  • Histoire de la cavalerie allemande
  • Histoire de la cavalerie russe
  • ... et bien sûr : Histoire de la cavalerie française- Last but not least !

Matériaux pour les articles nationaux : période Révolution-1er Empire

France

  • Etat de la doctrine en 1789
  • Etat de la cavalerie à la Révolution
  • Nouvelle organisation.
  • Utilisation dans les guerres de la Révolution.
  • Evolution sous l'Empire
  • Utilisation sous l'Empire

Autriche

  • Organisation de la cavalerie
La cavalerie autrichienne, réputée, aligne de la cavalerie lourde, cuirassiers, et de la cavalerie légère (chevau-légers, dragons légers, lanciers,hussards).
On trouve un grade spécifique d'officier général de cavalerie.
  • Les cuirassiers autrichiens.
Il y a 8 régiments de cuirassiers. Ils sont à 6 escadrons. Un escadron alignant xx cavaliers.
Ils sont équipés d'une demi-cuirasse. Ils sont utilisés dans des corps d'armée de réserve, avec les bataillons de grenadiers.
  • Chevau-légers.
Les appellations changent (chevau-légers ou dragons légers), mais les unités restent similaires. Les régiments sont à huit escadrons de xx cavaliers.
  • Hussards.
Il y a des régiments de hussards réguliers et des hussards levés par le biais de l'Insurrection hongroise.
  • Lanciers.
Il n'y a que 3 régiments de lanciers, équipés à la polonaise. Chaque régiment aligne 8 escadrons.
  • Utilisation de la cavalerie
L'Autriche-Hongrie continue à utiliser la cavalerie par fractions. L'unité tactique de base est la division, c'est à dire 2 escadrons. Cette disposition est avantageuse en ce que la cavalerie est présente sur tous les points du champ de bataille. Mais elle est inadaptée devant l'utilisation cde masses de cavalerie comme le font les français (donner un exemple, comme Landshut 1809).
  • La cavalerie de l'Insurrection Hongroise
Survivance du système quasi-féodal de Ban et Arrière-Ban, le système de l'"Insurrection" est appliqué sur le territoire hongrois. Il n'y a pas le système de la Landwehr appliqué dans les autres territoires de l'empire d'Autriche, mais une levée de régiments votée par la Diète. Ces régiments sont de cavalerie ou d'Infanterie, avec une forte proportion des premiers.

Le territoire soumis à l'Insurrection est divisé en 4 districts, eux-mêmes divisés en comitat. Chaque comitat lève un ouplusieurs régiments. Ces régiments de cavalerie sont, en général, équipés comme le sont les hussards.

Les cavaliers de l'Insurrection ne seront pas, cependant, d'une valeur importante. Leur excellentes qualités de cavaliers ne pouvant compenser leur manque de formation militaire (donner un exemple, Raab 1809 ?).

Russie

  • cavalerie régulière (organisation, utilisation)
  • cavalerie irrégulière (organisation, utilisation)

Autres pays européens

  • Prusse
Durant cette période, il y a, pour la cavalerie comme pour le reste de l'armée prussienne, un "avant" et un "après" Iéna (1806).
  • Avant.
La cavalerie prussienne est toujours formée et utilisée comme la cavalerie de l'époque frédéricienne.
Elle se compose de cavalerie de bataille (cuirassiers et dragons) et de cavalerie légère (hussards et towarczys).
  • Après
Si l'on retrouve les mêmes types de cavaliers, leur usage comme leur équipement change profondément.
Troupes de landwehr
  • Pologne et Saxe
La cavalerie saxonne et sa réputation
Les lanciers et les cavaliers du Grand duché de Varsovie
  • Grande-Bretagne
La cavalerie lourde
La cavalerie légère
Forces et faiblesses de cette cavalerie

Autres pays ?

  • Cavalerie ottomane
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