Bernard ou Bernard Bérenger de Narbonne, mort avant ou vers 1071, a été vicomte de Narbonne de 1067 à circa 1071, d'abord avec son frère aîné Raymond II jusqu'à son éviction, peut-être aussi avec son autre frère Pierre. Son très court gouvernement est marqué par l'éviction de Narbonne de son frère Raymond et par l'affrontement avec l'archevêque Guifred de Cerdagne.
son prénom : sans doute de son grand-père maternel, Bernard 1er, comte de Besalu
cohérite de la vicomté avec son frère Raymond, peut-être aussi Pierre. Évincé, Raymond s'allie avec les Trencavel.
Le vicomte Bernard épouse une dame prénommée Foy (en latin, Fides), attestée en 1072/73 ou 1077/78, dont l'origine familiale est inconnue. Cette vicomtesse de Narbonne est connue par une charte, datée de 1072-1073[1] ou 1077-1078[2] selon les éditeurs, par laquelle elle donne à l’abbé de Moissac l’église Saint-Pierre de Sermur[3] et d’autres biens situés dans le diocèse de Rodez[4]. S’appuyant sur la localisation de ces biens qui plaide en faveur d’une origine rouergate ainsi que sur son nom, les auteurs de l’Histoire générale de Languedoc ont suggéré d’en faire une fille puînée de Hugues, comte de Rouergue et de son épouse Foy[5]. Reprenant cette idée, Thierry Stasser fait de plus remarquer que cette filiation expliquerait l’apparition du prénom Hugues dans la famille vicomtale narbonnaise[6]. Cependant, la dévolution du comté de Rouergue à Raymond de Saint-Gilles après la mort sans enfant de la prétendue sœur aînée de Foy, la comtesse Berthe, suggère que cette dernière n’avait aucun héritier collatéral[7].
Plus récemment, Jérôme Belmon a proposé de faire de Foy une sœur de Richard II, vicomte de Millau, lui-même marié à Rixinde de Narbonne, sœur du vicomte Bernard[8], mais Christian Settipani refuse cette filiation pour des raisons de chronologie[9].
Bernard et Foy auront trois fils :
Aymeri Ier (attesté 1071, mort circa 1105), vicomte de Narbonne
(en) Jacqueline Caille (trad. Kathryn L. Reyerson), « Origin and development of the temporal lordship of the archbishop in the city and territory of Narbonne (9th–12th centuries) », dans Jacqueline Caille, Medieval Narbonne: A City at the Heart of the Troubadour World, Aldershot, Ashgate, (ISBN978-0-86078-914-7), section V, p. 1-42.
Version révisée, avec notes mises à jour, traduite en anglais de J. Caille, « Origine et développement de la seigneurie temporelle de l'archevêque dans la ville et le terroir de Narbonne (IXe-XIIe siècles) », dans Narbonne, archéologie et histoire. 45e Congrès de la Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, Narbonne, 14-16 avril 1972, Montpellier, 1973, tome 2, p. 9-36.
Jacqueline Caille, « Vicomtes et vicomté de Narbonne des origines au début du XIIIe siècle », dans Hélène Débax, éd., Vicomtes et vicomtés dans l’Occident médiéval, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, (ISBN978-2-85816-942-9), p. 47-60 et annexe CD, p. 37-52 [présentation en ligne]
Thierry Stasser, « La maison vicomtale de Narbonne aux Xe et XIe siècles », Annales du Midi, vol. 105, no 204, , p. 489-507. (ISSN0003-4398, lire en ligne)
Jacques Bousquet, « La fondation de Villeneuve d'Aveyron (1053) et l'expansion de l'abbaye de Moissac en Rouergue », Annales du Midi, vol. 75, no 64 « Actes du colloque international de Moissac (3-5 mai 1963) », , p. 517–542 (DOI10.3406/anami.1963.4286, lire en ligne) (datation proposée 1072 pour donation de Foy, p. 528-529, autres donations, etc. )
Michel Lhermet, « Bernard Béranger de Narbonne (fin XIe siècle): un vicomte dont on a trouvé une deuxième monnaie », Cahiers numismatiques, no 103, , p. 29-30 (ISSN0008-0373, lire en ligne)
Gabriel Amardel, « Un denier du vicomte de Narbonne Bernard », Bulletin de la Commission archéologique de Narbonne, vol. XVIII, , p. 123-129